Le Palais ducal de Nancy (1852) Lepage, 7

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Le
Palais ducal
de Nancy
1729-1766
(pages 142 à 151)

Cette page introduit le septième chapitre de la monographie écrite par Henri Lepage en 1852 : Le Palais ducal de Nancy.

 
Le Palais ducal de Nancy
Vers le texte original

Texte original

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VII

1729 - 1766.

Aussitôt après l'avènement de François III, et dans la pensée que ce prince viendrait passer l'hiver dans le Louvre ou le Château royal de Nancy, comme on disait alors, on fit démolir la galerie de pierre à entrelacs, qui régnait, du côté de la cour, le long du corps de bâtiment voisin des Cordeliers , servant de logement aux princes et aux princesses. Cette galerie fut remplacée par une autre (1) dont les colonnes étaient d'une seule pierre, et dont le balcon en fer fut fait par un ouvrier encore peu connu à cette époque, mais qui devait bientôt conquérir une place distinguée parmi les artistes lorrains : je veux parler de Jean Lamour (2), l'auteur des


  (1) Cette galerie, dont une partie, dit Lionnois, fut placée depuis à la première Intendance (plus tard Pavillon des Officiers), en fut enlevée pour éclairer davantage les appartements d'en bas. Ou la démolit en 1779, et l'Hôtel-de-Ville de Metz l'acheta pour en décorer l'hôtel du Gouvernement, qu'il faisait bâtir.

  (2) On trouve, dans les pièces justificatives du compte du Trésorier général, pour 1732, les notes suivantes:

« État à peu près de la dépense que Jean Lamour, marchand serrurier à Nancy, a faite au sujet du balcon de la grande galerie du Château royal de Nancy.

« Pour les fers pour la corniche et pour tous les ornements et armes, 4,000 livres. — Plus pour les ornements de cuivre au pourtour des ovales, 201 livres. — Pour les modèles, tant en terre qu'en bois, pour faire les armes, 50 livres.... — En tout (compris quelques autres travaux), 12,326 livres 15 sous, » — Les travaux furent poussés avec tant d'activité, que Lamour en tomba malade.


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belles grilles qui décorent encore aujourd'hui nos places publiques. Ce fut le sieur Jennesson, architecte des bâtiments de Son Altesse Royale, qui dirigea les travaux que l'on fit tant à la galerie dont il vient d'être parlé, que dans l'intérieur du Louvre (1).

Ces travaux, qui coûtèrent plus de 60,000 livres, furent faits en pure perte : François III vint effectivement à Nancy, le 5 janvier 1730, assista même à la procession commémorative de la veille des Rois ; mais il y séjourna à peine, et, l'année suivante, il quittait définitivement ses Etats pour aller ceindre la couronne impériale.

Stanislas, on le sait, fixa sa résidence ordinaire à Lunéville, et n'habita pas le Palais Ducal ; aussi, cet édifice ne lui étant d'aucune utilité, jugea-t-il à propos d'en faire abandon à la ville de Nancy. La cession des emplacements et bâtiments des vieil et nouveau Châteaux, de l'ancien arsenal, du grand magasin près des Cordeliers, de la salle d'Opéra, de l'hôtel des Pages, etc., eut lieu en vertu d'un arrêt du Conseil des Finances, du 24 juillet 1739 (2), à la charge d'un cens


  (1) Il existe, parmi les pièces justificatives du même compte , un « Toisé des ouvrages faits par le sieur Jennesson, architecte des bâtiments de S. A., tant à la galerie du Palais royal de Nancy que dans l'intérieur dudit Louvre. Le total des sommes payées à Jennesson s'élève à 17,543 livres 8 sols 7 deniers. »

  (2) Cet arrêt, imprimé à la fin du Recueil des Fondations du Roi de Pologne, porte : « Vu au Conseil des Finances et Commerce la délibération de la ville de Nancy, en date du 22 mai dernier (1739), par laquelle elle supplie le Roi de vouloir bien lui accorder différents emplacements et bâtiments.... pour les convertir en logements d'officiers, casernes, écuries et autres usages propres à la garnison ; ce qui procurerait un grand soulagement à ses habitants, en les déchargeant de l'incommodité du logement des gens de guerre.... Le Roi... cède et abandonne à perpétuité à ladite ville l'emplacement et bâtiments du vieil et nouveau Château, cours, basses-cours, jardins, maisons servant présentement aux voitures publiques, circonstances et dépendances, ensemble les seize boutiques attachées au corps du vieil Château, à la charge par ladite ville de continuer à payer le cens dû au domaine de S. M. pour lesdites boutiques, entre les mains de Philippe Lemire, adjudicataire général de ses Fermes pendant la durée de son bail, après quoi il demeurera éteint et d'indemniser les censitaires ou concessionnaires.... »


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annuel de 120 livres, à titre de reconnaissance envers le domaine, et sous la condition d'employer ces bâtiments,terrains et emplacements aux usages de la garnison, et autres destinations concernant le service du Roi.

En 1745, aussitôt après l'union du chapitre de St.-Georges à celui de la Primatiale , on démolit ce qui restait de l'église de la Collégiale, ainsi qu'une partie de l'ancien Château, avec la tour octogone où était renfermé le Trésor des Chartes (1).

En 1745 , les officiers de l'hôtel-de-ville adressèrent à Stanislas une requête dans laquelle ils disent que, parmi les bâtiments que le Roi leur a concédés à titre d'ascencement, « se trouve ce qui composait jadis le château servant de résidence aux souverains, dont une partie n'est qu'à moitié construite, et l'autre tombe en ruine ; de sorte que, pour en éviter l'entier dépérissement et les accidents qu'il peut occasionner , parmi les moyens qui leur ont été proposés pour obvier à ces inconvénients et employer ce qui reste de ces bâtiments et emplacements à l'ornement de la ville et au service public, ils se sont fixés à celui de former une grande place au bout de celle de la Carrière pour communiquer à la promenade du rempart, et de ne réserver des bâtiments de l'ancien château que ceux nécessaires à l'établissement d'un


  (1) On lit dans Durival : « Antoine Lancelot, de l'Académie des Inscriptions, et inspecteur du Collège Royal, avait été nommé, après la prise de possession, pour examiner le Trésor des Chartes de Lorraine, qui était dans une tour de l'ancien château de Nancy. Il y travailla depuis le mois de mai 1737 jusqu'au commencement de 1740. »


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hôtel pour l'Intendant de la province, et ont, dans cette vue, fait dresser par le sieur Baligand, ingénieur de Sa Majesté et inspecteur des bâtiments du domaine, des plans, profils et devis, qu'ils ont délibéré, par acte du 1er février dernier, de faire exécuter. »

Par arrêt du Conseil des Finances, du 6 mars 1745, et lettres-patentes du 8 du même mois, Stanislas fit droit à la requête des officiers de l'hôtel-de-ville, et, dès le 9 avril de la même année, ceux-ci commencèrent à faire démolir le nouveau Palais bâti par Léopold, de même que tout ce qui restait de l'ancienne Cour, à l'exception de l'aile donnant sur la Grande-Rue, et notamment de la Galerie des Cerfs, où fut placée, en 1750, la bibliothèque publique que le Roi de Pologne venait de fonder (1).

Néanmoins, les plans de l'architecte Baligand ne furent


  (1) La salle des Cerfs, dit Lionnois, avait été ornée, dans toute son étendue, d'armoires très-solides et de bon goût. On avait disposé, dans la partie voisine de la petite Carrière, des salles très-propres pour les assemblées des académiciens, et pour le sous-bibliothécaire. La Société littéraire, créée par Stanislas, y tint sa première assemblée, le 3 février 1751, en présence de la cour (excepté Stanislas, qui était resté à la Malgrange) et de tout ce qu'il y avait de personnes distinguées dans la ville. C'est, comme on sait, dans cette séance solennelle, que M. Thibaut, procureur général de Lorraine, décerna, pour la première fois, au Roi de Pologne, le surnom de Bienfaisant. Du reste, ni le chevalier de Solignac, ni le comte de Tressan, qui prononcèrent de fort pompeux discours, embellis de toutes les fleurs académiques, ne trouvèrent un mot pour faire allusion aux souvenirs que devait éveiller dans tous les cœurs lorrains la vue de l'unique salle encore debout du Palais de René II, d'Antoine et de Charles III. M. Thibaut, seul, fut, selon ses expressions, « pénétré d'un respect timide pour la majesté du lieu. »

M. Guerrier de Dumast a consacré au souvenir de cette séance mémorable de l'Académie de Stanislas, ces vers qui ont été lus aussi dans une réunion solennelle de la même Académie (séance séculaire tenue,le 6 septembre 1850, devant le Congrès scientifique de France):

Noble jour que le jour où, dans des lieux fameux,
Naquirent des travaux respectables comme eux :
Où la salle des Cerfs, un moment consolée,
S'ouvrit superbe encor, pour superbe assemblée !
Ces vieux murs que Bellange orna de son pinceau,
N'avaient point du grattoir subi l'indigne outrage,
Ces plafonds, fiers témoins des gloires d'un autre âge,
Ils n'avaient point croulé sous le marteau vandale,
Sous l'étrange fureur d'abattre et d'innover,
Dont ici, grand ou beau, rien ne s'est pu sauver.

Le 27 juin 1763, Stanislas, voulant, dit Lionnois (T. II, p. 228), mettre la bibliothèque publique dans un endroit où elle fût plus à la portée de tout le monde, ordonna qu'elle fût placée dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville, où seraient immédiatement transportés les armoires, tableaux, livres, manuscrits, instruments et machines qui se trouvaient dans la Galerie des Cerfs de l'ancien Château. Le Roi de Pologne ordonna aussi que les séances particulières de l'Académie se tiendraient à l'avenir dans une des salles de la nouvelle bibliothèque.


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pas suivis, et Stanislas fit élever, à ses frais, le palais actuel sur les nouveaux plans de Héré. Cet édifice, dont la construction coûta 849,006 livres 3 sols un denier, argent au cours de France, fut commencé au mois d'août 1751 ; M. Mique, architecte du Roi de Pologne, fut chargé des travaux de maçonnerie ; les ouvrages de sculpture, tant du bâtiment que du jardin (1), furent confiés aux sieurs Vallier, Guibal, Béchamp,


  (1) Au fond de ce jardin, ayant la forme d'un miroir de toilette, se voyait, dit Lionnois, dans un bassin de gazon, une belle statue du Temps, qui, avec sa faulx, marquait les heures sur plusieurs cadrans. C'était l'ouvrage de Joseph Schunken.


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Heker, Lenoir et Walneffer ; ceux de serrurerie à Jean Lamour ; les bronzes et dorures de la rampe de l'escalier à Louis Fesquet ; les cheminées de marbre sortirent des ateliers de Lechien ; les marbres artificiels, tant pour les cheminées que pour la décoration des salles, furent confectionnés par Nicolas Saunier et Manciaux ; le sieur Gergonne fit les peintures à fresque, rehaussées d'or et ornées de fleurs, de tout le plafond de la grande salle, ainsi que les dorures des cadres et trumeaux de ses deux cheminées ; enfin, Girardet fut chargé de faire, pour les ovales des cheminées du grand salon, le portrait en grand du Roi et de la Reine de France (1).


  (1) Ou trouve , dans le Compte général de la dépence des édifices et bâtiments que le Roi de Pologne a fait construire pour l'embellissement de la ville de Nancy, depuis 1751 jusqu'en 1759, outre une vue de l'Intendance et du Pavillon des Officiers, le détail des différentes sommes qui furent payées aux artistes ou ouvriers employés à la construction du palais de l'Intendance ; voici un résumé de ce compte:

PALAIS.
Maçonnerie. Mique 527,208 Livres (L.) ; 4 Sous (S.) ; 10 Deniers (D.)
Sculpture. Vallier, Guibal, Béchamp, Heker, Lenoir, Walneffer 72,971 L. ; 3 S. ; 6 D.
Charpenterie. Duprey 62,294 L. ; 15 S. 9 D.
Couverture Liébault 5,528 L. ; 19 S. ; 1 D.
Plomb et fer blanc. Veuve Briey et François , François François 29,989 L. ; 5S. ; 5 D.
Plâtre. Mougeot 12,578 L. ; 7S. ; 3D.
Menuiserie. Marc, Gauthier, Jeandidier, Thomas et Despace 24,157L. ; 8S. ; 2D.
Serrurerie. Lamour 45,175 L. ; 4S. ; 8 D.
Vitrerie. Voynant, Robiche 4,531L. ; 8S. ; 7D.
Peinture d'impression. Devarennes, Gergonne, Hast et Louis Hast 6,177L. ; 16S. ; 2D.

JARDIN. — FONTAINE.

Sculpture. |Heker et Béchamp |2,865 L. ; 1 S. ; 7 D. ;

Robinets, soupapes et visses de cuivre. |Despois |277' 18* 6'1

BERCEAUX ET TREILLAGES.

Menuiserie, Antoine Niclos.—Fil darchal, Bailly. — Serrurerie, Remy. — Peinture d'impression, Didelot 21,422 9 11

Nivellement, transport de terre, gazonnement, fourniture et plantation d'arbres, cliarmilles, buis et fleurs.—Nicolas Ferry, Fiacre Louis, Ducret, Louis Grison , Binant, Guibaut, Derlange 10,830 13 5

Pavés. — Etienne Lapoussière 4,125 0 3

OUVRAGES DIFFÉRENTS DANS L'INTÉRIEUR DU PALAIS.

Dans ce chapitre se trouvent les sommes payées à Louis Fesquet, Lechien, Saunier, Manciaux, Gergonne et Girardet.

Le chapitre intitulé : Supplément des bâtiments de Nancy, contient encore quelques mentions relatives à la construction de l'hôtel et du jardin de l'Intendance ; ces mentions constatent le paiement de différentes sommes aux sieurs Mique, architette (26,671 1. 8 s. 9 d.); François François, plombier et ferblantier (7,021 1. 18 s. 12 d., pour ouvrages à la grotte du parterre, à la garniture de l'ordre corinthien et au fer-â-cheval de l'Intendance); Claude Thomas et consors, menuisiers ; Jean Lamour; Louis Hast et Nicolas Didelot, peintres en impression ; Béchamp (pour ouvrages en sculpture pour la décoration des deux grandes portes de l'Intendance) ; la veuve Guibal pour ouvrages de sculpture en pierre de Savonnières, faits et fournis au même bâtiment, etc.


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Une somme de 54,635 livres 18 sols, monnaie de France, fut affectée aux ouvrages de l'ancien hôtel de l'Intendance, « servant actuellement à loger divers officiers de la garnison, entre la bibliothèque (la Galerie des Cerfs) et les Cordeliers (1). » . Ce pavillon, qui est représenté, dans le Recueil des Fondations


  (1) Voici le détail des ouvrages faits au Pavillon des Officiers:

Maçonnerie. — Mutlot 27,079' 10s 2d

Charpenterie. — Duprcy 14,165 6 4


Couverture. — Liébault 4221 7S 8<»

Plomb et ferblanc. — François François.. 228 15 9

Plâtre. — Silvain Vallée 4,036 1 10

Menuiserie. — Rivet et Marc 2,698 14 8

Serrurerie.—Lamour 4,387 4 10

Vitrerie. — Voynant 912 0 5

Peinture d'impression. — Devarennes ,

Louis Hast 703 16 10

C'est, suivant Lionnois, à l'époque où le bâtiment de la première Intendance fut converti en logements pour les officiers, qu'il faut placer la démolition du passage ou de la galerie qui communiquait du Palais aux Cordeliers. (Essais sur la ville de Nancy.) C'est peut-être de la même époque que date la destruction de la tour de l'Horloge, qui est encore figurée sur un plan de Nancy, dressé par Belprey en 1754.


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du Roi de Pologne, avec la belle galerie projetée de construire sous François-III, ne fut pas rebâti à neuf; on fit seulement des travaux à la façade donnant sur la cour. C'est à cette époque, peut-être, qu'on éleva, dans cette cour, le mur qui la partageait en deux et isolait le pavillon des officiers du grand hôtel, ne laissant qu'un passage pour les chevaux et les voitures qui entraient par la Porterie.

Par arrêt du Conseil des Finances, du 9 février i 759, Stanislas, « désirant donner à sa bonne ville de Nancy des marques encore plus signalées de sa bienveillance, en lui abandonnant plusieurs édifices et bàtiments considérables construits par ses ordres pour l'embellissement de cette capitale de ses Etats, » lui céda, entre autres choses, « le sol et le nouveau bâtiment de l'hôtel de l'Intendance, avec les galeries et bâtiments en retour des deux côtés, ainsi que les cours, jardins, maison de jardinier, kiosque, même le kiosque bâti sur les bastions, et le terrain à la droite, avec les matériaux et les bâtiments que Sa Majesté pourra y faire construire pour les cuisines et décharges de l'hôtel de l'Intendance; le corps de casernes derrière et à droite de cet hôtel, avec


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les emplacements devant et derrière, et le corps-de-garde attenant auxdites casernes...., pour du tout jouir, user et faire son profit de la même manière que des bâtiments et emplacements à elle abandonnés par l'arrêt du 24 juillet 1739, sous le seul et même cens annuel de 120 livres, et à la charge d'employer lesdits édifices.... aux usages de la ville, de la garnison et autres eoncernant le service de Sa Majesté et du public. »

Le nouveau Palais devint le logement de l'Intendant de la province ; mais on y avait réservé, sans doute, des appartements pour le prince lorsqu'il venait dans sa capitale. Stanislas ne visita ce Palais que dans des occasions toutes particulières, notamment en 1762, lors du voyage que firent en Lorraine les princesses Adélaïde et Victoire. C'est dans le grand salon de l'Intendance que le Roi de Pologne, accompagné de la princesse Christine de Saxe, reçut Mesdames de France; et c'est du balcon de cet hôtel, que la cour assista à l'une des plus magnifiques illuminations dont Nancy ait jamais eu le spectacle.

Quant à l'ancien Château, c'est-à-dire à la partie qui renfermait la Galerie des Cerfs, il était à peu près abandonné. Cette Galerie, privée de la bibliothèque publique, qui avait été placée à l'Hôtel-de-Ville (27 juin 1763), et ne servant plus de lieu de réunion à l'Académie, avait été transformée en grenier à fourrages , et son rez-de-chaussée en écuries. C'est probablement à cette époque que, pour lui donner plus d'élévation, on démolit sa voûte, qui, depuis, n'a pas été rétablie (1).


  (1) Cette voûte n'était pas celle qui avait été primitivement construite. Elle en avait remplacé nne plus ancienne, dont les traces sont parfaitement visibles sur les murs, et qui fut démolie, on ne sait à quelle époque ni pour quel motif.


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Ainsi qu'on vient de le voir, Stanislas ne mérite pas toutà-fait le reproche qu'on lui a adressé d'avoir détruit l'ancienne résidence de nos ducs : il trouva un édifice déjà mutilé, déjà défiguré , et il se borna à lui faire subir de nouveaux changements. Mais ce dont on peut justement l'accuser, c'est d'avoir permis la dégradation de la Galerie des Cerfs ; c'est d'avoir laissé donner à cette salle, qui rappelait tant de souvenirs, une ignoble destination. Le Roi de Pologne avait eu une noble pensée en l'affectant aux assemblées de l'Académie et en réunissant dans cette enceinte, si éminemment historique, les livres et les manuscrits où se trouvaient retracées les annales de notre histoire ; il eût été digne de lui de persévérer dans cette pensée de conservation, et de nous transmettre intact un débris qui témoignait de la grandeur d'une nation et de la magnificence de ceux qui l'avaient gouvernée.


Notes complémentaires

Concernant la wikification du texte
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