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Empreinte militaire en Lorraine (09-2014) Camille Crunchant

De Wicri Lorraine
Autorités affrontées : Verdun, le conflit et le compromis XVIe - XVIIIe siècles.


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Auteur : Camille Crunchant


En 1552, la ville de Verdun se situe au sein d'un espace morcelé, entre duchés, France et Empire. Les frontières sont fluctuantes, au rythme des alliances et des conflits. L'ambition d'Henri II est de repousser les frontières du royaume vers l'est, aux portes de l'Empire. La position de Verdun la désigne alors naturellement comme un point d'appui stratégique, dont il faut prendre le contrôle pour en faire une place forte.

Ce passage progressif d'une ville épiscopale à une ville de garnison a eu un impact profond sur la cité, autant financièrement que socialement, sur le plan spatial et en termes d'image. Ce rôle nouveau imposé à Verdun par la royauté s'est traduit par une dynamique d'échanges entre les autorités en présence – représentants de la royauté, représentants municipaux verdunois, ecclésiastiques et militaires. Échanges de pouvoir, conflictuels d'abord, avant de s'apaiser, entre puissants ; échanges épistolaires et verbaux, jusqu'à l'invective ; échanges de coups, à l'occasion d'émeutes populaires.

C'est cette évolution qui est retracée ici, au travers de l'affrontement des autorités verdunoises, du conflit jusqu'au compromis.

VERDUN EN TRANSITION : LA MILITARISATION DE LA VILLE

À partir de son rattachement officieux à la monarchie française, en 1552, Verdun devient progressivement une « plaque tournante », assurant notamment la liaison en hommes et en subsistances entre les armées des Flandres et du Rhin. Son rôle stratégique étant désormais renforcé, le pouvoir royal décide de prendre en charge la défense de la ville. Initié pendant le règne d'Henri II, lorsque trois compagnies royales sont installées et viennent se substituer à la milice bourgeoise préexistante, la militarisation de Verdun constitue un mouvement de fond. La ville n'a d'autre choix que de devenir la place forte[1] dont la monarchie française avait besoin aux marches du royaume.

La montée en puissance des effectifs militaires

Dès 1552 apparaissent les premières troupes en garnison, le roi Henri II laissant en stationnement à Verdun trois compagnies de soixante-quinze à cent hommes[2].

Pendant le règne d'Henri IV est affirmée la volonté d'édifier divers ouvrages défensifs… même si, dans les faits, les réalisations demeurent encore modestes. Ainsi, en 1601, sur décision royale, les fondements d'une citadelle sont établis.

Cela amène de nouvelles troupes à prendre leurs quartiers, en même temps que s'établit un véritable quartier général – avec l'impact financier que cela implique, comme, par exemple, l'achat par la ville d'une maison destinée au logement des officiers supérieurs[3].

Dès 1622, ce ne sont plus des compagnies, mais des régiments entiers qui entrent à Verdun. Il n'est pas possible de définir précisément le nombre des soldats basés à Verdun, cette donnée étant à la fois extrêmement fluctuante, au gré des événements, et pas toujours disponible dans les archives. L'année 1623 est l'une de celles pour lesquelles on peut donner des chiffres, alors que s'observent les prémices de la Guerre de Trente Ans[4] : la population de la cité doit désormais s'accommoder de la présence de cinq mille hommes d'arme soit huit cent en garnison permanente, et 4200 de passage[5]. Il a suffi de quelques décennies pour que la conquête définitive de la ville soit effective : Verdun est un point central dans le dispositif stratégique du royaume.

À partir de la fin du XVIIe siècle, la composition de la garnison est stabilisée, avec un régiment d'infanterie et un régiment de cavalerie[6] – une situation qui subsistera jusqu'au déclenchement de la guerre de 1870 –. Le pouvoir royal sera naturellement à plusieurs reprises tenté d'augmenter la garnison présente mais la municipalité de Verdun s'y opposera toujours farouchement[7].

Cet accroissement, lent mais soutenu, de la présence militaire à Verdun est le reflet de la complexité des relations entre le royaume de France, le duché de Lorraine et le Saint Empire Romain Germanique[8]. En parlant de Verdun, plusieurs historiens évoquent ainsi « un centre de transit pour les hommes et les chevaux », mais également un rôle de « garant de la sécurité du plat-pays »[9].

L'impact de l'installation des troupes sur la vie de la cité

Cela ne va pas sans soulever de réelles difficultés pour les populations locales, qui, progressivement, aboutissent à une situation de conflit. En effet, la ville et ses habitants sont largement sollicités pour participer financièrement à l'entretien des troupes, même si les règles diffèrent quelque peu entre troupes en garnison et troupes de passage.

Officiellement, la principale charge qui revient à la municipalité est celle d'assurer le logement des soldats, ce qui, initialement, se fait en réquisitionnant chambres et maisons chez l'habitant. D'après les accords passés entre l'intendant des Trois-Évêchés, la subsistance des troupes en garnison et le paiement de la solde sont à la charge de la monarchie. Mais la réalité est sensiblement différente, l'État ne disposant pas d'un budget régulier : la ville se voit régulièrement contrainte à consentir des avances soit en argent soit en vivre. La monarchie s'engage par ailleurs à rembourser la totalité des sommes avancées par la ville mais aucune limite de temps n'est fixée pour ce faire et, bien souvent, il ressort que les dettes ainsi contractées par la monarchie ne sont, dans les faits, jamais remboursées[10]. Ainsi, au quotidien, les habitants de Verdun sont confrontés à la fois à la présence « envahissante » des militaires, jusque dans leurs foyers, et à une charge financière lourde.

En 1627, Verdun reçoit de premières troupes de passage, qu'il s'agisse de renforts envoyés vers un théâtre d'opération ou de troupes en route vers une autre garnison. L'on « exige l'étape », c'est-à-dire que la ville doit fournir au régiment de passage des vivres et des fourrages pour les chevaux[11], en plus d'assurer le logement des troupes. Même si, par définition, la troupe de passage n'est présente que de façon très temporaire, le poids financier que cela représente pour la ville est très important, et, rapidement, les finances de la ville se retrouvent en berne. Le roi, pour décharger la ville de cette lourde charge, prend la décision de faire construire, à ses frais, des magasins où seront stockés vivres et fourrages[12].

Il a abondamment été dit, écrit et étudié la façon dont des troupes en campagne se « payent sur le territoire »[13] : rien d'étonnant, dès lors, à ce que cela participe à la montée des tensions.

Parallèlement à ces arrivées massives de militaires – et aux charges, autant matérielles que sociales, qu'elles provoquent –, le pouvoir urbain est de plus en plus muselé par l'autorité royale. Dès 1552, un gouverneur est mis en place au sein de la cité, avec pour charge de commander la garnison en place et de maintenir la ville sous son obéissance : il prend de fait la place des « maîtres de guerre », qui dirigeaient la milice bourgeoise.

Bien que les premiers gouverneurs respectent les pouvoirs de l'évêque et se cantonnent à leur rôle de chef militaire, un basculement progressif s'opère : au début du XVIIe siècle, le gouverneur devient à la fois le chef des troupes mais aussi celui des habitants, au pouvoir duquel il devient difficile de s'opposer, y compris lorsqu'il semble hors de propos[14]. Leur pouvoir va néanmoins être amputé, avec la création de la charge d'intendant des Trois-Évêchés, ce dernier ayant pour tâches de s'occuper des finances de la Province, de gérer les gens de guerre, de lever les impôts et d'assurer l'entretien des troupes. À partir de 1630, les gouverneurs n'ont à nouveau qu'un rôle essentiellement militaire : ils assurent le commandement de la place et des troupes.

Cette militarisation de la ville de Verdun, sa sujétion à la couronne et l'arrivée massive de contingents militaires vont amener à une rupture progressive du dialogue entre les différents acteurs.

QUAND LE DIALOGUE EST ROMPU : LES AUTORITÉS AFFRONTÉES

Les gens de guerre sont recrutés parmi les vagabonds : il s'agit souvent d'hommes sans morale, pour lesquels la discipline est une notion floue. Lorsqu'ils séjournent dans une ville, ils commettent de nombreuses exactions : se logeant par force chez l'habitant, exigeant plus qu'il ne leur est dû, insultant et menaçant leurs hôtes, ils vont parfois jusqu'à la violence et la maltraitance. Il ne faut donc pas s'étonner que les populations civiles aient une image très dégradée des soldats. Devoir cohabiter, loger et entretenir les gens de guerre est une cause de gêne et de désordre incessants[15].

Dans une ville de garnison comme Verdun, les troupes prennent leurs quartiers d’hiver, ce qui, concrètement, signifie que les habitants doivent les loger, au risque de diverses exactions[16].

À Verdun, toutes ces situations vont, tout au long du XVIIe siècle, faire monter la pression entre les autorités en présence et, progressivement, amener à une situation de crise et à la rupture du dialogue.

Les « quartiers d'hiver », une charge écrasante

C'est en 1645 que Verdun découvre pour la première fois la signification des quartiers d'hiver, accueillant l'un des régiments les plus terribles qui soient, celui des carabins d'Arnault. Cette première expérience laisse présager de ce qui attend la cité, et qu'elle subira pendant les quinze longues années durant lesquelles elle sera soumise à la charge du quartier d'hiver. Accueillir des troupes en quartiers d'hiver, c'est d'abord une charge financière. En effet, la ville doit participer à hauteur de cinq sous par jour et par soldat à l'entretien des hommes de guerre. Comme les caisses de la ville sont déjà vides, de nouvelles tailles extraordinaires sont imposées aux habitants pour permettre à la ville de faire face à ces nouvelles dépenses[17].

On peut estimer le coût annuel des quartiers d'hiver, pour la ville, entre quarante et cinquante mille livres. Très rapidement, les finances de la ville sont mises à rude épreuve.

Fichier:Empreinte militaire (09-2014) Camille Crunchant - Règlement du roi.jpg
Annexe 1. Ordonnance du roi concernant le logement, paiement et subsistance des gens de guerre durant les quartiers d'hiver[18].

Face à cette situation, en 1648, la possibilité est offerte à la ville de Verdun de racheter ses quartiers d'hiver moyennant une somme définie à l'avance. Dans un premier temps, cette somme est fixée à cinquante mille livres mais elle est ensuite réduite à douze mille livres. Pendant sept années, la ville obtient ainsi un léger répit…

Face à ces difficultés récurrentes – Verdun n'est pas la seule ville du royaume à subir une telle situation –, une ordonnance du roi est diffusée dans l'ensemble du royaume en 1651. L'objectif est de réprimer les désordres, en fixant de nouvelles règles pour le logement et la subsistance des gens de guerre durant leurs quartiers d'hiver. Encouragée par cette nouvelle réglementation, Verdun reprend la charge des quartiers d'hiver en 1653, mais force est rapidement de constater que la nouvelle organisation du logement et des subsistances des troupes est encore imparfaite.

Le logement des gens de guerre

Le logement des militaires devait en principe être simple. Normalement, la répartition des logements doit se faire par l'intermédiaire des négociateurs et le fourrier de la cité doit appliquer les décisions et délivrer les billets de logements. Mais la réalité du terrain est sensiblement différente. Les habitants, sachant qu'ils n'obtiendront que désagréments et brutalités, font un piètre accueil à leurs hôtes. Les gouverneurs et les chefs de corps, soucieux d'améliorer les choses, se mêlent de cette distribution, mais ils obtiennent l'effet inverse. Le désordre et la confusion sont portés à leur comble, les soldats s'installent de force dans les maisons et les maréchaux logent les hommes sans billets[19].

Il est possible, moyennant finance, d'obtenir le privilège d'une exemption de logement des gens de guerre. Sur la liste des exemptés, on retrouve en général les magistrats municipaux et leurs employés (officiers de la ville) car ils vouent tout leur temps aux affaires publiques.

Les ecclésiastiques sont eux aussi exemptés de loger les soldats, ainsi que les nobles exerçant une profession d'arme. Mais, au fur et à mesure, la liste des motifs d'exemption s'allonge : les officiers d'artillerie, les archers de la maréchaussée, hôteliers et cabaretiers, les pères de famille ayant dix enfants vivants, les notaires apostoliques, les comptables des deniers publics, toutes les personnes se livrant à l'instruction de la jeunesse et enfin les maîtres d'école de latin et d'écriture. On remarque aussi qu'à cela s'ajoutent des exemptions abusives : un entrepreneur des fortifications, un commissaire des magasins militaires, le mari d'une sage-femme, les employés à la poudrerie du roi, un médecin des pauvres, un médecin militaire, un lieutenant de la louveterie.

Une autre façon d'échapper à cette charge, mais qui n'est accessible qu'aux bourgeois, consiste à racheter cette charge en abandonnant de petites maisons ou des écuries pour y loger des soldats et leurs chevaux. Certains s'arrangent pour disposer de maisons spécialement destinées à cet usage.

Seule l'imagination limite les nombreuses ruses employées par les habitants pour tenter de se soustraire à l'obligation de logement des troupes. Certains démolissent leurs chambres susceptibles d'être réquisitionnées pour le logement de gens de guerre, d'autres les louent (ainsi que les écuries). Certains bourgeois vont même jusqu'à payer les militaires pour qu'ils aillent se loger ailleurs; lorsque les autorités se rendent compte de la supercherie, les bourgeois sont passibles de vingt francs d'amende et d'un double logement de militaires.

Il faut attendre 1695 pour qu'arrive à Verdun un commissaire pour la police des troupes – premier jalon de la mise en place d'une administration militaire régulière. Ce dernier exerce le contrôle du logement des militaires, supervise la distribution des billets – elle ne peut désormais s'effectuer qu'en sa présence, à l'Hôtel de ville –. Les règles, du moins telles qu'elles sont écrites, sont strictes : les billets ne sont valables qu'une fois signés par le négociateur et peuvent être délivrés uniquement par le fourrier. Peut-on espérer que cela constitue la fin de toutes les difficultés ?

[…] C'était le moyen de concilier tout les intérêts ; le contrôle du commissaire des troupes assurait aux soldats la bonne disposition du logement, l'intervention indispensable des négociateurs et du fourrier en garantissait la bonne répartition […][20].


Fichier:Empreinte militaire (09-2014) Camille Crunchant - Billet de logement.jpg
Annexe 2. Exemple d’un billet de logement chez l'habitant[21].

Les exactions commises par les soldats

Face aux exactions, les plaintes déposées par les civils ne tardent pas à s'accumuler. Du milieu du XVIIe au XVIIIe siècle, en à peine cinquante ans, on retrouve dans les archives municipales la trace de plus de deux cent plaintes reçues par les autorités de la cité. L'ampleur du phénomène est telle que qu'un jour particulier de la semaine – le mercredi – est spécialement réservé aux doléances à l'égard des militaires, avec un processus de médiation visant à la recherche d'un compromis.

Parmi les motifs de plainte, les plus fréquents sont des nuisances sonores à des heures tardives, des rixes, des vols – certains soldats, non contents d'être hébergés chez l'habitant, n'hésitent pas à se servir, et dérobent meubles, argent, ou vont piocher dans le potager. Rapidement, conscient de cet état de fait, l'intendant met en place un véritable couvre-feu : les soldats ont interdiction de se trouver dans les rues de la cité après vingt heures, et, en cas de non-respect de cet ordre, s'exposent à des punitions corporelles[22]. En octobre 1640, des forestiers des bois de Verdun déposent une plainte pour avoir été menacés de coups de carabine par des soldats en garnison[23].

Parmi ces nombreuses plaintes, les faits d'une gravité extrême demeurent heureusement limités. On trouve ainsi deux plaintes pour viols, déposées par un même habitant pour des faits commis sur sa femme et sa fille par le militaire qu'il héberge. En mars 1612, c'est un assassinat commis par un soldat de la compagnie du comte Saint Aignan qui est signalé[24]. On trouve aussi quelques sentences de justice prononcées à l'encontre de déserteurs de l'armée royale[25].

Malheureusement, ces plaintes restent en général lettre-morte, la plupart des affaires étant classées sans qu'aucune sentence, ni même une remontrance, ne soit adressée aux militaires coupables des faits. Pire encore, malgré le fait que ces actes soient récurrents, le pouvoir royal ne semble pas décidé à réagir. Il faut attendre la nomination de Louvois comme ministre de la guerre pour que celui-ci affiche sa volonté de révolutionner l'armée, et d'y faire régner la discipline, notamment en luttant contre les exactions commises par les soldats. Il souhaite regrouper l'ensemble des troupes dans un même lieu, ce qui mettrait fin, de fait, au principe du logement des troupes chez l'habitant.

Les tensions entre autorités locales et royales sont à leur paroxysme ; celles entre populations civile et militaire également. Les habitants, excédés, sont de plus en plus remontés, ayant le sentiment d'être à la fois saignés financièrement, et soumis à des violences de plus en plus insupportables. Dès lors, la recherche d'une solution devient un enjeu prioritaire.

VERS UNE SORTIE DE CRISE ?

Isoler soldats et civils : la construction des casernes

En 1698, pour pallier à la présence « désobligeante » des soldats dans ladite ville et apaiser les conflits, l'intendant du roi soumet à la municipalité verdunoise l'idée de construire des casernes d'infanterie et de cavalerie. Cependant, malgré les nombreuses plaintes déposées par les habitants et la crise du logement des gens de guerre, la municipalité repousse ce projet en prétextant un coût de construction trop élevé.

Il faut attendre quelques années pour que soit de nouveau débattue l'idée d'édifier des casernes au sein de la cité. En septembre 1703, les députés des différentes paroisses de la ville[26] se réunissent en assemblée extraordinaire, en vue de délibérer sur cette question.

À l'issue d'un débat houleux entre les différents acteurs, l'assemblée déclare « être favorable à la construction de corps de casernes abritant trois mille huit cent hommes et mille chevaux »[27]. De plus, elle s'engage à construire ces corps de casernes dans un délai de douze ans maximum.

En contrepartie de cet engagement, la municipalité impose de nombreuses conditions à l'intendant du roi. Tout d'abord, elle demande à être exonérée de la subvention annuelle de neuf mille livres qu'elle verse pour les diverses fournitures des soldats. Elle souhaite aussi percevoir, pendant la durée de la construction, une imposition sur le bois et le charbon qui entrent à Verdun[28].

Elle revendique encore une taxe d'un sol sur chaque franchard[29] de froment porté aux moulins de la ville, outre les droits de moulage[30]. À cela s'ajoute l'instauration d'un impôt de sept livres sur chaque pièce de vin débitée dans les cabarets et tous les autres lieux « où l'on met la nappe », six livres sur chaque pièce d'eau de vie, dix sols sur chaque pièce de bière fabriquée ou entrant dans la ville. Enfin, la municipalité souhaite la création un impôt sur les marchandises et denrées de passage, soit trente sols par char, vingt sols par charrette, sept sols et six deniers par charge de cheval ou de mulet. Ces dispositions prises par la ville visent à contrebalancer le coût de construction des casernes et éviter que les finances de la ville ne soient saignées à blanc.

Les délibérations de l'assemblée des députés verdunois et leurs nombreuses demandes sont transmises au Conseil du roi ; elles ne trouveront réponse que près de trente ans plus tard. Le décret du roi du 25 janvier 1729 autorise en effet la construction des casernes et accède à l'ensemble des requêtes qui ont été présentées en même temps.

« Le roy ayant ordonné par arrest de son conseil du vingt-cinq Janvier de la presente année mil sept cent vingt-neuf qu'il seroit construis dans la ville de Verdun tant dans l'emplacement ou etoit la poudrerie, qu'autres endroits qui seront juger plus convenables des corps de cazernes suffisant pour y loger les officiers et les troupes de sa Majesté qui y tiendront garnison.[31] »

En plus de ces privilèges accordés à la ville, des accords[32] complémentaires sont signés. Il est ainsi convenu que les deniers d'octrois[33] seront entièrement utilisés à la construction de ces casernes, en contrepartie de quoi le roi renonce pour trois ans aux sommes habituellement levées sur les octrois, soit dix mille livres. Le roi autorise également la coupe de bois d'arbres vieux et couronnés, pour un gain évalué à huit mille livres. Les bourgeois verdunois, quant à eux, s'engagent à réunir en quatre ans la somme de soixante mille livres (voir figure 1).


Quartier 1731 1732 1733 1734
Baillage 881 livres 12 sols et 6 deniers 734 livres et 11 sols 736 livres 11 sols et 3 deniers 741 livres et 5 sols
Hôtel de ville 176 livres 5 sols 242 livres 209 livres 251 livres
Paroisses de St Médard 2 057 livres et 5 sols 2 361 livres et 10 sols 2 224 livres 2 317 livres et 5 sols
Paroisses de St Pierre de l'Angelé 3 990 livres et 11 sols 4 288 livres et 10 sols 4 113 livres et 16 sols 4 075 livres et 15 sols
Paroisses de St Amand 1 474 livres et 11 sols 1 209 livres 1 198 livres 7 sols et 6 deniers 1 181 livres 17 sols et 6 deniers
Paroisses de St Sauveur 3 802 livres et 2 sols 4 180 livres et 10 sols 4 060 livres et 8 sols 3 994 livres 17 sols et 6 deniers
Paroisses de St Victor 756 livre 5 sols et 9 deniers 816 livres 745 livres 12 sols 729 livres 12 sols et 6 deniers
Paroisses de St Pierre le Chéry 396 livres 7 sols et 6 deniers 435 livres 371 livres 325 livres
Paroisses de St Jean 408 livres 3 sols et 6 deniers 217 livres et 10 sols 233 livres et 12 sols 193 livres 17 sols et 6 deniers
Paroisses de St Oury 273 livres 234 livres 225 livres et 12 sols 247 livres
Paroisses de St André 506 livres 12 sols et 6 deniers 441 livres 442 livres et 8 sols 474 livres et 10 sols
Paroisses d'Haudainville 442 livres 6 sols et 3 deniers 471 livres 459 livres et 4 sols 468 livres
TOTAL 15 168 livres 1 sol et 6 deniers 15 630 livres et 11 sols 15 019 livres 10 sols et 9 deniers 15 000 livres

Figure 1 : Répartition des sommes versées par les différents quartiers de la ville de Verdun, par année, de 1731 à 1734[34].


Il ne reste alors plus qu'à choisir les sites pour les constructions. Ainsi que le stipule l'arrêt du roi, la caserne d'infanterie sera édifiée à l'emplacement d'un ancien moulin à poudre, près de l'abbaye Saint-Paul, dont elle prendra le nom. La caserne de cavalerie, quant à elle, sera construite à proximité de la porte de France et des prés voisins de l'abbaye éponyme de Saint-Nicolas (Voir annexe 2.). Ces casernes sont conçues pour abriter autant les troupes de passage que les troupes permanentes.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (09-2014) Camille Crunchant - Plan de Verdun.jpg
Annexe 3. Plan de la ville de Verdun en 1792 et emplacements des casernes d'infanterie et de cavalerie[35].

Casernes Saint-Paul et Saint-Nicolas : une construction qui s'étale sur soixante-dix ans

  • La caserne Saint-Paul

Dès le début de l'année 1730, la ville de Verdun met en adjudication la construction de la caserne d'infanterie. Des affiches fleurissent, jusqu'à Metz[36], qui annoncent le projet et préviennent les entrepreneurs du marché.

Les conditions générales de cette adjudication sont assez sévères et représentent à la fois un engagement et un investissement sur le long terme pour l'entrepreneur : dans un premier temps, l'entrepreneur se doit de fournir tous les outils et matériaux nécessaires pour la réalisation des ouvrages. Lorsque la réalisation desdits ouvrages entraine des démolitions, celles-ci sont à la charge de l'entrepreneur, y compris en ce qui concerne le dédommagement des anciens propriétaires dudit terrain. Enfin, le salaire des ouvriers est à la charge de l'entrepreneur, c'est à lui de s'entourer des meilleurs ouvriers afin de ne prendre aucun retard sur les constructions, sachant que des pénalités de retard sont exigées. Une fois les chantiers terminés, ils seront garantis pendant deux années. Durant ces deux années, l'entrepreneur se doit d'entretenir les ouvrages ; si des défauts devaient être constatés durant ce laps de temps, les réparations seront à la charge du maître d'ouvrage.

Quelques mois plus tard, la construction des corps de la caserne Saint-Paul est confiée à Nicolas Henry, riche entrepreneur demeurant à Verdun. Pour mener à bien cet ambitieux projet – la réalisation de deux corps de caserne et de pavillons d'officiers –, Nicolas Henry s'entoure de son père Maurice Henry, lui aussi entrepreneur, de Jean-Baptiste Molina, entrepreneur de Metz, et, enfin, de Jean L'Allouette, fils d'un bourgeois de Metz. Les travaux démarrent sans attendre, suivant les plans dressés par Thomas-Nicolas de Rozières, l'ingénieur en chef des Trois-Evêchés.

[…] Les lieux et les terrains sur lesquels elles doivent estre etablies estant arrester a demeure, le tracé en sera fait dessus conformement aux plans qui en auront été regler et approuver ensuite de quoi sera fait la fouïlle et widange des terres, des excavations ; des fondations des murs de faces, de défense et de pignons jusque sur le bon fond de niveau et par-dessous la longueur[37][…]

La réception provisoire de la caserne Saint-Paul a lieu en octobre 1732, la réception définitive en mars 1735[38]. Avant la réception définitive, un expert a été appointé pour réaliser une expertise de la caserne[39]. Le rapport, qui ne relève aucun défaut d'origine sur les ouvrages, souligne le respect par l'entrepreneur des demandes de l'ingénieur.

Le coût de revient de la caserne Saint-Paul s'élève à 196 068 livres 15 sols et 1 denier. À ce chiffre, il faut ajouter l'acquisition de quatre cent soixante-quinze lits pour les soldats, pour un montant de 29 838 livres. Le coût total de cette caserne est donc de 225 906 livres 15 sols et 1 denier[40].

  • La caserne Saint-Nicolas

Une fois la caserne Saint-Paul achevée, les travaux de construction de la seconde caserne sont engagés, en février 1732.

« Adjudication des ouvrages a la realisation de la construction d'un quartier de cavalerie sur l'emplacement du pre vulgairement nommé Saint Nicolas. Suivant une des decisions du cahier d'adjudications et ne doit d'abords etre construit que la moitié des batiments dans la direction parallèle aux remparts[41]. »

L'adjudication de la caserne de cavalerie Saint-Nicolas suit le même déroulement que celle de la caserne Saint-Paul.

[…] En excecution des ordres le dix-huit de ce mois par M. le Marquis de Breil pour le roy en ses conseils, maîtres des requestes ordiniraires de son hotel, intendant au departement, de proceder a l'adjudication des ouvrages a faire pour la construction d'un nouveau corps de caserne pour la cavalerie qui sera situé dans le faubourg Saint Nicolas de cette ville[42][…]

Cette fois encore, les travaux reviennent à Nicolas Henry. Ainsi qu’il était prévu dans l’arrêté royal, une première tranche de travaux doit permettre l'édification d'un grand corps de caserne et d'un pavillon en retour d'équerre, destiné au logement des officiers. Les plans sont réalisés par l'ingénieur en chef des Trois-Évêchés, le sieur Gourdon de l'Églisière.

[…] Les murs seront faits de solides maçonneries avec des pierres de grosses tailles des carrières du Dieux du Trice, d'Haudainville ou un autre endroit ou elle sera jugée de bonne qualité[43][…]

Dès la fin de l'année 1734, cette première aile est occupée par les militaires[44] . Honorant les plans de l'ingénieur en chef, l'entrepreneur commence la fondation d'un pavillon d'officiers à côté de l'écluse Saint-Nicolas en 1737. Le coût de ces deux constructions s'élève à 243 966 livres, 24 sols et 6 deniers, soit un coût de 141 380 livres, 17 sols et 3 deniers pour l'aile qui longe le rempart et 102 586 livres, 7 sols et 3 deniers pour la réalisation du pavillon d'officiers.

Mais, le 21 décembre 1740, une importante crue de la Meuse provoque une inondation catastrophique de la ville de Verdun. Le chantier des fondations de la seconde aile de la caserne, notamment, est sous les eaux. Les travaux sont suspendus. Devant l'ampleur des dégâts, les habitants de Verdun demandent et obtiennent du roi que toutes les ressources de la ville soient consacrées aux réparations, et à des travaux de prévention de nouvelles crues, ces derniers étant évalués, à eux seuls, évalués à quatre-vingt-seize mille livres[45]. La construction des casernes devient secondaire : l'interruption des travaux durera, de fait, vingt-trois ans !

Pour l'entrepreneur en charge des travaux, le sieur Henry, le bilan de la crue est lourd, car tous les matériaux et outils présents sur le site au moment de l'inondation sont perdus. Il adresse au conseil de la ville de Verdun une demande d'indemnisation des pertes subies à l'occasion des inondations. Mais le conseil de la ville, arguant que l'entrepreneur avait connaissance des risques encourus, lui refuse toute indemnité[46].

  • Les aléas et leur influence sur la construction

Si les chantiers de construction sont interrompues, la crue rend nécessaires de lourdes réparations pour la caserne Saint-Nicolas. On assiste alors à une importante mobilisation de la population verdunoise, en partie motivée par le souhait de ne pas retrouver la situation antérieure, lorsque la population assumait la charge du logement des militaires[47]. On peut par exemple citer le don par deux bourgeois de Verdun, les sieurs Montigon et Dauphin, de soixante mille livres, en 1744[48].

Mais un nouvel aléa vient encore perturber la restauration des casernes. En 1747, la caserne Saint-Paul est en effet victime d'un incendie[49]. Les dégâts sont minimes mais il faut meubler ainsi que blanchir et crépir de nouveau l'intérieur du corps de caserne. Ce n'est que sept années plus tard qu'un avis d'ameublement de trente chambres d'officiers et du même nombre de cabinets de domestiques est proposé par la municipalité[50].

[…] « De par le Roy et messieurs les maire, lieutenant maire, échevins, magistrats et gens du conseil de l’Hôtel de ville de Verdun. » On fait sçavoir qu'en vertu de l'ordonnance de Monseigneur l'Intendant du 12 fevrier 1754, il sera procédé le dimanche 3 Mars prochain, les deux heures de relevée, en la chambre du conseil dudit Hotel de ville de l'ameublement, fourniture et ustensiles de trente chambres d'officiers et de trente chambres de domestiques au pavillon des casernes d'infanterie de ladite ville, au quartier Saint Paul, le détail en trois parties[51]. […]

Devant le peu de motivation de la cité à relancer les travaux, le roi par l'intermédiaire de son intendant exerce diverses pressions d'ordre financier. Il faut cependant attendre le 26 octobre 1763 pour que le conseil de la ville fasse établir un devis des ouvrages pour la poursuite de la construction de la caserne de Saint-Nicolas[52].

Le sieur Nicolas Henry, ayant renoncé à sa profession d'entrepreneur, il ne participe pas à l'adjudication des nouveaux ouvrages, laquelle revient au sieur André Meury. Ce dernier transmet en 1764 des plans pour la construction d'écuries et d'un pavillon d'officiers au duc de Choiseul.

Fichier:Empreinte militaire (09-2014) Camille Crunchant - Plan de coupe.jpg
Annexe 4. Plan de coupe des écuries envoyé au duc de Choiseul en 1764[53].
Fichier:Empreinte militaire (09-2014) Camille Crunchant - Plan de coupe du pavillon d'officier.jpg
Annexe 5. Plan de coupe du pavillon d'officier envoyé au duc de Choiseul en 1764[54].

Cependant, les travaux ne reprennent qu'en 1765, une année s'étant écoulée en discussions diverses sur des modifications qui ne furent finalement jamais exécutées[55]. La seconde aile de la caserne est finalement occupée à partir de 1766, la réception définitive des travaux intervenant en 1770[56].

Le coût total de cette deuxième tranche de travaux n'est pas connu, les archives financières n'étant pas exhaustives. L'estimation proposée par Petitot-Bellavène s'établit à plus de huit cent mille livres[57].

En 1772, la ville de Verdun dispose de deux casernes qui, si elles nécessiteront encore diverses améliorations, sont opérationnelles. Elle en est le légitime propriétaire. Eu égard aux aléas rencontrés, tout au long des soixante-neuf ans qui auront finalement été nécessaires à leur édification, et à leur coût final, on ne peut s'empêcher de penser que la ville paye cher la tranquillité retrouvée de ses habitants.

CONCLUSION

À compter de son rattachement « officieux » (1552), puis officiel (1648) à la couronne de France, et compte tenu de sa position frontalière stratégique, la ville de Verdun a, jusqu'à l'aube de la Révolution, été confrontée à des flux croissants de troupes, qu'elles soient de passage ou en garnison. Cela n'a pas été sans créer des frictions entre les autorités en présence – la municipalité verdunoise, l'autorité royale, les ordres religieux, la hiérarchie militaire –, mais également, plus directement, entre la population civile et les gens de guerre.

Face à la montée des récriminations, et de la « peur du soldat », le conseil de la cité opte en 1703, pour la construction de casernes, destinées à « parquer » les soldats et à limiter leurs interactions avec les civils. Cela n'a pas été sans difficultés, et a coûté, au final, beaucoup d'argent à la ville. Il est délicat de définir avec précision si le coût total de construction a en définitive été supérieur à celui du logement des militaires selon les modalités qui prévalaient précédemment, mais il s'agit d'une question que l'on ne peut écarter.

Cependant, l'objectif n'était pas uniquement financier. Ce qui est sûr, c'est que la construction des casernes à Verdun a entrainé un bouleversement profond de l'espace urbain et de l'économie. Cela a également eu une légère incidence sur les questions démographiques – hausse des naissances illégitimes, mariages entre civiles et militaires, augmentation du nombre de filles de joie…

Ce qui, à l'origine, consistait à isoler la population militaire de la population civile a finalement permis de normaliser les relations civilo-militaires, les deux groupes n'étant naturellement pas hermétiques l'un à l'autre.

NOTES

  1. Victor Petitot-Bellavène, Verdun aux XVIIe & XVIIIe siècles affaires militaires, Éditions Lacour-Ollé, Nîmes, 2010, p. 20.
  2. Le nombre de trois compagnies n'est pas anodin, il correspond aux trois grandes portes se trouvant dans la ville à savoir : la porte de France, la porte chaussée et la porte Saint-Victor.
  3. Archives municipales de Verdun EE 20.
  4. Philippe Martin, Une guerre de Trente Ans en Lorraine, Éditions Serpenoise, Metz, 2002, 342 p.
  5. Archives municipales de Verdun BB 1, BB 2, BB 5, BB 7, BB 9, BB 10, BB 11, BB 12, BB 13.
  6. Op. cit., Petitot-Bellavène, p.21.
  7. Archives municipales de Verdun EE 7, BB 2.
  8. Laurent Jalabert, « Des confins aux limites : la construction frontalière entre la France et le Saint Empire du XVIIe au début du XIXe », Annales de l'est, 2-2003, p. 347-370.
  9. Alain Girardot, Histoire de Verdun, Éditions Privat, Toulouse, 1982, 302 p.
  10. Archives municipales de Verdun BB 40, EE 40, EE 41.
  11. Archives municipales de Verdun CC 189.
  12. Archives municipales de Verdun BB 5, DD 32, EE 29.
  13. Étienne-Alexandre Bardin, sous la direction du Général Oudinot de Reggio, Dictionnaire de l'armée de terre: ou recherches historiques sur l'art et les usages militaires des anciens et des modernes, Volume 7, Éditions Perrotin et Éditions Dumaine, Paris, 1841, p.4345.
  14. Par exemple, le maréchal Marillac, gouverneur de Verdun de 1625 à 1632, exige que tous les matins, les membres du conseil municipal viennent le saluer.
  15. Émile Léonard, L'armée et ses problèmes au XVIIIe siècle, Éditions Plon, Paris, 1958, 360p.
  16. Archives municipales de Verdun BB 13.
  17. Archives municipales de Verdun CC 25.
  18. Archives municipales de Verdun EE 9.
  19. Archives municipales de Verdun BB 17, BB 19.
  20. Op. cit., Émile Léonard, p.35.
  21. Archives municipales de Verdun AA 10.
  22. Archives municipales de Verdun BB 11.
  23. Archives municipales de Verdun CC 50.
  24. Op. cit. Petitot-Bellavène, p.27.
  25. Archives municipales de Verdun FF 18.
  26. Archives municipales de Verdun BB 19
  27. Archives municipales de Verdun BB 19.
  28. Outre les droits anciens.
  29. Mesure de grain utilisée en Lorraine et dans le Barrois.
  30. Il s'agit d'une redevance que les vassaux doivent au seigneur pour faire moudre leurs grains dans les moulins banaux.
  31. Archives Municipales de Verdun EE 8.
  32. Op. cit., Petitot-Bellavène, p.67-66.
  33. Les deniers d'octrois sont des concessions de quelques grâces faites par le roi. Ces octrois se lèvent sur la vente du vin, du bois à brûler ainsi que diverses denrées ou marchandises, et visent en général à financer des dépenses de la ville (réparations, fortifications, décorations).
  34. Archives municipales de Verdun EE 12, EE 13, EE 14, EE 15.
  35. Source : Alain Girardot, Histoire de Verdun, Éditions Privat, Toulouse, 1982, p 212-213.
  36. Archives municipales de Verdun EE 9.
  37. Archives Municipales de Verdun EE 8.
  38. Le laps de temps entre la réception provisoire et la réception définitive correspond à la période de garantie des ouvrages. Rappelons que, si un défaut était constaté pendant cette période, il restait à la charge de l'entrepreneur.
  39. Archives municipales de Verdun BB 25.
  40. Archives municipales de Verdun EE 11 et Petitot-Bellavène, op. cit., p. 67. Il est à noter que Petitot-Bellavène donne un coût de construction de 176 068 livres, soit une différence de 20 000 livres, et parvient à un total de 225 898 livres, 15 sols, 1 denier. Nous avons repris le chiffre du coût de construction trouvé dans les archives, et adapté le coût total.
  41. Archives municipales de Verdun EE 9.
  42. Archives municipales de Verdun EE 9.
  43. Archives municipales de Verdun EE 9.
  44. La même procédure que celle appliquée pour la caserne Saint-Paul est mise en place pour la réception des travaux, un expert est nommé pour visiter et réceptionner le premier corps de la caserne Saint-Nicolas.
  45. Archives municipales de Verdun DD 61.
  46. Archives municipales de Verdun EE 19.
  47. Parmi les épisodes marquants dans ce contexte, on peut noter l’incendie du bois de Baleicourt par des soldats du régiment de Toulouse, de passage à Verdun. Cet incendie criminel vient renforcer la vision négative des habitants vis-à-vis des militaires. Archives municipales de Verdun DD 9.
  48. Archives municipales de Verdun EE 19.
  49. Archives municipales de Verdun EE 11.
  50. Édit d'ameublement datant du 12 février 1754.
  51. Archives municipales de Verdun EE 19 bis.
  52. Archives municipales de Verdun EE 9.
  53. Archives municipales de Verdun EE 9. On notera qu'il subsiste peu de plans concernant l'érection de ces casernes.
  54. Archives municipales de Verdun EE 9.
  55. On retrouve notamment trace de plusieurs changements demandés par l'intendant du roi concernant par exemple des systèmes de voûtes surbaissées pour les écuries. On se borna au final à exhausser les nouvelles constructions pour les mettre hors d'atteinte de nouvelles crues. Archives municipales de Verdun EE 8, et Petitot-Bellavène, op. cit., pages 68-69.
  56. Ibidem.
  57. Ibidem.


  Pour citer cet article :
Camille Crunchant - Autorités affrontées : Verdun, le conflit et le compromis XVIe - XVIIIe siècles - Projet Empreinte militaire en Lorraine
Consulté en ligne le <date du jour> - Url : http://ticri.inpl-nancy.fr/wicri-lor.fr/index.php?title=Empreinte_militaire_en_Lorraine_(09-2014)_Camille_Crunchant

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