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Rev. hist. Église Fr. (1964) Leflon

De Wicri France
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4 mai 1789, Veni Creator pour l'ouverture des États Généraux ; 10 avril 1802, Te Deum pour la proclamation du Concordat : c'est entre ces deux dates que s'inscrit l'histoire de Notre-Dame pendant la Révolution. Treize années à étudier en trois quarts d'heure. Et quelle années ! Il s'agit donc de se limiter à l'essentiel sans se noyer dans le détail, sans perdre de vue tout l'ensemble. Ce qui importe en effet, c'est d'atteindre le drame de fond qui se vit sous ces voûtes ogivales plus encore que dans d'autres cathédrales de France. Sans doute celles-ci connurent-elles plus ou moins les mêmes contrastes ; mais à Notre-Dame ces contrastes furent plus accusés qu'ailleurs, car, entre le Veni Creator initial et le Te Deum final, au vénérable chapitre supprimé en 1790 succédèrent l'évêque constitutionnel Gobel, le culte de la Liberté et de la Raison, un entrepôt des vins de la République, puis, après Thermidor, le simultaneum des cultes constitutionnel, théophilantrope, décadaire et deux conciles de l'Église constitutionnelle en 1797 et 1801. Pourquoi ces antithèses ont-elles à Notre-Dame plus de relief que dans les cathédrales de provinces ? pourquoi se révèlent- elles plus significatives ? Parce qu'elle est la cathédrale de Paris moteur de tout le mouvement social, politique, religieux de la Révolution. Plus encore qu'aux autres époques de sa longue histoire, Notre-Dame reflète ainsi de façon particulièrement suggestive les vicissitudes de notre histoire nationale. Ces antithèses y correspondent à l'antithèse de principe qu'on essaie de résoudre, celle de la Révolution et de l'Église. Comment dans les cinq nefs de Maurice de Sully l'une et l'autre s'affrontent ; comment des tentatives de rapprochement, tantôt hésitantes et inquiètes, tantôt résolues et convaincues, y alternent avec des ruptures tragiques : voilà ce que je voudrais tenter de mettre en lumière, pour aboutir à la fête de Pâques 1802, où le bourdon, muet depuis dix ans, annonce l'accord enfin conclu entre le Premier Consul Bonaparte, fils de la Révolution, et le pape-moine Pie VII, qu'on a pu appeler le pape des temps nouveaux.