Collection ALS/Mémoires/Tome 3/L. 3/Joly Girafe

De Wicri Académies Grand Est

Recherches historiques, zoologiques, anatomiques et paléontologiques sur la Girafe


 
 

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Titre:Recherches historiques, zoologiques, anatomiques et paléontologiques sur la Girafe
Auteurs:Nicolas Joly, Achille Lavocat
In: Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, Tome 3, (1840)
ALS Mémoires 1840 page 643.jpg

Recherches historiques, zoologiques, anatomiques et paléontologiques sur la Girafe

RECHERCHES

HISTORIQUES, ZOOLOGIQUES, ANATOMIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES

SUR LA GIRAFE,. ALS Mémoires 1840 page 519.jpg[1]

(Camelopardalis Giraffa, Gmelin );

PAR MM. N. JOLY,.

PROFESSEUR DE ZOOLOGIE À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE TOULOUSE , ETC.

ET A. LAVOCAT,

CHEF DES TRAVAUX ANATOMIQUES A L'ÉCOLE ROYALE VÉTÉRINAIRE DE LA MÊME VILLE.

Avant-propos

Au commencement de l'année dernière (1844), une girafe récemment arrivée d’Abyssinie en France, vint mourir à Toulouse. À ma demande et à celle de tous mes collègues, M. Sans, maire de la ville, proposa au conseil municipal d'acheter les restes de ce beau ruminant. Cette proposition fut accueillie comme elle devait l'être dans une cité où les sciences, les lettres et les arts furent toujours en honneur, et toujours cultivés avec beaucoup d'éclat. Un vote unanime et généreux mit la girafe à ma disposition.

Désireux de tirer tout le paru possible de ma bonne fortune scientifique, et convaincu, d’ailleurs, qu’entreprendre seul la dissection d’un aussi grand quadrupède, c’était m'exposer à laisser passer inaperçus bien des détails précieux à recueillir, je pensai que je devais sacrifier de mesquins intérêts d'amour-propre aux vrais intérêts de la science, et j'eus l'idée d'associer à mes travaux un homme qui, par la spécialité de ses connaissances en anatomie vétérinaire, pouvait m'aider à voir et mieux et davantage. Je me hâte de dire que j'ai trouvé dans M. A. Lavocat un collaborateur aussi zélé qu'instruit.

Sur l’autorisation de M. Bernard, directeur de l’école royale vétérinaire de Toulouse, la girafe fut transportée dans une des salles de ce magnifique établissement, et M. Lavocat et moi, nous procédâmes à la dissection du gigantesque quadrupède. Vingt jours furent consacrés soit à cette importante opération, soit à la représentation iconique des organes qu'il nous semblait utile de reproduire par le dessin.

ALS Mémoires 1840 page 520.jpg[2] M. Bonnes, secrétaire de l’école royale vétérinaire; MM. Pons, Baron, Andrieux, Clerc et Foulquier, élèves de cette mème école; M. Traverse, préparateur d'histoire naturelle à la Faculté des sciences ; M. Soulié, peintre distingué de Toulouse; enfin, M. Jules Boilly, dont toute la France connaît les délicieux portraits, ont bien voulu nous aider de leur scalpel ou de leur crayon : nous sommes heureux de leur en témoigner publiquement notre reconnaissance. [1]

Ces travaux préparatoires terminés, nous songeâmes à mettre en œuvre les matériaux que nous venions de rassembler, et à coordonner les observations que nous avions fautes isolément.

Les recherches bibliographiques auxquelles nous nous livrâmes ensuite, afin de ne pas nous attribuer des découvertes appartenant à d’autres, ne tardèrent pas à nous prouver que bien des faits que nous avions pu jusqu'alors regarder comme entièrement nouveaux, ne devaient plus être considérés sous le même point de vue. Cependant, même après avoir recueilli tous les documents que nous avons pu nous procurer, nous avons été amenés à conclure que tout n'avait pas été dit sur le Camelopardalis giraffa, et que l'histoire complète de cet animal était encore à faire.

A l’occasion de la Notice récemment publiée par l’un de nous[2], un des membres les plus distingués des Instituts de France et d'Égypte, lui disait dans une lettre beaucoup trop flatteuse pour que nous puissions la reproduire ici :

Aucun individu du Règne animal, aucun sujet même n’était plus digne d’une monographie.

Encouragés par les conseils et l'honorable suffrage de M. Jomard, nous avons essayé de raconter sans prétentions tout ce que nos devanciers nous ont appris relauvement à l'histoire de la girafe. ;

Aucun d'eux, il est vrai, n'avait entrepris l'étude complète des os, des muscles, des ligaments, des vaisseaux et des nerfs de cet animal. Cette parte de notre travail peut donc être regardée comme à peu près entièrement neuve. Nous en dirons autant de la comparaison que nous avons faite de ces divers systèmes avec les or- ganes analogues du bœuf et du cheval.

Heureux si, en alliant nos propres recherches à celles de tant de savants qui nous ont précédés, nous pouvons ajouter quelque chose à leurs découvertes ! Heureux surtout si, après avoir lu notre travail, les amis de la science le jugent digne de l'honneur que vient de lui accorder une Société dont l'approbation est déja pour nous une récompense tout à la fois bien douce et bien flatteuse.

Toulouse, 6 janvier 1845. N° Joly.

Liste des auteurs

ALS Mémoires 1840 page 529.jpg[11]

But et division du présent ouvrage.

Tracer l'histoire monumentale et littéraire de la girafe, décrire sa conformation tant extérieure qu'intérieure, faire connaitre ses mœurs et ses affinités zoologiques, enfin dire quelques mots des espèces de girafes aujourd'hui perdues ; tel est le but que se proposent les auteurs du travail qu'on va lire.

Ce travail sera divisé en quatre parties bien distinctes.

La première parte sera entièrement historique et bibliographique.

Dans la deuxième nous décrirons le Camelopardalis giraffa, ei nous ferons connaitre ses habitudes naturelles ou acquises.

La troisième sera consacrée à l'étude de la structure anatomique de cet animal. C'est là aussi que nous chercherons à faire ressortir ses affinités zoologiques, et à lui assigner sa véritable place dans la Méthode encore si improprement appelée naturelle.

La quatrième enfin aura pour objet l'examen des débris osseux que l’on a récemment rencontrés dans les formations ternaires de l'Europe et de l'Asie, et que l'on a cru pouvoir rapporter à plusieurs espèces de girafes qui auraient depuis longtemps disparu de la surface du globe.

Partie historique

Notes de l'auteur

  1. L’empaillage de la girafe et le montage du squelette ont été exécutés avec un plein succès par M. Traverse, qui a eu d'autant plus de difficultés à vaincre pour la première de ces deux opérations , qu'aucune partie osseuse n’ayait été laissée dans la peau. Les viscères de l'animal ont été mis dans des liqueurs conservatrices, et déposés dans les collections d'anatomie comparée de la Faculté des sciences de Toulouse.
  2. Notice sur l’histoire, les mœurs et l’organisation de la girafe. Toulouse, 1844.

Rééditions

Cet ouvrage a fait l'objet de rééditions.

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5382060t

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