Ingénierie des systèmes d'information (2019) Schöpfel

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Penser local

Développer une politique de données sur un campus SHS [1]


 
 

Titre
Penser local, Développer une politique de données sur un campus SHS
Auteur
Joachim Schöpfel
Affiliations
Université de Lille
Dates
Résumé
Dans le cadre du Plan national pour la science ouverte, la structuration et le partage des données de recherche font désormais partie des priorités de la politique scientifique de la France. Chaque établissement et chaque organisme scientifique doit se doter d’une politique de la science ouverte et mettre en place un ensemble de services et dispositifs pour la gestion des données de la recherche.
A partir d’enquêtes sur le terrain, l’article propose une feuille de route pour la mise en œuvre d’une telle politique sur un campus universitaire en sciences humaines et sociales. Dix principes indiquent des pistes pour la gouvernance et le pilotage de cette politique, pour déterminer les priorités de développement et d’investissements, et pour faire le lien avec les infrastructures de recherche, dont notamment Huma-Num.
Il s’agit d’une démarche bottom-up, qui met l’accent sur les pratiques et besoins des chercheurs et qui place les chercheurs au cœur d’une politique institutionnelle dans le domaine des données de recherche.

Les enjeux des données de la recherche

Avec le développement des données massives, la gestion des données de la recherche est devenue en quelques années l’un des enjeux majeurs des organismes et établissements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR). Depuis plusieurs années, l’Union européenne a inclus l’ouverture des données de la recherche dans sa politique scientifique, par le biais de ses programmes cadres (H2020), et par la définition d’une feuille de route pour la science ouverte. Ainsi, le Amsterdam Call for Action on Open Science de 2016 a adopté le principe selon lequel le partage et la gestion des données constituent l'approche par défaut pour toutes les recherches financées par des fonds publics [2], un principe confirmé par le Conseil européen en juin 2016.

La politique européenne poursuit plusieurs objectifs, dont l’efficience et l’efficacité de la recherche publique, le transfert des résultats vers la société civile et l’économie, la transparence de l’action publique et la science citoyenne (cf. Chartron 2018). Le développement des infrastructures de recherche, le changement des modalités et critères d’évaluation et les critères d’attribution des subventions figurent parmi les leviers de cette politique.

En France, la Loi pour une République numérique promulguée en octobre 2016 avait fixé le cadre pour une politique d'ouverture des données et des connaissances. Deux ans plus tard, deux documents stratégiques ont concrétisé cette politique. D’une part, le deuxième Plan d’action national 2018-2020 Pour une action publique transparente et collaborative [3] précise que la France « soutient la mise en œuvre des principes du gouvernement ouvert pour renforcer (…) l’accès aux matériaux et résultats de la recherche », dans la continuité des chantiers engagés par le gouvernement français sur la transformation numérique de l’Etat et sa modernisation.

D’autre part, le Plan National pour la Science Ouverte[4] , présenté en juillet 2018 à Lille, confirme l’engagement de l’Etat français pour une transformation durable de sa recherche publique vers un écosystème de la science ouverte, « dans lequel la science est plus cumulative, plus fortement étayée par des données, plus transparente, plus rapide et d’accès plus universel ». L’objectif est triple :

  • faire une science meilleure, plus intègre, plus performante, plus rapide ;
  • renforcer la confiance des citoyens dans la science, en particulier dans les domaines sensibles comme le changement climatique, les nouvelles énergies ou les sciences médicales ;
  • reprendre le contrôle sur le processus scientifique et sur la diffusion et l’exploitation des résultats de la recherche.

Le Plan national du Ministère propose trois volets pour réaliser cette transformation : une série de mesures et d’actions pour généraliser l’accès libre aux publications issues de la recherche publique ; d’autres mesures pour structurer et ouvrir les données de la recherche ; et plusieurs pistes pour mobiliser l’ensemble des acteurs afin d’intégrer la démarche nationale dans un paysage européen et international. L’approche est double, top-down pour déterminer la feuille de route, fixer les objectifs, créer des incitations et coordonner les actions notamment par la mise en place d’un Comité pour la Science Ouverte [5](CoSO), et bottom-up dans la mesure où la politique nationale s’appuie pour l’essentiel sur les initiatives et projets sur le terrain de l’ESR français.


Notes

Cette section introduit les notes de l'article lors de sa soumission.

  1. Il s’agit d’une version abrégée et modifiée d’un rapport publié sur HAL
    (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01846849).
    L’étude a été réalisée dans le cadre du projet D4Humanities, avec un financement de la Maison européenne des sciences humaines et sociales à Lille (MESHS) et du Conseil Régional Hauts-de-France.
  2. https://www.government.nl/documents/reports/2016/04/04/amsterdam-call-for-action-on-open-science
  3. https://www.etalab.gouv.fr/plan-daction-national
  4. http://www.bibliothequescientifiquenumerique.fr/plan-national-pour-la-science-ouverte/
  5. https://forum.ouvrirlascience.fr/

Bibliographie


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Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Cette date correspond en fait à la date initialement prévue pour l'édition de l'article.
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