Livre numérique : Différence entre versions

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(...qui conduit les librairies à couper dans leurs effectifs voire à fermer)
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(Commerce extérieur)
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* 49019100 Dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules ;
 
* 49019100 Dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules ;
 
* 49019900 Livres, brochures et imprimés simil. (à l'excl. des produits en feuillets isolés, des dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules, des publications périodiques ainsi que des publications à usages principalement publicitaires).
 
* 49019900 Livres, brochures et imprimés simil. (à l'excl. des produits en feuillets isolés, des dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules, des publications périodiques ainsi que des publications à usages principalement publicitaires).
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Compte tenu de la faible part des dictionnaires et encyclopédies dans la production vendue (cf. « Productions »), nous allons concentrer notre analyse sur les livres.
  
 
=== Problématiques et conclusion ===
 
=== Problématiques et conclusion ===

Version du 30 novembre 2013 à 08:42

Sommaire

Notre Groupe

  • Frank Adebiaye
  • Francisca Cabrera
  • Jean-Paul Ebelle

Analyse Sectorielle : la librairie

NAF 47.61Z - Commerce de détail de livres en magasin spécialisé

  • Section G Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles
    • Division 47 Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles
      • Groupe 47.6 Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé
        • Classe 47.61 Commerce de détail de livres en magasin spécialisé
          • Sous-classe 47.61Z Commerce de détail de livres en magasin spécialisé


Chiffres-clés

Nombre d'entreprises

4585 Source : Insee, Esane 2011

Effectifs

14564 en 2011 Source : Insee, Esane 2011

Chiffre d'affaires

2,6 milliards d’euros en 2011 Source : Insee, Esane 2011

Taux d'exportation

0,1 % en 2011 Source : Insee, Esane 2011

Taux de couverture

  • Taux de couverture des libraires

94% en 2011

Source : INSEE / ALISSE : 4761Z Commerce de détail de livres en magasin spécialisé

N.B. : Ce taux de couverture est un peu trompeur. Il doit être comparé au taux de couverture du secteur de l’Édition des livres (voir ci-dessous) pour correspondre à la réalité des importations.

  • Taux de couverture des éditeurs de livres

63 % en 2011

Source : INSEE / ALISSE : 5811Z Édition de livres

N.B. 1. : Les éditeurs supportent la charge des importations en amont (achat des droits pour traduction et des livres imprimés par les imprimeurs)

N.B. 2. : les libraires commercialisent des titres étrangers traduits en français donc ne faisant pas objet d’un commerce extérieur. De même, les livres vendus à l’étranger sont directement achetés par les librairies à l’étranger et non vendus par les librairies en France.

Principaux acteurs de la profession

Principales entreprises

Nom

Effectifs en France

Chiffre d'affaires (M€) livre 2011 en France

Principales productions

Actissia (France Loisirs, Chapitre.com)

4500

600

Livres

Fnac

14082

500-550

Livres, livres numériques

Leclerc (grandes surfaces alimentaires Leclerc + espaces culturels Leclerc)

94200 (groupe), dont 2544 (espaces culturels Leclerc)

475-550

Livres

Amazon

n.c.

au moins 170 (a)

Livres, livres numériques

Gibert Joseph

552

100-125

Livres

Source : Xerfi, La distribution de livres, janvier 2013

(a) 6,8 % de parts de marché appliqué au chiffre d’affaires 2011 de 2,5 milliards d’euros (cf. « Chiffres-clés »)

Organisations professionnelles

  • SNE (Syndicat National de l'Édition) | [1]
    • Informations sectorielles et réglementaires, actualité de la profession
  • GLN (Groupement pour le développement de la Lecture Numérique) | [2]
    • Informations sur les événements liés au livre et à la lecture numériques
  • Syndicat de la Librairie Française | [3]
    • Actualité des librairies, études
  • Cercle de la Librairie | [4]
    • Normes professionnelles et techniques, études

Presse (support Internet et papier)

  • Livres Hebdo | [5]

Centre technique

  • Labo de l'édition | [6]

Manifestations, salons

  • Frankfurter Buchmesse
  • Salon du Livre
  • Assises du livre numérique

Localisation des entreprises

  • France entière
  • Luxembourg (Amazon)

Productions

  • Manuels scolaires
  • Livres techniques et spécialisés
    • Sciences et techniques, médecine, gestion
    • Sciences humaines et sociales
    • Religion et ésotérisme
  • Dictionnaires et encyclopédies
  • Livres généraux
    • Littérature
    • Documents, actualité, essais
    • Jeunesse
    • Bandes dessinées
    • Beaux livres et livres pratiques
  • Cartes géographiques, atlas

Chiffre d'affaires en M€

2011

2010

évolution

Manuels scolaires

415

15,54%

368

13,58%

2%

Livres techniques et spécialisés

312

11,68%

346

12,80%

-1%

Dictionnaires et encyclopédies*

62

2,32%

113

4,18%

-2%

Livres généraux

1 837

68,82%

1 835

67,78%

1%

Cartes géographiques, atlas

44

1,64%

45

1,66%

0%

Total

2 669

100,00%

2 707

100,00%

Source : Chiffres clés 2013 Statistiques de la culture et Chiffres clés 2012 Statistiques de la culture | [7]

Actualité économique et sociale de la profession

Une situation économique dégradée...

La publication d'une étude récente de Xerfi, présentée en juin 2013 à Bordeaux dans le cadre des 2e Rencontres de la librairie, fait état, à l'endroit des librairies indépendantes, d'une situation particulièrement alarmante :

  • Décrochage des ventes
  • Dégradation de la performance financière : baisse du taux de résultat net
  • Difficulté croissante des librairies à financer leur cycle d'exploitation (stocks) auprès des banques
  • Trésorerie de plus en plus critiques

...qui conduit les librairies à couper dans leurs effectifs voire à fermer

Pour remédier à leur situation financière, en particulier leurs problèmes de trésorerie, les libraires sont contraintes, passé la réduction de plus en plus drastique de leurs stocks, de recourir à des dispositifs de chômage partiel, de procéder à des licenciements voire de déposer le bilan  :

  • Gibert Joseph a fermé deux points de vente en 2012
  • En mars 2013, Decitre a mis en place un dispositif de chômage partiel pour ses 400 salariés et a fermé sa boutique historique [8]
  • Fin novembre 2013, les librairies Chapitre se déclarent en cessation de paiement. Ce dépôt concerne l'ensemble de ses 53 librairies et de ses 1200 salariés [9].

De nouveaux plans d'aide ont toutefois été annoncés

Lors des 2e Rencontres de la librairie, un plan de 9 millions d'euros a été annoncé, consistant en une aide de 7 millions venant des éditeurs et de 2 millions de la part du Ministère de la Culture [10].

Procédés techniques et innovations

Dispositifs d’affichage

  • Encre électronique

Dispositif permettant de lire des textes sur un écran à matrice passive (sans rétroéclairage) limitant ainsi la fatigue visuelle.

Dispositifs de catalogage

  • Métadonnées

En plus des métadonnées métier historiques (norme ONIX [11]), des métadonnées sont également intégrées aux livres numériques répondant au schéma Dublin Core [12].

Dispositifs de gestion d'accès

  • API (Application Programming Interface)

Interface de programmation permettant de donner accès à des données contenues dans une base ou une plateforme informatique. La question des API a connu une résurgence dans le monde de l'édition suite à l'article du spécialiste de l'édition Hugh McGuire “A Publisher’s Job Is to Provide a Good API for Books” [13] dans lequel il explique que le travail d'un éditeur est de fournir de bonnes API pour ses livres.

  • Interopérabilité

L'interopérabilité désigne la capacité de plusieurs dispositifs techniques à pouvoir fonctionner ensemble, à l'instar des interconnexions ferroviaires ou téléphoniques. Dans le cas de l'édition et plus particulièrement du livre numérique, l'interopérabilité désigne la possibilité de lire un livre numérique sur n'importe quel dispositif de lecture. La question de l'interopérabilité est source de polémiques, dans la mesure où elle est liée à la question des mesures techniques de protection (MTP) ou DRM (Digital Rights Managements), ces dernières faisant par définition obstacle à l'interopérabilité.

Dispositifs de gestion des droits

  • Mesures techniques de protection (MTP) / Digital Rights Management (DRM)

Il s'agit de dispositifs de restriction d'accès visant à n'autoriser l'accès à un contenu numérique (musique, film, livre) qu'aux personnes titulaires d'un droit d'accès payant.

  • Tatouage / Watermark

Il s'agit d'un dispositif dans lequel chaque contenu numérique se voit adjoindre dans le fichier informatique qui le contient des métadonnées ou un filigrane indiquant le titulaire des droits d'accès et de lecture. Là où les DRM misent sur la restriction de l'accès, le tatouage mise sur la traçabilité.

Dispositifs de gestion des offres numériques en librairie

  • Système Paperus

Ce système s'appuie sur la mise à jour du système de caisse des librairies. Suite à cette mise à jour, par simple scan du code barre du livre, le logiciel de caisse du librairie va reconnaître si le livre bénéficie d'une offre couplée, proposant au lecteur d'obtenir une version numérique du livre pour quelques euros de plus.

Conjoncture

Conjoncture equipe 1.png


Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires en volume - Commerce de détail de livres en magasin spécialisé (NAF rév. 2, niv. classe poste 47.61) - Série CVS-CJO - Base 100 en 2010, Identifiant 001658915, mise à jour du vendredi 29 novembre 2013


L'analyse de la conjoncture du commerce de livres en librairies sur la période 2010-2013 laisse apparaître une situation à la fois dégradée et erratique. La tendance est globalement à une détérioration marquée de la conjoncture (indice 100 en 2010, indice 89 en septembre 2013). Le calcul de l'écart-type, année par année, laisse toutefois apparaître des nuances : les années 2011 et 2012 ont été particulièrement chaotiques.

Période

Indice chiffre d'affaires

Période

Indice chiffre d'affaires

Période

Indice chiffre d'affaires

Période

Indice chiffre d'affaires

janvier 2010

99

janvier 2011

105

janvier 2012

96

janvier 2013

93

février 2010

101

février 2011

102

février 2012

95

février 2013

93

mars 2010

101

mars 2011

98

mars 2012

96

mars 2013

93

avril 2010

99

avril 2011

99

avril 2012

96

avril 2013

90

mai 2010

102

mai 2011

98

mai 2012

89

mai 2013

93

juin 2010

97

juin 2011

99

juin 2012

94

juin 2013

92

juillet 2010

96

juillet 2011

100

juillet 2012

95

juillet 2013

90

août 2010

99

août 2011

103

août 2012

98

août 2013

91

septembre 2010

102

septembre 2011

100

septembre 2012

92

septembre 2013

89

octobre 2010

100

octobre 2011

97

octobre 2012

92

novembre 2010

100

novembre 2011

97

novembre 2012

91

décembre 2010

98

décembre 2011

96

décembre 2012

94

Secteur amont et avals (matrice de Porter)

Entrants potentiels

Pure-players de la librairie numérique

Amont fournisseurs

Concurrents du secteur

Aval clients

Amont fournisseurs

Éditeurs

Distributeurs numériques

Concurrents historiques

Nouveaux acteurs : Amazon, Apple, Google

Lecteurs (cf. étude du Motif sur les achats et pratiques de lecture numérique [14])

Produits de substitution

Contraintes réglementaires et des pouvoirs publics

Auto-édition

Domaine public

Open edition

Vente de particulier à particulier

Prix unique du livre papier et du livre numérique (réduction maximale autorisé : 5 %, strict encadrement des ventes à primes)

TVA à taux réduit pour le livre papier et le livre numérique

Place du secteur dans l'industrie

Sous-classe 47.61Z Commerce de détail de livres en magasin spécialisé

Groupe 47.6 Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé

Division 47 Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles

Section G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles

Nombre d’entreprises

4 585

23 501

443 291

682 805

Effectifs

14 564

77

1 651 830

3 099 668

Effectifs en ETP

11 393

65 528

1 359 906

2 626 888

Chiffre d’affaires (en millions d’euros)

2 558

16 629

434 176

1 391 503

Exportations (en millions d’euros)

4

98

7 980

140 446

Investissements corporels (en millions d’euros)

47

297

8 912

17 891

Source : Insee, Esane, 2011

L’activité des librairies bien qu’intégrée dans la filière de l’édition est rattachée dans la nomenclature de l’INSEE au commerce de détail, et plus spécifiquement au commerce de détail de biens culturels et de loisirs.

Par rapport au groupe « Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé », les librairies représentent environ ⅕ des entreprises et 17 % des effectifs (ETP). Le chiffre d’affaires des librairies représente 15 % du commerce de détail de biens culturels et de loisirs. Les exportations et les investissements corporels sont, relativement au secteur, très faibles.

Cela s’explique par le fait qu’eu égard à l’organisation de la chaîne du livre, les exportations sont réalisées directement par les éditeurs et les investissements corporels pour réaliser les livres sont supportés par les éditeurs et les imprimeurs.

Analyse économique et financière

Sous-classe 47.61Z Commerce de détail de livres en magasin spécialisé

Groupe 47.6 Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé

Division 47 Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles

Section G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles

CA HT / ETP (en k€)

224,5

253,8

319,3

529,7

Taux d’exportation

EXP / CA en %

0,1

0,6

1,8

10,1

VA / ETP (en k€)

46,9

55,9

58,3

77,4

Taux d’intégration VA / CA en %

20,9

22

18,2

14,6

Frais de personnel / ETP (en k€)

38,8

38,2

40,4

48,7

Taux de marge EBE / VA (%)

13,4

25,2

23,5

23,1

Résultat net / CA en %

-1,8

2

2

2,1

Investissements corporels / ETP (en k€)

4,1

4,5

6,6

6,8

Taux d’investissement

Investissements corporels / VA

8,8

8,1

11,2

8,8

Immobilisations corporelles / ETP en k€

48,3

54,5

59,7

61,2

Immobilisations incorporelles / ETP en k€

33,8

35,2

39,3

32,3

Effectif moyen par entreprise

2,5

2,8

3,1

3,8

L'analyse de ces chiffres met en évidence plusieurs points :

  • tout d'abord, un pourcentage de résultat net sur CA négatif, ce qui met en lumière le fait que l'activité des libraires est structurellement déficitaire, ce qui n'est pas le cas des autres activités de commerce de détail ;
  • de plus le taux de marge est bien plus faible que dans le cas des autres activités de commerce de détail ;
  • compte tenu de la typologie de l'activité, nous avons également fait figurer les immobilisations incorporelles, celles-ci sont essentiellement constituées des fonds de commerce.

Nature des emplois

Sous-classe 47.61Z Commerce de détail de livres en magasin spécialisé

Groupe 47.6 Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé

Division 47 Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles

Section G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles

Artisans, commerçants, chefs d’entreprises

0,60%

0,70%

0,70%

1,00%

Cadres et professions intellectuelles supérieures

5,00%

9,20%

8,30%

12,50%

Professions intermédiaires

5,70%

8,00%

13,50%

16,20%

Employés

75,80%

70,70%

63,80%

45,40%

Ouvriers qualifiés et non qualifiés

6,00%

6,20%

9,40%

20,70%

Autres

6,80%

5,30%

4,30%

4,10%

Source : Insee, Esane, 2011

La part des artisans, commerçants et chefs d'entreprises est étonnamment faible, compte tenu de l'effectif moyen constaté (cf. infra, « Analyse économique et financière »). Ces chiffres sont donc à manier avec précaution.

Commerce extérieur

Au sens de la nomenclature NC8 (Nomenclature Combinée), utilisée pour la déclaration douanière des marchandises, les produits concernés par notre étude sont les suivants :

  • 49019100 Dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules ;
  • 49019900 Livres, brochures et imprimés simil. (à l'excl. des produits en feuillets isolés, des dictionnaires et encyclopédies, même en fascicules, des publications périodiques ainsi que des publications à usages principalement publicitaires).

Compte tenu de la faible part des dictionnaires et encyclopédies dans la production vendue (cf. « Productions »), nous allons concentrer notre analyse sur les livres.

Problématiques et conclusion

SWOT

Forces

Faiblesses

Maillage du territoire

Réseau de proximité

Rôle de prescripteur (conseil)

Diversité de l’offre

Aides conjoncturelles au secteur

Faibles capacités d’investissement et d’innovation (peu de capitaux)

Contraintes en amont (offices)

Contraintes des horaires

Manque de présence et de visibilité en ligne

Manque de place ou de capacité de stockage

Prix croissant des loyers en centre-ville

Opportunités

Menaces

Loi Lang

Prix unique du livre numérique

Poids croissant des acteurs hors secteur (Amazon, grande distribution généraliste)

Poids croissant du commerce en ligne

Augmentation constante du nombre de titres

Conclusion

Globalement, l'activité de librairie semble de moins en moins attractive et rentable per se. Dans la stratégie des acteurs dominants du marché, largement extérieurs au secteur de la librairie stricto sensu, le commerce de livre s'inscrit dans une offre commerciale globale, tenant lieu tantôt de produit d'appel (cas des grandes surfaces alimentant leurs rayons bazar des best-sellers du moment), tantôt de fer de lance pour entrer sur un marché (cas d'Amazon). Reste à savoir si le livre numérique va renforcer cette situation, ou permettre au contraire aux acteurs historiques du secteur d'en sortir en leur permettant de reprendre la main en donnant plus libre cours à leur rôle de prescripteurs.

Thème de Veille

Définition

Le livre numérique est-il encore un livre ?

Stratégie de veille

Les acteurs

Acteurs traditionnels

Nouveaux acteurs

Problématiques principales

La fiscalité du livre numérique

Les offres couplées (livre numérique / livre papier)

La valorisation des catalogues et le rôle de médiation et de recommandation des libraires

La vente de liseuses en librairie

État des lieux

Plus un sacerdoce qu’une activité principalement lucrative, la librairie indépendante connaît dans cette ère du tout numérique ces heures les plus sombres. En effet, la menace prépondérante des géants du net à l’instar d’Amazon, d’Apple et de Sony les obligent à s’adapter en sortant de leur fonction logistique première.

Par ailleurs, dans le commerce de détail, le livre reste l’un des produits les moins rentables avec un taux de marge de 37.2% quand celui de l’optique atteint 61% et celui de la parfumerie et de l’habillement avoisine 44% selon une étude Xerfi 2011.. C’est ainsi que pour l’année 2011 le taux de résultat net atteint 0.6% pour l’ensemble de la profession.

La survie ne se fera que dans la transformation.

Quelques rappels chiffrés

Il faut retenir avant tout que les achats en ligne de livres numériques par le grand public représente 12% du marché global du livre. En 2012, le chiffre d’affaires généré par le marché de l’édition numérique était de 81.8 millions d’euros, 37% des libraires font de la vente en ligne via leur site internet. (étude GFK publiée en février 2013).

Références produits

En terme de support de lecture numérique (liseuse), 6 leader tiennent le haut du pavé du marché Français:

  • Le Kindle (Amazon)
  • Le Kobo (Kobo / Fnac)
  • Le Cybook Odyssey
  • Le Nook (Barnes & Noble)
  • Le Sony Reader (Sony)
  • Le Oyo (France loisirs)
Quid de la liseuse en librairie ?
  • En chiffres

Le marché des liseuses décolle en France dès 2008 et ne cesse de progresser chaque année:5000 appareils vendus en 2008, 27.000 en 2010, 145.000 en 2011 et 300.000 en 2012.

En effet, parmi les modes de lecture numérique existant, la liseuse reste par excellence le support préféré des Français en 2012 devant la tablette tactile.

  • De la polémique aux étals ?

Amazon propose un genre de « plan Marshall » aux libraires via le programme : “Amazon Source”. En effet les libraires deviendront des VRP (voyageur Représentant Placier) de la liseuse Kindle. Bien évidemment, un tel programme est très loin de voir le jour en France pour le moment.

Sur ce domaine, les concurrents directs d’Amazon ont une avance considérable, car ils sont beaucoup mieux présents en magasin, c’est le cas de Sony qui a toujours été bien distribué dans les enseignes françaises. Kobo a choisi de s’associer à Fnac pour distribuer son matériel, PocketBook envisage de proposer ses liseuses chez Cultura, mais aussi chez un certains nombre de libraires dans le cadre du partenariat avec TEA .

Tout pousse à croire pour les grandes enseignes culturelles et la grande distribution que le mariage est consommée. Cependant, n’est- il pas légitime de s’interroger sur la volonté réelle du libraire à commercialiser des liseuses surtout si c’est Amazon qui le propose.

Malgré tout, il faut croire que les réalités économiques et la lutte pour la survie mènent à une transformation certaine de la librairie (tous acteurs confondus).. On a pu ainsi réaliser une cartographie de près de 200 librairies qui proposent des solutions numériques.

Sources

La vente de livres numériques par les libraires