La forêt amazonienne (InfoNum2 2017-2018)
Sommaire
Introduction sur l'Amazonie
La forêt amazonienne est une forêt équatoriale située dans le bassin amazonien en Amérique du Sud. Le bassin amazonien s’étend sur 7,3 millions de km² et la forêt elle-même sur environ 6 millions de km², situé sur neuf pays, essentiellement le Brésil (avec 63 % de la forêt), mais aussi l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, la France (via le département de la Guyane), le Suriname, le Guyana, la Bolivie et le Pérou. Bien que sa réputation de « poumon de la Terre » soit erronée, la forêt amazonienne est l’un des plus importants réservoirs de biodiversité de la planète et représente la moitié des forêts tropicales du monde. En termes d’écologie, il s’agit d’une forêt primaire au stade climax.
Biodiversité
La forêt tropicale humide possède la plus importante biodiversité spécifique au monde, et les forêts tropicales d’Amérique possèdent plus d’espèces que les forêts humides d’Afrique ou d’Asie. Étant la plus grande région de forêt tropicale humide d’Amérique, la forêt amazonienne possède une biodiversité inégalée. – La région abrite environ 2,5 millions d’espèces d’insectes et actuellement, au moins 40 000 espèces de plantes, 3 000 poissons, 1 294 oiseaux, 427 mammifères, 427 amphibiens et 378 reptiles ont été scientifiquement classés dans la région. Les scientifiques ont décrit entre 96 660 et 128 843 espèces d’invertébrés uniquement au Brésil. – La diversité d’espèces de plantes est la plus importante sur Terre. Certains experts estiment qu’un kilomètre carré pourrait contenir plus de 75 000 types d’arbres et 150 000 espèces de plantes supérieures. Un kilomètre carré de forêt amazonienne peut contenir 90 790 tonnes de plantes vivantes. Actuellement, 438 000 espèces de plantes ayant un intérêt économique et social ont été répertoriées dans la région, beaucoup plus restant à être découvertes ou classifiées.
Nouvelle frontière
Le bassin amazonien, avec ses fleuves immenses, est devenu la nouvelle frontière de la production électrique au brésil, où l’hydroélectricité domine. Plus de 60 % du potentiel hydroélectrique du pays se trouve dans cet écosystème ultrasensible. Des dizaines de barrages de plus ou moins grande taille existent déjà dans toute l’Amazonie alors que plusieurs peuples indiens manifestent pour tenter de mettre un terme à la construction de nouveaux barrages. La déforestation est la conversion de zones boisées en champ d’agriculture (le plus souvent de soja). Plus du cinquième de la forêt amazonienne a déjà été détruit, et celle qui reste est menacée. En l’espace de seulement dix ans, la surface de forêt perdue en Amazonie atteint entre 415 000 et 587 000 km² - la France a une superficie totale (sans les territoires d’outre-mer) de 547 030 km2 – avec la majeure partie de forêt perdue servant à produire de la nourriture pour le bétail. Au Brésil, l’Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais (Institut national de recherche spatiale) produit tous les ans des chiffres sur la déforestation. Leur estimation est basée sur 100 à 220 images prises durant la saison sèche par le satellite Landsat. Selon un scénario admis par la Banque mondiale, on envisage au rythme actuel que 40 % de l’Amazonie aura disparu en 2050 si rien n’est fait pour ralentir les processus de déforestation. Certaines hypothèses, et leurs conséquences sur le climat mondial, sont encore plus alarmistes. DES SOLS PAUVRES Contrairement à ce que beaucoup de personnes s’imaginent, les sols de l’Amazonie sont relativement pauvres. La majorité des terres amazoniennes non inondables (terra firme) sont peu fertiles. Toutefois, elles sont parsemées de poches de bonnes terres (terra roxa) : ces sols sont des anthrosols résultant de l’activité humaine, et enrichis par l’accumulation progressive de déchets et de cendres. Ce sont ces terres qui sont cultivées de nos jours. En effet, c’est en partie à cause de cette dernière action que la forêt amazonienne est maintenant en danger. Les terres amazoniennes sont utilisées pour augmenter les surfaces de gigantesques exploitations agricoles consacrées à l’élevage extensif de bovins. Ces exploitations agricoles sont défendues par des pistoleros, sortes de gardes privés chargés de protéger la propriété foncière[1].
Un réseau routier sauvage
L’Amazonie est traversée par de nombreuses routes et autoroutes qui pour la plupart ont été construites de façon illégale [ par les exploitants forestiers. Ces routes leur permettent de pénétrer au cœur de la forêt pour accéder aux essences rares. Ce réseau couvre une longueur de plus de 170 000 km. Il assure le transport du bois et des bûcherons. Mais, ce réseau permet aussi aux grands propriétaires de s’approprier illégalement les terres qui longent les routes en falsifiant les titres de propriétés ou en usant de la corruption. Ces actes d’appropriation se nomment Grilagem. Seules quelques voies de communication sont officielles comme la transamazonienne traversant le Brésil d’est en ouest et la BR-163 dite "autoroute du soja" va du Mato Grosso au sud au Parà au nord.
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Chronologie du barage Belo Monte
- La genèse du projet de barrage sur la rivière Xingu, affluent du fleuve Amazone, remonte à 1975, alors que le Brésil était toujours sous la dictature militaire. Plusieurs études hydrographiques des sites ayant un potentiel énergétique ont été menées mais le projet a toujours été reporté, notamment à cause des protestations des indigènes et des écologistes.
En 1990 le projet a été relancé mais abandonné à la suite de nombreuses manifestations au Brésil et partout dans le monde, notamment soutenues par l’Église catholique.
- Le barrage Belo Monte a également été un enjeu lors de la présidentielle de 2010. La question des infrastructures hydroélectriques préoccupait les électeurs, d’autant plus que le pays avait connu une gigantesque panne d’électricité en 2009, plongeant dans le noir les villes de Sao Paolo et Rio de Janeiro. Le président Lula s’est dit favorable à la construction de ce barrage, arguant que le barrage allait représenter 11 % de la puissance énergétique au Brésil, et qu’il était essentiel pour un pays souhaitant devenir la 5è économie mondiale.
- Le 31 octobre 2010, Dilma Rousseff remporte la présidentielle, elle qui était ministre de l’Énergie sous Lula. Elle partage la même opinion que Lula, stipulant qu’il peut combler les besoins énergétiques du Brésil. Le gouvernement estime que le barrage est indispensable.
- Durant toute l’année 2011, plusieurs décisions de justice contradictoires autorisent et interdisent le lancement de la construction du barrage.
- Le 28 septembre 2011, la justice brésilienne a ordonné l’arrêt des travaux du gigantesque barrage hydroélectrique de Belo Monte en plein cœur de la forêt amazonienne auxquels s’opposaient les Indiens de la région et les mouvements écologistes.
Notes
- ↑ Test de note de bas de page
Ce texte a été choisi par Valentin Salin.
Source
- La forêt amazonienne, une biodiversité unique au monde, texte repris du journal La Croix.
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