Les chevaux islandais (InfoNum2 2015-2016)

De Wicri Incubateur
Révision datée du 23 novembre 2015 à 12:00 par imported>ClémentineDurain

Coucou ({{{Plus}}})

Les chevaux islandais Ils ressemblent aux poneys un peu éteints qui trimballent les enfants au pas dans les parcs et fêtes foraines. Mais qu’on ne s’y trompe pas, les chevaux islandais sont des forces de la nature qui ont réussi à survivre à la rudesse des conditions de vie en Islande depuis plus d’un millénaire. On suppose que la race est un croisement entre les chevaux nordiques venus des pays scandinaves entre le 9e et le 10e siècle, au gré des raids de Vikings, et les poneys des colons du nord de l’actuel Royaume-Uni.

Une race pure

Ce qui fait l’une des singularités des chevaux islandais, c’est la pureté de leur race. Ces animaux ont joué un rôle important dans les déplacements des habitants de l’île, dépourvue de chemins carrossables. Les animaux qui avaient combattu étaient souvent enterrés avec leurs maîtres. En l’an 982, le parlement Althing a décrété illégale l’importation de chevaux en Islande pour préserver l’intégrité de la race. C’est la raison pour laquelle la race de chevaux islandais est restée pure depuis plus de 1000 ans.

Rustique et résistant

La roche volcanique récente, couverte de lichens durs, ne laisse pas beaucoup de place pour des prairies en Islande, d’autant plus qu’elles se situent souvent au pied des volcans, dans les plaines formées par les alluvions… qui sont régulièrement emportées par des inondations et des jökulhlaups dévastateurs. Les chevaux islandais sont des animaux soumis à de rudes épreuves depuis plusieurs centaines d’années. La météo n’est pas clémente, avec des températures souvent proches du zéro, de la pluie et de la neige. La sélection naturelle a permis à la race de se fortifier pour devenir résistante.

Ils ont failli disparaitre !

Le sous-sol agité n’a pas facilité le développement de la race. Entre 1783 et 1784, l’éruption du volcan Laki a recouvert non seulement recouvert le sol d’un manteau de lave, mais dégagé des émanations de gaz mortels, du fluorure d’hydrogène et du dioxyde de soufre. Le panache a également obscurci le ciel pendant plusieurs années, pour des effets sévères sur la photosynthèse. Les historiens estiment que ces événements ont contribué aux famines dans l’Europe entière et précipité des événements comme la Révolution Française. La race des chevaux islandais aurait perdu 70 % de sa population à cette époque. Pendant l’éruption de l’Eyjafjallajökull, j’ai noté un comportement très étonnant d’un troupeau de chevaux au pied de la cascade Skógafoss . Les cendres tombaient assez dru, sans que les animaux ne s’en préoccupent vraiment. Mais ils ne broutaient pas l’herbe, souillée par la cendre. Par moment, le troupeau se mettrait à galoper sans raison apparente. Quelques secondes plus tard, on entendait un grondement plus fort en provenance du volcan. Profitent-ils d’un 6e sens qui leur permet d’être plus sensibles aux manifestations volcaniques ? Leur comportement, ce jour-là, semble confirmer ce que je croyais être une légende…

L’exportation

La loi promulguée par l’Althing est toujours respectée. Ainsi aucun cheval né hors d’Islande ne peut mettre le sabot sur l’île. Et un cheval né en Islande exporté hors de l’île ne peut plus y revenir. Il semble que les mines du Royaume-Uni aient fait grand usage des chevaux islandais pendant la révolution industrielle du 19e siècle, préférés pour leur petite taille et leur force. Mais officiellement, ils n’ont été exportés hors d’Islande qu’à partir de 1956 dans un programme d’élevage écossais. On en trouve désormais un peu partout dans le monde.

On les monte !

Le cheval islandais est considéré comme un animal au pied agile, sans doute parce qu’il est habitué à trottiner sur des surfaces accidentées. Les spécialistes des chevaux lui reconnaissent deux allures à ajouter aux traditionnels pas, trot et galop ! Le « tölt » est une course rapide avec une très faible amplitude verticale. « L’amble » est aussi une course rapide, presqu’impossible à pratiquer à vitesse réduite. Les deux allures sont difficiles à différencier pour les néophytes : elles s’apparentent à un galop avec très peu de secousses, reposant pour les vertèbres des cavaliers.

Partons en balade…

On élève les chevaux islandais pour les loisirs (balades) et la compétition, mais aussi pour les manger… Ils sont consommés en Islande, notamment parce que les interdictions religieuses, principalement chrétiennes, n’ont pas été appliquées dans l’île. Mais désormais la viande chevaline islandaise est principalement exportée vers le Japon. Préférez une longue randonnée à cheval, les paysages islandais se prêtent à cette expérience bien plus que les 4×4 bruyants et pollueurs. Plusieurs sociétés proposent des balades courtes (à partir d’une heure et 45 €) jusqu’à des randonnées à thème selon les saisons, de 4 à 8 jours pour une immersion complète avec un ou deux accompagnateurs.

Source