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Le O de pOésie Quelques exemples du croisement des codes et de la dynamique des formes

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Le O de pOésie Quelques exemples du croisement des codes et de la dynamique des formes

Auteurs : Isabelle Chol [France]

Source :

RBID : Hal:hal-01141248

Descripteurs français

Abstract

Prolégomènes Questionner l'hybride suppose d'interroger ses formes et ses enjeux, mais aussi le mot lui-même dans l'évolution de son acception et de ses emplois, ainsi que le contexte dans lequel s'inscrit sa productivité sémantique et lexicale. Le mot français « hybride » vient du latin « ibrida ». Le dictionnaire Littré propose une étymologie controversée. Le nom latin viendrait d'un « terme grec [qui] signifie viol ». Mais le Trésor de la Langue Française, dans un article concernant les différentes graphies du mot (hybrida, ibrida), précise que « la graphie la plus usuelle hybrida est due sans doute à un faux rapprochement avec le gr. ύϐρις " violence " ». Que le lien avec l' ύϐρις soit ou pas fondé étymologiquement, il n'en reste pas moins que le mot est apte à porter des valeurs associées à ce qui excède les limites. Le mot français est un calque du mot latin dont il conserve la valeur sémantique de ce qui naît d'éléments hétérogènes. Diderot, dans ses Essais sur les règnes de Claude et de Néron, rappelle le sens du mot en latin : « on appelait hybrides les enfants d'un père étranger ou d'une mère étrangère. » En français, le mot a un sens biologique. Il désigne ce qui « provient du croisement naturel ou artificiel de deux individus d'espèces, de races ou de variétés différentes » 1. Il a un sens grammatical dès 1647 : 1 Cité par le Trésor de la Langue Française. Le O de poésie, Quelques exemples du croisement des codes…. 12 Vaugelas précise, dans ses Remarques sur la langue française, que les mots hybrides sont « formés d'éléments empruntés à deux langues différentes ». Plus largement, ils sont formés de constituants appartenant à plusieurs langues. Au XIXe siècle, le mot prend son sens figuré et il désigne ce qui est « composé d'éléments disparates ». Le Trésor de la Langue Française qui donne cette définition cite un passage de Notre Dame de Paris (1832), de Victor Hugo. Il devient alors synonyme de ce qui est hétéroclite et composite. Il laisse entendre le mélange des genres et des styles que note la définition du dictionnaire Le Robert. Le mot « hybride » est à l'origine de plusieurs autres termes construits par dérivation. L' « hybridation » désigne le « caractère de deux ou plusieurs langues se fondant en une langue mixte », et, dans un sens figuré, « l'état de ce qui a une origine, une composition disparate et surprenante » (Trésor de la Langue Française). Le suffixe «-ation » ajoute une valeur liée au processus. Le nom « hybridité » concernant le caractère hybride est utilisé en botanique dès 1828, en grammaire dès 1840, et avec un sens figuré en 1861. L' « hybridisme » est donné par le Littré comme synonyme d' « hybridité ». La pratique de l'hybridation est enfin notée par le verbe « hybrider » qui apparaît avec un sens botanique dès 1826, et avec un sens linguistique en 1835. Il y aurait encore, dans les créations un peu plus récentes, « hybridage », « hybrideur » ou « hybridateur ». Ce bref parcours montre la grande productivité sémantique et lexicale du mot « hybride », plus particulièrement au XIXe siècle. Ce qui réunit sémantiquement l'ensemble des définitions, c'est l'idée d'association de ce qui est différent, qui peut concerner aussi bien les genres et les styles. De fait, la multiplication des emplois et des mots relevant de ce champ de l'hybridité au XIXe siècle, rapporté à la langue ou aux oeuvres, s'inscrit dans un contexte dans lequel la distinction des genres et des styles, mais aussi le cloisonnement des arts sont mis en question. Dans son Laocoon (1766), Lessing évoque l'association classique entre peinture et poésie, telle qu'elle avait été faite dans la reprise de l'ut pictura poesis d'Horace. Il distingue ce qui oppose au contraire peinture et poésie. Sa théorie s'est vue prolongée au XIXe siècle par la revendication de la spécificité des différents arts. Mais, parallèlement à cette « autonomisation esthétique » dont parle Daniel Bergez dans Littérature et peinture

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