CIDE (2009) Slodzian : Différence entre versions

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(Le statut du texte)
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(Entre le texte et le concept, la forme sémantique)
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===Entre le texte et le concept, la forme sémantique===
 
===Entre le texte et le concept, la forme sémantique===
 
La tradition linguistique et terminologique privilégie le lexique, et plus particulièrement les groupes nominaux, dans la détermination des concepts. Or, la linguistique, depuis Saussure, pose que le versant psychique d’un signe, le signifié, ne se confond pas avec le concept. Un concept, au sens linguistique proposé ici, n’est donc pas systématiquement lié à un signe particulier, il peut s’actualiser dans une forme sémantique, c’est-à-dire un ensemble de valeurs sémantiques systématiquement cooccurrentes et groupées dans différents textes, relativement stabilisées, mais non nécessairement lexicalisé.
 
La tradition linguistique et terminologique privilégie le lexique, et plus particulièrement les groupes nominaux, dans la détermination des concepts. Or, la linguistique, depuis Saussure, pose que le versant psychique d’un signe, le signifié, ne se confond pas avec le concept. Un concept, au sens linguistique proposé ici, n’est donc pas systématiquement lié à un signe particulier, il peut s’actualiser dans une forme sémantique, c’est-à-dire un ensemble de valeurs sémantiques systématiquement cooccurrentes et groupées dans différents textes, relativement stabilisées, mais non nécessairement lexicalisé.
Par exemple, si les mots « tabac » et « choix » sont en cooccurrence dans un texte et « fumer » et « liberté » dans un autre, on peut avoir deux fois la    même    forme   sémantique    composée    minimalement    des traits
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Par exemple, si les mots « tabac » et « choix » sont en cooccurrence dans un texte et « fumer » et « liberté » dans un autre, on peut avoir deux fois la    même    forme sémantique    composée    minimalement    des traits
  
 
sémantiques /fumer/ et /liberté/ (à considérer que ces traits sémantiques sont contenus dans les signifiés de ces différentes unités lexicales). Ainsi dans les deux extraits ci-dessous, la forme sémantique /fumer/+/liberté/ est actualisée de façon différentes :
 
sémantiques /fumer/ et /liberté/ (à considérer que ces traits sémantiques sont contenus dans les signifiés de ces différentes unités lexicales). Ainsi dans les deux extraits ci-dessous, la forme sémantique /fumer/+/liberté/ est actualisée de façon différentes :

Version du 5 juillet 2016 à 12:22

Connaissances prescrites ou connaissances décrites ? L’apport de la sémantique des textes.


 
 

 
titre
Connaissances prescrites ou connaissances décrites ? L’apport de la sémantique des textes.
auteurs
Monique Slodzian (1), Mathieu Valette (2).
Affiliations
(1):CRIM-ERTIM (EA 2520) INaLCO, Paris
(2) :ATILF (UMR 7118) CNRS, Art Diagnosis Centre, 63071 Ormylia, Greece
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Slodzian.pdf
Mots-clés 
Connaissances prescrites, Vérité forte/vérité faible, Systèmes d’organisation des connaissances, Sémantique des textes, Parcours interprétatif, Planification de l’information, Forme sémantique, Thématisation, Lexicalisation.
Keywords
Prescriptive knowledge, Strong/weak truth, Knowledge Organisation Systems, Text Semantics, Interpretative path, Information planification, Semantic form, thematisation, lexicalisation.
Résumé
L’article vise à montrer que le modèle collaboratif de communication des connaissances revendiqué par le Web 2.0 ne rompt pas de manière significative avec le modèle épistémologique antérieur, issu du positivisme logique, notamment par son primat référentialiste prescriptif. En postulant in fine l’existence de concepts primitifs partagés, il est conduit à reproduire les mêmes limites que le Web sémantique fondé sur un socle de métadonnées réputées universelles. Par ailleurs, une acceptabilité indiscutée des connaissances de vérité faible pose des problèmes de fiabilité et de garantie susceptibles de compromettre le succès du modèle. L’article entend démontrer dans une deuxième partie en quoi la sémantique des textes peut contribuer à objectiver les connaissances par la description de parcours interprétatifs. Considérant que les textes relèvent d’une planification de l’information, l’article explicite la notion de forme sémantique, entre le texte et le concept, et envisage la possibilité de faire émerger des préconnaissances non encore lexicalisées. Cette proposition théorique est illustrée à partir de discours de prévention contre le tabagisme issus du Web.