Collection ALS/Série 6/Tome 4/N. 1/Condé

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Sur quelques protoures de Lorraine


 
 

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Auteur:Bruno Condé
In: Bulletin de la Société des sciences de Nancy, Série 6, Tome 4, numéro 1 (1944)
Un protoure

Cet article a été présenté à l'occasion de la nomination de Bruno Condé comme membre titulaire de la Société des sciences de Nancy.

Iconographie complémentaire

Ce paragraphe et cette illustration ne font pas partie de l'article original.

De plus l'animal représenté n'est pas celui qui est décrit dans l'article. L'illustration est simplement destinée au non-spécialiste pour lui donner une idée du type d'animal ici décrit.

Sur quelques protoures de Lorraine

ALS 1945 1-6.pdf[3]

SUR QUELQUES PROTOURES DE LORRAINE


Par B. Condé, Préparateur

Les Protoures prennent rang parmi les Insectes les plus humbles, au voisinage des Collemboles (ZOO Bojnice - Lev.jpg) et des Diploures (ZOO Bojnice - Lev.jpg) ; comme eux, nous les rencontrons, parfois en abondance, dans la terre et les amoncellements de feuilles mortes en décomposition. Ce milieu bien particulier leur ALS 1945 1-6.pdf[4] offre une atmosphère bien humide, souvent voisine de la saturation, indispensable aux échanges gazeux d'animaux dont l'appareil respiratoire est réduit ou nul.

Les Protoures présentent des caractères communs aux endogés et aux cavernicoles : taille petite (2,5 mm. au maximum), forme allongée leur permettant de s'insinuer dans d'étroites fissures, téguments peu pigmentés (jaune ambré), absence d'yeux. Fait unique chez les Insectes, ils sont dépourvus d'antennes, mais les pattes prothoraciques, remarquablement modifiées, munies d'organes sensoriels, se relèvent de chaque côté de la tête pour les suppléer. Sur la capsule céphalique, une paire d'organes sensoriels énigmatiques représentent sans doute les organes de Tomösvary des Myriapodes, mais le thorax, avec ses trois segments pourvus chacun d'une paire de pattes ambulatoires, permet de considérer les protoures comme des insectes authentiques. L'abdomen est d'un type primitif, ce que rappelle d'ailleurs le nom du groupe : il compte douze segments dont les trois antérieures portent chacun une paire de pattes à un ou deux articles. Un développement fréquent chez les Myriapodes, mais très exceptionnel chez les Insectes, caractérisé par l'apparition de trois métamères abdominaux après l'éclosion, contribue encore à donner aux protoures une physionomie archaïque.

Ces animaux de petite taille, à démarche lente, passèrent inaperçus jusqu'en 1907, époque à laquelle F. Silvestri (ZOO Bojnice - Lev.jpg) les décrivit d'Italie.

En 1924, P. Remy récoltait dans une forêt des "Vosges méridionales le premier Protoure signalé en territoire français. Depuis deux ans, diverses stations lorraines m'ont fourni un matériel abondant ; j'y ai reconnu deux Acerentnhis inédits dont la diagnose va paraître dans la Revue Française d'Entomologie : Acerentnhis Remyi et A. Aubertoti. Je décrirai brièvement ici un nouvel Acerentomon. lorrain, voisin d'Acerentomon Doderoi Silv. 1907 qui est largement répandu en Europe.

Acerentomon brevisxtosum n. sp
Station : Forêt de Haye, bois de Chênes près du Champ-le-Bœuf (banlieue de Nancy) : 4 ♂ 2 ♀ , 2 larves maturus-junior, 2 larves stade II, 6 et 25-VII-1944.
Longueur du corps : 1750-1800 µ; de la tête : 173-183 µ; du rostre : 54-57 µ.
Tête : Rostre relativement long. « Suture » occipitale s'effaçant latéralement. Poils très courts, sauf les basaux du rostre et les frontaux médians.
Thorax : Soies tergales remarquablement courtes chez un genre où elles sont d'ordinaire bien développées (20 pour celles de la paire médiane de la rangée postérieure du métanotum).
Tarse I : 110-115 µ ; sa griffe : 34-35 µ, sa face postérieure a 6 sensilles latéraux, les plus longs atteignent 40 µ, sa face antérieure en a 2 et sa face tergale porte 1 sensille claviforme, 1 sub-sétiforme et 1 lancéolé.
Abdomen :
Tergite VI dépourvu de pectines latérales.
Tergite VIII avec grandes pectines de 11 à 13 dents longues et aiguës. Soies tergales de 20-30 [A, les latérales plus longues que les médianes; à partir du tergite VII, toutes les soies sont un peu plus développées.


Laboratoire de Zoologie générale
de la Faculté des Sciences de Nancy

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