Discussion:Solaris (1997) Astruc

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Doc is Money

Les auteurs donnent une vision un peu caricaturale des motivations de la délocalisation du CDST et du CDSH à Nancy. L'idée dominante était bien de soutenir une région sinistrée, mais surement pas d'embaucher des métallurgistes pour faire les bases de données. Il était plutôt question de développer les universités de Lorraine qui forment un flux de 5000 à 10000 diplômés par an dans pratiquement tous les domaines de la science. Elles avaient donc largement les moyens de faire face aux demandes de l'INIST. Un plan de formation, qui avait débouché sur la création d'un DESS IST, avait été mis en place dans ce but.

Cet aspect caricatural est tout à fait compréhensible à l'époque compte tenu du traumatisme causé par cette délocalisation. Il nuit malheureusement à une analyse plus fine des raisons de ce qui devait devenir un échec 20 ans après, avec la faillite d'INIST Diffusion et la réduction massive des effectifs. L'article indique plus de 400 personnes au CDST dont bien plus de la moitié étaient des ingénieurs documentalistes. 20 ans après, il ne reste que 250 personnes à l'INIST dont seulement une cinquantaine d'ingénieurs documentalistes. Autrement dit, les structures de soutien se sont maintenues, voire même développées au détriment des activités liées à la connaissance.

L'article ne mentionne pas la réorientation engagée en 91 92 par Étienne Eisenmann. Suite au départ de Goéry Delacôte, il a engagé l'unité vers des missions purement financières dans l'idée de créer un groupe commercial de vente d'articles numérisés dans un contexte de bulle Internet. Il a fait mettre en place un système d'information à vocation commerciale qui m'a toujours paru totalement inadapté au travail sémantique sur la connaissance numérique. A mon avis, c'est plus à ce niveau que se situe la cause de la dégradation progressive de l'INIST.

Jacques Ducloy 15 octobre 2013 à 07:25 (CEST)