CIDE (2007) Bernaoui

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Etude scientométrique des travaux de recherche de l’Institut National Agronomique d’El Harrach


 
 


 
Titre
Etude scientométrique des travaux de recherche de l’Institut National Agronomique d’El Harrach
Auteurs
Radia Bernaou.
radbernaoui@hotmail.com

Affiliation:Jean-Marie Pierrel, ENV, El Harrach - enssib, Villeurbanne

Mots-clés
Evaluation ; production scientifique ; scientométrie ; mots associés ; programmation ; planification ; agriculture ; économie ; développement ; PNDA ; Algérie.
Résumé 
La présente communication se consacre essentiellement à l’évaluation de la production scientifique dans le secteur agricole algérien en termes scientométriques. Elle a pour objectif de mesurer le niveau de corrélation - ou inversement, les zones de décalage - entre les orientations de la recherche et celles du secteur économique agricole.

L'évaluation thématique de la base de données Babina qui a été montée à l'Institut National Agronomique d'El Harrach dans le cadre du projet RADA (Réseau Algérien de Documentation Agricole) a permis de produire les premiers indicateurs nécessaires à l'évaluation des programmes de recherche de l'INA sur une quinzaine d'années.

A travers cette étude, nous avons essayé de déterminer dans quelle mesure la production scientifique agricole de l'INA répond aux besoins des programmes de développement socio-économique du PNDA.

L'utilisation de l'outil scientométrique et plus précisément la méthode des mots associés révèle une forte adhésion d'un certain nombre d'axes de recherche aux priorités du plan national de développement agricole ; c'est le cas des céréales, du lait et de l'eau. Cette étude évaluative laisse également apparaître des zones de décalage très importantes entre les projets de recherche et certains programmes porteurs pour l'économie ; c'est le cas de la pomme de terre, de la tomate et des plants de semis. Ces résultats permettent aux décideurs et aux chercheurs d'identifier les programmes de recherche qui ont généré le plus d'écrits scientifiques et de mesurer le niveau d'adéquation entre les programmes de recherche et les orientations du secteur économique.

Introduction

La recherche scientifique s’impose aujourd’hui comme une partie intégrante de toute société moderne de l’activité économique et sociale. Elle permet l’amélioration du savoir, les moyens et les techniques pour assurer une croissance, une productivité et une innovation. C’est un facteur de développement économique et politique, en contribuant à la définition et à la réalisation des objectifs de survie et de développement économique d’un pays.

Dans cette relation de synergie avec le développement de la société, recherche fondamentale et appliquée sont des éléments moteurs du progrès. L’accumulation des connaissances en vue de rechercher des lois fondamentales aboutit à des applications pratiques qui se concluent par la production d’innovations. Autrement dit, à la commercialisation de nouveaux produits ou de procédés. On aboutit ainsi à la création d’avantages compétitifs qui vont assurer aux entreprises une supériorité sur leurs concurrents.

Etude de cas de la recherche agronomique en Algérie

La recherche agronomique a un rôle particulier dans le développement du secteur productif, étant entendu que l'agriculture est un secteur d'intégration de l'économie nationale.

Pour faire face à la démonstration de son efficacité, la recherche scientifique doit être fondée sur une bonne base de planification. En matière de recherche agronomique la programmation de la recherche permet de traduire les objectifs de développement d’un pays en objectifs, priorités et stratégies de recherche assorties d'échéances. C’est pourquoi, le processus de planification se base essentiellement sur la définition des objectifs de développement socio-économiques d'un pays et la part que devrait avoir la recherche dans la réalisation de ces objectifs.

En effet pour intégrer la recherche dans les plans stratégiques de développement en vue d’une prise de décision par les hautes instances, l’évaluation intervient à ce niveau pour étudier les contenus scientifiques et techniques.

En Algérie les activités de recherche agronomique doivent être soumises à leur tour à une évaluation qui obéit à des critères objectifs. Elle doit porter à la fois sur les activités des chercheurs, des entités de recherche et sur les programmes de recherche.

Cette évaluation est à l'évidence très importante si on rappelle que le système économique algérien est handicapé par le poids des importations alimentaires, dû aux faibles performances de productivité.

Notre pays est devenu le premier importateur de blé dur avec l’achat de près de 50 % des quantités échangées sur le marché mondial ; sa facture agro-alimentaire se situe entre 2 à 2,8 milliards de dollars, dont 600 millions de dollars pour l’importation des intrants agricoles.

Cette situation préoccupante est soigneusement prise en charge par le ministère de l'agriculture qui se fixe comme objectif principal l’accroissement de la production agricole et la réduction de la dépendance alimentaire.

Pour répondre à ces objectifs, des axes stratégiques de programmes sont proposés par le plan national de développement agricole (PNDA) tels que[1] :

  • développement de l'hydraulique,
  • intensification de la production des céréales,
  • développement de la production laitière,
  • développement de la production de la pomme de terre.

C’est dans ce contexte que nous avons entrepris de faire une évaluation thématique des orientations données de façon spontanées ou planifiées aux programmes de recherche agricole en Algérie. Le but étant de mesurer le niveau de corrélation - ou inversement, les zones de décalage - entre les orientations de la recherche et celles du secteur économique agricole.

Méthodologie et générique

La valeur de l'apport de la recherche scientifique se mesure grâce à des techniques scientométriques. La scientométrie qui fait partie des méthodes de mesure de la science est la plus privilégiée pour répondre à ce genre de problématique.

Elle est née pour comprendre les mécanismes de la recherche comme activité sociale et s'introduit plus dans un contexte d’évaluation de la science pour renseigner les instances de recherche nationales ou locales.

Parmi les nombreuses méthodes scientométriques qui traitent le contenu des publications scientifiques pour identifier leurs thématiques, nous avons, celle des mots associés et les logiciels Leximappe qu’elle utilise pour la comptabilisation des co-occurrences de mots dans les travaux scientifiques permet d’identifier les liens existants entre les thèmes, ainsi que leur intérêt dans la sphère socio-économique.

Cela suppose en premier lieu, la constitution d’un ou plusieurs fichiers rassemblant les documents à analyser. Ces bases permettent d’identifier les documents selon la nature des questions posées (une catégorie d’acteurs, un choix d’un domaine, les liens entre les thèmes et les sous thèmes…). « Le programme Leximappe d’analyse des mots associés définit l’association entre deux mots-clés comme le produit des probabilités d’avoir un mot-clé quand on a l’autre. C’est donc un coefficient qui varie entre 0 et 1. Lorsqu’il vaut 1, les deux mots sont toujours ensemble. Lorsqu’il vaut 0 les mots ne sont jamais ensemble »[2].

Notre étude s’est réalisée sur la base de données Babina qui a été montée à l’INA dans le cadre du projet RADA[3]et qui comprend un corpus de 3281 références signalant les travaux de recherche réalisés au sein de l’établissement sur une période de quinze ans (1985-2000).

Méthode

Nous présentons succinctement la démarche méthodologique que nous avons suivie lors de la réalisation de cette étude que nous schématisons dans la figure 1.
  1. Plan national de développement agricole (PNDA) présente les principaux éléments de la problématique de développement des différentes zones naturelles et les actions à mettre en œuvre dans une perspective quinquennale 1996/2000.
  2. Courtial Jean Pierre. Construction des connaissances de soi et communication sociale. In : Solaris. Rennes, Presses universitaires de Rennes, n° 2, 1995. http://www.info.unicaen.fr/bnum/jelec/so…/2courtial.html
  3. Le RADA est à l'origine, une association de quatre organismes spécialisés (INA, INRAA, ITGC, CRSTRA). Il a pour objectif la mise en place d'un système national d'information agricole associatif, décentralisé.