CIDE (2011) Paganelli
Accès aux collections de presse ancienne : une étude exploratoire
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Sommaire
- 1 Introduction
- 2 Positionnement et contexte
- 3 Accéder à la presse ancienne : un mouvement général de numérisation et de diffusion en ligne
- 4 Une étude exploratoire à la Bibliothèque municipale de Lyon
- 5 Résultats
- 6 Contribution de la recherche : discussion
- 7 Conclusion
- 8 Remerciements
- 9 Bibliographie
- 10 Notes
- Résumé
- Les collections de presse ancienne constituent des objets d’étude et des ressources indispensables aux travaux des spécialistes, universitaires ou professionnels de l’information. D’un accès difficile, elles font l’objet de campagnes de numérisation visant à les protéger et à les rendre accessibles au plus grand nombre. De fait, on constate un élargissement et une diversification des publics. Il reste malaisé d’apprécier l’étendue, la nature et l’impact réel sur les usages et les pratiques. L’étude présentée ici est de nature exploratoire. Elle a pour objet les collections de presse ancienne régionale de la Bibliothèque municipale de Lyon (France) dont elle propose une première approche des modes d’accès et usages.
Introduction
La presse du XIXe siècle représente, notamment pour les chercheurs, les étudiants et les journalistes, une source d’information considérable sur la vie politique, économique, sociale et culturelle d'une époque ; l'ancrage local de certains titres présentant, lui, une source d'information sur l'histoire d'une région. Mais les collections de presse sont fragiles et leur manipulation délicate. La valeur historique de la presse et les contraintes liées à sa consultation ont tôt fait d’inciter les institutions à se préoccuper de la préservation et de la diffusion de ce type de collections. Ainsi, dès la fin des années 1950 en France est créée l’Association pour la conservation et la reproduction photographique de la presse qui débute le microfilmage de titres de presse en partenariat avec la Bibliothèque Nationale (Delaunay 1996). Plus récemment, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a lancé, en 2005, un plan de numérisation de la presse quotidienne française des XIXe et XXe siècles pour la rendre accessible via la bibliothèque numérique Gallica. L'ensemble du corpus numérisé représente, en 2011, une trentaine de titres, soit plus de 3,5 millions de pages70. Parallèlement aux bases proposées par les bibliothèques et services d’archives, des outils spécifiquement dédiés à la création et la consultation de corpus de journaux anciens font également leur apparition (Schor 2008).
La numérisation de telles collections a plusieurs objectifs : une accessibilité accrue, une valorisation des richesses patrimoniales et une meilleure conservation. De plus, pour des raisons de préservation, les collections sur papier sont le plus souvent retirées de la consultation dès que la copie numérique est mise à disposition du public, la plupart du temps sur internet. L’accès aux collections papier de journaux anciens et le travail sur ces documents sont communs dans toutes les salles de lecture et les usagers habituels sont relativement bien connus. Les modes d’accès en ligne posent en revanche davantage de questions : Quels objectifs peuvent amener un usager à utiliser les collections de presse ancienne ? Quels types de contenus le lecteur vient-il chercher et sous quelle(s) forme(s) (texte, gravure…) ? Comment cherche-t-il ? Est-il indifférent de tourner les pages d’un journal ou de consulter à l’écran ? Des usagers nouveaux se manifestent-ils ? Quelles sont les pratiques émergentes liées au passage au numérique ?
Comme d'autres bibliothèques partenaires de la BnF, la Bibliothèque municipale de Lyon (BM de Lyon) s’inscrit dans cette dynamique, en numérisant depuis 2007 les collections de la presse illustrée rhônalpine du XIXe siècle. Notre étude prend place au sein du projet CaNu XIX, qui vise à valoriser et mettre en ligne ces collections patrimoniales. L'un des volets de ce projet concerne spécifiquement les usagers et a pour objectif d’appréhender de manière globale les attentes et usages en matière de consultation et d’utilisation des collections de presse ancienne numérisée ou sur papier.
Dans cet article, nous commençons par exposer le positionnement et le contexte de notre travail avant de présenter l’étude exploratoire que nous avons menée. Nous terminons par une discussion concernant la contribution de cette recherche ainsi que par quelques pistes prospectives.
Positionnement et contexte
Le travail que nous proposons, ancré en sciences de l’information et de la communication, s’inscrit dans un ensemble d’études qui appréhendent la recherche d’information comme un processus situé et contextualisé
70 Source : site de la BnF, http://www.bnf.fr/, visité le 11/10/11.
(Fondin 2001, Boubée 2010). En effet, deux visions de la recherche d’information coexistent dans la discipline : celle qui l’envisage essentiellement comme processus technique et met l’accent sur les questions de stockage ou de traitement, approche qui a nourri la discipline de nombreux travaux comme le soulignent Rosalba Palermiti ou Claude Poissenot (Palermiti 2002, Poissenot 2002) ; et celle qui s’intéresse aux facteurs humains et considèrent la recherche d’information comme un processus de communication (Fondin 2001) ; dans cette lignée, de nombreuses études ont porté sur les usages et pratiques informationnelles (Chaudiron 2010). C’est dans ce dernier cadre que le travail présenté se situe. L’approche que nous adoptons considère d’une part que l’activité principale de l’individu et le contexte dans lequel elle prend place influencent ses attentes en matière d’information, les stratégies de recherche d’information mises en œuvre et, plus largement, l’activité informationnelle. Différents travaux ont montré que le contexte avait effectivement une influence déterminante sur l’activité d’information, par exemple (Cheuk 1999, Guyot 2002, Bartlett 2005, Staii 2006, Miranda 2007, Fabre 2010). Cette approche considère d’autre part que la prise en compte des usages et des pratiques informationnelles s’avère nécessaire non seulement pour comprendre et décrire l’activité des individus mais également pour établir des préconisations concernant le fonctionnement et le développement des interfaces. Nous considérons ainsi que la conception d’un système nécessite que soient pris en compte à la fois les caractéristiques des utilisateurs visés et les spécificités du contexte de la tâche de recherche d’information (Paganelli 2003).
Dans le cas de l’accès à l’information dans des collections de presse ancienne, qu’elles soient sur papier ou numérisées, la prise en compte des usages et pratiques pourrait donc améliorer la conception d’un dispositif d’accès à ces collections. S'il existe des travaux sur l'étude de la convivialité des outils, ceux-ci portent plus volontiers sur la comparaison d'interfaces ou sur les techniques de recherche mises en œuvre que sur la compréhension des raisons qui poussent l’usager à utiliser ces ressources ou la nature des tâches visées par l’usager (Bryan-Kinns 2000). Notre travail vise, au travers d’une étude exploratoire, à appréhender de manière globale les attentes et usages en matière de consultation et d’utilisation des collections de presse ancienne numérisée ou sur papier. Ici, l’analyse des attentes et des usages doit être entendue comme un préalable à une réflexion et à des préconisations sur les traitements documentaires et sur les modalités d'accès aux documents numérisés. Dans cet article, nous nous intéressons précisément aux usages des collections de presse ancienne ; les usages étant entendus comme
« l’expression d’un processus constitué d’interactions complexes mettant en relation un individu et un dispositif » (Chaudiron 2010). Ainsi, ce sont les interactions d’un dispositif ou d’une collection qui sont étudiés ici, à la fois dans leur dimension individuelle et cognitive, mais également dans une dimension sociale permettant de prendre en compte le contexte dans lequel l’usage se situe. Dans cette acception, l’usage apparaît alors comme restrictif par rapport aux pratiques informationnelles, terme qui désigne la manière dont l’ensemble des dispositifs, sources, outils et compétences cognitives sont effectivement mobilisés dans les différentes situations de production, de recherche, traitement de l’information (Ihadjadene 2009, Gardiès 2010).
Accéder à la presse ancienne : un mouvement général de numérisation et de diffusion en ligne
Les projets et réalisations de numérisation de collections, que ce soient des collections de presse, de manuscrits, d’ouvrages, sont nombreux, en France comme à l’étranger, principalement en Europe ou en Amérique du Nord (Smolczewska-Tona 2008). En France, le plan de numérisation lancé par le Ministère de la Culture en 1996 (Bequet 2000) a permis un fort développement de ces projets. Le catalogue des collections numérisées du ministère de la Culture fait état, en octobre 2011 2010, de 1868 collections numérisées et de 642 institutions concernées, dont une très forte majorité de bibliothèques. Pourtant, la situation n’en est pas moins contrastée. Ainsi, Westeel (2009, 29) fait remarquer qu’« une observation précise de la situation des bibliothèques montre un bilan plutôt mitigé. Les projets en ligne et les véritables bibliothèques numériques sont finalement assez peu nombreux. On peut compter une trentaine de projets pour les bibliothèques municipales ». Ce constat nuancé atteste de la difficulté des structures documentaires à maintenir ce type de projets dans la durée. Il n’est donc pas étonnant que les études concernant les usages de ces collections numérisées soient encore rares.
Les pouvoirs publics français affichent, certes, une volonté de s'intéresser à la manière dont ces fonds numérisés sont utilisés (Lesquins 2006), ainsi l’appel à projets 2010 du ministère de la Culture concernant la numérisation du patrimoine culturel portait-il « une attention particulière [...] à l’émergence d’outils et de services favorisant des usages culturels innovants par les internautes ». De même, les professionnels impliqués dans ces projets expriment leur intérêt pour connaître les motivations et les comportements de leurs usagers. En 2009, nous avons mené une enquête auprès de 18 structures françaises ayant numérisé des titres de presse ancienne. Les résultats montrent que, si les professionnels ont une connaissance intuitive des usagers qui utilisent leurs fonds, ils n'ont en revanche pour l'instant pas réalisé d'études qualitatives ou quantitatives précises sur ces lecteurs.
Plus largement, s’il existe un grand nombre d’études sur les usages des bibliothèques numériques (Bryan-Kinns 2000, Papy 2007), peu de travaux s'intéressent précisément aux usages des fonds patrimoniaux numérisés. Dans ce contexte, les études sur Gallica (Lupovici 2003) et Europeana (Lesquins 2007) sont particulièrement précieuses. Elles permettent de caractériser les usages et de mettre évidence des portraits types d'usagers en ce qui concerne l’étude Gallica, ou d'évaluer l'utilisation d'une interface en ce qui concerne l'étude d'Europeana. L’étude de Lupovici (2003) montre notamment que les bibliothèques électroniques attirent un public qui n’est pas nécessairement habitué des bibliothèques mais qui y vient par le biais de recherches spécifiques. Ce public est assez différent de celui des bibliothèques classiques et le chercheur professionnel, notamment, y est peu représenté. On découvre enfin une population d’internautes seniors, gros consommateurs d’internet, avec un fort taux d’équipement et dont les centres d’intérêts gravitent autour des contenus culturels. Peu d’auteurs ont étudié précisément les pratiques de consultation des fonds anciens. Une étude menée à la BM de Lyon (Belot 2004) montre que les usagers sont majoritairement des hommes résidant en région Rhône-Alpes et d'un niveau d'études supérieur (91% ont au minimum une licence), et que les étudiants et les cadres constituent 77% de cette population. Leurs objectifs de recherche sont quant à eux répartis en trois catégories : un travail dans le cadre de leurs études (44 %), des recherches personnelles (30 %) et des recherches professionnelles (26 %).
Les bibliothèques engagées dans les chantiers de numérisation y voient, en général, une occasion de valoriser les fonds de presse ancienne qu’elles détiennent, en les mettant à disposition d’un public plus étendu. La mise en ligne de ces richesses s’accompagne donc le plus souvent d’annonces sur le site web de la bibliothèque, voire dans la presse régionale. Aussi, une fois numérisés, ces fonds sont-ils bien visibles dès la page d’accueil du site et sont facilement accessibles. De fait, la mise en ligne des collections de presse ancienne représenterait une opportunité pour tous les usagers. Ainsi, Tétu (2010) remarque un regain d’intérêt récent pour la presse ancienne illustrée de la part des historiens, mouvement probablement encouragé par les campagnes de numérisation de ces collections. Cependant, ce type de ressources reste relativement peu utilisé parce que peu accessible, entre autres pour deux raisons :
Si la plupart des interfaces proposent de chercher par le titre de presse, selon la date de publication ainsi que par mots-clés, on peut supposer que les possibilités offertes en matière de recherche ou de consultation ne sont pas en adéquation avec les attentes des usagers.
La recherche en texte intégral n’est souvent pas pertinente en raison des limites de la reconnaissance optique de caractères. Différentes études, dont celle de Bermès (2007), ont en effet montré que la reconnaissance optique de caractères (OCR) en matière de numérisation des documents anciens restreint sérieusement l’intérêt de la recherche en texte intégral, notamment dans le cas des collections de presse ancienne.
Une étude exploratoire à la Bibliothèque municipale de Lyon
Contexte géographique et institutionnel
Le site principal de la Bibliothèque municipale de Lyon est situé dans le quartier de la Part Dieu, à deux pas de la plus importante gare SNCF lyonnaise et du centre commercial le plus grand intra muros. Il s’agit d’une zone commerçante certes excentrée mais très achalandée et à laquelle il est aisé d’accéder en transports doux, puisqu’une station de métro, un arrêt de tram et une station de Velov71 sont tout proches. Notons par ailleurs qu’aucun établissement public de l’enseignement supérieur ne se trouve à proximité géographique directe. En 2007, la BM de Lyon a démarré un important programme de numérisation et de mise en ligne de ses fonds de presse locale patrimoniale (fin du XIXe – première moitié du XXe). L’hebdomadaire Le Progrès Illustré de Lyon a été le premier des titres de périodiques choisi pour cette valorisation. Présenté comme le « supplément littéraire » du Progrès de Lyon, ce titre est paru entre décembre 1890 et septembre 1905.
Hypothèses et méthode de travail
Dans ce contexte, nous envisageons ici les hypothèses de recherche suivantes :
Tout d’abord, les besoins et attentes de l’usager habituel des fonds de presse ancienne ne diffèrent pas selon les supports. Toutefois, la mise en ligne des collections induit une diversification et un élargissement des publics susceptibles de les consulter. Ainsi, d'autres besoins et attentes ont pu également naître qui ne sont pas nécessairement pris en compte par les interfaces de recherche et de consultation. Enfin, la structure bien particulière des documents de presse induit des habitudes d'exploration et des formes d’utilisation spécifiques. Il se peut que la lecture à l'écran et/ou l’interface de recherche entraînent des pratiques ou stratégies différentes de celles mises en œuvre lors de la consultation de collections papier. Nous avons ainsi mené une enquête par questionnaires auprès des usagers de la BM Lyon entre juin 2009 et janvier 2010, afin de mieux les connaître et de comprendre leurs pratiques et leurs motivations à consulter les fonds patrimoniaux. Nous avons choisi de recueillir les données selon deux modalités :
71 Système de location de vélos courte durée en libre service.
Via un questionnaire en ligne visant à colliger des données auprès des lecteurs en ligne de ce titre, il était accessible depuis la page d’accueil de la base.
Via un questionnaire papier, destiné à collecter des informations auprès des usagers se déplaçant à la bibliothèque de la Part Dieu, sur rendez- vous, pour consulter des titres de presse ancienne. Ce questionnaire a été distribué à ces usagers à leur arrivée à la banque d’accueil de la bibliothèque.
Les questionnaires en ligne et papier comportent respectivement 27 et 26 questions permettant, entre autres, de cerner les motivations des répondants, leurs stratégies de recherche et de consultation ainsi que leur niveau de satisfaction par rapport aux informations trouvées. Du point de vue technique, pour le questionnaire en ligne comme pour le traitement des réponses au questionnaire papier, nous avons utilisé le logiciel libre de sondage LimeSurvey (http://www.limesurvey.org/). Cet outil libre, développé en PHP propose une interface web d’administration et permet de stocker les données dans une base MySQL.
Résultats
Le nombre de questionnaires colligés reste peu élevé, que ce soit en ligne ou sur place. En effet, nous avons obtenu 40 réponses au total, soit 16 questionnaires en ligne et 24 questionnaires sur papier. Ce faible nombre de répondants ne donne aucune indication sur la consultation réelle du Progrès Illustré en ligne et ne peut constituer un échantillon représentatif de la population concernée. Sur la période de collecte de données, le site internet a en effet été visité par plus de 30 000 visiteurs uniques72. Répondre au questionnaire pour accéder à la base n’étant pas une obligation, la plupart des usagers ne se sont pas sentis tenus de le remplir. En ce qui concerne les questionnaires distribués sur place, les réponses ont pu porter sur d'autres titres que le Progrès Illustré puisqu'ils ont été complétés par un public spécialisé venant consulter différents titres de presse ancienne.
Bien que fondés sur un faible nombre de questionnaires et recueillis selon des moyens et canaux différents, nos résultats sont comparables à ceux des enquêtes sur Europeana ou Gallica, notamment sur l’origine géographique, les caractéristiques socioprofessionnelles, les classes d’âge.
72 Statistiques fournies par la BM Lyon. Environ un tiers des visites sont effectuées par des robots de type crawler.
Origine géographique
Compte tenu de la spécificité du fonds (presse régionale illustrée), il n’est pas surprenant que plus de la moitié des répondants soient domiciliés en région Rhône-Alpes (27 sur 40). Toutefois, l'intérêt pour la presse ancienne rhônalpine dépasse le cadre régional : ainsi près de la moitié des répondants en ligne ne sont pas « locaux » ; on peut noter la présence de quelques répondants internautes (Europe hors France et autres pays), qui accèdent déjà à la collection (3 sur 40) en ligne.
Caractéristiques socioprofessionnelles
Les usagers des collections de périodiques anciens peuvent être étudiants, enseignants-chercheurs, bibliothécaires, journalistes, conférenciers, mais aussi retraités ou des personnes sans emploi. Des professions intermédiaires telles que les employés, les ouvriers, artisans, agriculteurs sont peu ou pas représentées. Dans la mesure où les enquêtes Gallica et Europeana aboutissent au même constat, on peut penser que ce résultat n’est probablement pas lié au nombre de répondants. Globalement, deux groupes d’usagers sont les plus nombreux : les étudiants (12 sur 40) et les retraités (11 sur 40) Mais, il semble que le public étudiant se déplace davantage à la Bibliothèque pour consulter les documents sur place (10 sur 24), alors que les consultants de la base Progrès illustré, seraient majoritairement des retraités (7 sur 16). Sans doute moins mobiles que les autres, ils profiteraient davantage de la mise en ligne.
Lieu de connexion habituel, équipement et pratiques habituelles du Web
En termes d’équipements, de lieu de connexion habituel, ou de pratiques sur la Toile, nos observations rejoignent également celles de Gallica et d’Europeana. Pour nos deux enquêtes, les usagers se disent équipés à la maison avec un ordinateur et une connexion à internet, leur lieu de connexion principal étant leur domicile. De tels résultats ne sont pas surprenants. En effet, déjà en 2002, les utilisateurs de Gallica déclaraient majoritairement se connecter de chez eux. De même, l'enquête Europeana de février 2007 permettait de constater que plus de 50% de la population interrogée disposait déjà d’un accès à internet, sachant que l’accès principal des répondants de l’enquête Europeana se faisait au domicile personnel. De la même manière, dans les deux enquêtes, les répondants apparaissent comme des habitués du web : 13 usagers sur 16 de la collection en ligne et 17 sur 24 des collections papier déclarent utiliser internet depuis plus de 5 ans. Globalement, les usagers des deux groupes passent beaucoup de temps sur la Toile (environ deux tiers des répondants de chaque groupe déclarent y consacrer au moins 6h par semaine). Mais le groupe des consultants de la revue en ligne passerait plus de temps que l'autre groupe sur internet, soit plus de 20h par semaine. Paradoxalement, les deux tiers des individus de ce même groupe, majoritairement constitué de personnes retraitées, s'estiment peu à l'aise dans cette activité. Dans le même temps, le groupe usagers des collections papier, globalement plus jeune, estime pour moitié être très l'aise ou assez à l'aise avec l’utilisation d’internet. De même, l'immense majorité de chaque groupe dit utiliser internet pour les loisirs (près de 9 répondants sur 10 concernant la collection en ligne et 8 sur 10 pour les utilisateurs des collections papier).
Les pratiques en matière de recherche d’information
Contexte et objectifs de la consultation de la presse ancienne régionale S’agissant de la consultation proprement dite des collections de presse ancienne, les lecteurs se déplacent pour consulter les collections papier principalement pour des travaux universitaires (15 sur 24) avec pour objectifs la publication d’ouvrages spécialisés, la production de mémoires universitaires ; certains ont également des objectifs pédagogiques comme la préparation d’un cours ou d’autres objectifs professionnels tels que production de films documentaires. La plus part du temps, chacun a donc un objectif précis et peut formuler le thème ou le sujet qui le conduit à travailler sur un périodique ancien. Ainsi, l’un déclare faire un mémoire sur la presse lyonnaise sous La Commune, un chercheur travaille sur les fabricants de soieries, un autre encore sur les troubles politiques en Italie vus par la presse locale. Parfois le sujet de recherche est moins précis, comme pour cet usager souhaitant comparer deux visions de la guerre (celle du Préfet et celle de la presse). Ces usagers sont avant tout des habitués des bibliothèques et des collections de périodiques anciens : ils savent où chercher, comment chercher. Ils ont coutume de travailler sur un ou plusieurs titres de journaux, peu importe le support : sur papier (12 sur 24), microfilms (14 sur 24) ou numérisés (5 sur 24). La consultation des collections en ligne ne semble pas répondre aux mêmes caractéristiques. Le profil des consultants est différent : peu d’universitaires (2 sur 16), d’étudiants (1 sur 16), quelques professionnels autres (5 sur 16), des retraités (7 sur 16). Parfois, ce sont des motifs professionnels (3 sur 16) ou universitaires (2 sur 16) qui génèrent la démarche, mais le plus souvent on exprime des motifs personnels ou culturels (8 sur 16). Par exemple, telle personne lit Madame Bovary et cherche à mieux comprendre l’époque et le contexte du roman ; telle autre réalise, à titre bénévole, un site web sur les forts ; une troisième prépare une visite culturelle et cherche des anecdotes. De plus, dans ce groupe, la majorité des répondants consulte pour la première fois (13 répondants sur 16).
Enfin, nous rencontrons une forte proportion d’usagers qui n’ont pas de recherche particulière à effectuer et qui arrivent là par hasard. Il ne s’agit donc pas d’un public habituel usager de la presse ancienne, mais c’est la mise en ligne qui commence à attirer un public différent. Ces observations recoupent donc les résultats de l’étude des usages du catalogue Gallica : 44% des répondants à l’étude sur Gallica déclarent consulter pour un usage exclusivement personnel et s’apparentent à des « chercheurs amateurs » (Assadi 2003).
Ces observations recoupent également les indications données par les professionnels des archives et des bibliothèques que nous avons sondés il y a deux ans quant à la perception de leurs usagers. Ils distinguent effectivement les usages personnels des usages professionnels. Dans le premier cas, ils envisagent essentiellement les généalogistes. Dans le second cas, ils citent, outre les chercheurs et étudiants, des journalistes de la presse locale venus consulter pour écrire leurs articles, des urbanistes utilisant la presse locale pour s’informer sur la gestion des risques naturels dans la région et, enfin, des professionnels des musées consultant ces collections dans le cadre de l’organisation d’expositions ou manifestations centrées sur le local. Il apparaît donc que les contextes dans lesquels les usagers consultent les collections de presse ancienne sont variés, tout comme les objectifs de ces consultations.
Types d’informations recherchées
Certes, on constate que dans le cas de la recherche en ligne, certains usagers (4 sur 16) ne cherchent rien de précis, étant arrivés par hasard sur la page du Progrès Illustré. Hormis cette catégorie, il n’est pas sûr que les différences entre les deux groupes soient significatives. Tout d’abord, les recherches dans les collections papiers portent prioritairement sur des événements, avec mention de dates et de personnes. Mais cela n’est pas surprenant compte tenu de la forte proportion de spécialistes ayant recours à ce type de source dans l’optique de produire des travaux universitaires. De plus, dans les deux groupes de répondants, des tendances identiques coexistent : à côté de la recherche par thématiques (12 sur 40), l’usager recherche directement des événements (23 sur 40), dates (16 sur 40), lieux (23 sur 40), personnes (19 sur 40). D’ailleurs, la recherche d’événements recouvre des sujets aussi disparates que des élections, des procès, le décès d’une personnalité, une fête, une exposition... Cette variété est également visible dans la recherche sur les personnes qui peut concerner un peintre précis, des personnages politiques locaux ou nationaux, comme par exemple, les acteurs de la droite lyonnaise, des noms de brasseurs et assimilés : Chanal – Janson, Trimolet.
La recherche par date fait apparaître des années, ou des périodes plus ou moins définies : par exemple : « De fin décembre 1856 à mars 1857 », ou encore « depuis la Révolution à l’Empire». S’agissant des noms de lieux, les usagers mentionnent une grande variété de noms de localités et de villes de la région lyonnaise. Sont également recherchés des bâtiments, comme le Grand Opéra ou des lieux de brassage. Ainsi, les objectifs de recherche peuvent-ils être précis ou non et exprimés précisément ou non. Globalement, ces objectifs se situent sur le terrain du factuel plus que sur celui de la thématique générale.
Modes d’exploration et de récupération de l’information
Sur les exemplaires papier des journaux comme sur leur version numérisée, la lecture en diagonale est la pratique la plus répandue (25 sur 40). Elle correspond plus précisément au comportement des spécialistes (historiens par exemple) qui travaillent sur une question en explorant rapidement les documents, le plus souvent en raison de l’importance du volume du fonds à compulser. Par ailleurs, ce type d’usager n’est pas certain de trouver d’éléments d’information pertinents et n’a pas d’idée sur la façon dont le contenu pourrait être formulé.
Dans le cas du support papier, la plupart des usagers (16 sur 24) recherchent directement une rubrique, d’autres (5 sur 24) cherchent une page précise et ne lisent que celle-ci. Pour autant, le dépouillement habituel des journaux sur papier reste parfois malcommode : l’un estime qu’il « il manque un classement chronologique des parutions. Quand on cherche un événement on ne connaît pas, ou probablement, les titres de la presse locale », un autre qu’il faudrait « Lier les articles qui parlent du même sujet mais qui sont éparpillés dans le journal », d’autres soulignent la difficulté à « de sélectionner l'année où il y aura le plus de commentaires qui l'intéressent » ou à « ne rien rater », d’autres enfin font remarquer des difficultés de manipulations à cause de « la taille du livre mais le papier reste plus agréable à lire qu'un écran ».
La consultation en ligne offre de nombreuses possibilités ; elle permet de balayer la liste des titres ou de rechercher directement l’un d’eux, d’accéder ensuite aux années de publication, puis à chaque numéro ; l’usager peut ensuite faire défiler chaque page ou encore, via un sommaire organisé en pages, choisir directement une page. La recherche par mots clé porte soit sur l’ensemble des collections soit sur un titre déjà sélectionné et permet d’accéder directement au passage voulu dans les pages pertinentes, sous réserve d’avoir bien formulé sa requête. Globalement, l’interface est vue comme ne présentant pas de difficultés particulières. Pourtant, quelques remarques montrent qu’une partie des usagers est « déstabilisée » soit parce qu’il est nécessaire de rechercher d’abord par date puis par numéro (« La recherche de n° par dates de publication : impossibilité de se retrouver dans la collection entière »), soit par la lecture en diagonale devient difficile sur un écran (« Pouvoir lire en diagonal tout le journal, c'est fastidieux d'être obligée d'agrandir pour lire et ensuite très compliqué le copié collé. »), soit encore parce qu’ils ne voient pas comment formuler une recherche par mots clé (« trouver la bonne entrée ...»), soit parce qu’il faut jongler avec les différents grossissements pour pouvoir lire. Enfin, on remarque qu’une partie non négligeable des répondants (un quart) préfère dépouiller page par page tout un numéro et lire plus attentivement, de crainte de passer à côté d’une information pertinente que l’OCR n’aurait pas détectée ou quand ils ne voient pas comment formuler leur requête précisément.
Nature de l’information recherchée
Concernant la nature de l’information recherchée, nous observons une nette différence entre les deux groupes de lecteurs (collections papier et version en ligne). Les personnes consultant les collections papier recherchent principalement de l’information textuelle (19 sur 24) alors que les consultants de la collection en ligne disent rechercher des illustrations (5 sur 16) ou indifféremment du texte ou des illustrations (12 sur 16). Cette différence est cohérente avec le fait qu’une bonne partie des internautes est arrivée sur Le Progrès illustré en ligne par hasard, et ne cherche rien en particulier. Cependant, tous les éléments textuels d’un journal sont susceptibles d’intéresser les usagers. Sur les deux types de supports, sont surtout recherchés des articles (31 sur 40) mais aussi des rubriques précises (rubriques de mode par exemple, ou de cuisine) et parfois des feuilletons. Tous ces objets, caractéristiques de la structure d’un journal, constituent aussi bien des sources d'informations que des balises pour la lecture rapide. Ils conviennent particulièrement aux lecteurs qui ont à mener des travaux à caractère universitaire ou qui, d’une manière plus générale, sont des habitués des bibliothèques, familiers de la presse ancienne, c'est-à- dire des individus connaissant bien la structure des titres consultés.
Comme son nom l’indique, Le Progrès illustré propose un bon nombre d’illustrations, notamment des gravures, des plans ou encore des dessins humoristiques. Les deux groupes de répondants ne manifestent pas le même intérêt vis à vis des ressources iconographiques. S’agissant de la collection en ligne, tous les sujets sauf un répondent et formulent des choix ; dans le cas de la collection papier, la moitié (11 sur 24) ne donne aucune réponse.
Concernant la nature même des illustrations recherchées, les gravures sont les plus prisées par les deux groupes, surtout si elles sont situées en première page. Viennent ensuite les cartes et plans puis les dessins d’humour et enfin les graphiques. Notons qu’environ un répondant sur cinq signale que sa recherche d’image ne porte pas sur un type d’illustration en particulier. Les objectifs des répondants peuvent être ici un facteur explicatif : dans le cadre de recherches à visée professionnelle ou universitaire, les personnes ayant répondu au questionnaire papier recherchent des données textuelles portant sur des sujets précis (événements, dates, personnes…). Les internautes, aux objectifs majoritairement personnels, ont quant à eux moins d’attentes en la matière mais ceux ayant une préférence privilégient les illustrations.
Contribution de la recherche : discussion
Le présent article rend compte de deux enquêtes avec certes un nombre de restreint répondants mais dont les résultats sont en correspondance avec des enquêtes de grande envergure comme celles menées sur Gallica et Europeana. Les questionnaires avaient pour objectif de préciser les usages effectifs et les besoins des usagers des collections de périodiques anciens. Leurs résultats mettent en évidence certaines pistes sur lesquelles il convient de nous interroger.
La mise en ligne élargit les publics
Les résultats de notre enquête confirment des tendances déjà mises en évidence lors des études menées auprès des publics de Gallica et Europeana. La mise en ligne de collections anciennes permet un élargissement des publics. En effet, lorsque ce type de collections est numérisé, ce ne sont plus seulement des chercheurs ou spécialistes qui les consultent ; le grand public est également intéressé, que ce soit par curiosité ou pour des recherches plus ciblées en lien avec son histoire familiale ou des évènements survenus dans sa région (quand il s’agit de consulter la presse locale). Par ailleurs, ce sont la plupart du temps des personnes qui ne fréquentent pas la bibliothèque en tant que lieu physique. Cet élargissement des publics est également géographique ; là encore, comme pour l’étude Gallica, les publics consultent les collections à partir de différentes régions françaises ou de l’étranger. Ces résultats correspondent bien à l’idée selon laquelle la numérisation des collections est réalisée dans une perspective de valorisation, avec comme principal objectif de toucher de nouveaux publics. Pourtant, la question des modes d’accès à l’information, et notamment de l’adéquation des modes d’accès au public de ces collections, n’est pas posée de manière évidente dans les travaux en lien avec les bibliothèques numériques.
Diversité des publics, des objectifs poursuivis et des stratégies d’accès
Comme l’ont déjà souligné d’autres travaux (Guyot 2002, Jarvelin 2004, Bartlett 2005,), il apparaît que l’activité principale, le contexte professionnel voire les contraintes spécifiques de la tâche ont un impact sur l’activité d’information. Ici, nos observations suggèrent que l’activité principale ou habituelle mais aussi les objectifs immédiats des usagers amènent ceux-ci à mettre en œuvre des stratégies qui peuvent être différentes selon ces objectifs et le type d’information recherché au moment de la consultation. Ainsi, les consultants habituels de la presse ancienne, agissent souvent dans un cadre professionnel ou universitaire et sont à la recherche d’informations factuelles mais dont le degré de précision peut varier. Ils peuvent ainsi parfois expliciter exactement ce qu’ils veulent trouver : un lieu, un événement précis, un personnage, des gravures, des cartes, etc. Dans d’autres cas, ils ne disposent que d’indices pour trouver des informations utiles et ils peinent parfois à exprimer clairement ce sur quoi porte leur besoin. Ils sont donc tenus de dépouiller les journaux et ne peuvent pas systématiquement se limiter à la recherche par mots clés dans le cas des journaux numérisés.
Toutefois, ces attentes et cette stratégie ne sont pas uniformes. Avec la mise en ligne, la proportion des visiteurs issus du « grand public » est accrue. Ainsi remarque-t-on l’importance de visiteurs du Progrès Illustré qui, par ailleurs, ne sont pas des habitués des bibliothèques, arrivant par hasard sur la page du Progrès Illustré. C’est dans ce cadre que se placent les consultations menées dans un cadre personnel, avec des objectifs différents. Le mode d’accès prédominant passe davantage par le butinage, la « promenade » dans les collections, même si, là aussi, il peut y avoir besoin d’accéder à une information précise.
Influence du support et du media
On remarque tout d’abord que les consultants de la presse ancienne en ligne ou sur papier, et plus particulièrement habitués des bibliothèques, disposent d’une stratégie habituelle appuyée sur une connaissance de la structuration des journaux : orientée principalement vers la recherche d’informations textuelles, cette stratégie consiste d’une part à lire en diagonale en prenant appui sur les rubriques, les pages, les titres et d’autre part en un dépouillement très fouillé et une lecture approfondie des articles sélectionnés. Or, dans le cadre des consultations en ligne, l’usager peut être déstabilisé parce qu’il ne peut reporter facilement ses habitudes : soit parce que les outils ne le permettent pas, soit parce que, sur une longue durée, la lecture à l’écran est jugée inconfortable. En outre, l’intérêt de la recherche par mots clés est bien sûr directement lié à la qualité de la reconnaissance optique de caractères.
Ensuite, et s’agissant de la consultation en ligne, on remarque la place occupée par le document iconographique, que l’usager occasionnel recherche le plus souvent au hasard, en parcourant les pages, en trouvant ou non. Pourtant, une typologie du matériel graphique comme une localisation dans la structure du journal constitueraient des indices de recherche pour l’usager. Il est donc sans doute possible d’imaginer des fonctionnalités et des interfaces de recherche spécifiques.
Conclusion
L’un des biais des enquêtes présentées dans cet article est le faible nombre de répondants. Les résultats ne sont, de fait, pas généralisables. Néanmoins, il nous semble intéressant de souligner que les objectifs des usagers consultant la presse ancienne sont variés et que les stratégies mises en œuvre le sont tout autant. Il est donc tout à fait essentiel que les interfaces de consultation prennent en compte cette hétérogénéité des besoins et des pratiques.
Cela peut se traduire par la constitution de parcours thématiques comme l’a mis en place la BM de Lyon sur son portail73. Cela permet en effet de guider les usagers « grand public » et de satisfaire leur curiosité (Clavier 2010), notamment via le repérage des événements, objectif de recherche d'un panel large d'usagers. La mise en contexte du corpus (Cazenave 2004) devrait également contribuer à améliorer les interfaces, de même que le développement d’outils favorisant une lecture confortable pour les spécialistes mettant en œuvre un dépouillement précis et systématique. La modélisation du rubriquage des journaux, par exemple, permettrait aux usagers habituels de retrouver un cadre connu et faciliterait leur recherche ou la lecture en diagonale.
Enfin, la mise en place d’outils participatifs issus du web dit 2.0 (commentaires, indexation collaborative…) devrait également favoriser, d’une part, une plus grande visibilité de ce type de contenus et, d’autre part, une appropriation accrue de la part des usagers. Certaines bibliothèques l'ont déjà compris et mis en œuvre, comme le Réseau des bibliothèques publiques de Montréal qui propose sur son site internet une page dédiée aux réseaux sociaux sur lesquels il est actif74. La Bibliothèque du Congrès utilise également une large variété de ce type d'outils (blog, réseaux sociaux, etc.) et notamment Flickr pour ses collections patrimoniales de photographies et journaux75. En France, c'est par exemple le cas de la BnF pour le projet Gallica, dont la page Facebook rassemble plus de 7500 fans76 et le compte Twitter77 est suivi par près de 2300 abonnés. Même si ce type d’actions doit impérativement s’insérer dans une politique globale de communication des établissements (Leclercq 2011), c'est indéniablement par ce biais que les bibliothèques de demain renforceront leur rôle de médiation.
73 http://collections.bm-lyon.fr/presseXIX/, visité le 19/09/11. 74 http://bibliomontreal.com/reseaux-sociaux/, visité le 19/09/11. 75 http://www.flickr.com/photos/library_of_congress/collections/, visité le 19/09/11. 76 https://www.facebook.com/GallicaBnF, visité le 19/09/11. 77 http://twitter.com/#!/GallicaBnF, visité le 19/09/11.
Remerciements
Cette recherche a bénéficié du soutien de la Région Rhône-Alpes dans le cadre du Cluster 13 « Culture, patrimoine et création ». Elle n’aurait pu se dérouler dans de bonnes conditions sans le concours de la Bibliothèque municipale de Lyon, notamment de Pierre-Yves Landron. Nous remercions les répondants, pour le temps qu’ils nous ont consacré. Merci également aux étudiants de Master Technologie de l’information ayant pris en charge les aspects techniques du questionnaire en ligne (Khaled Belalia, Youcef Benaissa, Abderahim Boukmiche, Hassaan Cherrat et Eddine Lakehal Nour).
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Notes