Collection ALS/Série 1/Tome 1/n. 2 (mars 1868) : Différence entre versions
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+ | 18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES sera totale dans le voisinage d'une ligne qui part du détroit de Babelmandeb, traverse l'Indouslan, la presqu'île de Ma-lacca et Bornéo, passe entre la Nouvelle-Guinée et l'Australie, pour se terminer à la Nouvelle-Calédonie. -Les possessions françaises en Cochinehine ne sont pas éloignées de cette ligne, et l'éclipsé y sera à peu près totale. M.ïïatt, de Strasbourg, jeune ingénieur hydrographe des plus distingués, a bien voulu faire parvenir à M. Bach une épure donnant la représentation graphique du phénomène pour Saigon, où M. Hatt est pour le moment en résidence. Il ajoute dans sa lettre d'envoi que son dessin a été exé-cuté d'après les règles données par M. Bach dans son travail Sur le calcul des éclipses de soleil par la méthode des pro-jections. Ce dessin, publié par les soins de l'imprimerie impériale de Saigon, est présenté à la Société. Séance du 4 mars 1868. Présidence de M. le docteur ROBERT. "TURE DTJ JOUR. — Matière colorante des Phycochromacées et des Dîato-iï:'-es (M. MIIXARDET). —- Détermination des longueurs focales des len-ies et des miroirs concaves (M. MONOYER).— Théorie des miroirs —-TOurnants (M. SAINT-LOUP). Membres présents: MM. Gay, Rey, Herrenschmidt, Fée, Hugueny, Kirschleger, Aronssohn, Willemin, Monoyer, Mil-iardi, Baudelot, Terquem et Saint-Loi^^^^^ Correspondance : Une lettre de M. Nicklès demande une rectification au su-jet du phosphore amorphe. Cette rectification sera insérée au Bulletin. Une lettre de M. le préfet demandant un certain nombre de pièces nécessaires pour l'approbation officielle des modifica-tions introduites dans le règlement. Le secrétaire général est chargé d'envoyer à M. le préfet les pièces qu'il réclame. Ouvrages reçus : Quelques observations sur les typhons dans la, mer de Chine, par M. Henri Jouan, capitaine de frégate etc., broch. in-8°. Lever à soie du chêne à l'Exposition de 1867, par Camille Personnat, broch. in-8°. | ||
+ | DE STRASBOURG. 19 Les neuf premiers numéros du Bulletin de l'Association scientifique (1868). Jaarbock van de koninklijke Akademie van FPelenschappen; Ams-terdam 4866. Notes on mineralogy — on animal mechanics—on the Dhurmsalla meteoric stone; by Samuel Haughtto. M. Monoyer demande si les auteurs de Mémoires ont droit à un tirage à part gratuit dans la publication du Bulletin de la Société. La Société décide que ce tirage à part sera payé par l'auteur. La parole est donnée : A M. Millardet, pour une communication sur la matière colorante des Phycochromacées et des Diatomées; A M. Monoyer pour une communication sur la détermina-tion des foyers des lentilles et des miroirs concaves ; A M. Saint-Loup, qui expose sommairement une théorie des miroirs tournants qu'il a faite en collaboration avec M. Terquem. M. Schimper propose la nomination comme membres cor-respondants de la Société, de : M.JL B. Geinitz, professeur àJDresde ; M. HeTIÏernBàlfy^^ la Commission géolo-gique de l'Irlande. M. Hugueny propose au même titre : Le Père Secchi, directeur du Collège Romain à Rome. M. Fée propose : M. Glaziou, directeur du Jardin botanique de Rio-Janeiro. La Société, consultée, vote à l'unanimité l'adoption des propositions faites, En conséquence: MM. Geinitz, ïïellier Baily, le Père Secchi, Glaziou, sont nommés membres cor-respondants de la Société des sciences naturelles de Stras-bourg. Le secrétaire, SAINT-LOUP. CHIMIE. -— Sur Vhùtoire du phosphore amorphe (Note de M. 3év* Nicklèa). On est généralement d'accord pour considérer M. Schrœt-ter, devienne, comme l'inventeur du phosphore amorphe, surtout depuis que l'Académie'des sciences a décerné à ce chimiste un prix au sujet de cette découverte. | ||
+ | 20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES Sans contester la part de mérite qui revient à M. Schrœtter dans cette circonstance, nous allons faire voir que la décou-verte du phosphore amorphe est de quelques années plus an-cienne que ne le sont les applications qu'on en a faites. Le travail dans lequel M. Schrœtter expose ses recherches à ce sujet a été imprimé en 1848. On connaît les faits princi-paux qui y sont rapportés, mais ce qu'on a oublié, c'est que ces mêmes faits avaient été, en majeure partie, publiés quel-ques années auparavant par M. Emile Kopp, alors professeur à l'École de pharmacie de Strasbourg. Cette publicité a eu lieu, non pas dans un recueil inaccessible ou peu lu, mais bien dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences de l'année 1844 (t. XVIII), d'où ils sont passés dans les prin-cipales publications périodiques du monde savant. C'est en effet à la p. 871 du t. XVIII des Comptes rendus qu'on peut lire ce qui suit: «En préparant de l'éther iodhy-«drique au moyen de l'alcool, du phosphore et de l'iode, il y «a eu un résidu inerte sous la forme d'une poudre rouge. «Bien lavée, cette substance est insipide, inodore et légère-ce ment attaquable par l'oxygène dp. l'air. C'est du phosphore (( dans sa modification rouge. On peut le sécher au bain-marie «sans qu'il s'oxyde sensiblement, mais il est difficile de le «débarrasser des dernières traces d'humidité. Soumis à la «distillation sèche, il se transforme de nouveau en phosphore « ordinaire. » Voilà donc bien íe phosphore rouge, ou, comme l'appelle M. Schrœtter, le phosphore amorphe, susceptible de redeve-nir du phosphore ordinaire sous l'influence de la chaleur. Bien que ce fait important ne soit pas devenu de la part de M. E. Kopp l'objet d'un mémoire spécial, il n'a pas échappé à l'œil vigilant de Berzelius, qui s'en occupa aussitôt dans son rapport annuel présenté le 31 mars 1845, et sanctionna les conclusions du professeur de Strasbourg, ainsi qu'on peut le voir à la p. 435 de l'édition française (1846, 6e année). Bien plus, ce même fait a été peu après l'objet d'un examen contradictoire de la part d'un habile chimiste allemand, feu Richard-Félix Marchand, lequel, pensant que ledit phosphore rouge pourrait fort bien n'être que del'iodure de phosphore, s'est attaché à le préparer et à Je soumettre à un examen at-tentif ; le résultat de ses recherches peut se lire dans le Jour- | ||
+ | DE STRASBOURG. 21 nal für praktische Ghemie de l'année 1844 (t. XXXIII, p. 182) ; il confirme entièrement les observations du chimiste français (voy. aussi Annuaire de chimie, 1845, p. 271). Ce fait si fécond d'un corps simple spontanément inflam-mable, tel que le phosphore, qui est susceptible de devenir inerte et presque indifférent à l'égard de l'oxygène, sauf à re-prendre son premier état par l'action de la chaleur, ce fait était donc bien établi dès 1844. Il avait été l'objet d'une haute sanction, et était sorti intact d'un débat contradictoire, long-temps avant que M. Schrœtter eut publié son travail sur le phosphore amorphe. Il est vrai que M. Eopp n'avait pas tout vu; il n'a pas dit qu'on peut préparer ce phosphore rouge en soumettant le phosphore ordinaire à une température dé-terminée, ni que le produit bien purifié n'est pas vénéneux et qu'il peut être appliqué avec succès à la fabrication d'allu-mettes chimiques non vénéneuses. Placé à un point de vne purement scientifique, il s'est borné à déterminer les princi-pales propriétés du corps nouveau, sans se préoccuper des applications dont cette substance peut être susceptible; c'est là l'histoire de presque toutes les découvertes, depuis celle du chlore, que Scheele, son auteur, n'a pas songé à appliquer -atHrîaB«h«Bei^d^ dont l'inventeur, M. Hoffmann, n'avait pas songé à tirer parti dans la teinture. Les services rendus par les travaux de M. Schrœtter sur le phosphore n'en sont pas moins très-importants; seulement on reconnaîtra que s'il a beaucoup fait pour ce métalloïde, s'il a reconnu à la variété amorphe des propriétés nouvelles qui sont devenues, de sa part, l'objet d'applications intéressantes, il n'a pas inventé cette modification allotropique, ou du moins il ne l'a pas signalée le premier. La part à faire à chacun des deux savants, dans l'histoire qui se rapporte à ce point de science, se déduit donc aisé-ment de ce qui précède et se formule en ce peu de mots : M. Emile Kopp a découvert le phosphore amorphe; M. Schrœt-ter l'a appliqué (Americ. Journ. of science and arts, vol, XXXIII, p. 115, et Journ. depharm. et de chim., t. XLII, p. 389). J. NICKLÈS. | ||
+ | 22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES BOTANIQUE. — Sur le pigment des Phycochromacées et des Dia-tomées, par MM, ». Krau» et A. Miliar de t. I. Phycochromacées. En 4829, Nägeli* a donné le nom de Phycochrome à cette matière colorante d'un bleu verdâtre, que l'on observe chez beaucoup de plantes inférieures, notamment chez les Oseilla-rinées, les Nostoccacées et les Collêmacées. Ge nom repré-sentait, jusqu'à ces derniers temps, un pigment parfaitement simple, et l'on avait perdu de vue les observations plus an-ciennes de Kützing, qui y avait indiqué la présence de deux principes colorants, l'un bleu, soluble dans l'eau, qu'il avait nommé phycocyane, l'autre consistant en chlorophylle ordi-naire. En 1867ä, MM. Cohn et Askenasy montrèrent que ce phyco-chrome se compose d'un pigment soluble dans l'eau, auquel ils conservèrent le nom de phycocyane, donné par Kützing, et d'un autre, soluble dans l'alcool, qu'il colore en beau vert. Pour eux, ce second pigment est de la chlorophylle ordi-naire. De nouvelles expériences ont confirmé une partie des résul-tats obtenus par ces deux derniers observateurs : ainsi, la phy-cocyane a été constatée dans toutes les Phycochromacées sur lesquelles on a expérimenté; mais il s'est trouvé que la solu-tion alcoolique verte, outre la chlorophylle, contient cons-tamment , dans ces plantes, un pigment jaune ou phycoœan-thine. C'est au moyen de la liqueur verte, obtenue par la diges-tion dans l'alcool à 36°, de YOscülaria iimosa Roth et de plusieurs espèces du même genre, qu'il est le plus facile de préparer de grandes quantités de ce nouveau pigment. Cette liqueur, après avoir été agitée fortement avec deux fois son volume de benzine, se sépare, par le repos, en deux couches. 1 Nägelir Gattungen einzelliger Algen, S. 7. 2Cohn, Beiträge zur Physiologie der Phycochromaceen it. Florideen in Schultze's Archiv für mikroskop. Anatomie, 4 867. — Askenasy, Bei-träge zur Kenntniss des Chlorophylls und einiger dasselbe begleitender Farbstoffe. Bot. Zeit., '1867, S. 225. | ||
+ | DE STRASBOURG. 2p La supérieure est verte, constituée par la benzine, qui s'est emparée de la chlorophylle; l'intérieure, d'un beau jaune d'or, est formée.par l'alcool, qui retient laphycoxanthine en dissolution. Après avoir décanté soigneusement, on lave de nouveau la solution dephyœxanthineavec de nouvelles quan-tités de benzine, jusqu'à ce que celle-ci ne se colore plus en vert; puis on laisse évaporer â une température de 40° centi-grades et à l'abri de la lumière. Le .résidu est constitué par de la phycomnthine. et quelques matières salines. Cette nouvelle matière se présente sous forme d'un enduit visqueux, amorphe, couleur de terre de Sienne, sous une certaine épaisseur. Elle ne se dépose pas d'une manière uni-forme, mais figure, le plus souvent, "des sortes de dessins dendritiques qui, à un faible grossissement, se montrent for-més de gouttelettes agglutinées d'une façon irrégulière. Son odeur, (Jui est assez pénétrante, rappelle celle de l'urine. Sa formule chimique est encore inconnue. Dans l'eau, la phycoxanthine se gonfle, mais ne se dissout pas. Sous l'influence des acides sulfurique et chlorhydrique con^ bleu intense, et elle finit par se dissoudre dans ces réactifs en les colorant en bleu. Exposée à l'influence de la lumière, elle se décolore très-vite et se change en une matière jaunâtre. L'alcool absolu et étendu la dissout parfaitement; l'éther, la benzine et le sulfure de carbone un peu moins facilement. La solution alcoolique offre une odeur légèrement mi-neuse. Vue par transparence, elle est d'un jaune d'or en couche mince ; sous une grande épaisseur, elle offre une co-loration rouge brique. Exposée à la lumière, elle se décolore plus rapidement encore que, la solution alcoolique de chloro-phylle, mais moins complètement. Sous l'influence de vo-lumes égaux d'acides sulfurique et chlorhydrique concentrés, elle se colore en bleu indigo, La. potasse et l'ammoniaque ne l'altèrent pas d'une manière sensible. L'ébullition n'agit sur elle qu'à la longue. •Ainsi qu'on le voit, les réactions chimiques de la phycoxan-thine indiquent, dans cette substance, une grande analogie 4V,ee la ^hiorophyge. Il en, est gemerne pour les propriétés physiques. | ||
+ | 24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES Au spectroscope, elle se distingue de la chlorophylle par une décroissance plus prompte du vert et par l'apparition très-tardive d'une bande d'absorption extrêmement faible entre les raies C et D de Frauenhofer. En couche très-épaisse, elle ne laisse plus passer que les rayons jaunes voi-sins de la raie D et les rayons compris entre a. et B. Comme celle de chlorophylle, la solution dephycoxanthine offre une fluorescence très-énergique; mais tandis que pour le premier de ces pigments, la couleur de la fluorescence est du plus beau rouge carminé, pour la phycoxanthine elle est d'une teinte rouge brique. La présence de cette nouvelle matière colorante a été cons-tatée dans les genres : Oscillaria, Galothrix, Nostoc, Collema, Peltigera, Stictina, enfin dans les Diatomées. Il est à peine nécesaire d'insister sur les différences que présente la phycoxanthine comparée aux pigments végétaux de même couleur, la phylloxanthine (Fremy, Comptes rendus, t. LXI, p. 188), Yanthoxanthine (Nàgeli) et la xanthophylle. La plus importante consiste dans la fluorescence si énergique de la phycoxanthine, fluorescence qui est absolument nulle dans les trois autres matières colorantes. II. Diatomées. De même que le pigment des Phycochromacées a été re-gardé pendantlongtemps comme une matière colorante simple, de même celui des Diatomées passe jusqu'à présent pour être d'une nature tout à fait spéciale. Nageli lui a donné le nom de diatomine. Plusieurs expériences, faites pendant la belle saison, sur différentes espèces de Diatomées, notamment sur leDiatoma vulgare, qu'il est facile de se procurer parfaitement pur de tout autre organisme végétal, ont montré que la diatomine est composée de chlorophylle et de phycoxanthine. Ces deux matières colorantes ont été extraites et séparées au moyen de l'alcool et dé la benzine par le procédé indiqué plus haut. Ces plantes ne renferment aucun pigment soluble dans l'eau.* | ||
+ | BE STRASBOURG. Chez les Phycochromacées il a été difficile, à raison de la petitesse habituelle de ces plantes et de l'exiguïté encore plus grande de leurs organes élémentaires, de décider sous quelle forme s'y trouve la phycoxanthine. Est-elle dissoute dans le liquide cellulaire, combinée au protoplasma, ou bien, comme la chlorophylle, imprègne-t-elle des granules de matière albu-minoïde ? La grosseur des corpuscules de pigment chez les Diatomées permet de répondre avec certitude que cette der-nière supposition est la vraie ; encore un nouveau trait de ressemblance entre les deux matières colorantes. Il était intéressant de démontrer, d'une manière certaine, la présence de la chlorophylle chez les Diatomées et de ra-mener ainsi les phénomènes de la respiration et de la nutri-tion chez ces plantes au type commun. Comme tous les végé-taux non parasites, les Diatomées forment la plus grande partie des substances organiques nécessaires à leur existence et à leur accroissement aux dépens de Feau et de l'acide carboni-que. Chez elles, c'est encore, ainsi que l'a, le premier, nette-ment établi M. Sachs, la chlorophylle qui est l'organe de cette réduction, la lumière communiquant à celle-ci la force né-cëssârrB ptrap^e^^ bone et l'hydrogène. Quant à la phycoxanthine, ses affinités physiques, chimiques et morphologiques avec la chlorophylle, laissent prévoir qu'elle joue également un rôle important : lequel ? C'est ce qu'il est impossible d'établir jusqu'à présent. NJB. Cette communication, dont nous ne donnons ici qu'une courte analyse, paraîtra in extenso dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, vol. YH, PHYSIQUE. — Nouvelle méthode pratique pour la détermination du foyer principal dans les miroirs convexes et les lentilles divergentes (M. »• Mouoyer). On sait combien les procédés classiques indiqués pour la mesure des longueurs focales des miroirs convexes et des lentilles divergentes sont compliqués et peu pratiques; le procédé suivant me semble mériter la préférence, en raison de sa simplicité et de la facilité de son emploi. if Je pars de la formule — = 1 qui donne le grossisse-O p "-y— J | ||
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+ | -SB SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES meut^ c^st-âr-dire le rapport des dimensions linéaires de l'image i à celles de l'objet o, en fonction de la longueur focale f et de la distance ^ de l'objet à la surface réfléchissante ou réfringente ; ce grossissement est plus petit que l'unité dans les appareils rapetissants, tels que le miroir convexe et la lentille concave; c'est alors, en réalité, un rapetissement. De la formule précédente on tire la valeur de la distance focale principale: f = P 7Z-J .Pour calculer /, il suffit donc de connaître ;p, i, о ; or rien n'est plus aisé que de.mesurer directement о etp; .quant à i, gmMeur de l'image virtuelle, nous allons voir сотщед! ;on peut arriver à la déterminer. ^Supposons qu'il s'agisse de trouver la longueur focale prin-cipale d'une lentille divergente. Je commence par coller, sur la surface de la lentille et le long d'un de ses méridiens une bandelette de papier^iportant une division en centimètres et fractions de centimètres; puis, à l'aide d'un support vertical, je dispose la lentille de.champ., de manière à ce que son axe optique soit horizontal. Cela fait, je choisis un objet plan, de Jormeirectangulaire;, telgu'pne carte .à jouer, $t je place cette «carteiderrière la lentille,;à une distance arbitraire, mais per-pendiculairement à l'axe optique et de .manière à ce que deux côtés parallèles aient une direction perpendiculaire à celle de l'échelle collée sur la lentille; si, par exemple, cette,échelle s'étend horizontalement, les bords latéraux de la carte devront être verticaux et l'axe optique devra passer autant que pos-sible par le milieu de leur distance. La grandeur de l'objet est dans ce cas la largeur de la carte à jouer ; nous pouvons la mesurer directement; il nous>est tout aussi facile de mesurer 1-a distance déTobjet'à la lentille ; reste à déterminer la largeur de l'image de la carte, image virtuelle, comme on le sait. A ceteffet, les,choses étant dis-posées сорте nous venons de le dire, on se place devant la lentille, à une distance; convenable, .sur l'axe optique princi-pal , et à l'œil nu, ou mieux au, moyen d'une lunette, on re-garde combien de .divisions de l'échelle recouvrent l'image dans le sens delà dimension-à. mesurer : la quantité г se trouve | ||
+ | DE STRASBOURG. 27 ainsi déterminée.—On opérerait de la même manière dans le cas d'un miroir convexe» avec cette seule différence qu'il fau-drait alors placer l'objet en avant de la surface du miroir. Le procédé, tel qu'il vient d'être décrit, renferme deux causes d'erreur, mais qui se compensent en partie, et qui, d'ail-leurs , peuvent être assez atténuées pour devenir négligeables. La première cause d'erreur provient de ce que l'image, au lieu d'être en contact avec l'échelle qui sert à la mesurer, se trouve à une certaine distance en arrière; il en résulte que, rigoureusement parlant, la grandeur de l'image lue sur l'é-chelle est trop petite ; mais l'erreur ainsi commise peut être rendue aussi minime qu'on le désine, si on a soin, pour faire la lecture, de se placer à une distance suffisamment grande de la lentille ou du miroir, jusqu'à ce que l'intervalle qui sé-pare l'image de l'échelle soit une fraction très-petite de la dis-tance entre l'observateur et l'échelle. On reconnaît que cette condition est remplie, lorsque, en s'éloîgnant encore davan-tage, on ne remarque plus d'augmentation appréciable dans la grandeur de l'image mesurée sur l'échelle. On est, au reste, maître de diminuer à volonté la distance de l'image, en rap-prochant l'objet de la.Lentille oudu miroir. En second lieu, l'échelle étant appliquée sur une surface courbe, n'est pas rectiligne et par conséquent donne des in-dications trop fortes; on commet donc de ce chef une erreur en plus, qui compense l'erreur en moins, due à la non-coïn-cidence du plan de l'image avec celui de l'échelle. L'erreur en plus sera d'ailleurs d'autant plus faible que la dimension à mesurer sera plus petite; pour ce motif et aussi pour éviter l'effet perturbateur de l'aberration dé sphéricité, il faut avoir soin que les extrémités de l'imagerie s'éloignent pas beaucoup de l'axe optique principal. Quoi qu'il en soit, notre procédé, sans être d'une rigueur mathématique, donne des résultats suffisamment approchés pour les besoins ordinaires.de la pratique. On pourrait le rendre plus précis, en montant la lentille et l'objet sur des supports mobiles le long;d'une règle divisée, en remplaçant l'échelle ou papier par un micromètre rectiligne en verre, placé au contact du miroir ou contre la lentille, et en choisis-sant-pour objet deux fils verticaux très-fins* dont l'écartement soît variable et se mesure à l'aide d'une réglette micromé- | ||
+ | 28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES trique ; la lecture de la grandeur de l'i .mage devrait de toute nécessité se faire au moyen d'une lun.ette. L'appareil, ainsi construit, représenterait un bon focom être. Si, enûn, on voulait supprimer tout'e cause d'erreur, il suf-firait de mesurer la grandeur de l'imf âge au moyen de Yoph-thalmomètre de Helmholtz, et on au rait ainsi l'équivalent du procédé qui a servi à l'illustre inventeur de l'ophthalmoscope à mesurer sur le vivant le rayon de, courbure de la cornée et des faces du cristallin. Il nous reste à indiquer une simplification de notre mé-thode, simplification qui oonsiste à se dispenser d'effectuer le petit calcul exigé par l'e mploi àe la formule f = p Si, i en effet, on pose - on trouve f-=-p; or, pour avoir o—1/ i . 0 — j = 1, il faut qi ae i — o —• i, d'où : i = —. Donc, en cherchant, par tâtonn ements, à placer l'objet dans une posi-tion telle que ses di jnensions soient doubles de celles de l'image correspondan ite, on n'a qu'à mesurer la distance de l'objet pour avoir la I .ongueur focale cherchée. Si le foyer était trop éloigné, on s'a rrangerait de manière à ce que i = — o, et alors il suffirait de «prendre le double de la distance de l'ob-jet pour obtenir /V PHYSIQUE, —^ Théorie des miroirs tournants (\L Saint-I^up). On sait que les physiciens emploient des miroirs tournants F ;Our l'étude des mouvements vibratoires d'une certaine am-plitude. L'appareil a ordin airement la forme d'un prisme à ïmse carrée; les faces latéraJes sont formées déglaces, et ce -système de miroirs peut tom.*ner avec une vitesse plus ou •fmoins grande autour de l'axe dt1 prisme (fig. 1). L'image d'un point lumineux à.1 écrit dans le mouvement du miroir une. certaine trajectoire. L\ observateur, dans une po-sition déterminée, aperçoit un arc de cette trajectoire; ce même arc est quatre fois parcouru par 1 l'image réfléchie quand le miroir fait un tour; mais l'image v^'est visible pour l'ob- | ||
+ | DE STRASBOURG. 29 servateur que pour une fraction assez petite du mouvement angulaire du miroir. Il y a manifestement une dépendance entre ces phénomènes, le nombre des faces du miroir, son rayon et la position de l'observateur. C'est cette dépendance qu'il s'agit d'étudier, dans le but de reconnaître les meil-leures conditions de construction du miroir et d'établir la re-lation qui lie le mouvement vibratoire qui s'exécute au mou-vement vibratoire observé. La question sera successivement étudiée pour les miroirs prismatiques et pour les miroirs py~ mmidaux. Miroirs prismatiques. Considérons un miroir plan mobile autour d'un axe paral-lèle à son plan et un point lumineux 0 (fîg. 2). Menons par le point 0 un plan perpendiculaire à l'axe de rotation; ce plan coupe l'axe au point A, et le plan du miroir suivant une droite BG} dont on suppose le milieu D sur la perpendicu-laire abaissée de A sur BC, soit OA=z d, distance du point lumineux à l'axe ; AD = a, distance du miroir à l'axe ou rayon du miroir ; BD ~ b, demi-largeur du miroir. Construisons l'image du point 0 pour une position donnée du miroir. Pour cela, abaissons OE et prolongeons-le de EL = OE; nous aurons en L l'image du point lumineux. Si l'on fait tourner le miroir autour de l'axe, l'image se meut; nous nous proposons d'étudier ce mouvement pour une posi-tion donnée de l'observateur, et de rechercher les conditions de construction du miroir les plus favorables aux expériences dans lesquelles on l'emploie. Trajectoire de l'image. Supposons que l'on vienne à faire tourner le miroir dans le sens de la flèche /, l'image se dé-placera en tournant dans le même sens et décrira une certaine trajectoire, qu'il est aisé de construire. Observons, en effet, que si on abaisse AFperpendiculaire sur OL (fig. 3), on a EF = a; or le Heu des points F est un cercle de diamètre OA •== d. On obtient donc les points Ë en diminuaut de la constante a les rayons vecteurs OE du cercle. Ou bien, ce qui revient au même, on obtient les points £, images du point 0, en diminuant de 2a les rayons vecteurs OM d^un cercle de diamètre 2d. | ||
+ | 30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES / ar\* /dey d'ailleurs ^= {-¿7) = w ÈL « -2o*dsintùt dt dt d'où = 4 dV.sin'u* -f- 4- a)8 (dcosuit.— a8). (2) =4w2(d8 -ha- — 2aclcosut). Si l'on se reporte à la fig. 3, on reconnaît que v = o>. GI. On voit que la vitesse de l'image sur la trajectoire n'est pas constante, et la représentation géométrique de cette vitesse Il suit de là que si nous posons OM = r, MOA = ô, l'équa-tion de la trajectoire de l'imagé est (1) r = 2deosb — 2a. Ce lieu est un limaçon de Pascal (fig. 4). La portion du lieu qui correspond aux positions de la surface réfléchissante qui donnent une image se compose de la boucle intérieure. Toutefois, la position de l'observateur étant donnée, une partie seulement de cette trajectoire est visible. Cette partie visible correspond à un certain déplacement angulaire du mi-roir limité à deux positions du miroir, telles que l'image du point lumineux se fasse sur l'un des deux bords parallèles à l'axe. Si on veut savoir pour quelle position de l'observateur une portion LL' (fig. 5) de la trajectoire est visible, il faut cons-truire les positions BC, B'C du miroir correspondantes 'aux limites L, 11 de l'arc considéré, joindre LC et L'B'; On obtient ainsi au point de rencontre de ces deux lignes un point Y, position de l'observateur pour laquelle l'arc'XL' seul est vi-sible. En dehors de l'angle LVL', l'arc LL' n'est "pas entière-ment visible; en dedans de cet angle, cet arc n'est pas seul visible. Vitesse de l'image sur la trajectoire. Supposons que le mi-roir tourne autour de son axe avec une vitesse angulaire uni-forme w, oii aura ::: 6 = ut et r = êdcosoit — 2a | ||
+ | Si rend compte de la grandeur de ses variations dans la portion de trajectoire considérée. Champ, angle de visibilité. Étant donnée la position de l'observateur, la détermination de l'arc LU est assez com-pliquée quand cette position est tout à fait quelconque. Cet arc LU, ou sa corde, est ce que nous nommerons le champ; nous appellerons angle de visibilité, l'angle DAD dont tourne le miroir pendant que l'image parcourt le champ. Écartant le problème général, nous nous, bornerons à traiter la ques-tion pour deux-positions particulières de l'observateur. Nous le supposerons: 1° sur la ligne 40* à, une distance D du point A; 2° sur la normale, à la trajectoire, aujpint,où cette normale est perpendiculaire à QA, et assez éloigné de l'image pour que les rayons visuels menés aux extrémités de l'arc visible puissent être regardés? €omm& parallèles. Les positions du centre du miroir, du point lumineux et de l'observateur étant données sur une droite ainsi que le champ, nous allons chercher l'expression'de l'angle çfôvisi-bilité et de l'angle du miroir. Traçons l'image l0 du point 0, correspondant à la position DC du miroir pour laquelle cette image commence à être vi-sible pour l'observateur placé en Y, sur la droite AO. Dési-gnons par Lia distance de l0kOA. Posons AOla = 6, DAC == <p, ÂO = a, BG~\AVz=,D,AQzz d, en sorte que th sera le* champ, 2ô l'angle de visibilité, % l'angle au centre du miroir, On voit sur la figure que b = DF+FG ou sensiblement DF + GH ce qui donne 6 = affi+ff~^f Premier cas. L = OEtgt b soit d — a ~ s D — a == A on peut écrire | ||
+ | 32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. AVIS. Malgré toutes les précautions prises par le bureau pour la com-position de la liste des membres de la Société qui se trouve dans le n° 4, de nombreuses erreurs se sont glissées dans ce travail. Nous prions donc les personnes qui reçoivent ce Bulletin de vouloir bien nous signaler les erreurs qu'elles y trouveront, afin qu'elles soient rectifiées dans le pro-chain numéro. LE BUREAU. STRASBOURG, TYPOGRAPHIE DE G. S1LBERMANN. (4) b =— + — L Les données de l'observation sont a, 8 et A. Bien qu'elles ne soient pas déterminées, elles ne sont pas complètement ar-bitraires. Tl faut, en effet, que la trajectoire de l'image ait d'assez grandes dimensions pour que l'arc correspondant au champ ne comprenne qu'une petite portion de cette trajec-toire. Cet arc sera dès lors sensiblement rectiligne. Le point lumineux étant à une distance 28 de l'image beaucoup plus grande que le champ, l'angle 8 est nécesssairement petit ; d'ailleurs, pour la facilité de l'observation, & est supérieur à s, A / ^ en sorte que £^ est compris entre -y et /. Quant à,a, il ne peut être très-grand, l'appareil serait trop volumineux. Aux données de l'observation il faut adjoindre le champ 2L, dont les dimensions sont choisies 'd'après la'nature des expériences à faire. Pour la continuité de l'impression de l'image sur la rétine, il faut que les images perçues au moyen des faces successives du miroir se succèdent au même point à des intervalles très-courts, 1/20 de seconde par exemple;; il faut donc que la vi-tesse angulaire du miroir soit telle qu'il tourne de l'angle &p dans 1/20 de seconde au plus. Si donc on tient à ne pas donner à l'image une vitesse de translation dépassant certaines limites, il faut faire en sorte que l'angle cp soit aussi petit que pos-sible. • ; ; Avant d'établir la relation qui lie la vitesse de l'image avec l'angle du miroir et sa vitesse angulaire, il est utile de prendre un exemple numérique. (La fin au prochain numéro.) LE BUREAU. | ||
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