CIDE (2009) Bachimont : Différence entre versions

De CIDE
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imported>Jacques Ducloy
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==Introduction de l’article==
 
==Introduction de l’article==
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3 Gestion patrimoniale des contenus et gestion documentaire
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== Gestion patrimoniale des contenus et gestion documentaire==
 
L’enjeu est de proposer une approche de la gestion documentaire des connaissances reprenant ces clefs du succès de la transmission patrimoniale des contenus. Cela pose plusieurs questions :
 
L’enjeu est de proposer une approche de la gestion documentaire des connaissances reprenant ces clefs du succès de la transmission patrimoniale des contenus. Cela pose plusieurs questions :
Identifier les rôles et les actants : que sont les contenus, les interprètes, les institutions ? On s’aperçoit que, souvent, la capitalisation des connaissances constitue bien une sorte de bibliothèque, mais laisse ses documents dormants, sans une université venant constamment lire et actualiser le contenu.
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*Identifier les rôles et les actants : que sont les contenus, les interprètes, les institutions ? On s’aperçoit que, souvent, la capitalisation des connaissances constitue bien une sorte de bibliothèque, mais laisse ses documents dormants, sans une université venant constamment lire et actualiser le contenu.
Instrumenter les rôles et les contenus : comment traduire de manière éditoriale la conservation des contenus de manière à rendre possible la dynamique interprétative et à intégrer dans la conservation et la transmission le résultat de ces interprétations ?
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*Instrumenter les rôles et les contenus : comment traduire de manière éditoriale la conservation des contenus de manière à rendre possible la dynamique interprétative et à intégrer dans la conservation et la transmission le résultat de ces interprétations ?
 
L’idée est alors de constituer une éditorialisation des contenus et de la glose comme la condition de la gestion documentaire, de manière à conserver son intelligibilité. Les propositions que l’on peut faire sont les suivantes :
 
L’idée est alors de constituer une éditorialisation des contenus et de la glose comme la condition de la gestion documentaire, de manière à conserver son intelligibilité. Les propositions que l’on peut faire sont les suivantes :
La gestion des contenus : pour une philologie documentaire et numérique. L’objectif est de revenir sur l’identité d’un contenu, son authenticité et intégrité, pour définir quelles sont ses différentes versions, variations et transformations. Ce problème est particulièrement aigu dans le contexte numérique où le simple fait
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*La gestion des contenus : pour une philologie documentaire et numérique. L’objectif est de revenir sur l’identité d’un contenu, son authenticité et intégrité, pour définir quelles sont ses différentes versions, variations et transformations. Ce problème est particulièrement aigu dans le contexte numérique où le simple fait
  
 
de lire un contenu à l’écran est d’emblée la transformation de la ressource conservée, où les reproductions se  réalisent instantanément (copier/coller) et où un même contenu physique (un fichier par exemple) peut être mobilisé au sein de document différents (une image, une définition, etc.). La solution générale au problème de l'identité du contenu est le maintien d'une généalogie qui permette de connaître les liens entre une instance physique d'un contenu et ses parents (pères, frères, cousins, clones, etc.).
 
de lire un contenu à l’écran est d’emblée la transformation de la ressource conservée, où les reproductions se  réalisent instantanément (copier/coller) et où un même contenu physique (un fichier par exemple) peut être mobilisé au sein de document différents (une image, une définition, etc.). La solution générale au problème de l'identité du contenu est le maintien d'une généalogie qui permette de connaître les liens entre une instance physique d'un contenu et ses parents (pères, frères, cousins, clones, etc.).
L’interprétation des contenus : pour une herméneutique documentaire. L’objectif est de préciser comment constituer un apparat critique pour l’explicitation sédimentée d’un contenu, qui vient enrichir sa consultation. Le numérique permet une approche nouvelle de cette sédimentation, dans la mesure où l'ajout, le retrait, le référence, la variation devient une modification intégrée au contenu - en fait elle devient le contenu lui même et non seulement une glose au sens d'une marque « en marge ». La solution générale au problème de l'interprétation du contenu est l'enregistrement explicité des différentes couches de modification qui viennent enrichir un contenu au cours du temps et des usages.
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*L’interprétation des contenus : pour une herméneutique documentaire. L’objectif est de préciser comment constituer un apparat critique pour l’explicitation sédimentée d’un contenu, qui vient enrichir sa consultation. Le numérique permet une approche nouvelle de cette sédimentation, dans la mesure où l'ajout, le retrait, le référence, la variation devient une modification intégrée au contenu - en fait elle devient le contenu lui même et non seulement une glose au sens d'une marque « en marge ». La solution générale au problème de l'interprétation du contenu est l'enregistrement explicité des différentes couches de modification qui viennent enrichir un contenu au cours du temps et des usages.
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Puisque l’approche est de transformer les contenus pour les conserver, transformation matérielle pour préserver leur accessibilité physique (changer de format, de support, etc.), et de les enrichir pour préserver  leur accessibilité intellectuelle, à l’instar des contenus plus anciens comme ceux de la tradition manuscrite, il convient d’élaborer une philologie et herméneutique numérique pour rendre possible et gérer cette transmanence des contenus, la persistance patrimoniale du contenu à travers son évolution dans le temps.
 
Puisque l’approche est de transformer les contenus pour les conserver, transformation matérielle pour préserver leur accessibilité physique (changer de format, de support, etc.), et de les enrichir pour préserver  leur accessibilité intellectuelle, à l’instar des contenus plus anciens comme ceux de la tradition manuscrite, il convient d’élaborer une philologie et herméneutique numérique pour rendre possible et gérer cette transmanence des contenus, la persistance patrimoniale du contenu à travers son évolution dans le temps.
  
  
4 Instrumentation éditoriale des contenus pour leur transmission
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==Instrumentation éditoriale des contenus pour leur transmission==
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Nous avons posé comme stratégie de préservation une démarche fondée sur l'accès aux contenus, combiné à une gestion de leur identité et de  leurs enrichissements. Dans le contexte du documentaire numérique, nous proposons de reformuler cela comme la mise au point d'un dispositif permettant l'instrumentation éditoriale - nous pourrions ajouter continue - des contenus.
 
Nous avons posé comme stratégie de préservation une démarche fondée sur l'accès aux contenus, combiné à une gestion de leur identité et de  leurs enrichissements. Dans le contexte du documentaire numérique, nous proposons de reformuler cela comme la mise au point d'un dispositif permettant l'instrumentation éditoriale - nous pourrions ajouter continue - des contenus.
 
L'hypothèse est que les usagers accèdent aux contenus pour les utiliser, et non pour les préserver, mais que cet usage est une source d'information riche pour la préservation. Or, utiliser un contenu, dans un contexte numérique signifie toujours le transformer (même pour le lire, surtout pour l'annoter ou le réutiliser). Ce que le numérique rend possible -  voire
 
L'hypothèse est que les usagers accèdent aux contenus pour les utiliser, et non pour les préserver, mais que cet usage est une source d'information riche pour la préservation. Or, utiliser un contenu, dans un contexte numérique signifie toujours le transformer (même pour le lire, surtout pour l'annoter ou le réutiliser). Ce que le numérique rend possible -  voire
  
 
impose - le couple homme-machine ne le gère pas forcément. Ainsi nous copions, référençons, commentons à loisir, mais ces transformations ne sont que rarement exploitables a posteriori à des fins de préservation :  l'on perd les liens entre les copies, l'on ne sait plus quel fragments est le dérivé de l'autre, etc. Ce qui nous incite à une gestion de l'instantané (le Web et ce qu'il me propose dans l'état où il me le propose maintenant) plutôt qu'à une gestion documentaire rigoureuse (tel contenu dans cette version, relié à tel autre contenu dans telle version, etc.). Notre proposition est donc de proposer aux usagers un dispositif éditorial reposant sur deux facettes :
 
impose - le couple homme-machine ne le gère pas forcément. Ainsi nous copions, référençons, commentons à loisir, mais ces transformations ne sont que rarement exploitables a posteriori à des fins de préservation :  l'on perd les liens entre les copies, l'on ne sait plus quel fragments est le dérivé de l'autre, etc. Ce qui nous incite à une gestion de l'instantané (le Web et ce qu'il me propose dans l'état où il me le propose maintenant) plutôt qu'à une gestion documentaire rigoureuse (tel contenu dans cette version, relié à tel autre contenu dans telle version, etc.). Notre proposition est donc de proposer aux usagers un dispositif éditorial reposant sur deux facettes :
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Il est l'instrument de l'usage au quotidien : il permet d'écrire, lire, annoter, commenter, compléter, fragmenter, réutiliser, augmenter, enrichir, etc.
 
Il est l'instrument de l'usage au quotidien : il permet d'écrire, lire, annoter, commenter, compléter, fragmenter, réutiliser, augmenter, enrichir, etc.
 
Il est l'instrument de la préservation dans le temps : il enregistre les actes des usagers et maintient la généalogie des contenus (fonction philologique) et l'actualisation des contenus (fonction  herméneutique et d'accessibilité physique.)
 
Il est l'instrument de la préservation dans le temps : il enregistre les actes des usagers et maintient la généalogie des contenus (fonction philologique) et l'actualisation des contenus (fonction  herméneutique et d'accessibilité physique.)
 
L’approche présentée ici s’appuie sur plusieurs éléments :
 
L’approche présentée ici s’appuie sur plusieurs éléments :
La chaine éditoriale Scenari, chaine permettant de créer des contenus multimédia structurés selon une modélisation documentaire donnée.
 
La norme OAIS (Open Archive Information System) qui propose une organisation des informations et des processus pour gérer sur le temps long l’évolution d’une archive, c’est-à-dire de  documents dont on veut conserver l’intelligibilité.
 
L’approche Cyclops, élaborée pour la gestion patrimoniale de contenus artistiques et musicaux. Cette approche, fondée sur la préservation par l’accès, propose aux détenteurs de contenus de les déclarer et définir
 
  
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*La chaine éditoriale Scenari, chaine permettant de créer des contenus multimédia structurés selon une modélisation documentaire donnée.
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*La norme OAIS (Open Archive Information System) qui propose une organisation des informations et des processus pour gérer sur le temps long l’évolution d’une archive, c’est-à-dire de  documents dont on veut conserver l’intelligibilité.
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*L’approche Cyclops, élaborée pour la gestion patrimoniale de contenus artistiques et musicaux. Cette approche, fondée sur la préservation par l’accès, propose aux détenteurs de contenus de les déclarer et définir
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==Standards techniques et méthodes==
  
5 Standards techniques et méthodes
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=== La chaîne éditoriale Scenari===
  
5.1 La chaîne éditoriale Scenari
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Scenari est un outil intégré de conception et de déploiement de chaînes éditoriales XML [1]. Il se compose de SCENARIbuilder et de SCENARIchain. SCENARIbuilder est un outil permettant de créer des modèles documentaires, c'est à dire des règles et programmes fixant la structure d'une famille de documents (schéma XML, règles de validation, etc.) et son comportement (logique d'édition, formats de  publication, etc.).  SCENARIchain  est  l'environnement  permettant  d'exécuter les modèles créés avec SCENARIbuilder, il propose principalement un éditeur XML WYSIWYM1, un gestionnaire d'intégrité et des interfaces  de publication (HTML, Open Document, etc.).
Scenari est un outil intégré de conception et de déploiement de chaînes éditoriales XML [1]. Il se compose de SCENARIbuilder et de SCENARIchain. SCENARIbuilder est un outil permettant de créer des modèles documentaires, c'est à dire des règles et programmes fixant la structure d'une famille de documents (schéma XML, règles de validation, etc.) et son comportement (logique d'édition, formats de  publication, etc.).  SCENARIchain  est  l'environnement  permettant  d'exécuter les
 
  
modèles créés avec SCENARIbuilder, il propose principalement un éditeur XML WYSIWYM1, un gestionnaire d'intégrité et des interfaces  de publication (HTML, Open Document, etc.).
 
 
Le principe de la chaîne éditoriale XML consiste à proposer un environnement permettant la création des contenus selon un langage XML qui représente la structure documentaire logique, plutôt - comme dans les outils bureautique - qu'un format de mise en forme. Dans un second temps l'outil permet de transformer ces contenus XML (dit canoniques) en des vues lisibles suivant des formats comme HTML pour le Web ou Open Document pour l'impression. Cette approche modifie assez profondément le rapport au document numérique, en ouvrant en particulier les voies du polymorphisme et de la rééditorialisation sans recopie.
 
Le principe de la chaîne éditoriale XML consiste à proposer un environnement permettant la création des contenus selon un langage XML qui représente la structure documentaire logique, plutôt - comme dans les outils bureautique - qu'un format de mise en forme. Dans un second temps l'outil permet de transformer ces contenus XML (dit canoniques) en des vues lisibles suivant des formats comme HTML pour le Web ou Open Document pour l'impression. Cette approche modifie assez profondément le rapport au document numérique, en ouvrant en particulier les voies du polymorphisme et de la rééditorialisation sans recopie.
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Le polymorphisme consiste en la possibilité technique de disposer d'une source unique (single sourcing en anglais) de contenu et de la transformer à volonté selon les supports et mises en formes désirés. Le polymorphisme est un possible technologique qui reste limité dans la pratique : en effet il est rare que l'on souhaite présenter exactement la même information sous deux supports différents pour deux usages différents. Une nouvelle publication implique généralement la sélection du contenu (telle partie en plus, telle partie en moins), sa réorganisation (telle partie avant telle autre), sa remise en contexte (introduction, conclusions, transitions), etc.
 
Le polymorphisme consiste en la possibilité technique de disposer d'une source unique (single sourcing en anglais) de contenu et de la transformer à volonté selon les supports et mises en formes désirés. Le polymorphisme est un possible technologique qui reste limité dans la pratique : en effet il est rare que l'on souhaite présenter exactement la même information sous deux supports différents pour deux usages différents. Une nouvelle publication implique généralement la sélection du contenu (telle partie en plus, telle partie en moins), sa réorganisation (telle partie avant telle autre), sa remise en contexte (introduction, conclusions, transitions), etc.
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L'idée est alors de profiter du découpage logique du contenu formalisé selon un langage XML métier, pour appliquer des césures physiques (découpage de fichiers XML et utilisation de liens par référence). Il devient alors possible de partager de mêmes fragments documentaires entre plusieurs documents, ce qui permet la réutilisation sans recopie. On appelle ré-éditorialisation (le terme anglais de repurposing étant encore plus adéquat) la remise en contexte de fragments issus d'un fonds documentaire, par leur réagencement au sein d'un nouveau document,  leur augmentation par une création de contenus spécifiques et leur publication sur un nouveau support et/ou pour un nouveau public.
 
L'idée est alors de profiter du découpage logique du contenu formalisé selon un langage XML métier, pour appliquer des césures physiques (découpage de fichiers XML et utilisation de liens par référence). Il devient alors possible de partager de mêmes fragments documentaires entre plusieurs documents, ce qui permet la réutilisation sans recopie. On appelle ré-éditorialisation (le terme anglais de repurposing étant encore plus adéquat) la remise en contexte de fragments issus d'un fonds documentaire, par leur réagencement au sein d'un nouveau document,  leur augmentation par une création de contenus spécifiques et leur publication sur un nouveau support et/ou pour un nouveau public.
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La chaîne éditoriale XML est donc un outil pour l'usage (il permet de créer, modifier, réutiliser, publier) et pour la préservation (il assure l'accessibilité technique par le langage XML technologiquement indépendant, il permet la réutilisation sans recopie, il facilite la mémorisation des différentiels entre versions, etc.).
 
La chaîne éditoriale XML est donc un outil pour l'usage (il permet de créer, modifier, réutiliser, publier) et pour la préservation (il assure l'accessibilité technique par le langage XML technologiquement indépendant, il permet la réutilisation sans recopie, il facilite la mémorisation des différentiels entre versions, etc.).
  
5.2 Open Archive Information System
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===Open Archive Information System===
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OAIS est une norme internationale issue du monde de l'astronomie qui a vocation à gérer les archives, en particulier numérique. Signifiant Open
 
OAIS est une norme internationale issue du monde de l'astronomie qui a vocation à gérer les archives, en particulier numérique. Signifiant Open
  
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Archive Information System, OAIS n'a pas pour vocation de décrire les opérations technique de l'archivage ni de prescrire des processus particuliers, mais de fixer un cadre, une terminologie et un référentiel  pour la gestion des archives. Elle propose un modèle d'information et un modèle de processus. Le modèle d'information repose, entre autres choses, sur l'idée fondamentale qu'un objet numérique n'est lisible que si l'on possède une information sur la manière de le lire. OAIS appelle cette information la representation information Par exemple, une suite de caractères aura pour information de représentation le fait qu'elle est exprimée en ASCII. Cette information a elle-même besoin d'être  exprimée de manière numérique, et donc, en tant qu'information numérique, elle possède donc sa propre information de représentation.  Par ailleurs, le modèle de processus prescrit que l'archive, comme institution, doit en permanence surveiller l'environnement pour détecter quand un écart, un fossé, se creuse entre ce que l'archive contient et ce que son environnement peut comprendre. En effet, une archive n'est pas gardée pour elle-même, mais pour une communauté désignée qui pratique la connaissance et les savoirs lui permettant de se saisir de l'archive. Quand un écart s'installe entre l'information numérique, son information de représentation et la communauté désignée, c'est qu'il faut enrichir l'archive de nouvelles informations de représentation.
 
Archive Information System, OAIS n'a pas pour vocation de décrire les opérations technique de l'archivage ni de prescrire des processus particuliers, mais de fixer un cadre, une terminologie et un référentiel  pour la gestion des archives. Elle propose un modèle d'information et un modèle de processus. Le modèle d'information repose, entre autres choses, sur l'idée fondamentale qu'un objet numérique n'est lisible que si l'on possède une information sur la manière de le lire. OAIS appelle cette information la representation information Par exemple, une suite de caractères aura pour information de représentation le fait qu'elle est exprimée en ASCII. Cette information a elle-même besoin d'être  exprimée de manière numérique, et donc, en tant qu'information numérique, elle possède donc sa propre information de représentation.  Par ailleurs, le modèle de processus prescrit que l'archive, comme institution, doit en permanence surveiller l'environnement pour détecter quand un écart, un fossé, se creuse entre ce que l'archive contient et ce que son environnement peut comprendre. En effet, une archive n'est pas gardée pour elle-même, mais pour une communauté désignée qui pratique la connaissance et les savoirs lui permettant de se saisir de l'archive. Quand un écart s'installe entre l'information numérique, son information de représentation et la communauté désignée, c'est qu'il faut enrichir l'archive de nouvelles informations de représentation.
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A la base de nombreux projets de préservation, OAIS est une norme étonnement ouverte qui permet d'articuler l'usage de l'archive à sa conservation. Cependant, si elle intègre bien le fait de devoir surveiller l'exploitation par la communauté désignée et sa capacité de compréhension, elle ne prévoit pas d'articulation particulière pour  intégrer de manière régulière les connaissances produites par cette communauté dans son utilisation de l'archive, faisant naturellement évoluer l'archive par son usage même. OAIS en reste encore à une vision centralisée, où l'archiviste contrôle et surveille l'usage pour faire évoluer le contenu, au lieu de suivre l'évolution du contenu par l'usage. C'est pourquoi nous proposons une méthodologie pour l'archivage reposant sur la préservation par l'accès, l'enjeu étant de pouvoir enrichir l'archive et la connaissance par le produit de son usage, conservant ainsi son actualité et son intelligibilité. Cette approche a été étudiée dans les arts médiatiques (voir section suivante).
 
A la base de nombreux projets de préservation, OAIS est une norme étonnement ouverte qui permet d'articuler l'usage de l'archive à sa conservation. Cependant, si elle intègre bien le fait de devoir surveiller l'exploitation par la communauté désignée et sa capacité de compréhension, elle ne prévoit pas d'articulation particulière pour  intégrer de manière régulière les connaissances produites par cette communauté dans son utilisation de l'archive, faisant naturellement évoluer l'archive par son usage même. OAIS en reste encore à une vision centralisée, où l'archiviste contrôle et surveille l'usage pour faire évoluer le contenu, au lieu de suivre l'évolution du contenu par l'usage. C'est pourquoi nous proposons une méthodologie pour l'archivage reposant sur la préservation par l'accès, l'enjeu étant de pouvoir enrichir l'archive et la connaissance par le produit de son usage, conservant ainsi son actualité et son intelligibilité. Cette approche a été étudiée dans les arts médiatiques (voir section suivante).
  
  
6 Terrains
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==Terrains==
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===Contenus artistiques : préservation des arts médiatiques===
  
6.1 Contenus artistiques : préservation des arts médiatiques
 
 
Les arts médiatiques proposent un cadre particulièrement stimulant pour la capitalisation et la gestion des connaissances dans la mesure où les
 
Les arts médiatiques proposent un cadre particulièrement stimulant pour la capitalisation et la gestion des connaissances dans la mesure où les
  
 
objets conservés sont soumis à une double obsolescence technologique et culturelle. Exploitant des dispositifs hétérogènes, faisant appel à  différents dispositifs et techniques, les œuvres médiatiques se conservent difficilement, le maintien de leur identité interdisant la possibilité de les rejouer ou de les réactiver et donc d'exprimer leur intelligibilité. De nombreuses initiatives préconisent de revenir aux propriétés significatives, ou les invariants de l'œuvre, dont on conserverait la description pour la reproduire plus tard en respectant ces descriptions. Autrement dit, on n'interdit pas l'usage au profit de l'identité, mais on accepte de réinventer l'œuvre dans sa totalité pour lui permettre de rester vivante, au prix de transformations à qui l'on impose de respecter certains invariants.
 
objets conservés sont soumis à une double obsolescence technologique et culturelle. Exploitant des dispositifs hétérogènes, faisant appel à  différents dispositifs et techniques, les œuvres médiatiques se conservent difficilement, le maintien de leur identité interdisant la possibilité de les rejouer ou de les réactiver et donc d'exprimer leur intelligibilité. De nombreuses initiatives préconisent de revenir aux propriétés significatives, ou les invariants de l'œuvre, dont on conserverait la description pour la reproduire plus tard en respectant ces descriptions. Autrement dit, on n'interdit pas l'usage au profit de l'identité, mais on accepte de réinventer l'œuvre dans sa totalité pour lui permettre de rester vivante, au prix de transformations à qui l'on impose de respecter certains invariants.
  
6.2 Expertises d'entreprises : capitalisation des expériences
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===Expertises d'entreprises : capitalisation des expériences===
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L'UTC et la Caisse régionale de Crédit Agricole Brie Picardie collaborent dans le cadre du projet de recherche CAP-XP visant à créer une plate- forme d'échange de connaissances métier et d'expériences pour le réseau des commerciaux de la banque privée.
 
L'UTC et la Caisse régionale de Crédit Agricole Brie Picardie collaborent dans le cadre du projet de recherche CAP-XP visant à créer une plate- forme d'échange de connaissances métier et d'expériences pour le réseau des commerciaux de la banque privée.
 
Le projet a mis à disposition d'un réseau d'une trentaine de commerciaux et directeurs d'agence un système éditorial leur permettant de consigner des comptes rendus d'expérience (une action de vente réussie, une action de conseil, etc.) et des éclaircissements techniques directement liés à leur métier (modification de loi, tendance économique, etc.). Le système permet (notamment) :
 
Le projet a mis à disposition d'un réseau d'une trentaine de commerciaux et directeurs d'agence un système éditorial leur permettant de consigner des comptes rendus d'expérience (une action de vente réussie, une action de conseil, etc.) et des éclaircissements techniques directement liés à leur métier (modification de loi, tendance économique, etc.). Le système permet (notamment) :
l'édition  XML  des  contenus  en  ligne  (des  contenus  de  type
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*l'édition  XML  des  contenus  en  ligne  (des  contenus  de  type
 
« histoire » et « note technique »)
 
« histoire » et « note technique »)
la publication pour la consultation Web directe, sous forme de fiches imprimables et sous forme de diaporamas
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*la publication pour la consultation Web directe, sous forme de fiches imprimables et sous forme de diaporamas
la constitution de dossier regroupant des histoires ou  notes techniques
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*la constitution de dossier regroupant des histoires ou  notes techniques
la « promotion » des histoires et notes techniques en (respectivement) cas et fiches techniques. Cette promotion signifie que les contenus sont copiés dans une nouvelle version qui va pouvoir être enrichie par la communauté, avec pour objectif  d'obtenir des versions officielles finalisées (validées par la communauté d'usagers)
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*la « promotion » des histoires et notes techniques en (respectivement) cas et fiches techniques. Cette promotion signifie que les contenus sont copiés dans une nouvelle version qui va pouvoir être enrichie par la communauté, avec pour objectif  d'obtenir des versions officielles finalisées (validées par la communauté d'usagers)
 
Ce dispositif rend possible deux axes perpendiculaires de sédimentation d'usage pour passer de la captation à la capitalisation : un axe vertical, le raffinement progressif et un axe horizontal, la réutilisation.
 
Ce dispositif rend possible deux axes perpendiculaires de sédimentation d'usage pour passer de la captation à la capitalisation : un axe vertical, le raffinement progressif et un axe horizontal, la réutilisation.
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À la création du contenu, celui-ci est plutôt brut (selon le temps que le contributeur aura pu passer à l'élaborer) et plutôt personnel (selon la prise de recul du contributeur). Au fur et à mesure des usages de ce contenus
 
À la création du contenu, celui-ci est plutôt brut (selon le temps que le contributeur aura pu passer à l'élaborer) et plutôt personnel (selon la prise de recul du contributeur). Au fur et à mesure des usages de ce contenus
  
 
par les autres contributeurs (commentaires, corrections, co-élaboration lorsque les contenus sont promus au niveau de cas ou fiches) le contenu est amélioré pour devenir un contenu d'intérêt général au niveau de la communauté (tout les contenus n'auront bien entendu pas cet avenir).
 
par les autres contributeurs (commentaires, corrections, co-élaboration lorsque les contenus sont promus au niveau de cas ou fiches) le contenu est amélioré pour devenir un contenu d'intérêt général au niveau de la communauté (tout les contenus n'auront bien entendu pas cet avenir).
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Sur un axe complémentaires, et quelque soit le niveau de  leur raffinement, les contenus peuvent être mobilisés au sein de différents dossiers, pour l'usage quotidien des membres de la communauté : fiche pour soi en vue d'un rendez-vous, dossier technique pour un client, diaporama de présentation pour les collaborateurs de l'agence, etc. Ce second axe est à la fois le moteur du premier (on améliore car on a un besoin) et son consommateur (on peut utiliser les contenus car ils sont de qualité). Le système a été installé en juin 2009 et donnera ses premiers résultats mesurables en septembre 2009, le colloque sera l'occasion de les présenter, et en particulier de valider l'hypothèse du couplage amélioration-utilisation.
 
Sur un axe complémentaires, et quelque soit le niveau de  leur raffinement, les contenus peuvent être mobilisés au sein de différents dossiers, pour l'usage quotidien des membres de la communauté : fiche pour soi en vue d'un rendez-vous, dossier technique pour un client, diaporama de présentation pour les collaborateurs de l'agence, etc. Ce second axe est à la fois le moteur du premier (on améliore car on a un besoin) et son consommateur (on peut utiliser les contenus car ils sont de qualité). Le système a été installé en juin 2009 et donnera ses premiers résultats mesurables en septembre 2009, le colloque sera l'occasion de les présenter, et en particulier de valider l'hypothèse du couplage amélioration-utilisation.
  
  
7 Conclusion
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==Conclusion==
 
Les approches proposées sont complémentaires, l’une apportant la méthodologie patrimoniale, l’autre l’approche documentaire, la dernière un environnement normatif. L‘objectif consiste alors à proposer un modèle documentaire permettant l’édition structurée des différentes interprétations d’un contenu, intégrées avec sa version courante ainsi que ses versions antérieures. Dans tous les cas, il faut documenter tant la forme que le fond et construire une perspective temporelle permettant au lecteur d’accéder au contenu (la dernière version) et d’adopter s’il le désire une lecture critique qu’il peut approfondir aussi loin qu’il le veut grâce au modèle documentaire proposé.
 
Les approches proposées sont complémentaires, l’une apportant la méthodologie patrimoniale, l’autre l’approche documentaire, la dernière un environnement normatif. L‘objectif consiste alors à proposer un modèle documentaire permettant l’édition structurée des différentes interprétations d’un contenu, intégrées avec sa version courante ainsi que ses versions antérieures. Dans tous les cas, il faut documenter tant la forme que le fond et construire une perspective temporelle permettant au lecteur d’accéder au contenu (la dernière version) et d’adopter s’il le désire une lecture critique qu’il peut approfondir aussi loin qu’il le veut grâce au modèle documentaire proposé.
  
  
8 Références bibliographiques
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==Références bibliographiques==
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Bachimont, B. (2007). Ingénierie des connaissances et des contenus : le numérique entre ontologies et documents. — Hermès,  Paris.
 
Bachimont, B. (2007). Ingénierie des connaissances et des contenus : le numérique entre ontologies et documents. — Hermès,  Paris.
 
CONSULTATIVE  COMMITTEE  FOR  SPACE  DATA  SYSTEMS (2002)
 
CONSULTATIVE  COMMITTEE  FOR  SPACE  DATA  SYSTEMS (2002)
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[[Catégorie:Article de conférence]]
 
[[Catégorie:Article avec PDF]]
 
[[Catégorie:Article avec PDF]]
  
 
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Version actuelle datée du 7 octobre 2016 à 08:43

La préservation des connaissances : instrumentation de contenus et interprétation des vues documentaires


 
 

 
titre
La préservation des connaissances : instrumentation de contenus et interprétation des vues documentaires
auteurs
Bruno Bachimont (1), Stéphane Crozat (2).
Affiliations
(1):Université de Technologie de Compiègne, UMR CNRS Heudiasyc
Université de Technologie de Compiègne, Unité Recherche Action
(2) :Ingénierie des contenus et des savoirs
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Bachimont.pdf.pdf
Mots-clés 
Préservation, connaissance, gestion, OAIS, chaîne éditoriale, herméneutique, philologie
Keywords
Preservation, knowledge, management, OAIS, editorial chain, hermeneutics, philology
Résumé
La gestion des connaissances tente d'expliciter la connaissance pour la rendre capitalisable sour la formes de documents. La préservation des contenus vise à maintenir l'intégrité et l'authenticité des contenus au cours du temps et de la longue durée. Or, la gestion des connaissances doit prendre en compte le transmission dans le temps des contenus qui capitalisent la connaissance, et la préservation ne s'effectue qu'en entretenant les connaissances associées aux contenus. L'approche proposée ici consiste à croiser ces deux points de vue pour la préservation des connaissances.