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Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles

peut servir de suite à un premier mémoire sur la langue


 
 

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Titre :Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles
Auteur' :Louis Georges Duvernoy
In: Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg (1835), Tome 2, Livraison 2

Mémoire sur organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles

ALS Mémoires 1835 page 433.jpg[1]


MÉMOIRE[1]

SUR

QUELQUES PARTICULARITÉS

DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION

DE LA CLASSE DES OISEAUX ET DES REPTILES,

POUR SERVIR DE SUITE A UN PREMIER MÉMOIRE

SUR LA LANGUE; PAR G. L. DUVERNOY,

CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE,
DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, ETC.

La variété infinie qui se manifeste à l'œil de l'observateur dans l’organisation des animaux, c’est-à-dire dans les instruments qui produisent et nous montrent les phénomènes de la vie, peut être étudiée sous plusieurs points de vue : ou bien, en cherchant à la comprendre, on aura pour but d'expliquer les particularités que l'animal présente dans l’une ou l’autre de ses fonctions, dans ses habitudes, dans ses mœurs, et de faire connaître les dispositions organiques plus ou moins évidentes dont elles dépendent. Ce genre de recherches appartient à la physiologie spéciale, qui peut en recevoir de grandes lumières.

En multipliant les comparaisons, en appréciant non-seulement les différences les plus remarquables, mais encore celles qui le sont moins, on arrive peu à peu à reconnaitre les ressemblances générales, et à juger ce que chaque organe a de constant, d’essentiel, pour le constituer, et qui le distingue des circonstances organiques qui ne font que le modifier, qui le perfectionnent ou le détériorent, afin de le mettre en harmonie, selon les besoins de l'existence, avec l’ensemble de l'organisme. ALS Mémoires 1835 page 434.jpg[2]

L'on n parvient ainsi à l'autre but de cette étude, celui de découvrir le plan com- mun d'organisation de certains groupes; celui encore qui doit fournir des maté- riaux plus ou moins importans à la physiologie générale.

C'est sous ce double point de vue que, déjà en 1804, j'ai cherché à démontrer l'organisation de la langue de certains mammifères et de quelques reptiles, dans un mémoire lu à la société savante à laquelle l'Académie royale de médecine à succédé[2]. C'est encore sous ce double point de vue que j’exposerai, dans le travail actuel, le résultat d'une partie de mes dernières observations sur la même matière : elles ont eu plus particulièrement pour sujet la langue très-mobile des perroquets et la langue rudimentaire du pélican, dans la classe des oiseaux; et, dans celle des repules, la langue extraordinairement extensible du caméléon et celle du croco- dile, qui reste collée, pour ainsi dire, au plancher de la cavité buccale.

ALS Mémoires 1835 page 435.jpg[3]

En prenant ces deux extrêmes dans l’une et l'autre classe, il sera plus facile de rendre évident le plan commun de composition de cet organe et les différences de structure qui produisent des effets si opposés.


Notes de l'auteur

  1. Ce Mémoire a été lu à l’Académie des sciences par l’un de ses secrétaires perpétuels, M. Flourens, dans sa séance du 22 Février 1836. Un extrait en a été inséré dans le n.° 8 des Comptes rendus que publie cette académie.
  2. Ce mémoire, auquel celui-ci fait suite, a été imprimé dans le tome I.‘ du présent Recueil. En commençant le mémoire en question sur le mécanisme qui opère les grands mouvements de la langue dans certains animaux, je m’exprimais ainsi:
    «Ces mouvemens ne sont-ils dus simplement qu’à une extension des moyens ordinaires, em-
    « ployés dans les autres animaux de la classe?» J’ajoutai presque immédiatement:
    «La nature ne semble presque jamais construire sur un plan nouveau, que lorsqu'il lui a été impossible de suivre son premier modèle.”
    Et je terminai cette sorte d'introduction par les réflexions suivantes :
    « Ces questions ne tiennent pas simplement à l'explication des phénomènes particuliers à certains animaux ; elles sont encore liées aux lois générales de l’organisation.
    On voit, par ces lignes, que, dès 1804, l'anatomie physiologique et l’anatomie philosophique élaient, dans ma pensée, le double but de mes recherches. Je pourrais citer nombre de passages des Leçons d'anatomie comparée, qui prouveraient que, tout en indiquant des différences ou des ressemblances organiques simplement zoologiques ou physiolo- giques, les auteurs ne perdaient pas de vue la pensée d’un plan de composition, du moins pour chaque classe, et s'eforcaient de ramener à ce plan les différences signalées par eux , en ne les con- siderant, le plus souvent, que comme desimples modifications d’un type primitif ou général. Mais il faul avouer , qu’à cet égard, la science a marché ; que les jalons posés précédemment ont servi puis- samment aux progrès qu ‘elle a faits depuis quelques années; et que, malgré plusieurs extemens, pour s'être trop ayancé hors de ces jalons d'observations essentielles, ou sans l'établissement préa- lable de faits assez nombreux, on est cependant parvenu à avoir des idées plus nettes, plus géné- rales, et conséquemment plus He en sur le plan de composition des animaux vertébrés. Peu de chose reste à faire sur leur squelette, grâce aux travaux de MM. Cuver, GErorenoy Sainr- Hisime, Meckez, Okix, Smx, Bosanus, Van Den Hœven; mais d’autres parties, d’autres systèmes , pour être bien appréciés sous ce double point de yue, sont encore susceptibles de nombreuses recherches. Ayant repris, selon ma promesse (voir la note de la page 1."° de mon premier mémoire), celles que j'avais faites, il y a plus de trente ans, sur un sujet circonscrit, mais plein d'intérêt, je me trouve en état, grâce à l’allure que prend la science, et que j'ai peut-être contribué à lui imprimer un des premiers, comme collaborateur du savant illustre qui en a été le créateur; je me trouve, dis-je, en élat de mieux démontrer que je ne l'avais fait d’abord, pour le seul organe dont il est question , l’analogie de composition qu’il présente dans les vertébrés. On trouvera, à cet égard, tous les détails descriptifs, résultats de mes dernières recherches, dans la nouvelle édition des Lecons d'anatomie comparée. Je n’en ai extrait, pour ce mémoire, que quelques-uns des traitsles plus saillants que présente la langue des oïseaux et celle des reptiles. ( Note écrite après la lecture.)

Première partie

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Deuxième partie

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