Bull. Soc. sci. nat. Strasbg. (1868) Terquem

De Wicri Nancy

Sur l'harmonica chimique


 
 

Titre
Sur l'harmonica chimique
Auteur
Alfred Terquem
In
Bulletin de la Société des sciences naturelles de Strasbourg.
Dates
  • création : 1868
  • mise en lecture 20 février 2020
En ligne
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/32310/ALS_1868_1.pdf
(page 9)

Cet article a publié en 1868 dans le Bulletin de la Société des sciences naturelles de Strasbourg (séance du 4 décembre 1867).

Son auteur, Alfred Terquem, est un spécialiste de l'acoustique.

Avant-propos

Harmonica chimique troost 1893.png

Dans le réseau Wicri

La communication traite d'une expérience de chimie qui produit un son grâce à la combustion de l'hydrogène.

Cet article a été initialement importé sur Wicri/Musique. Par rapport à la thématique de ce wiki (la musique) il s'agissait plutôt d'une curiosité acoustique avec mention d'un instrument à vent l'harmonica.

Cet article fait en fait partie d'une expérimentation sur la valorisation des communications produites par les sociétés savantes.

L'harmonica chimique

La première phrase de l'article « Peu de phénomènes ont été étudiés aussi souvent que celui de l'harmonica chimique » peut laisser perplexe un lecteur du XXIe siècle. Voici donc deux mots sur ce qu'il faut savoir de ce dispositif avant de lire l'article.

La figure de gauche montre l'appareil qui se réduit à un ballon où le tube de gauche permet de verser de l'acide sulfurique qui va provoquer une production d'hydrogène. Celui ci s'échappe par le tuyau de droite où il sera brulé.

La combustion dans un tube va engendrer la production d'un son.

Le texte

Les pages originales peuvent être affichées en cliquant sur les images du bandeau de droite

Peu de phénomènes ont été étudiés aussi souvent que celui de l'harmonica chimique, et cependant il règne encore aujourd'hui beaucoup d'obscurité sur la cause qui produit le son. L'explication la plus plausible a été donnée par Scbrœtter, de Vienne, l'inventeur du phosphore rouge.

Quand on examine la flamme de l'hydrogène qui brûle dans le tube de l'harmonica, on remarque dans certaines circonstances une flamme intérieure plus pâle, renversée, et renfermée dans le tube de dégagement; on a ainsi vers le bec deux flammes, dirigées, l'une de haut en bas, l'autre de bas en haut, et réunies par la base. Scbrœtter admet que le tirage produit dans le tube par suite du courant d'air ascendant entraine le gaz plus rapidement qu'il ne se produit dans l'appareil, de là la raréfaction et refoulement du gaz dans 1e tube par la pression extérieure ; le gaz étant enflammé, il est refoulé dans le tube de dégagement l'état de flamme, Comme le gaz continue à se produire, il refoule à un moment donné la flamme intérieure et brûle au dehors. C'est ainsi que se produiraient les oscillations de la flamme, source première du son, produit renforcé ensuite par le tube, qui agit ici comme un tuyau de flûte ouvert aux deux extrémités. J'ai reconnu, en étudiant la flamme à l'aide d'un miroir tournant, qu'en effet la flamme intérieure alterne avec la flamme extérieure, ce qui prouve bien qu'elles sont alternatives. Mais la théorie de Schrœtter n'est pas elle-même complétement satisfaisante.

En effet, on peut lui opposer diverses objections et la soumettre à diverses vérifications expérimentales qui ne lui sont pas favorables.

  1. La flamme intérieure n'existe pas toujours. Reste à chercher les conditions exactes dans lesquelles elle se produit.
  2. J'ai voulu faire un harmonica chimique avec de l'acide carbonique, en produisant un courant à l'aide d'une lampe circulaire à alcool qui entourait Ie tube de dégagement: l'appareil n'a donné aucun Son.
  3. Un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique ne donne de son, dans ces conditions, que si on l'enflamme. Donc la production d'une flamme est indispensable, et le seul courant ascendant, quoique utile, peut-être nécessaire, ne peut suffire.
  4. Un harmonica chimique cesse de chanter dès qu'on approche de l'ouverture inférieure du tube une lampe alcool allumée; le gaz ne s'éteint pas, mais toute vibration cesse ; cependant le courant ascendant est plus énergique.

La conclusion tirer de ces faits, c'est que la théorie de Schrœtter, quoique la plus satisfaisante qui ait été donnée, est insuffisante pour expliquer complétement ce phénomène si simple en apparence ; j'exposerai postérieurement d'autres faits relatif au même sujet, quand j'aurai terminé des expériences que je poursuis en ce moment.


Voir aussi

Notes


Dans le réseau Wicri :

La page de référence « Bull. Soc. sci. nat. Strasbg. (1868) Terquem » est sur le wiki Wicri/Alsace.

Cet article est recopié avec quelques adaptations sur Wicri/Musique.

liens externes