CIDE (2009) Buckland : Différence entre versions

De CIDE
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Il convient de distinguer le passé, ce qui est arrivé autrefois, l’histoire, les récits, toujours imparfaits, multiples, et partiaux du passé, et  le patrimoine, ces éléments du passé et de l’histoire que nous retenons. Le passé est parti et n’est plus connaissable que par les histoires, les documents, et les traditions. Le patrimoine est ce que nous avons aujourd’hui du passé. Le patrimoine est ce que nous retenons, soit hérité soit choisi, entre mémoires, traditions, et objets. Notre patrimoine est la culture et les objets culturels que nous avons absorbés, retenus ou construits. Nous façonnons notre patrimoine et notre patrimoine nous forme.
 
Il convient de distinguer le passé, ce qui est arrivé autrefois, l’histoire, les récits, toujours imparfaits, multiples, et partiaux du passé, et  le patrimoine, ces éléments du passé et de l’histoire que nous retenons. Le passé est parti et n’est plus connaissable que par les histoires, les documents, et les traditions. Le patrimoine est ce que nous avons aujourd’hui du passé. Le patrimoine est ce que nous retenons, soit hérité soit choisi, entre mémoires, traditions, et objets. Notre patrimoine est la culture et les objets culturels que nous avons absorbés, retenus ou construits. Nous façonnons notre patrimoine et notre patrimoine nous forme.
 
===Document et savoir===
 
===Document et savoir===
Quand nous utilisons n'importe quelle technologie numérique nous ne nous occupons pas directement de conceptions abstraites, mais de données, de textes, et d'autres objets concrets. La technologie est nécessairement matérielle. Donc nous nous occupons indirectement du savoir. Nous nous occupons directement de signes, de représentations de la connaissance, d'objets que nous considérons comme significatifs. On pourrait dire que nous nous occupons de documents, mais de documents dans n'importe quelle forme. Les documents ne sont pas seulement faits de texte. Parler de « document » de cette façon n'est  pas original. En 1937 l'Institut International de Coopération Intellectuelle, une organisation crée par la Société des Nations, a collaboré avec l'Union Français des Organismes de Documentation, à fin de définir des termes techniques, y compris « document » :
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Quand nous utilisons n'importe quelle technologie numérique nous ne nous occupons pas directement de conceptions abstraites, mais de données, de textes, et d'autres objets concrets. La technologie est nécessairement matérielle. Donc nous nous occupons indirectement du savoir. Nous nous occupons directement de signes, de représentations de la connaissance, d'objets que nous considérons comme significatifs. On pourrait dire que nous nous occupons de documents, mais de documents dans n'importe quelle forme. Les documents ne sont pas seulement faits de texte. Parler de « document » de cette façon n'est  pas original. En 1937 l'Institut International de Coopération Intellectuelle, une organisation crée par la Société des Nations, a collaboré avec l'Union Français des Organismes de Documentation, à fin de définir des termes techniques, y compris « document » :<br>
Document : Toute base de connaissance, fixée matériellement, susceptible d'être utilisée pour consultation, étude ou preuve. Exemples: manuscrits, imprimés, représentations graphiques ou figurées, objets de collections, etc. [4, page 234].
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::Document : Toute base de connaissance, fixée matériellement, susceptible ::d'être utilisée pour consultation, étude ou preuve. Exemples: manuscrits, ::imprimés, représentations graphiques ou figurées, objets de collections, etc. ::[4, page 234].
 
Suzanne Briet (1894-1989), bibliothécaire et documentaliste [{{CIDE lien citation|5}}, {{CIDE lien citation|6}} ], a avancé ce concept de « document » en 1951 dans son manifeste Qu'est-ce que la documentation?[{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|8}} ] Elle déclare, tout d'abord, que « Un document est une preuve à l'appui d'un fait ». Ensuite, elle explique qu'un document est « . . . tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré, aux fins de représenter, de reconstituer ou de prouver un phénomène ou physique ou intellectuel. » [{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|7}} ]. Par conséquent on ne peut pas considérer que le métier de documentaliste s'occupe de textes, mais, plutôt, de toute espèce de preuve, de témoignage, d'évidence et que cette preuve (« le document ») est de forme concrète et non pas abstraite. Remarquons que Briet a employé le mot « indice ». Le mot « indice » veut dire qu'un objet ne devient une preuve (un document) que si cet  objet est situé en rapport avec d’autres preuves, des autres documents. C'est à dire que les documents doivent être arrangés les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui nous voulons déléguer autant que possible les tâches documentaires aux logiciels.
 
Suzanne Briet (1894-1989), bibliothécaire et documentaliste [{{CIDE lien citation|5}}, {{CIDE lien citation|6}} ], a avancé ce concept de « document » en 1951 dans son manifeste Qu'est-ce que la documentation?[{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|8}} ] Elle déclare, tout d'abord, que « Un document est une preuve à l'appui d'un fait ». Ensuite, elle explique qu'un document est « . . . tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré, aux fins de représenter, de reconstituer ou de prouver un phénomène ou physique ou intellectuel. » [{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|7}} ]. Par conséquent on ne peut pas considérer que le métier de documentaliste s'occupe de textes, mais, plutôt, de toute espèce de preuve, de témoignage, d'évidence et que cette preuve (« le document ») est de forme concrète et non pas abstraite. Remarquons que Briet a employé le mot « indice ». Le mot « indice » veut dire qu'un objet ne devient une preuve (un document) que si cet  objet est situé en rapport avec d’autres preuves, des autres documents. C'est à dire que les documents doivent être arrangés les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui nous voulons déléguer autant que possible les tâches documentaires aux logiciels.
 
Une approche plus contemporaine serait de dire que le sens est construit par l’observateur et que tout objet pourrait, dans certaines situations, être preuve, être un « document ». Donc tout objet peut devenir signifiant. Tout objet concret peut être un document. Nous retenons deux suppositions de Briet: Que tout objet peut être un document; et que la documentation concerne relations entre ces objets [{{CIDE lien citation|9}}].
 
Une approche plus contemporaine serait de dire que le sens est construit par l’observateur et que tout objet pourrait, dans certaines situations, être preuve, être un « document ». Donc tout objet peut devenir signifiant. Tout objet concret peut être un document. Nous retenons deux suppositions de Briet: Que tout objet peut être un document; et que la documentation concerne relations entre ces objets [{{CIDE lien citation|9}}].

Version du 23 juin 2016 à 16:28

Contexte et connexions: L’Irlande et le patrimoine irlandais


 
 

 
titre
Contexte et connexions: L’Irlande et le patrimoine irlandais
auteurs
Michael Buckland(1), Ryan Shaw(1) et Daniel Melia(2).
Affiliations
(1):School of Information, University of California, Berkeley,Californie, États-Unis ,
(2):Celtic Studies Program, University of California, Berkeley,Californie, États-Unis ,
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Buckland.pdf
Mots-clés 
Documents, Irlande, meta-données, patrimoine, recherche, vocabulaire.
Keywords
Documents, Ireland, metadata, cultural heritage, search, vocabulary.
Résumé
Le savoir nécessite qu’on s’informe du contexte et de ses connexions. Comment faciliter la compréhension du contexte historique et culturel d’un patrimoine ? A l’Université de Californie, Berkeley, l’Electronic Cultural Atlas Initiative et la School of Information développent un environnement en ligne qui reproduit le milieu éducatif d’une collection de référence dans une bibliothèque. Une interface « Context finder » facilite les recherches dans les sources recommandées. Le système « Context builder » ajoute des liens à une source d’explication du texte en XML. La technique « Context provider » ajoute en sens inverse au texte ces liens vers la source d’explication. Ainsi un réseau explicatif s’établit.