CIDE (2009) Buckland : Différence entre versions

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historique et culturel. Sinon, les objets culturels, matérials ou numériques, ne signifient pas grande chose.
 
historique et culturel. Sinon, les objets culturels, matérials ou numériques, ne signifient pas grande chose.
 
Depuis plusieurs années deux groupes à l’Université de Californie, Berkeley, travaillent les techniques numériques permettant de donner accès et compréhension de ressources informationnelles sur l’héritage culturel. L’Electronic Cultural Atlas Initiative (ECAI, Initiative pour Atlas Culturel Electronique, <ecai.org>)) <ref>ECAI : < http://ecai.org ></ref> , est une collaboration internationale qui promeut des techniques pour l’analyse de données culturelles géospatiales et géotemporelles. A la School of  Information Ray Larson, Fredric Gey et Michael Buckland dirigent un groupe appelé Metadata Research Program. Ce groupe poursuit des travaux sur les problèmes de récupération de l’information, notamment comment exploiter les métadonnées pour la recherche multilingue, géographique, et historiques, à travers les genres numériques diverses.
 
Depuis plusieurs années deux groupes à l’Université de Californie, Berkeley, travaillent les techniques numériques permettant de donner accès et compréhension de ressources informationnelles sur l’héritage culturel. L’Electronic Cultural Atlas Initiative (ECAI, Initiative pour Atlas Culturel Electronique, <ecai.org>)) <ref>ECAI : < http://ecai.org ></ref> , est une collaboration internationale qui promeut des techniques pour l’analyse de données culturelles géospatiales et géotemporelles. A la School of  Information Ray Larson, Fredric Gey et Michael Buckland dirigent un groupe appelé Metadata Research Program. Ce groupe poursuit des travaux sur les problèmes de récupération de l’information, notamment comment exploiter les métadonnées pour la recherche multilingue, géographique, et historiques, à travers les genres numériques diverses.
L’ECAI et le Metadata Research Group collaborent pour rendre plus efficace la consultation d’ouvrages de référence dans l’environnement Web [1][2][3]. Nous vous présentons l’organisation des ressources explicatives relatives à l’histoire et au patrimoine irlandais pour lecteurs des périodiques numérisés au Centre for Data Digitisation and Analysis, The Queen’s University, Belfast, dirigé par Paul Ell<ref> < http://www.qub.ac.uk/research-centres/CentreforDataDigitisationandAnalysis/ ></ref>.
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L’ECAI et le Metadata Research Group collaborent pour rendre plus efficace la consultation d’ouvrages de référence dans l’environnement Web [{{CIDE lien citation|1}}, {{CIDE lien citation|2}},{{CIDE lien citation|3}} ]. Nous vous présentons l’organisation des ressources explicatives relatives à l’histoire et au patrimoine irlandais pour lecteurs des périodiques numérisés au Centre for Data Digitisation and Analysis, The Queen’s University, Belfast, dirigé par Paul Ell<ref> < http://www.qub.ac.uk/research-centres/CentreforDataDigitisationandAnalysis/ ></ref>.
  
 
==Patrimoine et document==
 
==Patrimoine et document==
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Quand nous utilisons n'importe quelle technologie numérique nous ne nous occupons pas directement de conceptions abstraites, mais de données, de textes, et d'autres objets concrets. La technologie est nécessairement matérielle. Donc nous nous occupons indirectement du savoir. Nous nous occupons directement de signes, de représentations de la connaissance, d'objets que nous considérons comme significatifs. On pourrait dire que nous nous occupons de documents, mais de documents dans n'importe quelle forme. Les documents ne sont pas seulement faits de texte. Parler de « document » de cette façon n'est  pas original. En 1937 l'Institut International de Coopération Intellectuelle, une organisation crée par la Société des Nations, a collaboré avec l'Union Français des Organismes de Documentation, à fin de définir des termes techniques, y compris « document » :
 
Quand nous utilisons n'importe quelle technologie numérique nous ne nous occupons pas directement de conceptions abstraites, mais de données, de textes, et d'autres objets concrets. La technologie est nécessairement matérielle. Donc nous nous occupons indirectement du savoir. Nous nous occupons directement de signes, de représentations de la connaissance, d'objets que nous considérons comme significatifs. On pourrait dire que nous nous occupons de documents, mais de documents dans n'importe quelle forme. Les documents ne sont pas seulement faits de texte. Parler de « document » de cette façon n'est  pas original. En 1937 l'Institut International de Coopération Intellectuelle, une organisation crée par la Société des Nations, a collaboré avec l'Union Français des Organismes de Documentation, à fin de définir des termes techniques, y compris « document » :
 
Document : Toute base de connaissance, fixée matériellement, susceptible d'être utilisée pour consultation, étude ou preuve. Exemples: manuscrits, imprimés, représentations graphiques ou figurées, objets de collections, etc. [4, page 234].
 
Document : Toute base de connaissance, fixée matériellement, susceptible d'être utilisée pour consultation, étude ou preuve. Exemples: manuscrits, imprimés, représentations graphiques ou figurées, objets de collections, etc. [4, page 234].
Suzanne Briet (1894-1989), bibliothécaire et documentaliste [5][6], a avancé ce concept de « document » en 1951 dans son manifeste Qu'est-ce que la documentation? [7][8] Elle déclare, tout d'abord, que « Un document est une preuve à l'appui d'un fait ». Ensuite, elle explique qu'un document est « . . . tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré, aux fins de représenter, de reconstituer ou de prouver un phénomène ou physique ou intellectuel. » [7, 7]. Par conséquent on ne peut pas considérer que le métier de documentaliste s'occupe de textes, mais, plutôt, de toute espèce de preuve, de témoignage, d'évidence et que cette preuve (« le document ») est de forme concrète et non pas abstraite. Remarquons que Briet a employé le mot « indice ». Le mot « indice » veut dire qu'un objet ne devient une preuve (un document) que si cet  objet est situé en rapport avec d’autres preuves, des autres documents. C'est à dire que les documents doivent être arrangés les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui nous voulons déléguer autant que possible les tâches documentaires aux logiciels.
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Suzanne Briet (1894-1989), bibliothécaire et documentaliste [{{CIDE lien citation|5}}, {{CIDE lien citation|6}} ], a avancé ce concept de « document » en 1951 dans son manifeste Qu'est-ce que la documentation?[{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|8}} ] Elle déclare, tout d'abord, que « Un document est une preuve à l'appui d'un fait ». Ensuite, elle explique qu'un document est « . . . tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré, aux fins de représenter, de reconstituer ou de prouver un phénomène ou physique ou intellectuel. » [{{CIDE lien citation|7}}, {{CIDE lien citation|7}} ]. Par conséquent on ne peut pas considérer que le métier de documentaliste s'occupe de textes, mais, plutôt, de toute espèce de preuve, de témoignage, d'évidence et que cette preuve (« le document ») est de forme concrète et non pas abstraite. Remarquons que Briet a employé le mot « indice ». Le mot « indice » veut dire qu'un objet ne devient une preuve (un document) que si cet  objet est situé en rapport avec d’autres preuves, des autres documents. C'est à dire que les documents doivent être arrangés les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui nous voulons déléguer autant que possible les tâches documentaires aux logiciels.
Une approche plus contemporaine serait de dire que le sens est construit par l’observateur et que tout objet pourrait, dans certaines situations, être preuve, être un « document ». Donc tout objet peut devenir signifiant. Tout objet concret peut être un document. Nous retenons deux suppositions de Briet: Que tout objet peut être un document; et que la documentation concerne relations entre ces objets [9].
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Une approche plus contemporaine serait de dire que le sens est construit par l’observateur et que tout objet pourrait, dans certaines situations, être preuve, être un « document ». Donc tout objet peut devenir signifiant. Tout objet concret peut être un document. Nous retenons deux suppositions de Briet: Que tout objet peut être un document; et que la documentation concerne relations entre ces objets [{{CIDE lien citation|9}}].
 
===Document et patrimoine 3.0===
 
===Document et patrimoine 3.0===
 
Il convient de considérer un document numérique à trois niveaux :
 
Il convient de considérer un document numérique à trois niveaux :
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===Ouvrages de référence===
 
===Ouvrages de référence===
 
Pendant des siècles, on a développé plusieurs genres d’ouvrages de référence, par exemples, des bibliographies et des catalogues de documents, les dictionnaires biographiques, les cartes et dictionnaires géographiques, les histoires et chronologies d’événements, les encyclopédies et les dictionnaires. Par conséquent, la salle de bibliographies d’une bibliothèque constitue un milieu admirable, plein de ressources dignes de confiance pour s’instruire sur n’import quel domaine, y compris le patrimoine.
 
Pendant des siècles, on a développé plusieurs genres d’ouvrages de référence, par exemples, des bibliographies et des catalogues de documents, les dictionnaires biographiques, les cartes et dictionnaires géographiques, les histoires et chronologies d’événements, les encyclopédies et les dictionnaires. Par conséquent, la salle de bibliographies d’une bibliothèque constitue un milieu admirable, plein de ressources dignes de confiance pour s’instruire sur n’import quel domaine, y compris le patrimoine.
C’est la même Suzanne Briet qui, en 1934, a fait naître à la Bibliothèque Nationale la Salle de Catalogues et Bibliographies. Elle a sélectionnés les ouvrages de références les plus utiles, les a retirés des rayons sans libre accès, et les a rassemblés dans une salle avec libre accès bien adaptée  pour les lecteurs [10]. Malheureusement, le service si éducatif d’une collection d’ouvrages de référence d’une bibliothèque n’existe guère sur le Web. Nous avons besoin d’un tel service [11].
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C’est la même Suzanne Briet qui, en 1934, a fait naître à la Bibliothèque Nationale la Salle de Catalogues et Bibliographies. Elle a sélectionnés les ouvrages de références les plus utiles, les a retirés des rayons sans libre accès, et les a rassemblés dans une salle avec libre accès bien adaptée  pour les lecteurs [{{CIDE lien citation|10}}]. Malheureusement, le service si éducatif d’une collection d’ouvrages de référence d’une bibliothèque n’existe guère sur le Web. Nous avons besoin d’un tel service [11].
 
Notons qu’une version numérique d’un ouvrage imprimé ne suffit pas. L’adoption de technologies numériques implique deux étapes. D’abord  on utilise des techniques numériques pour obtenir les mêmes résultats de manière plus efficace ; ensuite les capacités du logiciel sont exploitées à fin de développer de nouveaux services plus utiles. Considérons un dictionnaire géographique de l’Irlande, le Onomasticon Goedelicum par Edmund Hogan [12] qui a indexé les noms géographiques mentionnés dans plusieurs documents anciens (Fig 1). Cet œuvre essentielle, parue en 1910, symbolise les ressources imprimées : le texte est très abrégé et peu commode. Les exemplaires sont assez rares mêmes dans les bibliothèques. Une version numérisée du texte imprimé se trouve sure le Web <ref>The Locus project : < http://www.ucc.ie/locus/></ref>.
 
Notons qu’une version numérique d’un ouvrage imprimé ne suffit pas. L’adoption de technologies numériques implique deux étapes. D’abord  on utilise des techniques numériques pour obtenir les mêmes résultats de manière plus efficace ; ensuite les capacités du logiciel sont exploitées à fin de développer de nouveaux services plus utiles. Considérons un dictionnaire géographique de l’Irlande, le Onomasticon Goedelicum par Edmund Hogan [12] qui a indexé les noms géographiques mentionnés dans plusieurs documents anciens (Fig 1). Cet œuvre essentielle, parue en 1910, symbolise les ressources imprimées : le texte est très abrégé et peu commode. Les exemplaires sont assez rares mêmes dans les bibliothèques. Une version numérisée du texte imprimé se trouve sure le Web <ref>The Locus project : < http://www.ucc.ie/locus/></ref>.
  

Version du 23 juin 2016 à 15:26

Contexte et connexions: L’Irlande et le patrimoine irlandais


 
 

 
titre
Contexte et connexions: L’Irlande et le patrimoine irlandais
auteurs
Michael Buckland(1), Ryan Shaw(1) et Daniel Melia(2).
Affiliations
(1):School of Information, University of California, Berkeley,Californie, États-Unis ,
(2):Celtic Studies Program, University of California, Berkeley,Californie, États-Unis ,
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Buckland.pdf
Mots-clés 
Documents, Irlande, meta-données, patrimoine, recherche, vocabulaire.
Keywords
Documents, Ireland, metadata, cultural heritage, search, vocabulary.
Résumé
Le savoir nécessite qu’on s’informe du contexte et de ses connexions. Comment faciliter la compréhension du contexte historique et culturel d’un patrimoine ? A l’Université de Californie, Berkeley, l’Electronic Cultural Atlas Initiative et la School of Information développent un environnement en ligne qui reproduit le milieu éducatif d’une collection de référence dans une bibliothèque. Une interface « Context finder » facilite les recherches dans les sources recommandées. Le système « Context builder » ajoute des liens à une source d’explication du texte en XML. La technique « Context provider » ajoute en sens inverse au texte ces liens vers la source d’explication. Ainsi un réseau explicatif s’établit.