Collection ALS/Mémoires/Tome 1/L. 1/Nestler
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Notice sur le Sedum repens
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Avant-propos
La structure de l'article a été légèrement modifiée.
Notice sur le Sedum repens
[1]
Sous le nom de Sedum repens, M. Schleicher publia dans ses collections
une espèce que M. De Candolle reconnut être nouvelle et qu'il décrivit
le premier dans le Supplément à la Flore française, page 525[1], accompagnée de plusieurs synonymes, cités cependant avec doute.
Mon ami, M. le docteur Mougeot, de Bruyères, ayant découvert cette espèce le 18 Juillet 1829 sur les rochers des escarpements septentrionaux du Hohneck dans les Vosges, et l’y ayant cueillie avec lui huit jours plus tard, j'ai pu comparer la description de M. De Candolle avec la plante vivante, et il ne m'est resté aucun doute sur l'espèce ; mais il est plus difficile d'en fixer la synonymie, ce que je vais tâcher de faire dans cette notice.
Voici ces synonymes:
- 1° Sedum Guettardi, Villars, Delph., III, 678, t. 45; exclus. synon.; rapporté par M. De Cannozze, F1. fr., Suppl., p. 525, et Prodrome, IT, p. 409. Cest le seul qui ne paraît pas douteux au savant professeur de Genève. Cependant la description de ViLzars et la note qui $ y rapporte paraissent ne point convenir au $. repens; car Virrars dit : foliis basisolutis, acutis, tandis qu’elles sont basi truncata dans le $. repens, et il répête ce caractère encore dans la note précitée, en ajoutant que les pétales sont pointus et lancéolés, tandis que ceux du $. repens sont elliptiques et obtus.
[2]
Ce 5. Guettardi, cité aussi par Gmelin, For. bad., IT, p. 280, paraît
plutôt devoir se rapporter comme synonyme au $. anglicum, Hupson:
cet, avis est partagé par M. DE Canoe, Prodr., IT, P. TE
Ayant cherché à me procurer ce S. Guettardi du Dauphiné même, je n'ai pu y réussir, et M.ne Miriez, auquel je m'étais adressé à cet effet, m'a appris qu'il n'avait pu rencontrer cette espèce encore, dont ViLrars d'ailleurs n'indiquait aucune localité; qu'au surplus ce & Guettardi ne se trouvait pas dans l'herbier de Vizrars, et que nulle part dans son Jour- nal manuscrit, ni dans ses Livrets d'herborisations antérieures et posté- rieures à la publication de sa Flore, il ne parle de cette plante; cir- constance très-remarquable, quand on sait avec quelle scrupuleuse exactitude il y décrivait les espèces les plus communes, telles que les S. acre et album. Comment ViLLars aurait-il omis de mentionner dans son Journalune plante nouvelle qu'il avait fait figurer, surtout quand ce Journal, suivant lui-même, renfermait les élémens d’un supplément à sa Flore? Aussi M. pe Miriser pense que ce $. Guettardi ne se trouve point en Dauphine.
2.” Sedum annuum, ALr1oN1, FL. pedem., 1753 ?
Ne pouvant vérifier la Fanne des Zcon. Taurin. citée par l’auteur, on ne peut juger de cette espèce qu'Acriont ne décrit point, que par la synonymie qu'il en donne. Or les deux synonymes de C. Baux et de Ray, Synops., appartiennent à un $Sedum à fleurs blanches, et celui de C. BauuiN même dit Yloribus magnis albis, il parait donc quand ce syno- nyme, cité par ALLION:, est plus que douteux et qu'il devra être sup- pre pour le #. repens.
- Sedum rubens, Hzxxke, Sudet.? Je ne puis vérifier la description
de ï auteur; mais les échanuüllons de $. rubens recueillis dans les Sudètes, et que m'a communiqués M. le professeur TREVIRANUS à Breslau, ne me laissent aucun doute sur l'identité de ce Sedum avec le $. repens.
D’apres les lois d’antériorité admises en botanique, on ne devrait pas hésiter de conserver à cette espèce le nom de Æænke, sil ne fallait pré- venir une confusion de synonymie avec le Crassula rubens, L., qui fait aujourd'hui partie du genre Sedum.
Le Sedum repens pourra donc se caractériser par la phrase suivante:
Caule adscendente, basi repente, ramoso, ramis sterilibus; foliis sparsis cylindricis , obtusis, basi solutis, truncatis ; cyma pauciflora; petalis ovatis, caly ce major ibus.
Sed. rubens, HÆNKkE, Sudet., 114; Sed. atratum, B, Dec, FI. fr., 5615.
Ce Sedum m'a paru vivace; le jardinier qui l’a cueilli avec nous est
du même avis.
[3]
Faut-il faire mention encore de la phrase du Suppl., FL pyr., p. 61,
par laquelle M. ne LaPEYROUSE assure « que le S. repens, Scureicu., ne
« Saurait obtenir un rang parmi les espèces. ? Ce qu'il y a de certain, …
c'est que les échantillons que nous avons reçus des Pyrénées sont abso-
lument semblables à ceux des Vosges et des Sudètes.