Collection ALS/Mémoires/Tome 2/L. 2/Duvernoy déglutition
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Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles
peut servir de suite à un premier mémoire sur la langue
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Sommaire
Mémoire sur organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles
MÉMOIRE[1]
SUR
QUELQUES PARTICULARITÉS
DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION
DE LA CLASSE DES OISEAUX ET DES REPTILES,
POUR SERVIR DE SUITE A UN PREMIER MÉMOIRE
SUR LA LANGUE; PAR G. L. DUVERNOY,
CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE,
DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, ETC.
La variété infinie qui se manifeste à l'œil de l'observateur dans l’organisation des animaux, c’est-à-dire dans les instruments qui produisent et nous montrent les phénomènes de la vie, peut être étudiée sous plusieurs points de vue : ou bien, en cherchant à la comprendre, on aura pour but d'expliquer les particularités que l'animal présente dans l’une ou l’autre de ses fonctions, dans ses habitudes, dans ses mœurs, et de faire connaître les dispositions organiques plus ou moins évidentes dont elles dépendent. Ce genre de recherches appartient à la physiologie spéciale, qui peut en recevoir de grandes lumières.
En multipliant les comparaisons, en appréciant non-seulement les différences
les plus remarquables, mais encore celles qui le sont moins, on arrive peu à peu
à reconnaitre les ressemblances générales, et à juger ce que chaque organe a de
constant, d’essentiel, pour le constituer, et qui le distingue des circonstances
organiques qui ne font que le modifier, qui le perfectionnent ou le détériorent,
afin de le mettre en harmonie, selon les besoins de l'existence, avec l’ensemble de
l'organisme.
[2]
L'on n parvient ainsi à l'autre but de cette étude, celui de découvrir le plan com- mun d'organisation de certains groupes; celui encore qui doit fournir des maté- riaux plus ou moins importans à la physiologie générale.
C'est sous ce double point de vue que, déjà en 1804, j'ai cherché à démontrer l'organisation de la langue de certains mammifères et de quelques reptiles, dans un mémoire lu à la société savante à laquelle l'Académie royale de médecine à succédé[2]. C'est encore sous ce double point de vue que j’exposerai, dans le travail actuel, le résultat d'une partie de mes dernières observations sur la même matière : elles ont eu plus particulièrement pour sujet la langue très-mobile des perroquets et la langue rudimentaire du pélican, dans la classe des oiseaux; et, dans celle des repules, la langue extraordinairement extensible du caméléon et celle du croco- dile, qui reste collée, pour ainsi dire, au plancher de la cavité buccale.
En prenant ces deux extrêmes dans l’une et l'autre classe, il sera plus facile de rendre évident le plan commun de composition de cet organe et les différences de structure qui produisent des effets si opposés.
Notes de l'auteur
- ↑ Ce Mémoire a été lu à l’Académie des sciences par l’un de ses secrétaires perpétuels, M. Flourens, dans sa séance du 22 Février 1836. Un extrait en a été inséré dans le n.° 8 des Comptes rendus que publie cette académie.
- ↑
Ce mémoire, auquel celui-ci fait suite, a été imprimé dans le tome I.‘ du présent Recueil.
En commençant le mémoire en question sur le mécanisme qui opère les grands mouvements de la langue dans certains animaux, je m’exprimais ainsi:
- «Ces mouvemens ne sont-ils dus simplement qu’à une extension des moyens ordinaires, em-
- «La nature ne semble presque jamais construire sur un plan nouveau, que lorsqu'il lui a été impossible de suivre son premier modèle.”
- « Ces questions ne tiennent pas simplement à l'explication des phénomènes particuliers à certains animaux ; elles sont encore liées aux lois générales de l’organisation.