CIDE (2014) Andro : Différence entre versions

De CIDE
imported>Jacques Ducloy
imported>Jacques Ducloy
Ligne 15 : Ligne 15 :
 
}}
 
}}
 
;Résumé:Cet article est la synthèse d’une thèse doctorale en sciences de l’information et de la communication, commencée  en  2012,  sur  le  sujet  du  crowdsourcing  appliqué  aux  projets  de  numérisation  du patrimoine  culturel  et,  en  particulier,  de  constitution  de  bibliothèques  numériques.  C’est  dans  ce cadre  qu’un  état  de  l’art  préalable  à  toute  expérimentation,  a  été  réalisé,  à  partir  de  la  littérature académique  et  professionnelle  sur  le  sujet,  rassemblée  au  sein  d’un  corpus  de  120  publications,  le plus  souvent  en  anglais.  Cet  article  résume  et  synthétise,  dans  une première  partie  théorique,  les publications  relatives  à  la  définition,  à  la  taxonomie,  à  la  philosophie  et  à  la  critique  du crowdsourcing  et,  dans  une  deuxième  partie,  les  publications  sur  la  conduite  de  projets,  la communication, les motivations des contributeurs et sur des initiatives spécifiques de crowdsourcing, de gamification et de crowdfunding appliquées à des projets de numérisation du patrimoine culturel.
 
;Résumé:Cet article est la synthèse d’une thèse doctorale en sciences de l’information et de la communication, commencée  en  2012,  sur  le  sujet  du  crowdsourcing  appliqué  aux  projets  de  numérisation  du patrimoine  culturel  et,  en  particulier,  de  constitution  de  bibliothèques  numériques.  C’est  dans  ce cadre  qu’un  état  de  l’art  préalable  à  toute  expérimentation,  a  été  réalisé,  à  partir  de  la  littérature académique  et  professionnelle  sur  le  sujet,  rassemblée  au  sein  d’un  corpus  de  120  publications,  le plus  souvent  en  anglais.  Cet  article  résume  et  synthétise,  dans  une première  partie  théorique,  les publications  relatives  à  la  définition,  à  la  taxonomie,  à  la  philosophie  et  à  la  critique  du crowdsourcing  et,  dans  une  deuxième  partie,  les  publications  sur  la  conduite  de  projets,  la communication, les motivations des contributeurs et sur des initiatives spécifiques de crowdsourcing, de gamification et de crowdfunding appliquées à des projets de numérisation du patrimoine culturel.
 +
{{CIDE début corps}}
 +
Les humains  passent  de  plus  en  plus  de  temps  sur  Internet.  Avec  le  développement  du  web  2.0,  ils
 +
sont  désormais  en  capacité  de  contribuer  activement  au  développement
 +
de  contenus  au  lieu  d’en être  les    consommateurs  passifs.  Si  on  considère,  d’une  part,  que  l’encyclopédie  participative Wikipédia  a  bénéficié  de  près  de  100  millions  d’heures  bénévoles  en  2011  et,  d’autre  part,  que  les américains regardent la télévision 200 billions d’heures par an, ils pourraient donc créer 2000 projets comme Wikipédia chaque année plutôt que de regarder la télévision (Shirky, 2010).
 +
 +
De  leur  côté,  les  bibliothèques  disposent  de  moins  en  moins  de  ressources  pour  effectuer  le  travail  nécessaire  à  l’achèvement  de  leurs  projets  documentaires.  Elles  pourraient  donc,  au  lieu  de  sous-traiter une partie de leurs tâches auprès de prestataires ayant recours à de la main d’œuvre dans des
 +
pays  à  bas  coûts,  externaliser  auprès  de  la  foule  des  internautes,  les  tâches  qui  ne  peuvent  être exécutées  automatiquement  par  des  programmes  et  des  algorithmes.  Cette  foule  d’internautes
 +
compte  des  spécialistes  dans  tous  les  domaines  et  des  individus  susceptibles  de  s’engager  pour  des
 +
raisons  aussi  diverses  que  le  développement  personnel,  la  distraction,  le  jeu,  l’autopromotion  ou
 +
l’altruisme.  Ces  individus  pourraient  répondre  aux  appels  à  participation  des  bibliothèques  qui
 +
bénéficient  d’une  bonne  image,  et  disposent  d’une  tradition  de  bénévolat  au  service  de  l’intérêt général.  Ils  pourraient  ainsi  apporter  travail,  compétences,  connaissances,  créativité  mais  aussi
 +
argent et contribuer au développement de projets de numérisation pour la sélection des documents
 +
à numériser, pour la numérisation elle-même, pour la correction de l’OCR, le catalogage, l’indexation
 +
et  la  valorisation  éditoriale.  Ils  pourraient  même  remplir  des  objectifs  qu’il  aurait  été  impossible
 +
d’imaginer et d’atteindre auparavant.
 +
 +
==Origines du mot et définition==
 +
Le  terme  de  crowdsourcing,  qui  pourrait  être  tradui
 +
{{CIDE fin corps}}

Version du 4 septembre 2016 à 17:51

Bibliothèques numériques et crowdsourcing : une synthèse de la littérature académique et professionnelle internationale sur le sujet


 
 

 
Titre
  • Bibliothèques numériques et crowdsourcing, une synthèse de la littérature académique et professionnelle internationale sur le sujet
Auteurs
Affiliations
  • (1) DV IST, Institut National de la Recherche Agronomique
  • (2) Laboratoire Paragraphe
In
CIDE.17 (Fès 2014)
En ligne
Résumé
Cet article est la synthèse d’une thèse doctorale en sciences de l’information et de la communication, commencée en 2012, sur le sujet du crowdsourcing appliqué aux projets de numérisation du patrimoine culturel et, en particulier, de constitution de bibliothèques numériques. C’est dans ce cadre qu’un état de l’art préalable à toute expérimentation, a été réalisé, à partir de la littérature académique et professionnelle sur le sujet, rassemblée au sein d’un corpus de 120 publications, le plus souvent en anglais. Cet article résume et synthétise, dans une première partie théorique, les publications relatives à la définition, à la taxonomie, à la philosophie et à la critique du crowdsourcing et, dans une deuxième partie, les publications sur la conduite de projets, la communication, les motivations des contributeurs et sur des initiatives spécifiques de crowdsourcing, de gamification et de crowdfunding appliquées à des projets de numérisation du patrimoine culturel.

Les humains passent de plus en plus de temps sur Internet. Avec le développement du web 2.0, ils sont désormais en capacité de contribuer activement au développement de contenus au lieu d’en être les consommateurs passifs. Si on considère, d’une part, que l’encyclopédie participative Wikipédia a bénéficié de près de 100 millions d’heures bénévoles en 2011 et, d’autre part, que les américains regardent la télévision 200 billions d’heures par an, ils pourraient donc créer 2000 projets comme Wikipédia chaque année plutôt que de regarder la télévision (Shirky, 2010).

De leur côté, les bibliothèques disposent de moins en moins de ressources pour effectuer le travail nécessaire à l’achèvement de leurs projets documentaires. Elles pourraient donc, au lieu de sous-traiter une partie de leurs tâches auprès de prestataires ayant recours à de la main d’œuvre dans des pays à bas coûts, externaliser auprès de la foule des internautes, les tâches qui ne peuvent être exécutées automatiquement par des programmes et des algorithmes. Cette foule d’internautes compte des spécialistes dans tous les domaines et des individus susceptibles de s’engager pour des raisons aussi diverses que le développement personnel, la distraction, le jeu, l’autopromotion ou l’altruisme. Ces individus pourraient répondre aux appels à participation des bibliothèques qui bénéficient d’une bonne image, et disposent d’une tradition de bénévolat au service de l’intérêt général. Ils pourraient ainsi apporter travail, compétences, connaissances, créativité mais aussi argent et contribuer au développement de projets de numérisation pour la sélection des documents à numériser, pour la numérisation elle-même, pour la correction de l’OCR, le catalogage, l’indexation et la valorisation éditoriale. Ils pourraient même remplir des objectifs qu’il aurait été impossible d’imaginer et d’atteindre auparavant.

Origines du mot et définition

Le terme de crowdsourcing, qui pourrait être tradui