CIDE (2009) Slodzian : Différence entre versions

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(Entre le texte et le concept, la forme sémantique)
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sémantiques /fumer/ et /liberté/ (à considérer que ces traits sémantiques sont contenus dans les signifiés de ces différentes unités lexicales). Ainsi dans les deux extraits ci-dessous, la forme sémantique /fumer/+/liberté/ est actualisée de façon différentes :
 
sémantiques /fumer/ et /liberté/ (à considérer que ces traits sémantiques sont contenus dans les signifiés de ces différentes unités lexicales). Ainsi dans les deux extraits ci-dessous, la forme sémantique /fumer/+/liberté/ est actualisée de façon différentes :
  
#Opter pour la consommation du tabac/fumer/ relève du choix/liberté/ personnel de l’individu. (http://www.orinfor.gov.rw/DOCS/Sante47.htm)
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*Opter pour la consommation du tabac/fumer/ relève du choix/liberté/ personnel de l’individu. (http://www.orinfor.gov.rw/DOCS/Sante47.htm)
#Le citoyen est libre/liberté/ de fumer/fumer/ ou de ne pas fumer,  de manger de la salade si ça lui chante et des rillettes s’il en a envie (http://www.le-tigre.net/Fumer-ne-tue-pas.html)
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*Le citoyen est libre/liberté/ de fumer/fumer/ ou de ne pas fumer,  de manger de la salade si ça lui chante et des rillettes s’il en a envie (http://www.le-tigre.net/Fumer-ne-tue-pas.html)
 
On  pourrait  évidemment  enrichir  cette  forme  sémantique  des  traits
 
On  pourrait  évidemment  enrichir  cette  forme  sémantique  des  traits
 
/personne/ ou /humain/ mais cette cooccurrence simple est en soi suffisante. Il ne s’agit pas d’un concept à proprement parler mais d’une connaissance préconceptuelle non lexicalisée susceptible de se stabiliser. Cette stabilisation peut mener à un figement lexical (par exemple le syntagme « liberté de fumer ») ou à la constitution de connaissances communes partagées.
 
/personne/ ou /humain/ mais cette cooccurrence simple est en soi suffisante. Il ne s’agit pas d’un concept à proprement parler mais d’une connaissance préconceptuelle non lexicalisée susceptible de se stabiliser. Cette stabilisation peut mener à un figement lexical (par exemple le syntagme « liberté de fumer ») ou à la constitution de connaissances communes partagées.
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On peut donc avancer qu’un concept est une forme sémantique lexicalisée. Mais un concept, au sens textuel que nous défendons ici, ne correspond pas forcément à une unité lexicale. La lexicalisation d’une forme sémantique, qui aboutit à la formation du concept, ne doit pas être envisagée exclusivement comme sa naissance, ni même comme l’aboutissement de la conceptualisation. Elle s’apparente davantage à un état de stabilisation provisoire, correspondant à un usage circonscrit d’un point de vue socioculturel et temporel.
 
On peut donc avancer qu’un concept est une forme sémantique lexicalisée. Mais un concept, au sens textuel que nous défendons ici, ne correspond pas forcément à une unité lexicale. La lexicalisation d’une forme sémantique, qui aboutit à la formation du concept, ne doit pas être envisagée exclusivement comme sa naissance, ni même comme l’aboutissement de la conceptualisation. Elle s’apparente davantage à un état de stabilisation provisoire, correspondant à un usage circonscrit d’un point de vue socioculturel et temporel.
 
  
 
==Conclusion==
 
==Conclusion==

Version du 5 juillet 2016 à 10:22

Connaissances prescrites ou connaissances décrites ? L’apport de la sémantique des textes.


 
 

 
titre
Connaissances prescrites ou connaissances décrites ? L’apport de la sémantique des textes.
auteurs
Monique Slodzian (1), Mathieu Valette (2).
Affiliations
(1):CRIM-ERTIM (EA 2520) INaLCO, Paris
(2) :ATILF (UMR 7118) CNRS, Art Diagnosis Centre, 63071 Ormylia, Greece
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Slodzian.pdf
Mots-clés 
Connaissances prescrites, Vérité forte/vérité faible, Systèmes d’organisation des connaissances, Sémantique des textes, Parcours interprétatif, Planification de l’information, Forme sémantique, Thématisation, Lexicalisation.
Keywords
Prescriptive knowledge, Strong/weak truth, Knowledge Organisation Systems, Text Semantics, Interpretative path, Information planification, Semantic form, thematisation, lexicalisation.
Résumé
L’article vise à montrer que le modèle collaboratif de communication des connaissances revendiqué par le Web 2.0 ne rompt pas de manière significative avec le modèle épistémologique antérieur, issu du positivisme logique, notamment par son primat référentialiste prescriptif. En postulant in fine l’existence de concepts primitifs partagés, il est conduit à reproduire les mêmes limites que le Web sémantique fondé sur un socle de métadonnées réputées universelles. Par ailleurs, une acceptabilité indiscutée des connaissances de vérité faible pose des problèmes de fiabilité et de garantie susceptibles de compromettre le succès du modèle. L’article entend démontrer dans une deuxième partie en quoi la sémantique des textes peut contribuer à objectiver les connaissances par la description de parcours interprétatifs. Considérant que les textes relèvent d’une planification de l’information, l’article explicite la notion de forme sémantique, entre le texte et le concept, et envisage la possibilité de faire émerger des préconnaissances non encore lexicalisées. Cette proposition théorique est illustrée à partir de discours de prévention contre le tabagisme issus du Web.