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Notice nécrologique sur Chrétien Géofroy Nestler


 
 

Titre
Notice nécrologique sur Chrétien Géofroy Nestler
In
Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg
Dates
  • création : 1830
  • mise en lecture 26 décembre 2024
En ligne
https://www.biodiversitylibrary.org/item/105923#page/571/mode/1up

Chrétien Géofroy Nestler est l'un des fondateurs de la Société des sciences naturelles de Strasbourg.

Notice nécrologique

 

Chrétien Géoffroy Nestler

ALS Mémoires 1830 page 571.jpg[1] La Société d'histoire naturelle vient de perdre un de ses membres les plus distingués, Chrétien Géoffroy Nestler, né à Strasbourg, le 1er Mars 1778, professeur de botanique et d'histoire naturelle médicale à la Faculté de médecine, professeur à l’école de pharmacie et pharmacien en chef des hospices civils de la même ville. Il était un de ces hommes dont la vie prouve combien est attrayante l'étude de la botanique et quels plaisirs sont réservés à ceux qui se livrent à la culture de cette science.

Dès sa tendre jeunesse il étudia, sous les yeux de son digne père, pharmacien distingué, les principes de la chimie et de la pharmacie, et fut du célèbre Hermann l'élève le plus instruit. Employé successivement dans les hôpitaux comme pharmacien, il suivit, en cette qualité, les armées françaises, et fit les campagnes de Prusse et d'Autriche. Ce fut surtout à Vienne que Nestler, par ses relations avec des savants aussi distingués que Jacquin et le comte DE STERNBERG, parvint à connaître les richesses végétales des montagnes du Tyrol et du beau pays de Salzbourg. Chaque mouvement des armées devint pour lui une occasion de s'instruire et d'augmenter ses collections. De retour dans ses foyers, il gagna l'estime et l'amitié du respectable doyen de la Faculté de médecine, de Vicrars, dont il ne prononça jamais le nom qu'avec vénération, et qui lui rappela l'accueil flatteur que lui avait fait, pendant son séjour à Paris, le savant et laborieux botaniste Ricuarv. L'âge et les infirmités ne permettant plus à Vizrars de se livrer à l'enseignement de la botanique, il sollicita auprès du grand-maître de l'Université Padjoncüon de NesrLer : il avait par là même désigné son successeur. En effet, à la mort du digne vieillard, Nesrcer devint titulaire de la chaire de botanique et d'histoire naturelle à la Faculté de médecine. Les élèves formés à son école diront combien ses leçons étaient instructüves et atiachantes ; 1l avait le talent si rare d'intéresser les commençans à des détails quelquefois arides et pourtant indispensables, ALS Mémoires 1830 page 572.jpg[2] n y rattachant à propos tantôt quelque vue générale, tantôt une découverte im- portante où une expérience ingénieuse. C'est ainsi qu'aplanissant les difficultés de la science, 1l savait la rendre encore plus attrayante. Les herborisauons, qui s sont l'écueil des demi-savans, n’en montraient que mieux sa supériorité. Il avait si bien exploré tout le pays, il connaissait avec tant de précision le site de chaque plante et l'époque de sa floraison, qu'on était sûr, en partant avec lui, de rencontrer toutes celles qu'il avait promises.

Le Jardin botanique doit à NESTLER d'importantes améliorations. Beaucoup de plantes nouvelles y sont aujourd'hui cultivées. Environ quatre mille espèces s’y trouvent distribuées dans l’ordre le plus parfait, celui des familles actuelles. Son enseignement était établi sur des principes larges, et l'expérience a prouvé que ceux de ses disciples que d’heureuses disposions appelaient à cultiver spécialement la botanique, trouvèrent près de lui tous les moyens de la développer.

Mais si les succès de NEsTLER dans l’enseignement lui ont mérité sa réputa- üon de bon professeur, des travaux d’un autre genre lui assignent un rang disun- gué parmi les botanistes de notre époque. Les relauons qu'il entretenait avec tous ceux qui ont en Europe de la célébrité, l'avaient placé si haut dans leur estime, que ses assertions étaient partout admises comme des vérités incontestables. Le nom de NESTLER ! a été attaché par SPRENGEL au genre que JACQUIN avait désigné sous celui de Columellées. Ce même nom a été appliqué a plusieurs espèces, parmi lesquelles on se plait à citer l'Æreracium Nestleri, Vixx. DEcaNDOLLE devait à NESTLER de nombreux documens sur les plantes de l'Alsace, et son ami PERSOON reçut de lui la descripuon des bruyères. Son ouvrage sur les potenulles? est une des meilleures monographies qui aient été publiées en France. Cette thèse inaugurale fut présentée à la Faculté de médecine de Paris, et valut à son auteur le titre de docteur. Les planches qui accompagnent ce travail sont exécutées avec soin.

Mais le premier titre de NESTLER aux suffrages de ses contemporains est sans contredit le travail qu'il avait entrepris, de concert avec son excellent ami le docteur MovGror, sur les plantes eryptogames de l’Alsace5, On doit à cette association scien- üfique la publication de neuf fascicules, comprenant environ mille espèces, dont plusieurs étaient inconnues et beaucoup mal déterminées. Cet ouvrage n’est pas un livre; il ne contient pas de descriptions; ce ne sont pas non plus des figures repré- sentant plus ou moins fidèlement des plantes cryptogames; mais ce sont ces plantes elles-mêmes, admirablement conservées, ayec tous les caractères qui servent à les déterminer, et pour texte une synonymie complète, le nom du genre et de l'espèce imprimés au bas de chaque feuille. Cette collection est citée comme classique ; elle

Nestlera, famille des Composées, section des Gnaphalées. De Potentilla. Paris, 1816. Slirpes cryptogamæ Vogeso-Rhenanæ; centur. 1-9 ALS Mémoires 1830 page 573.jpg[2]

Notes originales de la notice


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Voir aussi