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(Lieux de débat et principaux acteurs)
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Les essais, les conférences, écrits par des spécialistes, des sociologues, constituent une prise de recul par rapport à l’actualité, une réflexion poussée sur les problèmes et les enjeux de la presse. Ce type de littérature n’est pas forcément accessible à des personnes extérieures au milieu de la presse, soit par manque d’intérêt, soit parce que le propos est très technique. Ils peuvent malgré tout avoir une influence sur les politiques qui sont les principaux décisionnaires.
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Les salons et les colloques permettent une discussion entre spécialistes, journalistes, syndicats, patrons de presse. Ils ont une influence relative sur l’opinion générale, dans la mesure où l’information est diffusée et regardée, mais les discussions résultantes peuvent influer sur la décision des patrons de presse et des principaux décisionnaires.
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Les journaux, quant à eux, la télévision et surtout internet, sont accessibles facilement à la majorité des gens, ils peuvent donc avoir une forte influence sur l’opinion public, en fonction de l’audience. Cela peut avoir un poids dans les décisions du secteur, quand une majorité d’internautes décide de signer une pétition, par exemple. En outre, ces médias diffusent les discours des personnalités importantes du débat : les patrons de presse, les ministres, les instances gouvernementales. Ils auront plus d’influence dans les débats, parce qu’ils sont connus et ont une légitimité dans le secteur. A l’inverse, les internautes, s’ils peuvent s’exprimer sur internet, ne seront pas forcément écoutés, par manque de légitimité.
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A noter, les controverses qui feront de l’audience, sur lesquelles le public prendra position, ne sont pas forcément les mêmes que celles qui intéressent les principaux décideurs, souvent plus techniques. Les patrons de presse seront plus attachés aux questions économiques et de rentabilité, que le public.
  
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===Position des acteurs: ''Qui parle et sur quoi?''===
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====Modèles économiques et technologiques====
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*Un changement de format nécessaire :
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Le débat autour des formats :
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La presse a dû repenser son format et ses supports pour s’adapter aux nouveaux comportements et conserver son lectorat. La question est de savoir quelle forme choisir.
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Certains médias, comme la revue XXI, ont choisi de rester au papier mais de modifier le type de contenu. D’autres, comme Le Canard Enchaîné, ont fait le choix de rester au format papier, choix rendu possible par leur lectorat, fidèle. Le journal La Tribune, quant à lui, s’est totalement converti au numérique, excepté la version “week-end”. France Soir a également tenté de continuer à exister en passant au numérique, avant de disparaître. Ce journal a démontré que, parfois, le numérique n’est pas un remède à la crise. Certains journaux ne survivent pas.
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Nous retrouvons donc la configuration suivante : médias papier, bi-médias et pure-players.
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La question des formats et des nouvelles pratiques de lecture, d’après le schéma ci-dessous, engendre des difficultés pour certains journaux : certains vivent très bien le passage à l’écran alors que d’autres non. Cependant, le cluster indique un aspect plus subtil. En effet, le format numérique permet de créer de la valeur ajoutée, ce qui constitue également un potentiel de richesse et des opportunités pour la presse.
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De grands patrons de presse ont pris part à ce débat, révélant ainsi l’importance et la complexité de ce dernier.  Le Manifeste de la revue XXI soutient le format de la presse papier. Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry ont écrit un Manifeste pour un autre journalisme  qui n’existe également qu’en format papier et qui justifie leur choix de n’exister que sur ce modèle. Leur choix se révèle être un succès, ils ont par ailleurs essaimé de nombreuses autres revues ou “Mook” (expression qui vient de la contraction de magazine et book) : 6 mois, Schnock, France-culture-papier, etc.
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Dans l’article de Télérama , Edwy plenel, Vincent Giret ou Serge Michel justifient, quant à eux, leur intérêt pour la presse numérique. Vincent Giret, directeur délégué de la rédaction de Libération déclare : “La conversion au numérique est une nécessité à la fois éditoriale et économique. Éditoriale car le journalisme travaille sur le monde tel qu'il est et il doit accompagner ses mutations, y compris celle liée au numérique. Et c'est aussi une nécessité économique car il nous faut survivre dans ce contexte concurrentiel.”
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Certains journaux en ligne proposent les mêmes articles que la presse papier. Les intérêts du numérique sont alors d’une part la facilité et la rapidité d’accès et d’autre part les commentaires.
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La presse papier, ainsi que la presse en ligne, propose des services qui ne sont pas les mêmes. La presse papier réserve une page aux annonces (décès, naissances), aux jeux, comme les célèbres mots croisés de Michel Laclos, suivis par les lecteurs du Figaro pendant de nombreuses années. Alors que la presse en ligne peut leur proposer, outre les commentaires des internautes, des chats avec des spécialistes, des relations via des forums ou des vidéos.
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Le numérique peut en outre, avec la data-visualisation, être un réel atout. La presse papier utilise aussi cette évolution puisque de plus en plus de schémas et graphiques apparaissent. La presse numérique aurait-elle une influence sur la presse papier ? Les habitudes de lecture évoluent, les journaux sont obligés d’en tenir compte.
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De plus, les pure-players ont renouvelé un journalisme souvent jugé morose, leurs articles se veulent plus proches des gens. Rue 89, créé par des anciens journalistes de Libération, a par exemple ouvert une rubrique intitulée “Votre porte-monnaie au rayon X”. Il utilise un ton et des angles journalistiques décalés. En allant sur ce site, les lecteurs savent qu’ils trouveront des articles différents et originaux. Rue 89 n’est pas unique, c’est un nouveau ton que l’on retrouve dans différents journaux disponibles sur le web.
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*Repenser son modèle économique
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Avec l’arrivée du numérique, la presse a dû repenser son modèle économique, qu’elle recherche encore, ce qui a engendré de nouveaux débats entre les acteurs du secteur.
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'''Le débat sur la gratuité : gratuit ou payant ?'''
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Selon le professeur Patrick Éveno, la diversification des revenus reste la clé de pérennité pour la presse. Plusieurs médias ont alors adopté la solution du payant pour diversifier leurs revenus. Il existe pourtant un risque : une perte d’audience qui ferait fuir les annonceurs. Les Echos.fr a réussi à imposer son modèle payant en fournissant une information de pointe à son public averti.
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Par contre, les journaux d’informations généralistes ne parviennent pas à imposer le modèle payant. Seul le Monde.fr a atteint une rentabilité sur sa version en ligne, comme l’affirmait l’ancienne rédactrice en chef Célia Mériguet.
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'''Le débat sur les aides de l’Etat'''
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La distribution des aides de l’Etat a engendré des débats entre les grands patrons de presse. La restructuration de la presse doit passer par une révision des aides de l’Etat.
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Serge Halami, dans un article du Monde diplomatique , journal appartenant au même groupe que Le Monde, soulevait la problématique suivante à propos de la distribution des aides de l’Etat:
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« Tant de miséricorde souvent mal ciblée peut déboucher sur de savoureux paradoxes. Grand pourfendeur des dépenses publiques sitôt qu’elles concernent l’éducation plutôt que l’armement, Le Figaro de M. Dassault a reçu 17,2 millions d’euros du Trésor public entre 2009 et 2011 ; L’Express, presque aussi hostile que Le Figaro à l’« assistanat », 6,2 millions d’euros ; Le Point, qui aime dénoncer la « mamma étatique », 4,5 millions d’euros. Quant à Libération (9,9 millions d’euros d’aides, toujours selon la Cour des comptes) et au Nouvel Observateur (7,8 millions d’euros). »
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Pour autant, Le Monde est le journal ayant reçu le plus d’aides en 2012, ce qui illustre une certaine démagogie, voire hypocrisie, de certains acteurs. Il est alors difficile de s’assurer de l’objectivité et de la validité des arguments, principalement dans les questions économiques, à cause de tous les enjeux impartis.
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Louis de Brossia, affirmait quant à lui :
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« L’Etat semble en matière de presse quotidienne s’être substitué au marché au nom de la défense du pluralisme et de la liberté. Il subventionne à l’aveugle un secteur d’activité tout entier au risque de le maintenir dans un état de dépendance et de dissuader toute volonté de réforme. » 
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Patrick Le Floch et Natalie Sonnac, quant à eux, insistent davantage sur le rôle de l’Etat, qui doit soutenir la pluralité des supports et des opinions, mais contestent également la pertinence de certaines aides de l’Etat. Ils parlent même de “gaspillage” des deniers publics.  Selon eux, la France devrait plutôt miser sur un désengagement de l’Etat pour confier la régulation à une instance indépendante. Une autre solution serait de remettre en question l’idée que l’Etat doit soutenir tous les titres de presse. 
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'''Le débat sur la TVA'''
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La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite appliquer une TVA à 2.1%, pour la presse en ligne, identique à la presse papier. Cependant, il faut l’accord à l’unanimité des États membres de l’Union Européenne. Aurélie Filippetti, Bernard Cazeneuve et Fleur Pellerin espèrent compter pour cela sur le soutien de l'Allemagne afin de défendre cette position auprès des autorités européennes.
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Médiapart a lancé un appel, fin 2013, pour une TVA réduite à 2.1%. Le syndicat national des journalistes (SNJ), plusieurs patrons de presse et des élus, ainsi que 16.000 internautes, ont signé la pétition de Médiapart, a annoncé le site et le SNJ, nous apprend le Figaro du 27 décembre . Cependant, cela prendra du temps, et aucun changement ne devrait survenir avant 2015.
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'''Le débat sur la publicité'''
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Le modèle économique d’une presse sans publicité est soutenu notamment par la revue XXI ou par Edwy Plenel : “A Mediapart, nous avons fait le choix d'une absence de publicité pour montrer que le journalisme a de la valeur, et qu’il peut exister sans elle. “ 
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Le pure-player Médiapart est payant. On peut d’ailleurs signaler la situation dégradée des journaux papiers gratuits avec par exemple le plan social récent du journal 20 minutes.
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Certains journaux sont freemium, gratuits puis payants comme Le Monde, ou alors proposent une version gratuite, et une version “de luxe”, payante. Il est à noter que ce modèle économique n’est pas spécifique à la presse, mais est utilisé par d’autres services en ligne. D’autres journaux encore ont fait le choix d’être totalement gratuits et donc de vivre de la publicité.
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Les journaux en ligne cherchent encore un modèle économique viable alors que la presse papier est obligée d’augmenter ces prix pour continuer à exister. En effet cinq quotidiens augmentent leurs prix début 2014 : Le Parisien, le Figaro, Libération, Le Monde, et L’Humanité.
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'''Le débat autour de Google''' 
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En 2012, fut créée l’IPG (Information Politique et Générale), qui a pesé de tout son poids avec l’aide du gouvernement pour obliger Google à aider la presse. Le groupe alloua un fonds de 60 millions d’euros. La situation financière étant critique, les dirigeants aimeraient récupérer une partie des profits que réalise le moteur de recherche. Leur position est défendable car les contenus des médias en ligne permettent d'enrichir de façon qualitative les résultats donnés par les moteurs de recherche. Néanmoins Google en tant que distributeur de contenus, ne devrait-il pas être tenu de rémunérer les producteurs de ces contenus ?
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'''Des solutions pour diversifier les revenus'''
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Afin de diversifier leurs revenus, les médias ont fait preuve d’innovation, et de nouveaux projets économiques ont vu le jour.
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Le co-fondateur de Médiapart, Laurent Mauriac, a lancé une plate-forme de financements collectifs. L’objectif est de rassembler des dons pour la presse en ligne. Ce nouveau type de modèle économique, appelé le crowdfunding, (“financement par la foule”) a connu un engouement au sein des internautes. Les appels aux dons existaient déjà dans la presse papier en difficulté, ils se servent du web pour relayer leurs demandes, que ce soit L’Humanité, Le Monde diplomatique, ou encore Politis.
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Outre-Atlantique, un autre modèle économique voit le jour, malheureusement encore peu connu en France. Il s’agit de “l’info non-profit”, qui fonctionne également sur les dons, et sur des accords éditoriaux avec d’autres médias. Les médias peuvent s’échanger les articles, moyennant rémunération.
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*Risques de surinformation
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Ce terme fait référence à une surcharge informationnelle : sans cesse connectés, en sommes-nous mieux ou trop informés ? Le journaliste et homme politique Patrick Le Hyaric, affirmait ceci, dans un article paru dans l’Humanité :
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« Chacune et chacun d’entre nous a aujourd’hui accès par une diversité de canaux, de la radio à Internet, du téléphone portable à la télévision, à une multitude d’informations instantanées et en continu. Ce roulis ininterrompu donne le sentiment d’être toujours informé. Parfois, il assiège plus les citoyens qu’il ne les libère. Cette surinformation chasse l’information et sa hiérarchisation. [...] Mais, c’est le journal, la presse écrite qui reste l’outil 
de l’information vérifiée, du décryptage, de l’analyse, 
du débat, de la confrontation, contrecarrant 
une sorte de dictature de la consommation rapide 
et de l’uniformisation culturelle et médiatique. Autrement dit, plus nous sommes surinformés, plus l’information va vite, plus nous avons besoin de la presse écrite d’informations générale et d’opinion. »
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Ce concept fait référence à l’expression “info-obésité”, phénomène qui a émergé avec l’arrivée du numérique.
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====Remise en cause par les médias sociaux====
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* Perte de confiance ?
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'''Le débat sur une connivence entre journalistes et politiques'''
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Des problèmes de déontologie émergent de la part d’une certaine presse. Les lecteurs sont méfiants face à des journalistes qu’ils trouvent trop proches du pouvoir. Par exemple le cas cité dans un article d’Agoravox, de l’image négative des banlieues, crées par les médias :
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« [...] les journalistes ont donc tendance à chercher les informations qui rentrent dans un cadre préétabli. Par ailleurs, les médias doivent se vendre, et cherche donc le spectaculaire. Ce sont donc seulement les troubles et désastres de la banlieue qui sont dépeints, et le reste du temps, les banlieues sont invisibles, ils ne servent seulement d’un potentiel de fait divers quand les problèmes éclatent. Cela engendre l’hostilité des habitants de la banlieue envers les médias. »
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Noam Chomsky et Edward Herman, auteur de l’ouvrage La fabrication du consentement, explique que les médias ne peuvent être objectifs, ils sont souvent à cinq sortes de filtres qui vont, inconsciemment ou non, orienter l’information. Ceci est un extrait de la présentation de livre par l’éditeur :
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« Dans cet ouvrage, désormais un classique outre-Atlantique (1988, rééd. 2002), les auteurs présentent leur « modèle de propagande », véritable outil d’analyse et de compréhension de la manière dont fonctionnent les médias dominants. Ils font la lumière sur la tendance lourde à ne travailler que dans le cadre de limites définies et à relayer, pour l’essentiel, les informations fournies par les élites économiques et politiques, les amenant ainsi à participer plus ou moins consciemment à la mise en place d’une propagande idéologique destinée à servir les intérêts des mêmes élites. »
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Cependant, le journalisme d’investigation est encore important, les découvertes du Canard Enchainé (papier) ou de Médiapart (numérique) rassurent. Ce sont eux qui ont démontré que Jérome Cahuzac avait un compte en Suisse ou les “affaires” autour de Madame Bettancourt.
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Indépendance présupposée des pure-players : Le modèle du média libre est difficile à conserver dans le temps sur un plan économique. Rue 89 a été racheté par le Nouvel Observateur qui va peut-être être racheté par les actionnaires du Monde (Matthieu Pigasse, Xavier Niel, Pierre Bergé).
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'''Débat autour de la qualité des contenus'''
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A l’inverse, l’information diffusée par les médias sociaux pose la question de la qualité, en référence à l’opposition journalistes/amateurs.
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* Perméabilisation
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Les journalistes écrivent dans les médias sociaux. D’une part ils les utilisent aussi comme sources d’information et comme moyen de créer de l’audience, (voir le schéma sur “le journalisme en réseau”, ci-dessous). D’autre part les individus peuvent directement prendre position, en mettant des commentaires, en créant des blogs, en écrivant des articles dans certains pure-players, tel que Agoravox : “le média citoyen”.
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La séparation entre la presse, les journalistes et le public n’est plus aussi marquée avec le développement des médias sociaux. C’est en cela qu’il y a une perméabilisation des deux univers, professionnel et amateur, posant ainsi de nouvelles questions.
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Points positifs : l’aspect collaboratif, participatif, un individu témoin d’une information peut directement, en temps-réel, la transmettre, avec Twitter en général.
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Points négatifs : trop d’informations qui rendent difficiles les choix et de la hiérarchisation de celles-ci. Se pose aussi la question de la qualité à l’inverse de la quantité. Les journalistes écrivent dans les médias sociaux et ils les utilisent aussi comme sources d’information et comme moyen de créer de l’audience, (voir le schéma sur “le journalisme en réseau”, ci-dessous ). De plus les individus peuvent directement prendre position, en mettant des commentaires, en créant des blogs, en écrivant des articles chez certains pureplayers, tel que Agoravox : “le média citoyen”.
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La séparation entre la presse, les journalistes et le public n’est plus aussi marquée avec le développement des médias sociaux. C’est en cela qu’il y a une perméabilisation des deux univers, professionnel et amateur, posant ainsi de nouvelles questions.
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[[Image:journalisme en réseau.PNG|center|upright=4|alt=légende|]]
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* Collaboratif, interactif ?
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Les individus, les citoyens peuvent s’exprimer grâce aux médias sociaux.
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[[Image: lectorat en réseau.PNG|center|upright=4|alt=légende|]]
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Le lecteur consomme l’information des médias, et grâce à internet, peut interagir, pour finir... acteur, dans les médias sociaux.
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Cependant, d’après cette pyramide , les internautes consomment beaucoup les médias en ligne, mais au final, seul un faible pourcentage prend une part active à la création de contenu. Peut-on alors vraiment parler des réseaux sociaux comme une concurrence aux journalistes traditionnels ? Les journaux traditionnels n’ont-ils pas exagéré leur position en considérant le travail des amateurs de moindre qualité ou dénaturant la profession de journaliste ?
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Le débat entre journalistes et amateurs semble exagéré dans une certaine mesure, au regard du peu de personnes qui rédigent des articles. Rédaction, qui suppose que l’auteur ait suffisamment confiance en ses qualités pour éditer, et qui sera soumise au jugement des administrateurs du site, puis celui du public, pour juger de sa qualité.
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* Les médias sociaux, un nouveau paradigme ?
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Outre les médias traditionnels, les médias sociaux peuvent être utiles pour informer, en particulier dans des contextes où la presse est censurée. Internet permet une grande liberté et, de par sa taille, il peut difficilement être contrôlé ou censuré. Pour autant, il faut prendre cette information avec précaution. Elle peut être l’origine de rumeurs, de dérapage, et ne respecte pas forcément le droit d’auteur. Le schéma suivant  montre la relation entre les types de médias et les huit besoins sociaux fondamentaux (en rouge), auquel ils répondent. On constate que les médias sociaux dépassent ces huit besoins, qu’ils sont plus qu’un moyen de diffuser de l’information dans un seul sens, des médias aux individus, mais qu’ils permettent un retour, des individus aux médias, mais aussi des individus entre eux. En cela, les médias sociaux permettent l’interactivité, d’une part, mais se révèlent être, d’autre part, un vecteur d’action.
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[[Image:infolab.PNG|center|upright=4|alt=légende|]]
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'''Débat sur les médias-sociaux comme contre-pouvoir'''
  
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La presse numérique peut difficilement être complètement censurée contrairement à la presse papier. Les informations passent. Elle a alors un rôle de contre-pouvoir que ne peut plus faire la presse papier. Le journaliste retrouve une certaine liberté via l’utilisation de Twitter et des réseaux sociaux.
  
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« Ainsi, une réflexion plus profonde du rôle et des implications des réseaux sociaux s’impose. »
  
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Les réseaux sociaux ont ainsi permis la diffusion d’images, reprises elles-mêmes dans des médias.
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Alors, la question fondamentale qui résume cette analyse est : “Faut-il réguler Internet?” Les grands médias traditionnels voient en effet Internet comme un outil qui leur ôte tout contrôle de l’information, exclusivement réservée à leur secteur jusqu’à présent. Pour le consultant Benoît Raphaël, il ne s’agit pas tant de réguler, voire de “moraliser” Internet, mais de le protéger au contraire.
  
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« C'est aussi par les réseaux sociaux, que tombent aujourd'hui les dictatures, c'est par eux que des voix continuent de s'exprimer et de dénoncer quand les autres médias ont été muselés. Internet fait peur. Mais il souffle aussi un formidable vent de liberté, de transparence et de progrès. C'est aussi le devoir des journalistes : avant de dénoncer Internet, ils doivent accompagner l'information sur Internet. Mais pour accompagner, il faut comprendre. »
  
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==Conclusion==
  
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===La méthode===
  
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Calliope est un outil intéressant, qui nous a permis d’étayer quelques réflexions, de révéler des points de controverses. Néanmoins, il a certaines limites, comme l’impossibilité de traiter des longs textes (problèmes de proportions de chaque texte), des ouvrages, des tableaux et graphiques, des vidéos. Calliope, pour fonctionner, demande des références spécifiques et normées alors que les lieux de controverses dépassent ce cadre. Il n’en reste pas moins un support de réflexion, sous réserve des limites du corpus. En outre, les résultats dépendent de la diversité des sources et des points de vue, bien qu’elles ne puissent être exhaustives. Si le choix des références, suffisamment nombreuses, respectent cette règle, les résultats seront plus pertinents, donc plus légitimes dans l’analyse.
  
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===L’analyse de débat===
  
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Les débats sont complexes et nombreux, constitués surtout de questions ouvertes, avec plusieurs choix possibles, à l’inverse des questions fermées, plus facilement identifiables en terme de positionnement, pour ou contre.
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Ils se positionnent sur différents aspects de la presse, qui se rapportent à des débats plus généraux qui dépassent son périmètre. Les questions économiques et de subventions, dans un contexte de crise économique, concernent tous les niveaux de la société et influencent le déclin de la presse papier. Le développement des nouvelles technologies et d’internet modifie le contexte social, supprime des postes et en crée de nouveau. Si l’Etat donne des subventions pour sauver la presse papier, c’est pour aussi sauver un certain nombre d’emploi, comme celui des marchands de journaux.
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La presse numérique, le développement d’internet et des nouvelles technologies, modifient non seulement la presse papier traditionnelle, dans sa forme et sa diffusion, mais aussi la presse en tant que telle, parce qu’elle devient interactive avec son public. La logique n’est plus seulement descendante, de la presse aux individus, mais il y a échanges et aussi retours. Cela oblige la presse, et les médias en général, à s’adapter à ce nouveau potentiel, qui peut autant être bénéfique que problématique.
  
Les essais, les conférences, écrits par des spécialistes, des sociologues, constituent une prise de recul par rapport à l’actualité, une réflexion poussée sur les problèmes et les enjeux de la presse. Ce type de littérature n’est pas forcément accessible à des personnes extérieures au milieu de la presse, soit par manque d’intérêt, soit parce que le propos est très technique. Ils peuvent malgré tout avoir une influence sur les politiques qui sont les principaux décisionnaires.
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=''Lien'' =
Les salons et les colloques permettent une discussion entre spécialistes, journalistes, syndicats, patrons de presse. Ils ont une influence relative sur l’opinion générale, dans la mesure où l’information est diffusée et regardée, mais les discussions résultantes peuvent influer sur la décision des patrons de presse et des principaux décisionnaires.
 
Les journaux, quant à eux, la télévision et surtout internet, sont accessibles facilement à la majorité des gens, ils peuvent donc avoir une forte influence sur l’opinion public, en fonction de l’audience. Cela peut avoir un poids dans les décisions du secteur, quand une majorité d’internautes décide de signer une pétition, par exemple. En outre, ces médias diffusent les discours des personnalités importantes du débat : les patrons de presse, les ministres, les instances gouvernementales. Ils auront plus d’influence dans les débats, parce qu’ils sont connus et ont une légitimité dans le secteur. A l’inverse, les internautes, s’ils peuvent s’exprimer sur internet, ne seront pas forcément écoutés, par manque de légitimité.
 
A noter, les controverses qui feront de l’audience, sur lesquelles le public prendra position, ne sont pas forcément les mêmes que celles qui intéressent les principaux décideurs, souvent plus techniques. Les patrons de presse seront plus attachés aux questions économiques et de rentabilité, que le public.
 
  
'''A suivre'''
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[http://ticri.univ-lorraine.fr/tp-intd.fr/index.php/La_presse_en_ligne Retour sur la page d'accueil de la presse]

Version actuelle datée du 21 janvier 2014 à 10:49

Introduction

Notre analyse sectorielle ainsi que notre veille ont montré à quel point le passage à l’ère numérique pour la presse est inexorable. Il reste à savoir si ce passage est vécu comme une réelle menace ou comme une opportunité. A partir de notre propre analyse, nous avons utilisé l’outil de text-mining Calliope qui a, soit confirmé, soit infirmé certains points de cette controverse. Nous verrons donc comment l’outil nous a permis de mettre en évidence la façon dont les différents médias ont vécu le passage au numérique, puis quels débats ont émergé de cette analyse, leur importance et leurs acteurs. Peut-on ? Veut-on ? Et comment ? Le monde de la presse semble être pris de vitesse et se pose beaucoup de questions sur son avenir face au développement d’internet. Nous constatons une certaine “peur”, une aversion face au risque du numérique. L’augmentation des tarifs des journaux ne peut tout résoudre et une prise de conscience de la place du numérique dans notre société est capitale pour sa survie. Cette évolution primordiale doit se faire et des débats, des interrogations, surgissent quotidiennement. Chaque jour, de nouveaux journaux apparaissent, d’autres disparaissent, d’autres encore sont rachetés. La liberté des marchés, qui a explosé avec le numérique, met d’avantage à genoux le secteur de la presse. Ainsi, nos débats s’appuyant essentiellement sur une actualité en effervescence et les controverses au sujet de l’avenir, la partie chronologique et l’analyse temporelle de cette étude ne semblaient pas pertinentes. Nous nous sommes donc surtout appuyées sur des prises de position récentes, essentiellement tirées de notre corpus de références de veille.

Méthodologie

Corpus de texte

Nous avons converti la majorité des articles issus de notre veille, ne gardant que les articles de moins de deux pages, les plus récents, publiés après 2008, et nous bornant à la France. Nous avons mis en vert les articles à intégrer dans le corpus, en rouge ou orange, ceux qui qui n'ont pas été retenus.

Vous pouvez consulter ci-dessous le tableau de références :
Média:Tableaux de références.pdf

Nous avons choisi une certaine diversité de sources et de références : sources ministérielles, articles de presse, médias sociaux. Des références à la fois descriptives et critiques, sur les questions économiques, politiques, sociales, technologiques (support et développement) ; des études de cas parfois controversées (Google), la qualité des contenus. Notre corpus se limite aux articles présents sur internet d’une ou deux pages, aussi notre corpus et les résultats dans Calliope se limitent-ils à ces références. Notre étude n’est donc pas exhaustive, elle cherche simplement à donner des éléments et des clés de réflexion.

L'outil Calliope

Nous avons commencé par faire une sélection rapide et préalable des termes. Le choix d’une indexation large nous laissait la liberté de la préciser par la suite. En outre, beaucoup d’expressions étaient difficiles à indexer. Par exemple l’expression “presse quotidienne régionale”appartient simultanément à la “presse quotidienne” et à la “presse régionale”, mais ne peut s’indexer sous aucun des deux ensembles. Notre processus de travail se caractérise par une succession d’allers-retours entre la construction de la terminologie et la visualisation des clusters, afin de déterminer si les termes qui ressortent étaient pertinents. Les termes non pertinents ont alors été indexés ou supprimés. Le processus a été répété jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant, en :

  • supprimant les termes vides, la majorité des adjectifs, les verbes.
  • indexant les termes similaires, par exemple les termes synonymes ou ceux possédant la même racine.
  • supprimant les termes “informations” et “presse”, car trop génériques et attracteurs, ce qui restreignait la visibilité des autres clusters et les cooccurrences plus spécifiques.


Controverse

Eléments non controversés

D’après cette visualisation des résultats de notre corpus dans Calliope, la configuration des termes en Nord-est, correspondant aux thèmes fédérateurs, et Sud-ouest correspondant aux thèmes périphériques, est révélatrice du dynamisme et des débats qui agitent la presse actuellement.

légende


Les thèmes fédérateurs concernent essentiellement le développement de la presse, à travers le numérique. Les thèmes périphériques sont peu fréquents et peu co-occurrents. Les termes qu’ils regroupent : “auteur”, “écrit”, “métier”, lectorat”, “distribution”, “médiatique”, “liberté”, définissent l’activité même du journaliste et de la presse. Aussi avons-nous interprété ces thèmes, non comme émergeants, mais comme appartenant à une définition classique des caractéristiques de la presse, peu discutée, donc peu remise en cause.

Premier constat

La presse doit changer, le modèle de la presse traditionnelle ne fonctionne plus. Du point de vue économique, le secteur est en déclin, et du point de vue social, on constate une baisse du lectorat de la presse papier. Ce déclin est illustré par le cluster ci-dessus. Le terme “mort” fortement lié à l’expression “état général”, met en évidence la tension, voire l’angoisse qui agite le secteur. Néanmoins, dans ce même cluster apparaissent les termes “avenir” et “capacité”. Il est en outre rattaché au cluster “développement”.

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Les nouvelles technologies et internet ont contribué à ce bouleversement. Tout le monde s’accorde donc sur le fait que la presse doit se renouveler pour survivre. Le débat réside alors sur le meilleur format à adopter, le passage ou non au numérique, entièrement ou non, la création de nouveaux services, le choix d’un modèle économique rentable, l’apport des médias sociaux. Par ailleurs, la question du statut de la presse elle-même et du journalisme est ébranlée par les médias sociaux : nous assistons à une remise en cause du monopole de la presse et des journalistes sur l’information.

Second constat

Les questionnements classiques de la presse ne sont pas discutés. L’utilité de la presse comme média d’informations n’est pas remise en cause. Elle répond à un besoin social et garde une dimension symbolique. L’enjeu tournera davantage autour des auteurs de l'information et de la manière de la diffuser. La liberté de la presse n’est pas non plus remise en cause. Ce principe semble même être radicalisé par les médias sociaux. Ainsi, tout le monde est d’accord sur le fait que la presse doit être libre.

Éléments controversés

Éléments débattus

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Lieux de débat et principaux acteurs

Les lieux de débat sont très divers. Nous les retrouvons dans tous les types de médias et notamment dans la presse elle-même, car celle-ci a une particularité : elle est réflexive ; elle traite de ses propres problèmes.

De nombreux journaux possèdent des pages médias dans lesquelles sont exposées différentes problématiques ou controverses.

  • Les médias audiovisuels, la télévision, la radio, discutent aussi ces questions, et permettent d’informer le grand public par des reportages, des interviews des personnalités du milieu.
  • Internet, par le biais des blogs, tenus par des journalistes ou des amateurs, des forums, permet à toute personne intéressée de discuter, de commenter le sujet.
  • Les réseaux sociaux, Facebook, et particulièrement Twitter, sont à la fois un lieu de débat et un débat en lui-même. Nombre de polémiques ont lieu autour de Twitter, animées par des politiques et des journalistes.
  • Les commentaires sur les articles en ligne, sont un service proposé aux individus pour s’exprimer et participer au débat. Le journal peut aussi organiser des tchats.
  • Les salons et colloques, comme les dernières Assises du journalisme, à Metz au mois de novembre dernier, ont permis un éclairage sur la situation de la presse à l’heure actuelle.
  • Les pages des syndicats sont intéressantes car très actualisées sur les débats qui agitent ce milieu.
  • Les conférences ou vidéoconférences, régulièrement mises en ligne, sont un lieu de controverses privilégié où les directeurs de presse, chercheurs et sociologues peuvent argumenter leurs positions. En outre, les conférences étant ouvertes au public, toute personne peut s’exprimer et poser des questions.
  • Les livres et les essais restent des points d’ancrage. Ils permettent à de nombreux journalistes ou à des chercheurs comme Patrick Éveno de développer leurs analyses.
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Les essais, les conférences, écrits par des spécialistes, des sociologues, constituent une prise de recul par rapport à l’actualité, une réflexion poussée sur les problèmes et les enjeux de la presse. Ce type de littérature n’est pas forcément accessible à des personnes extérieures au milieu de la presse, soit par manque d’intérêt, soit parce que le propos est très technique. Ils peuvent malgré tout avoir une influence sur les politiques qui sont les principaux décisionnaires. Les salons et les colloques permettent une discussion entre spécialistes, journalistes, syndicats, patrons de presse. Ils ont une influence relative sur l’opinion générale, dans la mesure où l’information est diffusée et regardée, mais les discussions résultantes peuvent influer sur la décision des patrons de presse et des principaux décisionnaires. Les journaux, quant à eux, la télévision et surtout internet, sont accessibles facilement à la majorité des gens, ils peuvent donc avoir une forte influence sur l’opinion public, en fonction de l’audience. Cela peut avoir un poids dans les décisions du secteur, quand une majorité d’internautes décide de signer une pétition, par exemple. En outre, ces médias diffusent les discours des personnalités importantes du débat : les patrons de presse, les ministres, les instances gouvernementales. Ils auront plus d’influence dans les débats, parce qu’ils sont connus et ont une légitimité dans le secteur. A l’inverse, les internautes, s’ils peuvent s’exprimer sur internet, ne seront pas forcément écoutés, par manque de légitimité. A noter, les controverses qui feront de l’audience, sur lesquelles le public prendra position, ne sont pas forcément les mêmes que celles qui intéressent les principaux décideurs, souvent plus techniques. Les patrons de presse seront plus attachés aux questions économiques et de rentabilité, que le public.

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Position des acteurs: Qui parle et sur quoi?

Modèles économiques et technologiques

  • Un changement de format nécessaire :
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Le débat autour des formats : La presse a dû repenser son format et ses supports pour s’adapter aux nouveaux comportements et conserver son lectorat. La question est de savoir quelle forme choisir.

Certains médias, comme la revue XXI, ont choisi de rester au papier mais de modifier le type de contenu. D’autres, comme Le Canard Enchaîné, ont fait le choix de rester au format papier, choix rendu possible par leur lectorat, fidèle. Le journal La Tribune, quant à lui, s’est totalement converti au numérique, excepté la version “week-end”. France Soir a également tenté de continuer à exister en passant au numérique, avant de disparaître. Ce journal a démontré que, parfois, le numérique n’est pas un remède à la crise. Certains journaux ne survivent pas. Nous retrouvons donc la configuration suivante : médias papier, bi-médias et pure-players. La question des formats et des nouvelles pratiques de lecture, d’après le schéma ci-dessous, engendre des difficultés pour certains journaux : certains vivent très bien le passage à l’écran alors que d’autres non. Cependant, le cluster indique un aspect plus subtil. En effet, le format numérique permet de créer de la valeur ajoutée, ce qui constitue également un potentiel de richesse et des opportunités pour la presse.

De grands patrons de presse ont pris part à ce débat, révélant ainsi l’importance et la complexité de ce dernier. Le Manifeste de la revue XXI soutient le format de la presse papier. Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry ont écrit un Manifeste pour un autre journalisme qui n’existe également qu’en format papier et qui justifie leur choix de n’exister que sur ce modèle. Leur choix se révèle être un succès, ils ont par ailleurs essaimé de nombreuses autres revues ou “Mook” (expression qui vient de la contraction de magazine et book) : 6 mois, Schnock, France-culture-papier, etc. Dans l’article de Télérama , Edwy plenel, Vincent Giret ou Serge Michel justifient, quant à eux, leur intérêt pour la presse numérique. Vincent Giret, directeur délégué de la rédaction de Libération déclare : “La conversion au numérique est une nécessité à la fois éditoriale et économique. Éditoriale car le journalisme travaille sur le monde tel qu'il est et il doit accompagner ses mutations, y compris celle liée au numérique. Et c'est aussi une nécessité économique car il nous faut survivre dans ce contexte concurrentiel.” Certains journaux en ligne proposent les mêmes articles que la presse papier. Les intérêts du numérique sont alors d’une part la facilité et la rapidité d’accès et d’autre part les commentaires. La presse papier, ainsi que la presse en ligne, propose des services qui ne sont pas les mêmes. La presse papier réserve une page aux annonces (décès, naissances), aux jeux, comme les célèbres mots croisés de Michel Laclos, suivis par les lecteurs du Figaro pendant de nombreuses années. Alors que la presse en ligne peut leur proposer, outre les commentaires des internautes, des chats avec des spécialistes, des relations via des forums ou des vidéos. Le numérique peut en outre, avec la data-visualisation, être un réel atout. La presse papier utilise aussi cette évolution puisque de plus en plus de schémas et graphiques apparaissent. La presse numérique aurait-elle une influence sur la presse papier ? Les habitudes de lecture évoluent, les journaux sont obligés d’en tenir compte. De plus, les pure-players ont renouvelé un journalisme souvent jugé morose, leurs articles se veulent plus proches des gens. Rue 89, créé par des anciens journalistes de Libération, a par exemple ouvert une rubrique intitulée “Votre porte-monnaie au rayon X”. Il utilise un ton et des angles journalistiques décalés. En allant sur ce site, les lecteurs savent qu’ils trouveront des articles différents et originaux. Rue 89 n’est pas unique, c’est un nouveau ton que l’on retrouve dans différents journaux disponibles sur le web.

  • Repenser son modèle économique

Avec l’arrivée du numérique, la presse a dû repenser son modèle économique, qu’elle recherche encore, ce qui a engendré de nouveaux débats entre les acteurs du secteur.

Le débat sur la gratuité : gratuit ou payant ?

Selon le professeur Patrick Éveno, la diversification des revenus reste la clé de pérennité pour la presse. Plusieurs médias ont alors adopté la solution du payant pour diversifier leurs revenus. Il existe pourtant un risque : une perte d’audience qui ferait fuir les annonceurs. Les Echos.fr a réussi à imposer son modèle payant en fournissant une information de pointe à son public averti. Par contre, les journaux d’informations généralistes ne parviennent pas à imposer le modèle payant. Seul le Monde.fr a atteint une rentabilité sur sa version en ligne, comme l’affirmait l’ancienne rédactrice en chef Célia Mériguet.

Le débat sur les aides de l’Etat

La distribution des aides de l’Etat a engendré des débats entre les grands patrons de presse. La restructuration de la presse doit passer par une révision des aides de l’Etat.

Serge Halami, dans un article du Monde diplomatique , journal appartenant au même groupe que Le Monde, soulevait la problématique suivante à propos de la distribution des aides de l’Etat:

« Tant de miséricorde souvent mal ciblée peut déboucher sur de savoureux paradoxes. Grand pourfendeur des dépenses publiques sitôt qu’elles concernent l’éducation plutôt que l’armement, Le Figaro de M. Dassault a reçu 17,2 millions d’euros du Trésor public entre 2009 et 2011 ; L’Express, presque aussi hostile que Le Figaro à l’« assistanat », 6,2 millions d’euros ; Le Point, qui aime dénoncer la « mamma étatique », 4,5 millions d’euros. Quant à Libération (9,9 millions d’euros d’aides, toujours selon la Cour des comptes) et au Nouvel Observateur (7,8 millions d’euros). »


Pour autant, Le Monde est le journal ayant reçu le plus d’aides en 2012, ce qui illustre une certaine démagogie, voire hypocrisie, de certains acteurs. Il est alors difficile de s’assurer de l’objectivité et de la validité des arguments, principalement dans les questions économiques, à cause de tous les enjeux impartis.


Louis de Brossia, affirmait quant à lui :

« L’Etat semble en matière de presse quotidienne s’être substitué au marché au nom de la défense du pluralisme et de la liberté. Il subventionne à l’aveugle un secteur d’activité tout entier au risque de le maintenir dans un état de dépendance et de dissuader toute volonté de réforme. »

Patrick Le Floch et Natalie Sonnac, quant à eux, insistent davantage sur le rôle de l’Etat, qui doit soutenir la pluralité des supports et des opinions, mais contestent également la pertinence de certaines aides de l’Etat. Ils parlent même de “gaspillage” des deniers publics. Selon eux, la France devrait plutôt miser sur un désengagement de l’Etat pour confier la régulation à une instance indépendante. Une autre solution serait de remettre en question l’idée que l’Etat doit soutenir tous les titres de presse.

Le débat sur la TVA

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite appliquer une TVA à 2.1%, pour la presse en ligne, identique à la presse papier. Cependant, il faut l’accord à l’unanimité des États membres de l’Union Européenne. Aurélie Filippetti, Bernard Cazeneuve et Fleur Pellerin espèrent compter pour cela sur le soutien de l'Allemagne afin de défendre cette position auprès des autorités européennes. Médiapart a lancé un appel, fin 2013, pour une TVA réduite à 2.1%. Le syndicat national des journalistes (SNJ), plusieurs patrons de presse et des élus, ainsi que 16.000 internautes, ont signé la pétition de Médiapart, a annoncé le site et le SNJ, nous apprend le Figaro du 27 décembre . Cependant, cela prendra du temps, et aucun changement ne devrait survenir avant 2015.


Le débat sur la publicité

Le modèle économique d’une presse sans publicité est soutenu notamment par la revue XXI ou par Edwy Plenel : “A Mediapart, nous avons fait le choix d'une absence de publicité pour montrer que le journalisme a de la valeur, et qu’il peut exister sans elle. “ Le pure-player Médiapart est payant. On peut d’ailleurs signaler la situation dégradée des journaux papiers gratuits avec par exemple le plan social récent du journal 20 minutes. Certains journaux sont freemium, gratuits puis payants comme Le Monde, ou alors proposent une version gratuite, et une version “de luxe”, payante. Il est à noter que ce modèle économique n’est pas spécifique à la presse, mais est utilisé par d’autres services en ligne. D’autres journaux encore ont fait le choix d’être totalement gratuits et donc de vivre de la publicité. Les journaux en ligne cherchent encore un modèle économique viable alors que la presse papier est obligée d’augmenter ces prix pour continuer à exister. En effet cinq quotidiens augmentent leurs prix début 2014 : Le Parisien, le Figaro, Libération, Le Monde, et L’Humanité.

Le débat autour de Google

En 2012, fut créée l’IPG (Information Politique et Générale), qui a pesé de tout son poids avec l’aide du gouvernement pour obliger Google à aider la presse. Le groupe alloua un fonds de 60 millions d’euros. La situation financière étant critique, les dirigeants aimeraient récupérer une partie des profits que réalise le moteur de recherche. Leur position est défendable car les contenus des médias en ligne permettent d'enrichir de façon qualitative les résultats donnés par les moteurs de recherche. Néanmoins Google en tant que distributeur de contenus, ne devrait-il pas être tenu de rémunérer les producteurs de ces contenus ?

Des solutions pour diversifier les revenus

Afin de diversifier leurs revenus, les médias ont fait preuve d’innovation, et de nouveaux projets économiques ont vu le jour. Le co-fondateur de Médiapart, Laurent Mauriac, a lancé une plate-forme de financements collectifs. L’objectif est de rassembler des dons pour la presse en ligne. Ce nouveau type de modèle économique, appelé le crowdfunding, (“financement par la foule”) a connu un engouement au sein des internautes. Les appels aux dons existaient déjà dans la presse papier en difficulté, ils se servent du web pour relayer leurs demandes, que ce soit L’Humanité, Le Monde diplomatique, ou encore Politis. Outre-Atlantique, un autre modèle économique voit le jour, malheureusement encore peu connu en France. Il s’agit de “l’info non-profit”, qui fonctionne également sur les dons, et sur des accords éditoriaux avec d’autres médias. Les médias peuvent s’échanger les articles, moyennant rémunération.

  • Risques de surinformation

Ce terme fait référence à une surcharge informationnelle : sans cesse connectés, en sommes-nous mieux ou trop informés ? Le journaliste et homme politique Patrick Le Hyaric, affirmait ceci, dans un article paru dans l’Humanité :

« Chacune et chacun d’entre nous a aujourd’hui accès par une diversité de canaux, de la radio à Internet, du téléphone portable à la télévision, à une multitude d’informations instantanées et en continu. Ce roulis ininterrompu donne le sentiment d’être toujours informé. Parfois, il assiège plus les citoyens qu’il ne les libère. Cette surinformation chasse l’information et sa hiérarchisation. [...] Mais, c’est le journal, la presse écrite qui reste l’outil 
de l’information vérifiée, du décryptage, de l’analyse, 
du débat, de la confrontation, contrecarrant 
une sorte de dictature de la consommation rapide 
et de l’uniformisation culturelle et médiatique. Autrement dit, plus nous sommes surinformés, plus l’information va vite, plus nous avons besoin de la presse écrite d’informations générale et d’opinion. »

Ce concept fait référence à l’expression “info-obésité”, phénomène qui a émergé avec l’arrivée du numérique.

Remise en cause par les médias sociaux

  • Perte de confiance ?

Le débat sur une connivence entre journalistes et politiques

Des problèmes de déontologie émergent de la part d’une certaine presse. Les lecteurs sont méfiants face à des journalistes qu’ils trouvent trop proches du pouvoir. Par exemple le cas cité dans un article d’Agoravox, de l’image négative des banlieues, crées par les médias :

« [...] les journalistes ont donc tendance à chercher les informations qui rentrent dans un cadre préétabli. Par ailleurs, les médias doivent se vendre, et cherche donc le spectaculaire. Ce sont donc seulement les troubles et désastres de la banlieue qui sont dépeints, et le reste du temps, les banlieues sont invisibles, ils ne servent seulement d’un potentiel de fait divers quand les problèmes éclatent. Cela engendre l’hostilité des habitants de la banlieue envers les médias. »


Noam Chomsky et Edward Herman, auteur de l’ouvrage La fabrication du consentement, explique que les médias ne peuvent être objectifs, ils sont souvent à cinq sortes de filtres qui vont, inconsciemment ou non, orienter l’information. Ceci est un extrait de la présentation de livre par l’éditeur :

« Dans cet ouvrage, désormais un classique outre-Atlantique (1988, rééd. 2002), les auteurs présentent leur « modèle de propagande », véritable outil d’analyse et de compréhension de la manière dont fonctionnent les médias dominants. Ils font la lumière sur la tendance lourde à ne travailler que dans le cadre de limites définies et à relayer, pour l’essentiel, les informations fournies par les élites économiques et politiques, les amenant ainsi à participer plus ou moins consciemment à la mise en place d’une propagande idéologique destinée à servir les intérêts des mêmes élites. »

Cependant, le journalisme d’investigation est encore important, les découvertes du Canard Enchainé (papier) ou de Médiapart (numérique) rassurent. Ce sont eux qui ont démontré que Jérome Cahuzac avait un compte en Suisse ou les “affaires” autour de Madame Bettancourt. Indépendance présupposée des pure-players : Le modèle du média libre est difficile à conserver dans le temps sur un plan économique. Rue 89 a été racheté par le Nouvel Observateur qui va peut-être être racheté par les actionnaires du Monde (Matthieu Pigasse, Xavier Niel, Pierre Bergé).

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Débat autour de la qualité des contenus

A l’inverse, l’information diffusée par les médias sociaux pose la question de la qualité, en référence à l’opposition journalistes/amateurs.

  • Perméabilisation

Les journalistes écrivent dans les médias sociaux. D’une part ils les utilisent aussi comme sources d’information et comme moyen de créer de l’audience, (voir le schéma sur “le journalisme en réseau”, ci-dessous). D’autre part les individus peuvent directement prendre position, en mettant des commentaires, en créant des blogs, en écrivant des articles dans certains pure-players, tel que Agoravox : “le média citoyen”. La séparation entre la presse, les journalistes et le public n’est plus aussi marquée avec le développement des médias sociaux. C’est en cela qu’il y a une perméabilisation des deux univers, professionnel et amateur, posant ainsi de nouvelles questions. Points positifs : l’aspect collaboratif, participatif, un individu témoin d’une information peut directement, en temps-réel, la transmettre, avec Twitter en général. Points négatifs : trop d’informations qui rendent difficiles les choix et de la hiérarchisation de celles-ci. Se pose aussi la question de la qualité à l’inverse de la quantité. Les journalistes écrivent dans les médias sociaux et ils les utilisent aussi comme sources d’information et comme moyen de créer de l’audience, (voir le schéma sur “le journalisme en réseau”, ci-dessous ). De plus les individus peuvent directement prendre position, en mettant des commentaires, en créant des blogs, en écrivant des articles chez certains pureplayers, tel que Agoravox : “le média citoyen”. La séparation entre la presse, les journalistes et le public n’est plus aussi marquée avec le développement des médias sociaux. C’est en cela qu’il y a une perméabilisation des deux univers, professionnel et amateur, posant ainsi de nouvelles questions.

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  • Collaboratif, interactif ?

Les individus, les citoyens peuvent s’exprimer grâce aux médias sociaux.

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Le lecteur consomme l’information des médias, et grâce à internet, peut interagir, pour finir... acteur, dans les médias sociaux. Cependant, d’après cette pyramide , les internautes consomment beaucoup les médias en ligne, mais au final, seul un faible pourcentage prend une part active à la création de contenu. Peut-on alors vraiment parler des réseaux sociaux comme une concurrence aux journalistes traditionnels ? Les journaux traditionnels n’ont-ils pas exagéré leur position en considérant le travail des amateurs de moindre qualité ou dénaturant la profession de journaliste ? Le débat entre journalistes et amateurs semble exagéré dans une certaine mesure, au regard du peu de personnes qui rédigent des articles. Rédaction, qui suppose que l’auteur ait suffisamment confiance en ses qualités pour éditer, et qui sera soumise au jugement des administrateurs du site, puis celui du public, pour juger de sa qualité.

  • Les médias sociaux, un nouveau paradigme ?

Outre les médias traditionnels, les médias sociaux peuvent être utiles pour informer, en particulier dans des contextes où la presse est censurée. Internet permet une grande liberté et, de par sa taille, il peut difficilement être contrôlé ou censuré. Pour autant, il faut prendre cette information avec précaution. Elle peut être l’origine de rumeurs, de dérapage, et ne respecte pas forcément le droit d’auteur. Le schéma suivant montre la relation entre les types de médias et les huit besoins sociaux fondamentaux (en rouge), auquel ils répondent. On constate que les médias sociaux dépassent ces huit besoins, qu’ils sont plus qu’un moyen de diffuser de l’information dans un seul sens, des médias aux individus, mais qu’ils permettent un retour, des individus aux médias, mais aussi des individus entre eux. En cela, les médias sociaux permettent l’interactivité, d’une part, mais se révèlent être, d’autre part, un vecteur d’action.

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Débat sur les médias-sociaux comme contre-pouvoir

La presse numérique peut difficilement être complètement censurée contrairement à la presse papier. Les informations passent. Elle a alors un rôle de contre-pouvoir que ne peut plus faire la presse papier. Le journaliste retrouve une certaine liberté via l’utilisation de Twitter et des réseaux sociaux.

« Ainsi, une réflexion plus profonde du rôle et des implications des réseaux sociaux s’impose. »

Les réseaux sociaux ont ainsi permis la diffusion d’images, reprises elles-mêmes dans des médias. Alors, la question fondamentale qui résume cette analyse est : “Faut-il réguler Internet?” Les grands médias traditionnels voient en effet Internet comme un outil qui leur ôte tout contrôle de l’information, exclusivement réservée à leur secteur jusqu’à présent. Pour le consultant Benoît Raphaël, il ne s’agit pas tant de réguler, voire de “moraliser” Internet, mais de le protéger au contraire.

« C'est aussi par les réseaux sociaux, que tombent aujourd'hui les dictatures, c'est par eux que des voix continuent de s'exprimer et de dénoncer quand les autres médias ont été muselés. Internet fait peur. Mais il souffle aussi un formidable vent de liberté, de transparence et de progrès. C'est aussi le devoir des journalistes : avant de dénoncer Internet, ils doivent accompagner l'information sur Internet. Mais pour accompagner, il faut comprendre. »

Conclusion

La méthode

Calliope est un outil intéressant, qui nous a permis d’étayer quelques réflexions, de révéler des points de controverses. Néanmoins, il a certaines limites, comme l’impossibilité de traiter des longs textes (problèmes de proportions de chaque texte), des ouvrages, des tableaux et graphiques, des vidéos. Calliope, pour fonctionner, demande des références spécifiques et normées alors que les lieux de controverses dépassent ce cadre. Il n’en reste pas moins un support de réflexion, sous réserve des limites du corpus. En outre, les résultats dépendent de la diversité des sources et des points de vue, bien qu’elles ne puissent être exhaustives. Si le choix des références, suffisamment nombreuses, respectent cette règle, les résultats seront plus pertinents, donc plus légitimes dans l’analyse.

L’analyse de débat

Les débats sont complexes et nombreux, constitués surtout de questions ouvertes, avec plusieurs choix possibles, à l’inverse des questions fermées, plus facilement identifiables en terme de positionnement, pour ou contre. Ils se positionnent sur différents aspects de la presse, qui se rapportent à des débats plus généraux qui dépassent son périmètre. Les questions économiques et de subventions, dans un contexte de crise économique, concernent tous les niveaux de la société et influencent le déclin de la presse papier. Le développement des nouvelles technologies et d’internet modifie le contexte social, supprime des postes et en crée de nouveau. Si l’Etat donne des subventions pour sauver la presse papier, c’est pour aussi sauver un certain nombre d’emploi, comme celui des marchands de journaux. La presse numérique, le développement d’internet et des nouvelles technologies, modifient non seulement la presse papier traditionnelle, dans sa forme et sa diffusion, mais aussi la presse en tant que telle, parce qu’elle devient interactive avec son public. La logique n’est plus seulement descendante, de la presse aux individus, mais il y a échanges et aussi retours. Cela oblige la presse, et les médias en général, à s’adapter à ce nouveau potentiel, qui peut autant être bénéfique que problématique.

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