Les français dans la Silicon Valley : Différence entre versions

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Version du 13 novembre 2014 à 17:33

Ce tableau de Albert Anker illustre une activité à caractère pédagogique sur une page espace dédié à un travail pédagogique
IUT Charlemagne - InfoNum2 2014-2015

Ludine Truchot

Golden Gate Bridge, San Francisco, Californie
Golden Gate bridge

Golden Gate Bridge, San francisco

Pourquoi les Français s'installent dans la Silicon Valley : cinq entrepreneurs témoignent

Alors que François Hollande s'est adressé aux expatriés français de Californie, le sujet de "la fuite des cerveaux" revient sur la table. Pourquoi tant de Français choisissent-ils de monter leur start-up dans la Silicon Valley? François Hollande a rencontré, mercredi 12 février 2014, des géants du web et des entrepreneurs français installés en Californie. Les Français sont présents partout dans la high-tech : les ingénieurs, mais aussi les entrepreneurs. Nous avons discuté avec cinq d'entre eux, qui expliquent leur choix de s'implanter de l'autre côté de l'Atlantique. La plupart ont gardé leurs équipes de R&D en France, et font l'éloge des ingénieurs français. Mais tous sont venus chercher un marché, des investisseurs et surtout ce "je ne sais quoi" qui fait de la Silicon Valley l'eldorado des créateurs d'entreprise.

Cinq entrepreneurs qui ont fait ce choix racontent leur parcours :

THOMAS COTTEREAU, WEEMO

Originaire des Alpes et diplômé de Télécom Lille, il se spécialise dans les télécommunications avant de lancer Weemo en 2008. Weemo, un éditeur de solutions de communications en temps réel, a bousculé le marché de la vidéoconférence. Thomas Cottereau décide donc en 2013 de s'installer en Californie avec sa famille, tout en conservant ses équipes de R&D en France. Pour lui, ce choix s'imposait : "80% de mes cibles clients sont entre San Francisco et San Jose". Pour aller au plus près de son marché, le déménagement en Californie était crucial. Cela lui a aussi permis "de se plonger dans l'écosystème" et mieux comprendre ses clients. Le choix de garder ses ingénieurs en France est apparu naturel, car "ils sont bons, nous n'avons pas à rougir [de nos compétences] en France". Sans compter la difficulté d'embaucher des Américains sur place vu la guerre des talents.

EDWIN KHODABAKCHIAN, FEEDLY

Diplômé de l'Ecole Centrale de Paris en 1994, il fait ses valises pour Palo Alto où il rejoint Netscape. Il crée en 2001 sa première startup, Collaxa, rachetée ensuite par le géant Oracle. En 2008, il remet le couvert en lançant Feedly, qui a créé le buzz après la mort de Google Reader, et compte 15 millions d'utilisateurs aujourd'hui. Pourquoi la Silicon Valley ? Sa valeur réside dans "l'écosystème" et "la tolérance au risque", explique-t-il. "Fonder une startup est difficile : 9 sur 10 échouent, cela demande beaucoup de sacrifices, ce sont des montagnes russes émotionnelles. D'après mon expérience, ce sont l'écosystème et l'optimisme qui existent ici qui permettent aux entrepreneurs de surmonter les obstacles et de s'accrocher à leurs rêves".

NICOLAS DESSAIGNE, ALGOLIA

Diplômé de l'ESIEA en France, et titulaire d'un master en informatique de l'Université de Nantes, il a notamment dirigé le pôle R&D d'Exalead, une entreprise SaaS rachetée par Dassault Systems. Mais c'est avec la création d'Algolia en 2012 que l'aventure entrepreneuriale démarre. Membre de l'accélérateur parisien TheFamily, Algolia a ensuite intégré le très prestigieux incubateur de la Silicon Valley, Y Combinator. Seule une autre startup française, Docker, avait réussi ce pari. Cette année 2 autres pousses françaises, MotionLead et Wit, en font partie. Algolia est une API qui repense l'expérience de recherche en base de données, et permet aux développeurs d’applications web d'intégrer un nouveau système de recherche ultra performant. Pour Nicolas, cette implantation en Californie vient en complément de la France : "nous gardons notre R&D dans notre structure française (...) parce que la France a de très bons talents techniques." Pourtant, la Silicon Valley est "une source d'inspiration et d'énergie inépuisable", ajoute-t-il. De plus, les avantages à rejoindre l'incubateur star ne manquent pas. "Nous avons plus fait en un mois que nous ne ferions en six à Paris", ajoute-t-il. "La réputation de Y Combinator, incroyable ici, nous permet également d'ouvrir des portes autrement inaccessibles à une startup."

MEHDI DJABRI, JOGABO

Arrivé en Californie en 2012, diplômé de l'ESCP Europe, Mehdi Djabri est responsable du design et co-fondateur de Jogabo. La start-up fondée en 2011 crée une communauté sociale de footballeurs et se décrit comme "un mélange entre Foursquare et Nike+". La Silicon Valley leur a offert un environnement idéal : "une mentalité de 'early-adopters' pour tester et lancer des concepts complètement nouveaux, une porte d'entrée idéale sur l'immense marché américain, une culture entrepreneuriale très forte qui nous aide à avancer (...) C'est le meilleur endroit pour nous". En France, "le marché est très restreint pour les applications et réseaux sociaux à l'ambition mondiale, la culture beaucoup moins favorable aux start-up en général (...). Il y a beaucoup de talents mais la mentalité est différente", résume Mehdi.

JÉRÔME LECAT, SCALITY

Sérial entrepreneur, Jérôme Lecat revend avec succès sa première start-up Internet Way en 1997. Son troisième essai, Scality, offre un logiciel d'infrastructure de stockage pour le cloud, et compte parmi ses clients Orange et SFR. La start-up a fait le choix de la Silicon Valley en 2010 et lui-même a suivi un an après, mais deux tiers des employés sont en France, car "les ingénieurs en logiciels d'infrastructure sont extrêmement bons en France". Pourtant, "pour devenir un succès français d'envergure mondiale, il faut être ici", explique-t-il. "On sait à l'avance ce qui va se passer, c'est un écosystème absolument incroyable"... Seul bémol dans la Silicon Valley : toujours le problème d'embauche des ingénieurs, "qui sont happés par les géants".

Article écrit par Nora Poggi [[1]]

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