Les effets spéciaux

De Wicri Incubateur
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Définition

Les effets spéciaux, apparus à la fin du XIXème siècle, sont utilisés au cinéma pour produire des actions, des environnements ou des objets qui ne peuvent pas exister dans la réalité, c'est-à-dire au moment du tournage. Le but de celui-ci est qu’il doit paraître le plus réel possible, il doit donner l’illusion que tout est authentique. De plus, il est souvent supposé que les effets spéciaux soient exclusivement associés aux films américains, toutefois, c’est bien Georges Méliès, un Français qui les a utilisés pour la toute première fois en 1896. D’ailleurs, les effets spéciaux continuent d’être utilisés à l’international.

Histoire

À l’origine, les techniques d’illusions visuelles étaient utilisées dans le théâtre ou encore pour des jouets optiques. Elles ont par la suite été reprises par les premiers cinéastes mais à l’heure d’aujourd’hui, elles sont considérées comme du trucage et non des effets spéciaux. La naissance du cinéma a permis le développement des premiers effets spéciaux. En 1895, c’est William Heise et Alfred Clark qui intègre dans leur film L’Exécution de Mary, reine des Ecossais, le premier effet spécial avec arrêt de caméra et substitution d’une actrice. Ensuite en 1896, lors de la projection de son film Démolition d’un mur, Louis Lumière découvre la marche arrière en rembobinant sans éteindre la lumière : il remarque alors que le mur se redresse miraculeusement. Les effets spéciaux originels évoluent très rapidement et dès 1933, on constate l’apparition de l’animatronique et le stop motion au cinéma avec les films King Kong de Cooper et Schoedsack. L’incrustation et le fond vert seront utilisés un peu plus tard. Durant les années 1970, les effets spéciaux ont connu une grande évolution. Ces années ont été marquées notamment par La Guerre des Étoiles en 1977 qui a immédiatement rencontré un large succès et devenant ainsi la nouvelle référence en matière de trucages et d’effets spéciaux innovants. Ces techniques hissent le film au rang de chef d’œuvre de la science-fiction. Puis en 1983, Le Retour du Jedi est un film qui utilise pour la première fois la technique de l’incrustation 3D. Dans les années 90, un grand nombre de studio d’effets spéciaux voit le jour avec des productions comme Jurassic World ou encore Terminator. Et en 2000, on parvient à incruster pour la première fois un personnage de dessin animé dans un film qui comprend majoritairement des images réelles : “Qui veut la peau de Roger Rabbit”. Enfin, l’évolution des effets spéciaux ne s’arrête pas là et des films tel qu’Avatar naissent, fait intégralement en images numériques. Elle ouvre désormais la porte à la réalité virtuelle.

Effets spéciaux mécaniques

Les effets spéciaux mécaniques, qu’on peut aussi appeler effets pratiques ou physiques, sont apparus entre 1920 et 1930. Cela fait d’eux l’un des premiers types d’effets à avoir vu le jour dans le monde du cinéma. Ils se distinguent des autres effets car ils sont réalisés directement lors du tournage, au moment de la prise de vues et sont créés grâce à des objets physiques. Les effets spéciaux mécaniques comprennent de nombreuses techniques comme l’utilisation d’accessoires mécanisés tels que les câbles pour simuler le déplacement de personnages ou d’objets, les maquettes de paysages, d’atmosphères et de décors, les marionnettes contrôlées manuellement par des fils mais aussi le maquillage appelé FX (prothèse…) et la création de costumes. La Guerre des Étoiles (1977) est un exemple frappant des effets spéciaux mécaniques car le célèbre personnage appelé Yoda est une marionnette contrôlée manuellement et les vaisseaux spatiaux qui l’accompagnent sont des maquettes fabriquées en amont.

Effets spéciaux numériques

Dans un monde où les nouvelles technologies occupent une place prépondérante et ne cessent de croître au fil du temps, émerge un nouveau type d’effets spéciaux : les effets spéciaux numériques. Aussi appelés VFX ou CGI (computer-generated imagery) en anglais, ces derniers sont des techniques grâce auxquelles les images sont créées de manière dématérialisée. C’est durant le milieu des années 80 que ces techniques connaissent un essor majeur, entraînant l’apparition de nouvelles méthodes de conception et de création ayant révolutionné le monde cinématographique tel que nous le connaissons actuellement. Parmi ces révolutions, on peut notamment noter la motion capture ou, capture de mouvement en français, apparue dans les années 90. Cette dernière permet d'enregistrer les déplacements d'un être vivant ou d'un objet dans l’espace, pour ensuite les restituer sur un ordinateur et les appliquer sur un modèle en trois dimensions. Le matte painting, constitue également une avancée dans l’industrie du cinéma et des effets visuels. Elle consiste à placer devant une caméra, une plaque de verre sur laquelle a été peint un élément du décor. Pour donner un léger contexte historique, le matte painting a toujours existé mais sous le nom de « glass painting ». Ce n’est qu'en 1985, que le terme « matte-painting » voit le jour. Enfin, une dernière technique est à souligner : l’incrustation ou la méthode du fond vert. Développée dans les années 1980, elle permet d’intégrer des éléments visuels numériques à des images filmées en direct. Elle consiste à utiliser un fond vert ou bleu pour pouvoir incruster des éléments, la couleur verte et bleue sont choisis pour la sensibilisation de la matrice de Bayer. Le vert est utilisé, car il s’agit de la couleur primaire la plus lumineuse en vidéo alors que le bleu est utilisé, car elle se rapproche de la couleur complémentaire à la chair.

Les grandes références des effets spéciaux

Les effets spéciaux sont maintenant présents dans bon nombre de films. Toutefois, certains d’entre eux restent tout de même des références en la matière. Parmi ceux-ci nous retrouvons notamment l’un des pionniers de cet art, Georges Méliès avec son film « Le Voyage dans la Lune » (1902), où ce-dernier utilisait des décors totalement peints à la main et des trucages pour produire des effets fantastiques. Au fil des décennies, les effets spéciaux ont évolué en parallèle des progrès technologiques. En effet, les années 1930 et 1940, avec entre autres le célèbre « King Kong » (1933), marquent un tournant en matière d’effets spéciaux. Des méthodes comme le compositing et l’utilisation de maquettes très détaillées permettent alors de donner vie à des créatures mythiques à l’écran. D’autres films repousseront par la suite les limites de notre imagination. À l’image de « Ben-Hur » (1959) avec ses miniatures et ses projections de fonds peints qui permettent de recréer à la perfection des scènes épiques et grandioses. Quand d’autres comme « Jurassic Park (1993) réussissent à introduire des dinosaures complètement générés par ordinateur dans des scènes ultra réalistes avec un niveau de détails jamais vu auparavant. Aujourd’hui, les effets spéciaux continuent d’évoluer à un rythme effréné, avec des effets visuels époustouflants qui redéfinissent notre conception même de la réalité avec des mondes complètement numériques et immersifs. Parmi ces exploits, nous pouvons souligner les spectaculaires « Star Wars » et « Avatar » qui sont deux chefs-d'œuvre en matière d’effets spéciaux. Pour Avatar, James Cameron a utilisé des images de synthèses, mais il voulait que les acteurs voient en temps réel leurs personnages à l’écran. Il met donc au point une caméra virtuel nommé “Director Centric Systeme”. Le cinéma a alors connu une grande avancée, bien qu’Avatar ait été, jusqu'à la sortie de sa suite, le film le plus cher de l’histoire du cinéma, mais aussi le plus rentable au Box Office.

Avenir des effets spéciaux

Dans un monde en perpétuelle évolution, l'intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans nos vies et se retrouve également dans le monde du cinéma. Grâce à l'intelligence artificielle, les processus de création d'effets visuels deviennent plus efficaces, car elle permet aux techniciens de visualiser plus rapidement leur travail. Des algorithmes avancés peuvent être utilisés pour générer, animer des personnages et simuler des phénomènes physiques complexes, ainsi que « pour créer les étapes intermédiaires entre les images clés lors de la production d'images de synthèse ». De plus, l'intelligence artificielle peut également être utilisée pour améliorer le processus de production lui-même. Elle aide les réalisateurs à prendre des décisions éclairées sur les effets visuels à intégrer dans leurs films grâce à des systèmes d'apprentissage automatique qui analyse et identifie les tendances et les préférences du public grâce à d'immenses quantités de données. Cependant, selon Gilles Penso, réalisateur et journaliste pour L'Écran fantastique, et d’autres personnes du métier « Rien ne remplacera la patte artistique d'un être humain ». Il pense qu'à terme, l'intelligence artificielle pourrait créer un film d'animation tout seul, mais ce n’est pas vraiment intéressant. Cette technologie est vue par de nombreux techniciens comme un assistant, capable de s'occuper de certaines tâches pour permettre à l'humain de se concentrer sur l'essence de son travail.

Webographie

www.lemediaplus.com/lemploi-dans-les-effets-speciaux-numeriques-en-hausse-de-17-en-2017/