H2PTM (1995) Clément
De H2PTM
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Du texte à l’hypertexte
Vers une épistémologie de la discursivité hypertextuelle
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- Introduction
- Le mot « hypertexte » inventé par Ted Nelson en 1965 est resté longtemps confié à quelques cercles de recherche avant de connaître aujourd’hui le succès que l’on sait. Mais la fortune d’un mot va souvent en paire avec l’extension croissante de son aire d’usage : sous le terme générique d’hypertexte on range souvent des conceptions, des méthodes, des systèmes ou des outils très différents. Le néologisme forgé par Nelson souffre aujourd’hui d’une très grande polysémie. Mon intention n’est pas ici de suggérer une quelconque normalisation, mais de défendre une certaine conception de l’hypertexte fondée sur l’analyse de son fonctionnement comme instance énonciative. Pour éclairer mon propos, je partirais du titre d’un ouvrage de Ted Nelson consacré au projet Xanadu et publié pour la première fois en 1980 : Literary Machines[1]. L’adjectif Literary, qui n’a pas d’équivalent en français, qualifie en anglais tout ce qui relève de la culture de l’écrit pris au sens large. Comme le remarque justement Nelson, cette culture écrite constitue un ensemble complexe dans lequel chaque élément, chaque « texte » est relié aux autres de façon implicite ou explicite. L’interconnexion des textes entre eux a été abondamment commentée par les théoriciens de la littérature sous le concept générique d’inter ou de trans-textualité[2]. Dans le domaine scientifique, c’est ce phénomène qu’avait déjà en vue Vannevar Bush quand il évoquait le travail du chercheur dans son article As we may think[3]. Le mot machine employé par Nelson est à interpréter dans ce contexte intellectuel...
Notes
- ↑ (Nelson, 1992)
- ↑ L’un d’entre eux, Gérard Genette, a même proposé dès 1982, pour distinguer à l’intérieur de la transtextualité un sous ensemble particulier, le terme d’hypertexte sous lequel il range « tout texte dérivé d’un texte antérieur par transformation simple […] ou par transformation indirecte
- ↑ (Bush, 1945)
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