VSST (2001) Lesca

De VSST
Révision datée du 20 mars 2012 à 00:24 par imported>Jacques Ducloy (Définition de « Weak signals » selon I. ANSOFF.)
Résumé
Dans notre communication faite au colloque VSST’95 nous avions proposé une réponse à la question : Comment guider le ciblage de la veille stratégique afin d’amorcer la collecte d’informations anticipatives ?”. Ensuite, dans notre communication VSST’98 nous avons proposé une méthode pour la sélection des informations relevant de la veille stratégique anticipative, d’une façon générale.
Dans la présente communication nous franchissons un pas de plus dans la méthodologie de la veille stratégique appelée Learning Environmental SCAnning. Nous partons d’une problématique de terrain et nous répondons à la question :”Qu’est-ce qu’un signal faible et comment savoir s’il est anticipatif et porteur de sens utile pour l’action des responsables d’entreprise ?”. Nous proposons une définition opératoire de “signal faible” (weak signals) et présentons une partie de notre méthodologie en traitant des exemples réels dont un concernant un groupe industriel (VALEO).

PREMIERE PARTIE : Les concepts, nos choix et la question de recherche

Définition Veille Stratégique

Notre définition de la Veille Stratégique est la suivante : La Veille Stratégique est le processus par lequel un individu ou un groupe d’individus traquent, de façon volontariste, et utilisent des informations à caractère anticipatif concernant les changements susceptibles de se produire dans l’environnement extérieur dans le but de créer des opportunités d’affaires et de réduire des risques et l’incertitude en général. Finalement l’objectif de la veille stratégique est de permettre d’agir très vite et au bon moment. LESCA© Les anglo-saxons utilisent les expressions Environmental Scanning et Competitive Intelligence pour désigner un concept très voisin de notre veille stratégique.

Notre choix n°1 : Cette définition est orientée vers l’anticipation des événements, anticipation pouvant aller jusqu’à la détection des ruptures (ou discontinuités). De plus, nous portons notre attention sur un dispositif correspondant à un type de veille spécifique que nous préciserons.

Rappelons que nous avons proposé l’appellation « Veille stratégique » comme étant une expression générique qui englobe plusieurs facettes possibles (concurrentielle, clients, fournisseurs, technologique, partenariat, etc.). Dans ce qui suit nous avons choisi des exemples dans les domaines de la veille Concurrents, et Achats.

Modèle conceptuel

La figure 1, présentée au cours de la communication, illustre en partie le type de veille sur lequel nous concentrons notre attention. Le mot « processus » est ici essentiel. La figure permet de visualiser que nos mettrons l’emphase sur la «Sélection» des informations, et plus précisément la sélection des «signaux faibles » que nous définirons plus loin. Nous préciserons également de quelles modalités de sélection nous parlons dans cette communication.

Anticipation

Nous l’avons déjà dit, notre définition de la Veille Stratégique met l’accent sur l’anticipation et la détection de changements et notamment d’éventuelles ruptures (ou discontinuités : discontinuity, radical change) qui pourraient survenir dans l’environnement pertinent de l’entreprise. Rappelons que, AGUILAR avait comparé l’Environmental Scanning de l’entreprise au radar du navire. Notre choix a une conséquence théorique et pratique quant au type d’informations auxquelles nous nous intéressons ici. Il s’agit d’informations ayant elles-mêmes un caractère anticipatif : elles doivent fournir des éclairages sur le futur, et non pas sur le passé ou le présent. Et plus spécifiquement, elles doivent constituer des manifestations précoces d’éventuelles ruptures (ou discontinuités). C’est dans ce contexte que I. ANSOFF a utilisé l’expression Weak Signals (1975) probablement par analogie avec ce que l’on connaît dans le domaine de la radio et des radars. (Il semble en effet que I. ANSOFF ait emprunté cette expression à W. W. BRYAN, un cadre de chez Philips, Hollande).

Définition de « Weak signals » selon I. ANSOFF.

Utilisée par I. ANSOFF en 1975 l’expression « Weak signals » n’a cependant pas été définie dans son article de 1975. I. ANSOFF a apporté quelques précisions ensuite (ANSOFF 90, p. 490), en écrivant : « A development about which only partial information is available at the moment when response must be launched, if it is to be completed before the development impacts on the firm. » (ANSOFF et al. 1990). Mais ceci demeure peu précis et ne constitue pas une description opératoire.

Cependant il est clair que I. ANSOFF attribue aux Weak signals un caractère anticipatif. Selon cet auteur, en effet, les Weak signals sont de nature à déclencher, chez le manager qui leur est sensible, une sensation que quelque chose d’important semble s’amorcer ou pourrait se produire dans l’environnement de son entreprise. Cette sensation est proche de l’intuition. Toutefois ici l’intuition est déclenchée par une information qui aura été captée, perçue avons-nous envie de dire, et examinée attentivement. Ensuite, le manager ainsi interpelé aura le désir d’en savoir plus et d’obtenir des informations supplémentaires pour affiner sa sensation. Avant l’interpellation par le Weak signal le manager en question n’avait probablement rien demandé sur ce sujet puisque son attention n’avait pas encore été déclenchée.

La traduction littérale de Weak signals est signaux faibles. Cette notion, sorte de métaphore, est dépourvue de définition opératoire. De plus, nous avons pu constater qu’elle est mal comprise dans les entreprises et engendre des contresens


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