La veille

De TP INTD
Révision datée du 20 décembre 2013 à 13:10 par imported>Diane Robert (Secteurs amont et aval)
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Actualités de la profession

La baisse de la vente de journaux au format papier semble aujourd’hui inéluctable. Le nombre d’entreprises a chuté, et avec celui-ci le chiffre d’affaires du secteur. La concurrence de la télévision et d’internet à partir de 1995 en est la cause, malgré le soutien des aides de l’Etat. Trois facteurs principaux ont entraîné l'évolution du secteur :

Trois facteurs principaux ont entraîné cette évolution nécessaire du secteur :

  • « Le développement des supports de l’information et des services en ligne est la cause de fortes restructurations ».
  • « La crise économique met en pleine lumière la question de la « gratuité ». Cette dernière repose entièrement sur la bonne santé du marché publicitaire. »
  • Evolution du lectorat : « Les générations de lecteurs se succèdent, se superposent et diffèrent plus dans leurs modes de consommation d’information que dans leurs besoins de cette même information. C’est ce défi que doivent relever les éditeurs et accompagner les pouvoirs publics.»[1]

La mutation de la presse papier vers la presse numérique est à la fois une mutation de support, d’écriture et de lecture. Les pratiques ne sont pas les mêmes.[2]

Les médias doivent donc se réinventer :

  • certains restent attachés au format papier, tel le Canard Enchaîné. Le passage au numérique ne fait pas l’unanimité des journalistes. Dans son manifeste, la revue XXI a exprimé son refus du « tout numérique ». Ses journalistes « choquent par l’expression d’un mépris viscéral pour « les applications, les sites et les rédactions multimédias » aux taux de fréquentations « mirobolants ». Pour eux, il s’agit d’une « cité de verre universelle » dans laquelle les patrons de presse auraient éthiquement et économiquement tort d’investir. »[3]
  • d’autres se diversifient vers le format numérique, (tel Le Monde, Libération, l’Express) : ces derniers misent sur le numérique pour continuer d’exister ;
  • d’autres médias apparus plus récemment ont décidé de n’être présents qu’au format numérique, ce sont les « pure players ».[4]

Certains médias numériques ont fait le choix d’être gratuits : ils tirent leurs revenus de la publicité et en vivent. D’autres proposent des abonnements, tel Le Monde, ou le pure player Médiapart… La presse écrite et la presse en ligne sont davantage complémentaires que concurrents. « Le bouleversement actuel de l’ensemble des supports matériels d’information n’implique pas de façon obligatoire la confrontation de ces derniers au sein du secteur. Il n’entraîne pas la disparition radicale de l’un ou l’autre de ces supports comme choix à faire, ni une transition organisée et à marche forcée ou accompagnée des uns vers les autres, mais plutôt une symbiose, une interaction entre ces différents supports, dont par ailleurs la liste définitive n’est même pas définitivement établie à ce jour, tant sont importantes les avancées technologiques en cours et la concurrence industrielle induite. »[5]

Procédés technologiques et innovations

Procédés de fabrication d’un journal

La fabrication d’un journal comprend deux aspects, d’une part le contenu et d’autre part l’objet, qui font intervenir un certain nombre d’acteurs.

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On peut distinguer plusieurs étapes dans le procédé :

Le choix des sujets

Les journalistes s’informent de l’actualité grâce aux dépêches données par des agences de presse, comme l’AFP (Agence France Presse). Ils décident ensuite des informations qu’ils mettront dans le journal lors d’une réunion, sous la direction du rédacteur en chef, responsable de l’orientation du journal. Ce dernier établira le squelette du journal à paraître, appelé "chemin de fer" et fixera la date de remise des articles, en outre il définira l’emplacement de la publicité.

La rédaction des textes

Par la suite, les journalistes, les pigistes, écrivent les articles qui figureront dans la prochaine édition. Le temps de rédaction et le temps d’enquête pour approfondir un sujet dépendra du type de journal, si c’est un quotidien, un mensuel, un journal spécialisé.

Les illustrations

Les iconographes sont chargés de trouver les images qui accompagneront les textes. Et selon le type de journal, des illustrateurs réaliseront des dessins, souvent caricaturaux dans les journaux d’actualités.

La mise en pages

Les textes et les illustrations sont ensuite agencés par le maquettiste, qui travaille la mise en forme, afin d’assurer la lisibilité du journal, sous le contrôle du directeur artistique.

Rédaction des titres, chapeaux, légendes

Les secrétaires de rédaction font le choix des titres et sous-titres de chaque article, avec le rédacteur en chef. Elles rédigent aussi les chapeaux, les titres et les légendes des illustrations. L’article et l’image qui feront la une seront choisis à ce moment là.

La correction

Les secrétaires de rédaction effectueront aussi la tâche de relecture, pour corriger les éventuelles fautes et coquilles.

L’impression

Les pages sont envoyés à l’imprimerie, puis imprimées, chacune, sur une plaque en aluminium. Ce procédé d'impression dit “offset” fait intervenir de l’eau dans son processus, associé à l’encre. Les plaques sont ensuite fixées sur les cylindres de grandes imprimantes rotatives qui vont imprimer les pages. La dernière étape consiste a assembler les pages pour former le journal.

Distribution

Enfin, les journaux ainsi imprimés sont intégrés dans le circuit de distribution. Pour les journaux quotidiens, les livraisons se font la nuit, pour les rendre disponibles le matin, à la première heure, dans les kiosques.


Sources multiples : article de Wikipédia, article du site “Comment fait-on ?”, vidéo sur la presse de l’émission “C’est pas sorcier”, rubrique sur la fabrication et distribution de journaux sur le site de “Ouest France-école”.

Les innovations en matière de production

Innovations pour réduire les coûts de production et d’imprimerie

Les capacités de production restent aujourd’hui bien supérieures aux besoins du secteur. « Les imprimeurs, accompagnés par l’Etat qui contribue au financement à la fois des investissements et de l’accompagnement social des restructurations, se sont d’ores et déjà engagés dans des transformations lourdes pour améliorer la qualité de leur offre mais surtout pour réduire les coûts. »

Les principales innovations ont pour objectif de: - Automatiser les tâches sur les étapes de production pour accroître la productivité - Décentraliser pour réduire les coûts logistiques et mieux dimensionner, à l’exemple des groupes Simgam et Riccobono - Diversifier pour occuper les heures creuses : trouver des clients pour remplir les creux d’activité, hors du pic des heures d’impression

« La nécessité est de pousser plus avant les transformations initiées : » - Anticiper et accompagner les mutualisations - Moderniser pour concurrencer les imprimeries de labeur - Rationaliser et rentabiliser les outils de production de la PQR et de la PQN - Relancer l’activité par la valeur ajoutée du numérique.[6]

Le « data-journalisme » ou « journalisme de données »

Il s’agit « d’un mouvement visant à renouveler le journalisme par l’exploitation et la mise à disposition du public de données statistiques. »[7] Il est rendu possible par l’ouverture de plus en plus importante des données au grand public (Open Data), sur des éléments dits objectifs.

Il utilise aussi la datavisualisation, visualisation des données, qui en est la représentation graphique.





Schémas de Porter

Presse écrite
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Presse en ligne
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Cadre réglementaire

Le secteur bénéficie de nombreuses aides, complexes et éclatées, tant dans leurs mises en œuvre que dans leurs objectifs. Elles ont pour but de favoriser un certain pluralisme du paysage médiatique, donnant ses chances aux nouveaux titres et un choix réel aux lecteurs.

Selon le projet de loi de finance 2013, les aides directes de l’Etat à la Presse représente 516.1 millions d’euros et près d’un milliard si on ajoute les aides indirectes.

Selon le rapport de la Cour des comptes, ces aides sont trop importantes, trop nombreuses et mal ciblées. Ainsi, par exemple, entre 2009 et 2011, par exemplaire diffusé et en aides directes, Le Monde a reçu en moyenne 19 centimes d’euros, le Figaro 17 centimes, Ouest France 6 centimes, La Croix 32 centimes. Une grande différence de montants est visible.

En outre, il existe aussi des aides indirectes que sont des tarifs postaux préférentiels ainsi que des allègements fiscaux. Ainsi, la presse papier au contraire de la presse en ligne bénéficie d’une TVA préférentielle de 2.1%.

Texte alternatif
  • Source: les clés de la presse'

Selon le projet de loi de finances 2013, les aides directes de l’Etat à la Presse représentent 516.1 millions d’euros et près d’un milliard si on ajoute les aides indirectes.


  • Source: la Cour des Comptes

Selon le rapport de la Cour des comptes, ces aides sont trop importantes, trop nombreuses et mal ciblées. Ainsi, par exemple, entre 2009 et 2011, par exemplaire diffusé et en aides directes, Le Monde a reçu en moyenne 19 centimes d’euros, le Figaro 17 centimes, Ouest France 6 centimes, La Croix 32 centimes. Une grande différence de montants est visible. En outre, il existe aussi des aides indirectes que sont des tarifs postaux préférentiels ainsi que des allègements fiscaux. Ainsi, la presse papier au contraire de la presse en ligne bénéficie d’une TVA préférentielle de 2.1%.


Amont

Production technique

  • Presse papier
Prix du papier

Production mondiale de pâte à papier : “La courbe des prix de vente de la pâte à papier, après avoir plongé en 2008, est repartie en flèche depuis le printemps 2009 et, après une légère érosion au second semestre 2010, a repris son ascension avec la demande croissante de l'Asie et de son appétit pour les cartons et le papier." Dernière mise à jour le 15 Novembre 2013, site de l’Insee.


Cours des matières premières - Pâte à papier : NBSK fibres longues - Prix en US dollards par tonne
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Source Insee
Prix de l'impression

Après une baisse entre 2009 et 2010, les chiffres sont repartis à la hausse dans l’impression de journaux.

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Rôle de la CGT du livre (source Wikipédia)

On appelle CGT du livre la SGLCG-CGT (Syndicat Général du livre et de la communication écrite). Il s’agit du syndicat des ouvriers, des imprimeries et de la distribution de la presse. Sa puissance est incontestable. Il dispose d’un monopole d’embauches dans le secteur. Selon un rapport sénatorial, le poids des salaires dans les coûts d’impression de presse (quotidiens) est de 80% contre 35% dans l’imprimerie de labeur (autres publications). Grâce aux différentes primes et avantages, les salaires des ouvriers de l'entreprise se situent entre 4200 à 5000 euros.. Ces coûts salariaux ont pour conséquence que « le coût d'un employé de Presstalis équivaut à nettement plus du double de celui des employés d'un autre logisticien, et son temps de travail est nettement inférieur de moitié. » Cette politique explique pour certains la situation actuelle de la presse, le prix de vente au numéro étant beaucoup plus élevé en France que dans d’autres pays étrangers ; le prix moyen en France d’un quotidien se situe entre 0,8 € et 1,30 € alors qu’il est de 0,65 € en Italie, 0,52 € en Allemagne ou 0,36 € aux Etats-Unis.



  • Presse en ligne : supports numériques


Entre 2008 et 2012, la vente de Smartphones en France a progressé en passant de 1 million d’unités vendues à 13.5 millions. Au mois de juin, la rédaction du site ZDNet.fr annonce que 44% de la population française est équipée d’un Smartphone. « Le mobile est actuellement le principal moteur de croissance pour le lectorat de la presse écrite : le volume de lectures sur Smartphones et tablettes a crû de 24 % dans l'étude Audipresse One portant sur la période de juillet 2012 à juin 2013, par rapport à la précédente, portant sur 2012. » (Article du Monde du 26 septembre 2013). Au mois de juin, le journal « le Parisien » annonçait que 77% des foyers français possédaient au moins un ordinateur. La tablette est quant à elle présente dans près de 20 % des foyers ; des prix de plus en plus attractifs et une offre élargie expliquent cet engouement.

Le site Rue 89 lancera dans les prochains jours « Rue89 week-end », un magazine uniquement destiné aux I-pad et aux tablettes androïd. Pour 2.69€ par mois, les abonnés bénéficient d’un accès complet aux articles.



Production intellectuelle

Les acteurs

AFP, Agence France Presse : (source Wikipédia) L’agence France Presse a été créée en 1944. Elle est l’une des trois agences de presse mondiale (avec l’américaine Associated Press et la Britannique Reuters), chargée de collecter l’information. Elle réalise la moitié de son chiffre d’affaire à l’étranger, possède 200 bureaux couvrant 150 pays. Trois règles d’or régissent l’AFP : La vérité, l’impartialité et le pluralisme.

Deux chiffres trouvés sur le site : www.afp.com montrent son importance:

  • 287,8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012.
  • +35% de clients supplémentaires depuis 2005 (soit aujourd’hui 4.000 clients à travers le monde).

La Fédération Nationale de la Presse d´Information Spécialisée (organisation professionnelle de la presse) La FNPS se spécialise sur certains types d’informations : gestion (questions juridiques, sociales, fiscales), diffusion (questions postales, vente au numéro...), aspects commerciaux (publicité, marketing, vente), fabrication (relations avec les imprimeurs, le pré-presse, etc.) et nouveaux médias (stratégie internet notamment).


La FFAP: fédération française des agences de presse Elle a pour vocation de représenter, de promouvoir et de défendre les intérêts nationaux de la profession. La FFAP rassemble 118 agences de presse (avril 2012) réparties par spécialités au sein de trois syndicats.

Aval

Acteurs

Presstalis, successeur des NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne) est, avec 65 000 références distribuées chaque année à travers un réseau de 28 000 points de vente, le premier distributeur national de la presse imprimée.

OJD, association pour le contrôle et la diffusion des médias Organisme de contrôle du tirage et de la diffusion de la presse française dans le monde, il a pour mission de certifier la diffusion, la distribution et le dénombrement des journaux, périodiques et autres supports de publicité. L'Observatoire de la presse est la manifestation annuelle de la presse française qui dresse le panorama de la presse à partir de l'analyse des données de diffusion de plus de 1000 titres de l'OJD.

CSMpresse Le Conseil supérieur des messageries de presse et l'Autorité de régulation de la distribution de la presse veillent, dans leur champ de compétences, au respect de la concurrence et des principes de liberté et d'impartialité de la distribution. Ils sont garants du respect des principes de solidarité coopérative et des équilibres économiques du système collectif de distribution de la presse.

Typologie des points de vente standards actifs

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Le nombre de points de vente est en chute. Il atteint en effet le nombre de 27497 en 2012, soit une baisse de 2000 points de vente par rapport à 2008 (29749). Le tableau suivant détaille les points de vente depuis 2006. Il montre une détérioration de la situation entre 2011 et 2012. Les chiffres de l’évolution sont presque tous négatifs. Ainsi, les librairies papeteries connaissent une baisse de 10 %, les stations-service de 10,6 % ou encore les points de vente thématiques de 27,6 %. Les chiffres généraux reflètent une baisse généralisée de la lecture de la presse papier en France.


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Source: Presstalis

Publicité

TARIFSPRESSE prédit une grande stabilité pour les tarifs presse 2014. Face à une inflation pour l'année 2013 qui devrait se stabiliser à +1,5%, les tarifs de publicité de la presse restent extrêmement stables : les tarifs de la Simple Page Quadri (SPQ) progressent de +0,5% pour les magazines et +0,3% pour les quotidiens. Sources : TARIFSPRESSE, le portail de l’offre Presse, qui réunit les tarifs publicitaires des principaux titres de presse. Etude réalisée sur plus de 430 titres, sur la base référence du marché publicitaire.

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Source: Presstalis

TENDANCES DU SECTEUR

Avec l’émergence du numérique, la presse évolue en fonction de quatre secteurs.

Les questions économiques

La santé financière du secteur est mauvaise. Le chiffre d’affaires est en baisse depuis des années et on voit difficilement comment la situation de la presse sur format papier pourrait s’arranger. La baisse du lectorat et des revenus de la publicité menace l’équilibre des journaux; ils doivent s’adapter et s’ouvrent de plus en plus au numérique.

De nombreuses aides de l’Etat, que nous avons détaillées grâce au rapport de la Cour des comptes, n’ont pas suffi à redresser cette conjoncture. Le prochain projet de loi prévoit par ailleurs une baisse de ces aides. Alexandre Deboute nous apprend que les arbitrages “entre Bercy et le ministère de la Culture et de la Communication prévoient un recul de ces aides d’une centaine de millions d’euros dès 2014.”[8]

Google a été mis à contribution pour aider le passage de la presse vers le numérique : “le fonds Google pour l’innovation de la presse numérique”. Google va verser 60 millions d’euros à un fond de soutien à la presse française pour favoriser sa transition numérique nous apprend l’article de Xavier Ternisien.[9]


La presse en général a manqué le tournant du numérique. Elle est donc confrontée à une crise qui l’oblige à repenser son modèle industriel et économique. La principale raison de cette crise est l’essor d’internet qui a créé une grande facilité de diffusion de l’information. Mais les recettes publicitaires en ligne ne compensent toujours pas la perte de revenus provoquée par la baisse de vente de journaux imprimés. Les enjeux de la presse numérique sont donc multiples.

Les questions liées au contenu

Avec l’arrivée du web 2.0, les commentaires des internautes se développent et avec eux, l’éclosion d’un certain “amateurisme”, même éclairé, puisqu’ils sont appelés à non seulement commenter mais aussi à témoigner. Le lecteur n’est plus seulement un lecteur, il écrit, témoigne, raconte, prend des photos… Il devient lui aussi journaliste. “La lecture traditionnelle du journal papier laisse place en effet à une relation beaucoup plus interactive entre l’internaute et le journaliste dont le monopole dans la fabrication de l’information semble remis en cause.”[10]

A contrario continuent d’exister et de se développer les “plumes”, les journalistes reconnus. Le prix Albert Londres qui récompense depuis 1933 un reportage, fait toujours rêver les élèves des écoles de journalisme.

Avec l’ère du numérique, les comportements sociaux également ont évolué : nous sommes dans une société qui veut tout, tout de suite. Les défis des journalistes sont donc importants : nécessité de veiller en permanence, partout, pour trouver l’information la plus fraîche, pour trouver le “scoop”.. A cette veille permanente, s’ajoute l’exigence de la rapidité de la diffusion. Se pose en même temps la question de la confiance entre le lecteur et le journaliste. Les journalistes ne peuvent plus prendre de distance : on assiste alors à une “vulgarisation”, une “banalisation” du contenu. L’essor inéluctable d’internet oblige la presse à se repositionner en allant toujours de plus en plus vite. Cela peut être dangereux. Par exemple, suite au Thyphon aux Philippines, le journal le Parisien a titré son article sur internet “Pas de morts français aux Philippines” alors qu’il y avait 10000 morts philippins : vision d’un journalisme “cynique”.[11]

La revue XXI, quant à elle, qui se vend en librairie, au même titre qu’un livre, prône un journalisme fouillé, sérieux, proche du terrain : journalisme “noble”, journalisme uniquement sur format papier. Le contenu est une notion importante puisque la presse, la “presse engagée” se doit d’être représentative de la démocratie en développant des idées qui correspondent, qui interrogent son lectorat. C’est le quatrième pouvoir. Le besoin d’informations des citoyens, au-delà du choix des supports, est nécessaire.


Pour Edwy Plenel, directeur de Médiapart, le journalisme en ligne n’est pas un”sous-journalisme” face à une élite du format papier. La différence n’est pas une question de format (papier ou numérique) mais de contenu. Il insiste par ailleurs sur le fait de pouvoir se détacher de la publicité ce qui lui offre une plus grande liberté. la presse doit être indépendante et ne pas vivre de la publicité. La presse a un coût, le lecteur doit payer.

Les questions liées aux supports : papier/numérique

Une grande partie des sites de presse en ligne viennent de la presse papier (Le Monde, Le Figaro), seuls certains sites n’existent qu’en format numérique, ce sont les “pure players”. Les plus connus sont Médiapart ou le Huffington Post. Mediapart s’est fait connaître et reconnaître comme un site important car il fait un véritable travail journalistique avec une ligne éditoriale marquée. Les différents supports numériques se développent. On peut maintenant lire, grâce à des agrégateurs du type google news, la presse dans le métro, sans avoir à acheter un journal. Tout le journal ne se trouve pas en ligne (sauf si le lecteur a un abonnement spécifique) mais il peut trouver l’essentiel et “picorer” les informations qui l’intéressent, voir faire des comparaisons sur un même sujet entre différents points de vue politique ou économique. Le lecteur de presse n’est plus le lecteur d’un journal (même s’il peut l’être par ailleurs), il pratique le multi-reading, lecteur de différents journaux et sur différents formats.


Les questions sociologiques :

L’homme pressé d’aujourd’hui, sans cesse entouré d’écrans, n’a jamais autant lu, ce qui entraîne d’importantes mutations de ses pratiques de lecture. C’est le débat papier/ numérique qu’on retrouve dans le livre. Cette tendance se traduit notamment par la nature des informations traitées et par la réduction de la taille des articles.

Les lecteurs privilégient de plus en plus les journaux de format réduit (tel métronews, 20min pour l’actualité) : information rapide et essentielle. La taille des articles est réduite, au détriment forcément de la qualité de fond de l’information fournie. Le journalisme tient une place à part car il est incontournable pour le respect de notre démocratie. Le développement des réseaux sociaux ouvre la porte à une participation du citoyen qui n’est pas forcément négative mais qui peut être une nouvelle forme d’engagement et d’intérêt.

Avec les écrans, les pratiques de lecture évoluent. La lecture doit être confortable, les articles doivent de préférence être courts. Contrairement au papier, la lecture sur le web n’est plus linéaire mais répond à un processus de butinage.

La structuration de la pensée elle-même s’en trouve modifiée: l’internaute est habitué à la lecture des nouvelles “people” et au langage SMS. L'effort de réfléchir à travers une langue s’en trouve atteint. Didier Ackermann s’interroge donc sur l’influence d’internet, sur notre manière de lire. Il soulève une problématique à laquelle se confronte la presse : le contenu doit-il s’adapter ou l’internaute doit-il s’adapter ?[12]

Lien

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Références

  1. DGMIC Presse écrite 2012-enquête rapide.
  2. Médiapart. Jean-Jacques Birgé. La presse : disparition ou mutation ? http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-jacques-birge/270913/la-presse-disparition-ou-mutation
  3. Toute la culture.com : La revue XXI publie un manifeste pour « un nouveau journalisme » antinumérique : http://toutelaculture.com/actu/medias/la-revue-xxi-publie-une-manifeste-pour-un-nouveau-journalisme-antinumerique
  4. Arrêt sur images : Presse : baisse du chiffre d'affaires, même au Canard. http://www.arretsurimages.net/breves/2013-08-28/Presse-baisse-du-chiffre-d-affaires-meme-au-Canard-id15974
  5. Ministère de la culture et de la communication. Presse écrite,2012: enquête rapide, chiffres clés. In DGMIC, 2012. [en ligne]. [consulté le 8 décembre 2013] <http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CDQQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.culturecommunication.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F73204%2F559189%2Ffile%2FChiffres%2520cl%25C3%25A9s%2520-%2520Enqu%25C3%25AAte%2520rapide%25202012.pdf&ei=uwGrUob5IsbR0QWWp4GQDw&usg=AFQjCNGdRwff5yg7XxTbmxsfliLFpLkYtg&sig2=mTV1vSM_ZJADHeX8WizS3Q&bvm=bv.57967247,d.d2k>
  6. DGMIC : Analyse des coûts d'impression de la presse quotidienne nationale, gratuite et payante. Mai 2011. www.dgmic.culture.gouv.fr
  7. Wikipedia : « datajournalisme »
  8. Alexandre DEBOUTE“Les aides à la presse en forte baisse”. Le Figaro. 19 novembre 2013, [en ligne]. [Consulté le 12 décembre 2013].<http://www.lefigaro.fr/medias/2013/11/19/20004-20131119ARTFIG00215-les-aides-a-la-presse-en-forte-baisse.php>
  9. Xavier TERNISIEN. “Google va verser 60 millions d’euros à un fond de soutien de la presse française”. Le Monde. 08 novembre 2013, [en ligne]. [consulté le 12 décembre 2013]. <http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/08/google-va-verser-60-millions-d-euros-a-un-fonds-de-soutien-a-la-presse-francaise_1826269_3234.html>
  10. Vincent CHRIQUI. “La Presse à l’ère numérique : comment ajouter de la valeur à l’information”. Les Echos. 30 novembre 2011, [en ligne]. [Consulté le 12 décembre 2013].<http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/high-tech-medias/medias/221140635/presse-a-lere-numerique-comment-ajouter-valeur>
  11. Hicham HAMZA. “Des milliers de morts aux Philippines : le Parisien retire son “titre honteux”sur l’absence de victimes françaises”. Agoravox. 12 novembre 2013.[en ligne]. [Consulté le 12 décembre 2013]. <http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/des-milliers-de-morts-aux-143561>
  12. Didier ACKERMANN. Internet influence t-il notre manière de lire ? Unidivers. 28 mars 2013[en ligne]. [Consulté le 12 décembre 2013]. http://www.unidivers.fr/internet-lecture-ecriture-education-online/