CIDE (2009) Kanellos : Différence entre versions

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=='''Ontologies locales et genres de lecture'''==
 
=='''Ontologies locales et genres de lecture'''==
Les ontologies locales (points de vue et sous-ontologies des points de vue) deviennent dans la suite la matière pour définir, précisément sur elles, les genres (i.e. les formes) de lecture. La notion de genre est capitale dans la mesure où elle assure le pont entre la structure des données et la scénarisation de la visite ({{CIDE lien citation|Kanellos et al., 2004}} ; {{CIDE lien citation|Kanellos et al., 2005}} ; {{CIDE lien citation|Le Bras et al., 2007}}). Elle renvoie à un niveau de codification des normes. Ici, il s’agit de normes de lecture.
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Les ontologies locales (points de vue et sous-ontologies des points de vue) deviennent dans la suite la matière pour définir, précisément sur elles, les genres (i.e. les formes) de lecture. La notion de genre est capitale dans la mesure où elle assure le pont entre la structure des données et la scénarisation de la visite ({{CIDE lien citation|Kanellos et al., 2004}} ; {{CIDE lien citation|Kanellos et al., 2005}} ; {{CIDE lien citation|Le Bras et al., 2007}}). Elle renvoie à un niveau de codification des normes. Ici, il s’agit de normes de lecture.
  
Pourquoi lit-on ? Comment lit-on ? Peu de travaux se sont attachés à ces questions qui passent ordinairement pour évidentes ou triviales. En tout cas, elles ne font pas l’objet d’études systématiques. Il est pourtant facile de constater que l’on ne fait pas la même chose lorsqu’on lit pour découvrir, pour s’inspirer, pour s’informer, pour vérifier quelque chose, pour approfondir ou affiner, pour se rafraîchir la mémoire, pour étudier, pour copier ou apprendre par cœur un morceau, pour acquérir des connaissances, pour comparer… Chaque genre de lecture mobilise des facultés cognitives différentes dans la mesure où il fait appel à des procédures de sélection, d’organisation et d’évaluation différentes. Mais il n’y a pas que la finalité de la lecture qui importe : il y a aussi ses temporalités, i.e. ses contraintes de réalisation dans un référentiel temporel qui s’offre pour cadre à une pratique. On n’applique pas la même stratégie de lecture lorsqu’on « scanne » un document, lorsqu’on l’examine rapidement en le feuilletant, lorsqu’on a le temps pour le lire avec intention et attention ou, enfin, lorsqu’on lui consacre son temps, sa vie même, pour l’étudier et l’approfondir ({{CIDE lien citation|Le Bras, 2008}} ; {{CIDE lien citation|Miras, 2008}}). La lecture n’est pas une donnée unique : elle dépend d’un grand nombre de paramètres, et elle se configure différemment suivant la temporalité qui lui est assignée pour se réaliser ; c’est cette dernière qui spécifie la stratégie en œuvre.
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Pourquoi lit-on ? Comment lit-on ? Peu de travaux se sont attachés à ces questions qui passent ordinairement pour évidentes ou triviales. En tout cas, elles ne font pas l’objet d’études systématiques. Il est pourtant facile de constater que l’on ne fait pas la même chose lorsqu’on lit pour découvrir, pour s’inspirer, pour s’informer, pour vérifier quelque chose, pour approfondir ou affiner, pour se rafraîchir la mémoire, pour étudier, pour copier ou apprendre par cœur un morceau, pour acquérir des connaissances, pour comparer… Chaque genre de lecture mobilise des facultés cognitives différentes dans la mesure où il fait appel à des procédures de sélection, d’organisation et d’évaluation différentes. Mais il n’y a pas que la finalité de la lecture qui importe : il y a aussi ses temporalités, i.e. ses contraintes de réalisation dans un référentiel temporel qui s’offre pour cadre à une pratique. On n’applique pas la même stratégie de lecture lorsqu’on « scanne » un document, lorsqu’on l’examine rapidement en le feuilletant, lorsqu’on a le temps pour le lire avec intention et attention ou, enfin, lorsqu’on lui consacre son temps, sa vie même, pour l’étudier et l’approfondir ({{CIDE lien citation|Le Bras, 2008}} ; {{CIDE lien citation|Miras, 2008}}). La lecture n’est pas une donnée unique : elle dépend d’un grand nombre de paramètres, et elle se configure différemment suivant la temporalité qui lui est assignée pour se réaliser ; c’est cette dernière qui spécifie la stratégie en œuvre.
  
Quoi qu’il en soit, il apparaît important de réserver, dans la conception même de l’architecture des connaissances, une place importante aux genres de lecture en tant que traces de pratiques attestées. Autrement, la lecture est asservie à une raison qui avance sur un mode associatif et qui édifie, sur la logique des bases de données, un paradigme de lecture presque indéplaçable. Dans notre cas, ces genres de lecture sont des constructions qui se réalisent au-dessus du niveau des points de vue. Nous nous expliquons.
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Quoi qu’il en soit, il apparaît important de réserver, dans la conception même de l’architecture des connaissances, une place importante aux genres de lecture en tant que traces de pratiques attestées. Autrement, la lecture est asservie à une raison qui avance sur un mode associatif et qui édifie, sur la logique des bases de données, un paradigme de lecture presque indéplaçable. Dans notre cas, ces genres de lecture sont des constructions qui se réalisent au-dessus du niveau des points de vue. Nous nous expliquons.
  
Un genre de lecture est une codification des normes de réception en vigueur dans une communauté. Il permet le déclenchement des stratégies de lecture adaptées à une écriture donnée. Il permet, en un sens, de réunir dans le même projet écriture et lecture. Cette normativité a une incidence particulière sur l’organisation des informations ; elle prend la forme d’une surdétermination de structures glanées dans divers points de vue. Ces idées, qui ne concernent certainement pas que le musée virtuel, ont été maintenues au centre de nos préoccupations lors du design du musée que nous avons développé. Plus précisément, nous avons choisi trois formes de visite, qui nous ont semblé fondamentales, pour illustrer le concept de genres de lecture :
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Un genre de lecture est une codification des normes de réception en vigueur dans une communauté. Il permet le déclenchement des stratégies de lecture adaptées à une écriture donnée. Il permet, en un sens, de réunir dans le même projet écriture et lecture. Cette normativité a une incidence particulière sur l’organisation des informations ; elle prend la forme d’une surdétermination de structures glanées dans divers points de vue. Ces idées, qui ne concernent certainement pas que le musée virtuel, ont été maintenues au centre de nos préoccupations lors du design du musée que nous avons développé. Plus précisément, nous avons choisi trois formes de visite, qui nous ont semblé fondamentales, pour illustrer le concept de genres de lecture :
  
* La visite « Plaisir ou Découverte ». Elle est bâtie sur le profil de l’amateur de l’art. La temporalité s’y trouve sans contraintes. L’interruption peut s’opérer à tout moment sans nuire l’intention globale. La collection entière est organisée en sous-collections autour d’un prototype. Le visiteur entre par le prototype et procède à la visite d’une partie du musée en évoluant d’une œuvre à une autre suivant son goût et son désir, essentiellement par association. La notion structurante de cette approche de la collection du musée est la similitude ; cette dernière reste modulable au sens où les critères de sa définition et leur combinatoire sont laissés au goût du visiteur. L’information sur les œuvres est ici volontairement réduite ; elle concerne le lieu et l’époque de l’œuvre, le cycle iconographique dans lequel elle appartient, le support de réalisation, le courant artistique, le peintre, le type thématique et les prototypes lui étant associés. La reconfiguration de la visite suivant un autre prototype ou suivant d’autres critères de visite est à tout moment possible.
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* La visite « Plaisir ou Découverte ». Elle est bâtie sur le profil de l’amateur de l’art. La temporalité s’y trouve sans contraintes. L’interruption peut s’opérer à tout moment sans nuire l’intention globale. La collection entière est organisée en sous-collections autour d’un prototype. Le visiteur entre par le prototype et procède à la visite d’une partie du musée en évoluant d’une œuvre à une autre suivant son goût et son désir, essentiellement par association. La notion structurante de cette approche de la collection du musée est la similitude ; cette dernière reste modulable au sens où les critères de sa définition et leur combinatoire sont laissés au goût du visiteur. L’information sur les œuvres est ici volontairement réduite ; elle concerne le lieu et l’époque de l’œuvre, le cycle iconographique dans lequel elle appartient, le support de réalisation, le courant artistique, le peintre, le type thématique et les prototypes lui étant associés. La reconfiguration de la visite suivant un autre prototype ou suivant d’autres critères de visite est à tout moment possible.
  
 
[[Fichier:Kanellos Figure 2.png|center|600px|thumb|Figure 2 : Une étape de la visite « Découverte ». Le visiteur aborde ici l’œuvre sous l’aspect de son rapport à la narration. Des exemples des cycles iconographiques de son appartenance ainsi qu’un exemple de la place qu’elle possède dans la réalisation des fresques d’une église sont données à titre d’exemple.]]
 
[[Fichier:Kanellos Figure 2.png|center|600px|thumb|Figure 2 : Une étape de la visite « Découverte ». Le visiteur aborde ici l’œuvre sous l’aspect de son rapport à la narration. Des exemples des cycles iconographiques de son appartenance ainsi qu’un exemple de la place qu’elle possède dans la réalisation des fresques d’une église sont données à titre d’exemple.]]
  
* La visite « Étude ». Elle est conçue sur le profil de l’étudiant. Contrairement à la précédente, qui se met en place de manière incrémentale, ici le visiteur aborde les œuvres par classes qui sont produites par des topiques d’étude prédéterminées. Par exemple, on pose des questions concernant le thème de l’Annonciation diachroniquement, diatopiquement, historiquement, contextuellement (suivant le peintre, le support, l’école et le style, le type thématique, le cycle iconographique et narratif d’appartenance etc.), des éléments descriptifs, esthétiques, etc. Autrement dit, alors que la précédente était une visite personnalisable pendant laquelle l’accent était mis sur l’individualité de l’œuvre et l’idiosyncrasie du parcours, ici c’est l’interpicturalité (le rapport des tableaux entre eux) qui organise la lecture suivant plusieurs catégories. La visite « Étude » vise, en quelque sorte, la reconquête d’une identité de l’œuvre à travers les formes de sa « socialité » textuelle et picturale qui lui assignent une place et un rôle dans l’histoire de la production artistique.
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* La visite « Étude ». Elle est conçue sur le profil de l’étudiant. Contrairement à la précédente, qui se met en place de manière incrémentale, ici le visiteur aborde les œuvres par classes qui sont produites par des topiques d’étude prédéterminées. Par exemple, on pose des questions concernant le thème de l’Annonciation diachroniquement, diatopiquement, historiquement, contextuellement (suivant le peintre, le support, l’école et le style, le type thématique, le cycle iconographique et narratif d’appartenance etc.), des éléments descriptifs, esthétiques, etc. Autrement dit, alors que la précédente était une visite personnalisable pendant laquelle l’accent était mis sur l’individualité de l’œuvre et l’idiosyncrasie du parcours, ici c’est l’interpicturalité (le rapport des tableaux entre eux) qui organise la lecture suivant plusieurs catégories. La visite « Étude » vise, en quelque sorte, la reconquête d’une identité de l’œuvre à travers les formes de sa « socialité » textuelle et picturale qui lui assignent une place et un rôle dans l’histoire de la production artistique.
  
 
[[Fichier:Kanellos Figure 3.png|center|600px|thumb|Figure 3 : Une étape dans la visite « Étude ». Le visiteur aborde généralement le contenu de l’œuvre comme la résultante d’un « topos inter-iconique ». Ici, il a demandé les œuvres avec le même thème conservées au monastère de Sainte Catherine au Sinaï (Égypte).]]
 
[[Fichier:Kanellos Figure 3.png|center|600px|thumb|Figure 3 : Une étape dans la visite « Étude ». Le visiteur aborde généralement le contenu de l’œuvre comme la résultante d’un « topos inter-iconique ». Ici, il a demandé les œuvres avec le même thème conservées au monastère de Sainte Catherine au Sinaï (Égypte).]]
  
* La visite « Approfondissement ». Elle est construite sur le profil du spécialiste (le peintre, le restaurateur, le conservateur, l’expert en Histoire de l’Art, etc.). Elle a surtout une visée paradigmatique. On propose, en effet, des cas typiques d’étude qui ont été poussés bien plus loin que les précédents. L’information, sur tous les points de vue, se voulait ainsi aussi riche que possible et toujours susceptible de s’améliorer par des apports ultérieurs. On arrive ici même à des études physico- chimiques, des analyses plus étendues en matière d’esthétique, des développements historiques ou philosophiques soutenus, etc. Trois œuvres ont été choisies selon une volonté de diversification ; entre autres, parce qu’ils relèvent de traditions, de styles, d’époques ou des techniques différentes. Cette forme de visite est, en un sens, l’aboutissement des deux précédentes. Elle constitue un véritable cours d’initiation à l’art de l’iconographie byzantine. Et permet, rétrospectivement, d’étudier les œuvres abordées par une visite de type « Découverte » ou
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* La visite « Approfondissement ». Elle est construite sur le profil du spécialiste (le peintre, le restaurateur, le conservateur, l’expert en Histoire de l’Art, etc.). Elle a surtout une visée paradigmatique. On propose, en effet, des cas typiques d’étude qui ont été poussés bien plus loin que les précédents. L’information, sur tous les points de vue, se voulait ainsi aussi riche que possible et toujours susceptible de s’améliorer par des apports ultérieurs. On arrive ici même à des études physico- chimiques, des analyses plus étendues en matière d’esthétique, des développements historiques ou philosophiques soutenus, etc. Trois œuvres ont été choisies selon une volonté de diversification ; entre autres, parce qu’ils relèvent de traditions, de styles, d’époques ou des techniques différentes. Cette forme de visite est, en un sens, l’aboutissement des deux précédentes. Elle constitue un véritable cours d’initiation à l’art de l’iconographie byzantine. Et permet, rétrospectivement, d’étudier les œuvres abordées par une visite de type « Découverte » ou
 
« Étude » différemment.
 
« Étude » différemment.
  
 
[[Fichier:Kanellos Figure 4.png|center|600px|thumb|Figure 4 : Deux étapes dans la visite « Approfondissement ».]]  
 
[[Fichier:Kanellos Figure 4.png|center|600px|thumb|Figure 4 : Deux étapes dans la visite « Approfondissement ».]]  
  
''À gauche, le visiteur a choisi le point de vue Esthétique et, plus particulièrement, sa composante concernant les Expressions. Le texte propose une analyse systématique des expressions des visages des figures (Ange et Marie). Des images intégrées dans le texte illustrent les propos ; on peut les consulter avec des résolutions très hautes pouvant ainsi aborder les œuvres à travers un grand nombre de détails.''
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''À gauche, le visiteur a choisi le point de vue Esthétique et, plus particulièrement, sa composante concernant les Expressions. Le texte propose une analyse systématique des expressions des visages des figures (Ange et Marie). Des images intégrées dans le texte illustrent les propos ; on peut les consulter avec des résolutions très hautes pouvant ainsi aborder les œuvres à travers un grand nombre de détails.''
  
''À droite, le visiteur a choisi, pour la même œuvre, le point de vue d’une Exploration Profonde et, plus particulièrement, sa composante concernant la Stratigraphie, souhaitant, par exemple, étudier le pinceau du peintre ; il a sélectionné un point du tableau (carnation du pied de l’Ange) ; un court texte explique la préparation de la palette et explicite les couches de couleurs sur ce point précis. Une image de stéréo-microscope en propose une vision détaillée ; on peut également l’étudier en très haute résolution faisant ainsi dévoiler au grand jour des éléments importants de la technique du peintre.''
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''À droite, le visiteur a choisi, pour la même œuvre, le point de vue d’une Exploration Profonde et, plus particulièrement, sa composante concernant la Stratigraphie, souhaitant, par exemple, étudier le pinceau du peintre ; il a sélectionné un point du tableau (carnation du pied de l’Ange) ; un court texte explique la préparation de la palette et explicite les couches de couleurs sur ce point précis. Une image de stéréo-microscope en propose une vision détaillée ; on peut également l’étudier en très haute résolution faisant ainsi dévoiler au grand jour des éléments importants de la technique du peintre.''
  
  
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On parle peu de lecture ; mais on ne parle pas non plus davantage des pratiques d’analyse des œuvres. En Histoire de l’Art, il semble se dégager un vague invariant que l’on pourrait qualifier d’invariant du « regard à distance ». C’est un regard durable qui a depuis longtemps nourri nos manières de voir. En effet, nous avons pris l’habitude de regarder une œuvre depuis une certaine distance – disons, pour un tableau de taille moyenne, depuis une distance de deux à cinq mètres habituellement. L’occupation de l’espace dans un musée réel et les consignes de présentation y sont sans doute pour quelque chose.
 
On parle peu de lecture ; mais on ne parle pas non plus davantage des pratiques d’analyse des œuvres. En Histoire de l’Art, il semble se dégager un vague invariant que l’on pourrait qualifier d’invariant du « regard à distance ». C’est un regard durable qui a depuis longtemps nourri nos manières de voir. En effet, nous avons pris l’habitude de regarder une œuvre depuis une certaine distance – disons, pour un tableau de taille moyenne, depuis une distance de deux à cinq mètres habituellement. L’occupation de l’espace dans un musée réel et les consignes de présentation y sont sans doute pour quelque chose.
  
On n’imagine généralement pas combien cette habitude, qui n’a rien de naturel, influe dans nos façons de voir, de lire et de comprendre. C’est en réalité un trait qui contraint fortement nos catégories de réception. Il convoque une forme d’énaction qui fixe d’emblée l’horizon des potentialités d’analyse. Cependant, comme le remarque Daniel Arasse dans son remarquable traité sur le détail ({{CIDE lien citation|Arasse, 2008}}), il y aurait, à côté de cette approche des œuvres à distance, qui fonde une Histoire de l’Art typique, uane autre Histoire de l’Art, toute autre peut-être, faite de regards rapprochés, qui choisissent l’abord de l’œuvre sur la base d’un détail. Ce serait, précisément, une Histoire de l’Art du détail. Elle complèterait la première en proposant des lectures originales parfois en réinventant le contenu de l’œuvre ou, au moins, en l’éclairant différemment. L’idée d’Arasse semble être celle d’une possibilité d’organiser la lecture d’un tableau à travers un élément singulier, un élément distinctif en quelque sorte, contrairement à une pratique qui serait fondée sur ce qui rassemble et classe les œuvres. Par la porte du détail on engage « une lecture non pas devant mais aussi dans le tableau ». Le singulier guide autant une lecture que le général ; seulement, il la guide différemment. Il rectifie aussi ou il complète le rapport entre savoir et voir : il ne s’agit pas de
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On n’imagine généralement pas combien cette habitude, qui n’a rien de naturel, influe dans nos façons de voir, de lire et de comprendre. C’est en réalité un trait qui contraint fortement nos catégories de réception. Il convoque une forme d’énaction qui fixe d’emblée l’horizon des potentialités d’analyse. Cependant, comme le remarque Daniel Arasse dans son remarquable traité sur le détail ({{CIDE lien citation|Arasse, 2008}}), il y aurait, à côté de cette approche des œuvres à distance, qui fonde une Histoire de l’Art typique, uane autre Histoire de l’Art, toute autre peut-être, faite de regards rapprochés, qui choisissent l’abord de l’œuvre sur la base d’un détail. Ce serait, précisément, une Histoire de l’Art du détail. Elle complèterait la première en proposant des lectures originales parfois en réinventant le contenu de l’œuvre ou, au moins, en l’éclairant différemment. L’idée d’Arasse semble être celle d’une possibilité d’organiser la lecture d’un tableau à travers un élément singulier, un élément distinctif en quelque sorte, contrairement à une pratique qui serait fondée sur ce qui rassemble et classe les œuvres. Par la porte du détail on engage « une lecture non pas devant mais aussi dans le tableau ». Le singulier guide autant une lecture que le général ; seulement, il la guide différemment. Il rectifie aussi ou il complète le rapport entre savoir et voir : il ne s’agit pas de
 
« soumettre le voir au savoir » mais de constituer un savoir aux sources même du voir. En d’autres termes, le détail ouvrirait à des cheminements qui sont susceptibles d’aboutir à des interrogations autrement productives sur l’œuvre, mettant en lumière des contenus et des valeurs imperceptibles à un regard arrêté à une distance fixe et contraint de voir à travers la grille de similitudes qui unifient le vu avec le déjà vu.
 
« soumettre le voir au savoir » mais de constituer un savoir aux sources même du voir. En d’autres termes, le détail ouvrirait à des cheminements qui sont susceptibles d’aboutir à des interrogations autrement productives sur l’œuvre, mettant en lumière des contenus et des valeurs imperceptibles à un regard arrêté à une distance fixe et contraint de voir à travers la grille de similitudes qui unifient le vu avec le déjà vu.
  
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Techniquement, ils exigent des qualités spécifiques du corpus des images de la collection : ils doivent concerner tous les points des vues. Dans le musée virtuel sur l’Annonciation, ils prennent la forme des choix techniques sur les reproductions des œuvres : les images sont de haute et de très haute résolution, précisément pour supporter autant que possible le mouvement vers l’avant ; ils sont complétés par des reproductions de bon nombre de détails choisis qui prennent des formes différentes suivant les visites. Les relations d’interpicturalité, de l’autre côté, débordent sur le genre pictural de la collection, et embrassent des formes inédites, comme les cycles narratifs d’appartenance (l’art byzantin est essentiellement narratif, ce qui donne aussi l’opportunité de superposer interpicturalité et intertextualité), le support de réalisation, la fonction liturgique, la place dans un programme iconographique d’une église, etc. Les deux premiers genres de visite (Découverte et Étude) en font massivement usage.
 
Techniquement, ils exigent des qualités spécifiques du corpus des images de la collection : ils doivent concerner tous les points des vues. Dans le musée virtuel sur l’Annonciation, ils prennent la forme des choix techniques sur les reproductions des œuvres : les images sont de haute et de très haute résolution, précisément pour supporter autant que possible le mouvement vers l’avant ; ils sont complétés par des reproductions de bon nombre de détails choisis qui prennent des formes différentes suivant les visites. Les relations d’interpicturalité, de l’autre côté, débordent sur le genre pictural de la collection, et embrassent des formes inédites, comme les cycles narratifs d’appartenance (l’art byzantin est essentiellement narratif, ce qui donne aussi l’opportunité de superposer interpicturalité et intertextualité), le support de réalisation, la fonction liturgique, la place dans un programme iconographique d’une église, etc. Les deux premiers genres de visite (Découverte et Étude) en font massivement usage.
  
Mais la dynamique interprétative exige aussi un régime de transition entre les regards ; autrement dit, le visiteur doit pouvoir passer d’un regard à un autre de manière naturelle. Certes, tout ne doit pas être possible ; mais le nécessaire, en matière d’interprétation, est souvent ce qui procède de la norme ; et ce nécessaire doit être toujours possible. C’est la raison pour laquelle les visites dans le musée sur l’Annonciation se recoupent souvent permettant des glissements d’une lecture à une autre.
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Mais la dynamique interprétative exige aussi un régime de transition entre les regards ; autrement dit, le visiteur doit pouvoir passer d’un regard à un autre de manière naturelle. Certes, tout ne doit pas être possible ; mais le nécessaire, en matière d’interprétation, est souvent ce qui procède de la norme ; et ce nécessaire doit être toujours possible. C’est la raison pour laquelle les visites dans le musée sur l’Annonciation se recoupent souvent permettant des glissements d’une lecture à une autre.
  
  
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Arrivés à ce niveau, il ne nous reste qu’à décrire la mise en scène. Ou la mise en œuvre, qui n’en est pas moins une seconde scénarisation, superposée, dérivant des préoccupations muséologiques.
 
Arrivés à ce niveau, il ne nous reste qu’à décrire la mise en scène. Ou la mise en œuvre, qui n’en est pas moins une seconde scénarisation, superposée, dérivant des préoccupations muséologiques.
  
Le problème de l’ergonomie est largement prioritaire. Les deux risques à évaluer et à minimiser à chaque phase sont l’extrême fragmentation (beaucoup d’actions demandées au visiteur pour recueillir l’information qu’il souhaite sur une œuvre, en matière de forme, de profondeur et d’extension) ou l’extrême intégration (tout gît devant lui, comme une classe d’objets surdéterminée). Sans doute, tout est ergonomique et l’absolument non ergonomique n’a jamais existé ; ou alors sous forme de farce. On sait, par ailleurs, la difficulté d’évaluer l’ergonomie ainsi que la réussite d’inventions notoirement non ergonomiques. Dans notre cas, il s’agissait   d’un travail amont sur la facilité de l’appropriation du site. Le
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Le problème de l’ergonomie est largement prioritaire. Les deux risques à évaluer et à minimiser à chaque phase sont l’extrême fragmentation (beaucoup d’actions demandées au visiteur pour recueillir l’information qu’il souhaite sur une œuvre, en matière de forme, de profondeur et d’extension) ou l’extrême intégration (tout gît devant lui, comme une classe d’objets surdéterminée). Sans doute, tout est ergonomique et l’absolument non ergonomique n’a jamais existé ; ou alors sous forme de farce. On sait, par ailleurs, la difficulté d’évaluer l’ergonomie ainsi que la réussite d’inventions notoirement non ergonomiques. Dans notre cas, il s’agissait d’un travail amont sur la facilité de l’appropriation du site. Le
 
« clic » est, nous en convenons, tout puissant, mais pas toujours nécessaire et parfois doté de pouvoirs qui, par leurs conséquences, dépassent son objectif en brouillant les pistes de la visite projetée ; plus même, il construit des chemins de lecture qui ne correspondent pas à l’intention première ; ni à des normes de progression, d’ailleurs. De l’autre côté, une grande complexité de l’interface, qui demanderait une compétence informatique quelque peu élevée, serait un facteur d’exclusion ; alors que l’argument majeur des musées virtuels est précisément leur engagement en faveur de l’inclusion culturelle.
 
« clic » est, nous en convenons, tout puissant, mais pas toujours nécessaire et parfois doté de pouvoirs qui, par leurs conséquences, dépassent son objectif en brouillant les pistes de la visite projetée ; plus même, il construit des chemins de lecture qui ne correspondent pas à l’intention première ; ni à des normes de progression, d’ailleurs. De l’autre côté, une grande complexité de l’interface, qui demanderait une compétence informatique quelque peu élevée, serait un facteur d’exclusion ; alors que l’argument majeur des musées virtuels est précisément leur engagement en faveur de l’inclusion culturelle.
  
Ce sont là deux des raisons, principales, qui nous ont amenés à bâtir l’ensemble du musée avec un nombre restreint de composants, nécessitant peu de compétences informatiques et obéissant, globalement, à la même logique (trois au total : un de visualisation, et deux pour la navigation   horizontale/verticale   (réalisés     comme     « flowlist »   et « carrousel »)). L’objectif était au fond de disposer des outils intuitifs pour réaliser des parcours de graphe de manière transparente (le visiteur, en manipulant des objets 3D navigue de manière plutôt ludique dans une structure de données pourtant complexe, mais sans en avoir l’impression de se perdre).
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Ce sont là deux des raisons, principales, qui nous ont amenés à bâtir l’ensemble du musée avec un nombre restreint de composants, nécessitant peu de compétences informatiques et obéissant, globalement, à la même logique (trois au total : un de visualisation, et deux pour la navigation horizontale/verticale (réalisés comme « flowlist » et « carrousel »)). L’objectif était au fond de disposer des outils intuitifs pour réaliser des parcours de graphe de manière transparente (le visiteur, en manipulant des objets 3D navigue de manière plutôt ludique dans une structure de données pourtant complexe, mais sans en avoir l’impression de se perdre).
  
 
Quant au reste, l’architecture du site est une architecture relativement classique « client/serveur ».
 
Quant au reste, l’architecture du site est une architecture relativement classique « client/serveur ».
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=='''Conclusion'''==
 
=='''Conclusion'''==
Notre vie chemine souvent à travers des collections. Autour de nous, des
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Notre vie chemine souvent à travers des collections. Autour de nous, des « choses », sensibles ou non, s’organisent en sociétés. Mais pas toutes seules ; ni par une règle imposée ou par quelque principe transcendant : seulement par nos propres pratiques. La pratique la plus profonde est celle qui s’efface parce qu’entièrement dissoute dans nos manières de vivre. Notre regard porte ainsi, secrètement, l’inscription d’une pensée de nos expériences de collections. Comment sont-elles ? Sûrement pas des expériences de logique relationnelle à la manière des bases des données. Plus encore que la collection, c’est notre visite qui raconte notre histoire. La lecture que nous faisons des pièces qui composent la collection, et mieux : notre façon de la lire comme un tout.
« choses », sensibles ou non, s’organisent en sociétés. Mais pas toutes seules ; ni par une règle imposée ou par quelque principe transcendant : seulement par nos propres pratiques. La pratique la plus profonde est celle qui s’efface parce qu’entièrement dissoute dans nos manières de vivre. Notre regard porte ainsi, secrètement, l’inscription d’une pensée de nos expériences de collections. Comment sont-elles ? Sûrement pas des expériences de logique relationnelle à la manière des bases des données. Plus encore que la collection, c’est notre visite qui raconte notre histoire. La lecture que nous faisons des pièces qui composent la collection, et mieux : notre façon de la lire comme un tout.
 
  
Le musée virtuel renouvelle cette vision avec enthousiasme. Mais quel musée virtuel ? Tous les musées virtuels ne se valent pas, on l’a vu, la notion de transmission culturelle ayant été spoliée par les catégories conceptuelles d’une logique relationnelle issue d’un paradigme informatique unique. La mise à disposition des collections sans égard aux pratiques de lecture, qui fait d’elles des objets identiques pour tout le monde, découpés des procédures d’interaction sémiotique normées, constitue sans doute une avancée dans l’immense productivité des bases de données ; mais sa contrepartie culturelle reste douteuse ({{CIDE lien citation|Deloche, 2001}}). Apprend- on plus avec les musées virtuels ? Y a-t-il des utilisateurs qui consacrent du temps pour parcourir les musées virtuels typiques (i.e. les musées virtuels qui reproduisent des musées réels) dans un projet de découvrir des œuvres ? De les étudier ?
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Le musée virtuel renouvelle cette vision avec enthousiasme. Mais quel musée virtuel ? Tous les musées virtuels ne se valent pas, on l’a vu, la notion de transmission culturelle ayant été spoliée par les catégories conceptuelles d’une logique relationnelle issue d’un paradigme informatique unique. La mise à disposition des collections sans égard aux pratiques de lecture, qui fait d’elles des objets identiques pour tout le monde, découpés des procédures d’interaction sémiotique normées, constitue sans doute une avancée dans l’immense productivité des bases de données ; mais sa contrepartie culturelle reste douteuse ({{CIDE lien citation|Deloche, 2001}}). Apprend- on plus avec les musées virtuels ? Y a-t-il des utilisateurs qui consacrent du temps pour parcourir les musées virtuels typiques (i.e. les musées virtuels qui reproduisent des musées réels) dans un projet de découvrir des œuvres ? De les étudier ?
  
Reste la chance des musées thématiques. Du moins, s’ils ne dégradent pas, eux aussi, le concept de visite. Ils constituent, à notre sens, une incontestable offre culturelle. Et un authentique lieu de convergence des intelligences. On dirait, en s’appropriant les termes de Malraux ({{CIDE lien citation|Malraux, 1996}}), que le musée virtuel thématique se trouve dans la transcendance, alors que les outils actuels, qui visent diverses formes d’inventaire des fonds des musées, se situent dans l’immanence. Derrière cette différence, il y a toute une différence dans le rôle qu’on accorde à l’interaction et à l’anthropocentrisme. La logique des bases de données en est seulement un pis-aller.
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Reste la chance des musées thématiques. Du moins, s’ils ne dégradent pas, eux aussi, le concept de visite. Ils constituent, à notre sens, une incontestable offre culturelle. Et un authentique lieu de convergence des intelligences. On dirait, en s’appropriant les termes de Malraux ({{CIDE lien citation|Malraux, 1996}}), que le musée virtuel thématique se trouve dans la transcendance, alors que les outils actuels, qui visent diverses formes d’inventaire des fonds des musées, se situent dans l’immanence. Derrière cette différence, il y a toute une différence dans le rôle qu’on accorde à l’interaction et à l’anthropocentrisme. La logique des bases de données en est seulement un pis-aller.
  
On remarquera, précisément, qu’il n’y a pas d’outils spécifiques pour la mise sur pied d’un musée virtuel. Les seuls produits qu’on trouve au marché proposent des versions améliorées de gestion et de présentation de bases de données multimédias ; on n’y trouvera pas les notions de scénario de visite, de profil de visiteur et de niveau d’exploration des collections, que l’on doit, éventuellement, construire a posteriori 7 . Ou alors, ils sont concernés par diverses formes de management des fonds8 ; ils ne se soucient point de la création d’authentiques musées virtuels ; autrement dit, ils ne sont pas des outils pour configurer, maquetter et présenter en ligne, pour un public visé, une collection dans une optique muséographique et muséologique. D’ailleurs, pour le moment, il ne semble pas exister d’évaluation fiable de tels systèmes.
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On remarquera, précisément, qu’il n’y a pas d’outils spécifiques pour la mise sur pied d’un musée virtuel. Les seuls produits qu’on trouve au marché proposent des versions améliorées de gestion et de présentation de bases de données multimédias ; on n’y trouvera pas les notions de scénario de visite, de profil de visiteur et de niveau d’exploration des collections, que l’on doit, éventuellement, construire a posteriori 7 . Ou alors, ils sont concernés par diverses formes de management des fonds8 ; ils ne se soucient point de la création d’authentiques musées virtuels ; autrement dit, ils ne sont pas des outils pour configurer, maquetter et présenter en ligne, pour un public visé, une collection dans une optique muséographique et muséologique. D’ailleurs, pour le moment, il ne semble pas exister d’évaluation fiable de tels systèmes.
  
 
Peut-être une idée pour une direction en matière de développement. L’artisanat réclamera pour longtemps des outils qui préservent et pérennisent l’expertise acquise.
 
Peut-être une idée pour une direction en matière de développement. L’artisanat réclamera pour longtemps des outils qui préservent et pérennisent l’expertise acquise.
  
'''Remerciements :''' Nous remercions la Fondation Ormylia pour nous avoir permis la mise en place de ce musée, qui s’appuie sur un important travail mené en amont depuis plusieurs années. Nous remercions aussi Trinity Systems pour avoir consacré beaucoup de temps de développement hors contrat pour améliorer le site.
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'''Remerciements :''' Nous remercions la Fondation Ormylia pour nous avoir permis la mise en place de ce musée, qui s’appuie sur un important travail mené en amont depuis plusieurs années. Nous remercions aussi Trinity Systems pour avoir consacré beaucoup de temps de développement hors contrat pour améliorer le site.
  
  
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  |id=Arasse, 2008
 
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  |id édité=[[A pour auteur cité::Daniel Arasse|Arasse, D.]] (2008)
 
  |id édité=[[A pour auteur cité::Daniel Arasse|Arasse, D.]] (2008)
  |texte= Arasse, D. : Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture.
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  |texte= Arasse, D. : Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture.
 
Flammarion, 2008
 
Flammarion, 2008
 
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  |id=Bernier, 2001
 
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  |id édité=[[A pour auteur cité::Roxanne Bernier|Bernier, R.]] (2001)
 
  |id édité=[[A pour auteur cité::Roxanne Bernier|Bernier, R.]] (2001)
  |texte= Bernier, R : Les musées sur Internet en quatre tableaux. Archée Cybermensuel, 2001 (4 articles, section Cyberculture) http://www.archee.qc.ca/index.htm
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  |texte= Bernier, R : Les musées sur Internet en quatre tableaux. Archée Cybermensuel, 2001 (4 articles, section Cyberculture) http://www.archee.qc.ca/index.htm
 
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|id=Deloche, 2001
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::Bernard Deloche|Deloche, B]] (2001)
 
|id édité=[[A pour auteur cité::Bernard Deloche|Deloche, B]] (2001)
|texte = Deloche, B. : Le musée virtuel. PUF, 2001.
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|texte = Deloche, B. : Le musée virtuel. PUF, 2001.
 
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|id=Doering, 1999
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::Zahava Doering|Doering, Z]] (1999)
 
|id édité=[[A pour auteur cité::Zahava Doering|Doering, Z]] (1999)
|texte = Doering, Z. : Strangers, Guests, or Clients ? Visitor Experiences in Museums. Curator, 42(2), 1999, pp. 74-87.
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|texte = Doering, Z. : Strangers, Guests, or Clients ? Visitor Experiences in Museums. Curator, 42(2), 1999, pp. 74-87.
 
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|id=Kanellos et al., 2005
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::Ioannis Kanellos|Kanellos, I ''et al''.]] (2005)
 
|id édité=[[A pour auteur cité::Ioannis Kanellos|Kanellos, I ''et al''.]] (2005)
|texte = Kanellos I., Le Bras Th., Miras F., Suciu I. : Le concept de genre comme point de départ pour une modélisation sémantique du document électronique. Actes du Colloque International sur le Document Électronique (CIDE’05), Beyrouth, Liban, avril 2005, pp. 201-216.
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|texte = Kanellos I., Le Bras Th., Miras F., Suciu I. : Le concept de genre comme point de départ pour une modélisation sémantique du document électronique. Actes du Colloque International sur le Document Électronique (CIDE’05), Beyrouth, Liban, avril 2005, pp. 201-216.
 
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|id=Pearce, 1994
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::Susan Pearce|Pearce, S]] (1994)
 
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|texte = Pearce, S. : Interpreting Objects and Collections. Routledge (Leicester Readers in Museum Studies), 1994.
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|id=Laneyrei-Dagen, 2002
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::Nadeije Laneyrei-Dagen|Laneyrei-Dagen, N]] (2002)
 
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|texte = Laneyrei-Dagen,   N. :   Lire   la   Peinture.   Dans   l’intimité   des Œuvres.
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|texte = Laneyrei-Dagen, N. : Lire la Peinture. Dans l’intimité des Œuvres.
 
Larousse, 2002.
 
Larousse, 2002.
 
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|id édité=[[A pour auteur cité::François Rastier|Rastier, F]] (2009)
 
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|texte = Rastier, F. : Sémantique Interprétative. PUF, 2009 (3e édition).  
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Version du 9 décembre 2016 à 15:57

Le concept de musée virtuel thématique : la collection comme visite, la visite comme lecture, la lecture comme stratégie.


 
 

 
Titre
Le concept de musée virtuel thématique : la collection comme visite, la visite comme lecture, la lecture comme stratégie.
Auteurs
Ioannis Kanellos (1), Sister Daniilia (2).
Affiliations
(1):Telecom Bretagne, Département Informatique, CS 83818 29238 Brest cedex 3, France
(2) :Ormylia Foundation, Art Diagnosis Centre, 63071 Ormylia, Greece
In
CIDE.12 (Montréal), 2009
En PDF 
CIDE (2009) Kanellos.pdf
Mots-clés 
Musée virtuel thématique, ontologies locales, points de vue, représentation des connaissances à profondeur variable, stratégies de lecture, scénarios de visite, détail et interpicturalité.
Keywords
Thematic virtual museum, local ontologies, points of view, variable depth knowledge representation, reading strategies, visiting scenarios, detail and interpicturality.
Résumé
L’article discute les idées directives d’un musée virtuel thématique, en matière de représentation des connaissances (RC) et d’implémentation. Le cas d’étude est le musée sur l’Annonciation [1]. Nous abordons le problème de la RC suivant plusieurs points de vue et à profondeur variable ainsi que le besoin d’une modélisation des ressources faisant la part tant au détail qu’à l’interpicturalité. Nous expliquons l’importance de reprendre la notion de visite d’un musée virtuel dans celle de lecture. Nous exposons enfin une structure des données susceptible de servir les stratégies qui sous-tendent trois genres de visite (découverte, étude et approfondissement). Nous concluons par une discussion sur quelques enjeux concernant le développement de musées virtuels aujourd’hui.