La grippe ou influenza (1908) André/Formes thoraciques
Formes thoraciques
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Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage La grippe ou influenza, rédigé en 1908 par Gustave André.
Sommaire
Formes thoraciques
Le Professeur Litten, de Berlin (Die influenza- épidémie, Soc. méd. int. Berlin), relève la fré- quence extraordinaire de l'épistaxis. Elle fut si intense en 1890, chez certains malades, que les observateurs la désignaient comme i ne aimable. La laryngo-trachéite s'accompagnait de douleurs brûlantes et d'une sensation de cailloux le long du sternum. Litten relève encore dans ces documents des crises d'asthme avec orthopnée, des bronchites
reusement, il est trop souvent enclin à voir ce monstre derrière les moindres manifestations morbides un peu insolites. Depuis 1890, on abuse vraiment un peu trop de la grippe ; on la voit partout; c'est un moyen commode de dissiper ses incertitudes, elle public, il faut bien le dire, est on ne peut mieux disposé pour accepter la sédui- sante hypothèse.
Il en serait autrement et la tâche serait facile si le cocco-bacille hémophile de Pfeiffer possédait des réactions faciles à mettre en évidence et si sa spécificité était établie. Mais jusqu'au jour où ce diagnostic pourra s'étayer sur des bases aussi solides que celui de la diphtérie, de la fièvre typhoïde ou de la tuberculose, il faut se contenter de cette donnée qu'il y a, non pas une grippe, mais des grippes dont les allures varient suivant les épidémies. Si, en effet, cette affection, dans un assez grand nombre de cas, se présente avec une physionomie recohnaissable, avec un grou- pement de symptômes bien dessiné permettant de lui asèigner un réel déterminisme nosologique, il arrive souvent aussi que cette assimilation est contestable. L'existence de certaines épidémies catarrhales d'origine indécise ne peut guère au- toriser un médecin à classer parmi les maladies de nature grippale telle congestion pulmonaire à allures vives ou telle pneumonie loba ire à évolu- tion maligne.
fibrineuses ou croupales avec coagulations en forme de grappes, enfin des bronchites putrides.
Le poumon est, en effet, le véritable champ d'action du microbe de la grippe et de ses, complices, le pneumocoque, le streptocoque, le pneumo-bacille de Friedlander, le tétragène, le micrococcus catarrhalis, etc. C'est là qu'éclatent, d'ordinaire, les déterminations les plus redouta- bles. Nous avons déjà parlé longuement de la congestion pulmonaire, des bronchites à pneumo- coque, de la bronchite capillaire, du catarrhe grimpant, accidents dont nous aurons à reparler dans le chapitre des complications. La broncho- plégie, entrevue par Graves et si bien étudiée par Huchard, appartient aux formes nerveuses.
Le Dr M. Labbé {Journal des Praticiens, mars 1902) a biqn étudié les formes thoraciques de la grippe. Nous ferons un résumé succinct de cet excellent travail.
La grippe respiratoire varie comme intensité et comme note dominante suivant les épidémies. Tandis qu'en 1803, par exemple, les troubles ner- veux se produisirent presque exclusivement, en 1837, l'appareil respiratoire fut surtout envahi. Au début de l'épidémie de 1889-1890, la forme nerveuse fut très accentuée, tandis qu'à la fin on n'avait guère à compter qu'avec les symptômes broncho-pulmonaires, notamment chez tesenfants et chez les vieillards. D'ordinaire, avec quelques