A$AP Yams (InfoNum2 2019-2020)
L'auteur de cet article est P.Goudzer
At Your Own Risk (livre, 1992), Blue (livre, 1994), Chroma (livre, 1984), Derek Jarman's Garden (livre, 2003), Kicking the Pricks (livre, 1996), Modern Nature: The Journals of Derek Jarman (livre, 1992), Queerlife (livre, 1984), Smiling in Slow Motion (livre, 2001), Up in the Air (livre, 1996)
A$AP [1] Yams : marionnettiste de Rocky ou muse du A$AP Mob ? Visionnaire, stratège, Steven Rodriguez est l’un des bâtisseurs du A$AP Mob et un influenceur majeur du rap tel qu’on le connaît aujourd’hui. Celui que l’on nomme A$AP Yams a façonné A$AP Rocky à l’image qu’il souhaitait pour lui, de « Purple Swag » à « L$D »[2]. L’industrie hip-hop, qui le portait en estime, a poussé un cri de chagrin à l’annonce de sa mort le 18 janvier 2015, à l’âge 26 ans. Un an de plus que Tupac, un an de moins que Basquiat, Amy, et Hendrix. Comme eux, son héritage intemporel irrigue le rap et la pop culture. Comme Kurt Cobain ou John Bonham, sa mort prématurée résulte d’une vie menée à contre-courant. Comme Bon Scott, premier chanteur d’AC/DC, il est mort asphyxié dans son sommeil par l’abus de substances psychotropes et, comme lui, son groupe se consolidera après sa mort. Alors qui était-il ? Qu’a-t-il apporté à la street-culture et à A$AP Rocky ? Mais surtout, comment le Mob a-t-il réussi à survivre, et prospérer, après la mort de son fondateur ? Tout commence dans la tête pleine d’idées d’un gamin aux poches vides. Steven Rodriguez, jeune latino d’Harlem [3], est un roublard geek obsédé de hip-hop. Stagiaire chez Diplomats Records à 16 piges, il passe ses journées à chercher des perles de rap. Il fouine d’abord dans des magazines, avant de découvrir les joies de l’Internet. Décrit par son supérieur chez Dip’ Records comme un comploteur qui a « toujours un plan derrière la tête », il ambitionne de créer quelque chose qui le dépassera et lui survivra. À 17 ans, il se tatoue A.S.A.P (pour « Always Strive And Prosper ») sur le bras droit et fonde le crew éponyme avec A$AP Bari & Illz. En 2008, Steven tombe sur celui qui va l’aider à mettre son plan à exécution a.s.a.p. Un renoi d’Harlem, aux cheveux longs, lissés, attachés en queue de cheval. Une gueule d’ange, un sourire ravageur, un look à la Andre 3000 d’Outkast. Ce jeunot fait aussi de la musique, un mix entre « les mélodies d’un Cudder et le style rap de Mase » d’après Yams lui-même. Rakim Mayers, dit « Rocky », s’investit sérieusement dans le rap depuis son séjour en prison et cherche quelqu’un capable de le mener au sommet. Rodriguez cherchait quelqu’un à guider. Luke Skywalker eut Maitre Yoda, Daniel LaRusso eut Maître Miyagi, Rocky vaincra grâce à Yams.
Source
- "A$AP Yams : marionnettiste de Rocky ou muse du A$AP Mob ?", texte repris de <YARD>.
Ce texte à été choisi par Hamady Aw.