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Humanités numériques : Différence entre versions

De Wicri France
imported>Claire Sinigaglia
(OpenEdition)
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Cette infrastructure est dédiée à la publications et la communication des résultats de recherche, elle est librement accessible et propose quatre plateformes : Revues.org<ref>Accèder aux [http://www.revues.org/ revues numériques] dans OpenEdition</ref> qui diffuse près de 690 revues de sciences humaines et sociales ; Calenda <ref>Accèder aux [http://calenda.org/ événements] recensés par OpenEdition </ref> qui est un agenda des sciences humaines et sociales et permet aux organisateurs d'événement scientifique la diffusion de l'annonce, en tout 22 000 programmes ont été partagés depuis 2000 ; et pour finir Hypothèses <ref>Accéder aux [http://hypotheses.org/ carnets de recherche] publiés dans OpenEdition </ref> qui est une plateforme dédiée aux carnets de recherche, des sites web pour la diffusion de l'information sur leurs recherches, cette plateforme accueille plus de 660 carnets de recherche, 800 livres et un programme de mise en ligne de 16 000 ouvrages d'ici  2020.
 
Cette infrastructure est dédiée à la publications et la communication des résultats de recherche, elle est librement accessible et propose quatre plateformes : Revues.org<ref>Accèder aux [http://www.revues.org/ revues numériques] dans OpenEdition</ref> qui diffuse près de 690 revues de sciences humaines et sociales ; Calenda <ref>Accèder aux [http://calenda.org/ événements] recensés par OpenEdition </ref> qui est un agenda des sciences humaines et sociales et permet aux organisateurs d'événement scientifique la diffusion de l'annonce, en tout 22 000 programmes ont été partagés depuis 2000 ; et pour finir Hypothèses <ref>Accéder aux [http://hypotheses.org/ carnets de recherche] publiés dans OpenEdition </ref> qui est une plateforme dédiée aux carnets de recherche, des sites web pour la diffusion de l'information sur leurs recherches, cette plateforme accueille plus de 660 carnets de recherche, 800 livres et un programme de mise en ligne de 16 000 ouvrages d'ici  2020.
  
Ce sont au total plus de 200 000 documents qui sont accessibles librement sur internet. De plus, OpenEdition vient apporter des réponses aux problèmes de pérennité des documents, la diffusion en ligne et la valorisation des contenus. Ce site web compte plus de 35 millions de visites annuelles ce qui propulse la publication des sciences humaines francophones dans un espace ouvert, international et multilingue.
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Ce sont au total plus de 200 000 documents qui sont accessibles librement sur internet. De plus, OpenEdition vient apporter des réponses aux problèmes de pérennité des documents, la diffusion en ligne et la valorisation des contenus. Ce site web compte plus de 35 millions de visites annuelles ce qui propulse la publication des sciences humaines francophones dans un espace ouvert, international et multilingue.
  
 
== Quelques projets emblématiques==
 
== Quelques projets emblématiques==

Version du 15 janvier 2015 à 16:33

Visuel rapport Humanités numériques.jpg

Un rapport [1] sur les enjeux et perspectives dans le domaine des humanités numériques (digital humanities) a été publié par l'Institut Français en 2014 par Marin Dacos et Pierre Mounier. Cette publication aborde les enjeux stratégiques concernant le positionnement de la France dans le domaine des humanités numériques et établit une cartographie de la communauté mondiale des digital humanists.

Note : le contenu de cette page s'inspire notamment de ce rapport.

Définition

Les humanités numériques ont aujourd'hui remplacé ce que l'on appelait les « humanities computing » qui recouvraient les sciences humaines assistées par ordinateur. Elles sont aussi appelées « digital humanities » et ont fait leur apparition il y a environ une décennie. Plus globalement, les humanités numériques font partie d'un mouvement de partage, de diffusion et de valorisation des connaissances qui mobilise les outils numériques. Il y a un désir d'inscrire les nouveaux contenus numériques (digital natives) au même titre que les contenus dit traditionnels (obtenus en numérisant des supports classiques, notamment papier).

Une définition a été rédigée par les participants du THATCamp qui s'est tenu à Paris en 2010. Elle est donnée dans le Manifeste des Digital Humanities[2]. Le constat de base énoncé dans le Manifeste est que "les humanités numériques ne font pas table rase du passé", elles rassemblent tout ce qui provient des humanités (arts, lettres et sciences humaines) ainsi que les savoir-faire et les connaissances qui leurs sont propres, d'une part, et le numérique (nouvelles technologies, ordinateurs et réseaux) en mobilisant les outils et possibilités particulières qui en découlent, d'autre part. Elles sont donc par nature transdisciplinaires et associées aux méthodes de recherche liées au numérique dans les sciences humaines et sociales.

Les humanités numériques sont la marque de l'évolution en cours des pratiques de recherche et de la variation des supports. Le monde de la recherche en sciences humaines et sociales connait un bouleversement avec l'ère du numérique et se trouve être en pleine révolution puisque la recherche s'inscrit à présent, avec les humanités numériques, dans un espace dont les frontières sont à redéfinir (voire à inventer). Désormais, les contenus sont dématérialisés et sont accessibles plus rapidement et de manière permanente.

Dans le cadre des bibliothèques, la numérisation des documents disponibles nécessite de faire évoluer les fonctionnements classiques, pour laisser la place aux "learning centers" qui constituent un espace favorable à l'open access.

Métaphore du Chapiteau

Historique

Le mouvement Literary and linguistic computing

Ce mouvement débute dans les années 1970 avec la création de corpus de références qui peuvent être utilisés pour l'analyse d’œuvres ou de textes (Brown Corpus). Ces corpus sont réalisés dans plusieurs langues : le British National Corpus pour l'anglais ou Frantext pour le français (par l'ATILF). Cette période est marquée par le développement des analyses linguistiques avec la stylométrie, qui conjugue les statistiques et la linguistique en permettant l'identification de style de texte ou d'auteur, puis la lexicométrie, qui étudie l'usage des mots par des moyens statistiques.

Les Humanities computing

Ce terme apparaît au début des années 1980 et porte sur la réflexion concernant l'utilisation de l'informatique pour la recherche. Selon Willard McCarty, on ne se limite plus à une seule discipline, la réflexion devient donc interdisciplinaire.

  • Création de la Text Encoding Initiative (TEI) en 1987 qui deviendra ensuite une norme d'encodage XML utilisable pour toutes les données textuelles numérisées.
  • La TEI mène à l'élaboration de nouveaux outils, méthodes et espaces partagés entre plusieurs disciplines. C'est ainsi que la structuration, la diffusion et l'archivage des corpus fait son apparition. Ainsi, les outils et les méthodes migrent d'une discipline à une autre.

Les Digital humanities

Avec l'arrivée du web à partir de la seconde moitié des années 1990, le terme de "Digital humanities" apparaît (plus précisément en 2004 lors de la publication de A Companion to Digital Humanities[3]).

  • La nouvelle problématique est centrée sur la communication en ligne et sur les réseaux sociaux. Désormais, tous les corpus doivent être disponibles en ligne avec les problèmes que cela peut engendrer, à savoir les critères de diffusion et d'organisation des données (de la simple lecture à l'ajout d'informations et de commentaires).
  • Les recherches en sciences humaines sont aujourd'hui immergées dans l'usage du numérique. Le lien est de plus en plus présent avec les sciences du numérique qui est un domaine disciplinaire large qui apporte des avantages aux humanités. À présent les chercheurs sont amenés à travailler avec les outils numériques et le plus souvent en réseau.
  • C'est la méthode de visualisation des supports numérisés ou numériques qui permet le lien entre les différentes spécialités (histoire, sociologie, géographie...), se pose à nouveau la question des frontières.

Centre d’humanités numériques

Il est difficile d'évaluer la supériorité d'un pays à un autre pays dans ce domaine. Pourtant, les Etats-Unis semblent avoir développé d'avantage leurs équipes de recherche, et plus particulièrement avec la création de centre spécialisés en humanités numériques. Ce type de structure représente un "projet phare" pour les universités et dispose d'un financement important et permet ainsi l'accumulation des compétences et des technologies, ce qui favorise la structuration des humanités numériques.

Le site Centernet[4] créé par Neil Fraistat[5] fonctionne comme un réseau, sur lequel les centres d'humanités numériques vont pouvoir s'enregistrer librement, il en compte d'ailleurs plus de 300 à ce jour.

En Europe

En Europe, des centres d'humanités numériques se sont développés en Allemagne (Cologne et Gottingen), en Grande-Bretagne, en Italie (Rome et Pise), en Espagne et en Suisse qui rattrape largement son retard à Zurich et Bern mais de manière plus importante à Lausanne avec une restructuration de la bibliothèque en learning center et la création d'un centre spécialisé en 2013.

Des associations se sont crées à l'échelle nationale en Allemagne, en Espagne et en Italie (lors de la manifestation THATCamp à Florence) après l'échec de la création d'une association européenne en raison du manque d'implication des partenaires. Ces associations sont pourtant dans une optique d'internationalisation de part la composition des équipes constituées de chercheurs allemands et suisses. Dans le cadre des humanités numériques, des événements sont créés à l'exemple de "Dia de las humanidades Digitales"[6] en Espagne, des colloques en Italie ou des conférences.

Aux États-Unis

Ces centres apparaissent dans les universités qui ne sont pas les mieux classées dans le domaine académique américain. Ceci s'explique en partie par l'environnement de compétitivité qui règne dans le milieu universitaire aux États-Unis. De plus, les centre d'humanités numériques ne sont pas dépendants d'un département au sein des universités, ils sont à l'intersection de plusieurs services, et très souvent en association avec les bibliothèques qui assurent une certaine structuration. Il collaborent également avec d'autres centres d'humanités numériques dans le but d'obtenir des nouvelles compétences puisque chacun développe le domaine dans lequel il excelle en fonction des départements qui le soutiennent.

Dans le monde

Infrastructure

Les projets liés aux humanités numériques ne sont que temporaires mais les moyens technologiques utilisés nécessitent des infrastructures permanentes pour le partage des données et l'accumulation des connaissances, d'où le lien avec les bibliothèques universitaires. Cependant, le soutien des bibliothèques ne répond pas à tous les critères liés aux humanités numériques notamment lorsque cela concerne l'accès aux données ainsi que leur pérennité à long terme, nombre de documents ont été perdus en raison de l'obsolescence des formats et des supports numériques utilisés dans les années 1970-1980.

C'est ainsi qu'est apparu le terme de "cyberinfrastructure" par l'American Council for Learned Societies(ACLS) en 2006 dans le rapport Our Cultural Commonwealth[7]. Ainsi selon l'ACLS, une cyberinfrastructure doit être publique, pérenne, interopérable, valorisant la collaboration entre chercheurs et prenant en charge l'expérimentation. C'est donc un espace hybride entre matériel et non-matériel. La mise en place de cyberinfrastructures pour les centres de recherche en sciences humaines et sociales est pourtant plus aisée en Europe qu'au Etats-Unis, en raison des politiques nationales et européennes.

A l'échelle européenne, deux infrastructures ont été mises en place, Clarin (Common Language Ressources and Technology Infrastructure) et Dariah (Digital Research Infrastructure for the Arts and Humanities). A l'exemple de l'Allemagne avec l'infrastructure Textgrid qui propose aux chercheurs en sciences humaines et sociales une "boite à outils" constitués de logiciels pour étudier et analyser les corpus. Au Pays-Bas c'est le projet DANS qui représente un modèle de réussite avec des possibilités d'archivage à long terme et de diffusion des données grâce à un système d'indexation et de structuration sémantique des informations.

Les centres d'humanités numériques ne dépendant d'aucun département universitaire, et se retrouvent donc souvent isolés. Cependant, il s'agit d'une communauté qui possède ses propres modes de communication et les nouvelles pratiques liées aux nouvelles technologies les incitent de plus en plus à utiliser les médias sociaux pour le partage et la diffusion des données d'où le terme "open" (access, data, peer review, commentary). Avec ces espaces plus ouverts et l'apparition du "publish first, filter later" ce sont les lecteurs qui évaluent désormais la qualité des textes déjà publiés. Les humanités numériques ont amené, par l'intermédiaire du web, les pratiques traditionnelles scientifiques à des mouvements plus actuels que sont les THATCamp.

Huma-num

OpenEdition

Cette infrastructure est dédiée à la publications et la communication des résultats de recherche, elle est librement accessible et propose quatre plateformes : Revues.org[8] qui diffuse près de 690 revues de sciences humaines et sociales ; Calenda [9] qui est un agenda des sciences humaines et sociales et permet aux organisateurs d'événement scientifique la diffusion de l'annonce, en tout 22 000 programmes ont été partagés depuis 2000 ; et pour finir Hypothèses [10] qui est une plateforme dédiée aux carnets de recherche, des sites web pour la diffusion de l'information sur leurs recherches, cette plateforme accueille plus de 660 carnets de recherche, 800 livres et un programme de mise en ligne de 16 000 ouvrages d'ici 2020.

Ce sont au total plus de 200 000 documents qui sont accessibles librement sur internet. De plus, OpenEdition vient apporter des réponses aux problèmes de pérennité des documents, la diffusion en ligne et la valorisation des contenus. Ce site web compte plus de 35 millions de visites annuelles ce qui propulse la publication des sciences humaines francophones dans un espace ouvert, international et multilingue.

Quelques projets emblématiques

Notes

  1. Marin Dacos et Pierre Mounier, Humanités numériques - État des lieux et positionnement de la recherche française dans le contexte international, Institut Français, Paris, 2014, pp. 89. Accéder au rapport (en pdf).
  2. Accéder au texte du Manifeste des Digital Humanities sur hypothese.org.
  3. Accéder au texte Susan Schreibman, John Unsworth et Ray Siemens, A Companion to Digital Humanities
  4. Accéder à Centernet
  5. Accèder à la page personnelle de Neil Fraistat du Maryland Institute for Technology in the Humanities
  6. Accèder au site
  7. American Council for Learned Societies, Our Cultural Commonwealth, New York, 2006, pp. 44. Accéder au rapport (en pdf)
  8. Accèder aux revues numériques dans OpenEdition
  9. Accèder aux événements recensés par OpenEdition
  10. Accéder aux carnets de recherche publiés dans OpenEdition