Collection ALS/Série 7/Tome 12/n. 3/Percebois

De Wicri Nancy

Le docteur Jean-Paul Vuillemin (1861-1932)

Dans ses rapports avec la Société des sciences de Nancy


 
 

Titre
Le docteur Jean-Paul Vuillemin (1861-1932)
Auteur
Gilbert Percebois
In
Bulletin de l'Académie lorraine des sciences.
Dates
  • création : 1872
  • mise en lecture 5 mars 2020
En ligne
sur le site de l'INIST

Cette page est une réédition d'un article publié dans le numéro 3 du Tome 12 de la série dénommée ici 7 du :

Il a été publié en 1973.

L'article original

Les sous-titres (en cours d'élaboration) sont de la rédaction de Wicri/Nancy.

Ce texte a été présenté en conférence le 9 novembre 1972.

197   

Le docteur Jean-Paul Vuillemin (1861-1932),
Professeur d'Histoire naturelle médicale,
Membre correspondant de l'Académie des Sciences
Dans ses rapports avec la Société des sciences de Nancy
par Gilbert Percebois

Contexte

Remontons dans le passé jusqu'à cette époque, d'une cinquantaine d'années, à cheval sur le XIXe siècle finissant et le début de notre XXe siècle, durant laquelle toutes les personnalités scientifiques que comptait Nancy s'enorgueillissaient d'appartenir à la Société des Sciences.

Nombreuses furent celles dont la renommée dépassa les limites de notre Province, voire de notre grande Patrie. Qu'en reste-t-il de nos jours  ? Parfois un nom donné à une rue ou à une place ou un portrait accroché dans une salle des Actes d'une Faculté et qui n'éveillent plus la curiosité à force d'être regardés sans être vus.

Leurs écrits, les témoignages de leurs contemporains qui sommeillent sur les rayons des bibliothèques et dans les liasses empoussiérées des Archives peuvent, seuls, nous aider à revivre le passé et à ranimer les traits figés d'un portrait.

De ces savants, d'une génération pas très éloignée de. la nôtre mais qu'une extraordinaire transformation de mœurs semble envelopper d'une brume épaisse, nous voudrions évoquer le Professeur Vuillemin.

Nombreux sont les motifs qui nous amenèrent à jeter notre dévolu sur ce personnage. Ne fut-il pas, tout à la fois, mycologue, professeur d'une discipline mère de celle que nous enseignons, au service d'une même Faculté. Nous découvrîmes avec délice et émotion, à la Faculté de Médecine, 198    la survivance de ses œuvres et son portrait au regard à la fois plein de bonté et de malice ironique. Désireux de le mieux connaître, nous avons rencontré l'un de ses fils à qui nous exprimons, avec plaisir, notre gratitude pour nous avoir permis avec une extrême amabilité, d'accéder aux Archives de la famille Vuillemin. Pour étendre notre information, nous avons eu recours aux Archives départementales, à celles de la Faculté de Médecine, à celles de l'Académie des Sciences, ceci grâce à son Secrétaire perpétuel, M. Courrier, que nous remercions. Les journaux de l'époque, les précieux procès-verbaux de la Société des Sciences, sont venus accroître notre connaissance, certes encore bien imparfaite, d'un homme et d'une Société.

Arrivée à Nancy

Le premier acte officialisant les rapports entre Vuillemin et la Société des Sciences de Nancy, présidée alors par BICHAT, eut lieu le 1ER juin 1881. A la séance de ce jour, un jeune inconnu (son nom est faussement libellé VILLEMIN à deux reprises dans le compte rendu du Dr HECHT) présente la première note de sa carrière scientifique par l'intermédiaire de LE MONNIER. Dix-huit membres titulaires sont réunis dans la salle de Physique de la Faculté des Sciences quand, après un exposé de BICHAT sur la radiophonie, avec expériences à l'appui, LE MONNIER fait part de la découverte par Vuillemin, à la Fontaine Guéry, en forêt d’Épinal, d'une toute petite mousse, fort rare, Schistostega Osmundacea W.M..

Vuillemin était arrivé à Nancy en 1878, âgé de 17 ans, venu de ses Vosges natales pour étudier la Médecine. Son père, percepteur à Docelles, l'avait accompagné et installé dans un hôtel particulier situé à l'angle de la rue du Cheval-Blanc et de la rue de la Source, On le logea confortablement dans la chambre du fils de la maison, alors absent. Il prit pension non loin de là, rue Callot chez le restaurateur LAVOCAT  ; il y retrouvait des amis venus, comme lui, d'Epinal.

On peut l'imaginer, bachelier ès-Lettres, traversant la place de l'Académie encore mal aménagée, « désert du Sahara pendant l'été, steppes du nord pendant l'hiver» (Ch. Courbe), pour suivre les cours de la Faculté de Médecine et préparer aussi, l'indispensable baccalauréat ès-Sciences restreint. Là, de grandes baies s'ouvraient sur un jardin où l'on trouvait des plantes médicinales, un bassin dans lequel croissaient des plantes aquatiques, un ginkgo.

Il bénéficia des derniers enseignements de ENGEL, membre de la Société des Sciences, pour qui il éprouvait une grande admiration  ; il « m'a légué les traditions de travail modeste, consciencieux et opi^ niâtre qui ont fait l'honneur de la Faculté française de Strasbourg. Qu il me soit permis de rendre hommage à la mémoire de mon vénéré Maître  », écrira-t-il.

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A la suite du décès de ce professeur, LE MONNIER, jeune enseignant de la Faculté des Sciences, assura l'intérim, MACÉ (élu le 1er mai 1880 à la Société des Sciences) étant chef de travaux.

Pour suivre l'enseignement pratique de la Botanique, Vuillemin se rendait près de la porte Sainte-Catherine et grimpait à la salle aménagée « dans un petit bâtiment qui avait servi de corps de gar-de  » au-dessus des réserves du Jardin botanique. « Dans ces locaux bien misérables, installés en soupente, avec fenêtres à tabatière où l'on gelait en hiver, où l'on rôtissait en été, se trouvaient le cabinet du professeur, le laboratoire des élèves, l'herbier précieux de GODRON. C'est là que pendant plus de cinquante ans M. LE MONNIER devait former de bons élèves dont plusieurs arrivèrent à l'Académie des Sciences, MM. MANGIN, LECOMTE, René MAIRE, Vuillemin, LEMAIRE  ». Un cliché de LIENHART, de 1913, illustre ce que pouvait être un tel local (Jubilé LE MONNIER).

Plus tard, il loua une chambre, rue Saint-Georges, presqu'en face de la cathédrale, au 43 chez le bottier COLLIN. Botaniste déjà averti; il consacrait ses loisirs à herboriser dans les environs  ; cependant, les Vosges lui manquaient beaucoup et c'est avec des yeux parfois peu indulgents qu'il observe la région  : « les grands chemins sont on ne peut plus poudreux et dans les bois mêmes, l'eau ne se présente jamais que sous forme de boue ou de crotte  ; les sources y sont pres-que totalement inconnues. Quelle différence avec nos bois pleins de petits ruisseaux qui roulent sous les cailloux, nos bois si! variés avec leurs côtes si arrondies, tandis qu'ici tout est anguleux, monotone, nu et aride. Je suis déjà tout rebattu des environs, je n'y trouve plus rien de nouveau et je n'ai guère envie de revoir les endroits où j'ai déjà été... Cependant, les jours derniers, j'ai fait une bonne promenade parce que je suis un peu sorti des environs  ; je suis allé visiter Pont-à-Mous-son qui, comme tous les bords de la Moselle, est plus joli que la vallée de la Meurthe  ». (Lettre de Vuillemin à sa mère, mai 1879).

La Fontaine Guery, d'où provenait le sujet de la première participation de Vuillemin à la Société des Sciences, était dénommée ainsi depuis qu'en 1847 un de ses oncles, Joson GUERY, l'avait embellie. Elle était située à proximité de la ferme de « Quarante Semaines  » et Vuillemin la connaissait bien pour y être souvent venu, surtout depuis 1869, quand sa famille quitta Docelles pour Epinal afin qu'il y fréquentât le collège. Ainsi, en même temps que le début d'une carrière scientifique, cette note est le symbole des influences qui modelèrent son enfance i sa mère, son grand-père maternel et par eux, la Botanique. 200   

Le grand-père, Charles-Constant GUERY, né en 1799, avait commencé des études de pharmacie à Strasbourg. La mort de son père l'amena successivement, à la Préfecture, à la Recette Générale puis aux Archives départementales, à Epinal. Méthodique, ordonné, aimant les classifications, passionné de Botanique, il se constitua un herbier, participa au développement des collections du Musée et même, enseigna la Botanique au lycée de la ville. Enfin, fait important, il insuffla la passion à sa fille Julie qui sera la mère de Jean-Paul Vuillemin. Ce dernier naquit à Docelles le 13 février 1861 et parce qu'il était délicat, sa mère l'entoura de plus de soibs. Chaque jour, elle l'emmenait au grand air même lorsque, plus âgé, il fréquenta l'école. Comment, au cours de ces promenades, résister au plaisir de décrire à des yeux qui s'éveillent, les fleurs, les plantes que l'on aime tant  !

Quand l'enfant eut 8 ans, on alla habiter, à Epinal, la maison du grand-père GUERY. Là, il découvrit avec émerveillement, des herbiers, des collections de minéraux et de fossiles et beaucoup de livres. Le grand-père devint le guide de courtes promenades quotidiennes ou de courses, parfois plus longues, dont on ramenait des brassées de plantes que l'on classait et conservait avec amour.

Voilà qui peut expliquer la naissance d'une vocation. Aussi ne s'étonnera-t-on pas de voir VUILLEMIN, devenu étudiant, s'empresser de concourir pour le poste d'aide d'Histoire naturelle médicale. Et il réussit, le 1ER mars 1880.

Débuts à la Société des sciences de Nancy

En 1881, VUILLEMIN n'osait prétendre devenir membre de la Société des Sciences, mais il le fit un an plus tard lors de la séance du 15 novembre 1882. LE MONNIER, étant président, le parraina avec MACÉ, ce dernier fera le rapport verbal et le 1ER décembre 1882, VUILLEMIN sera élu à l'unanimité des 12 membres titulaires présents, prenant ainsi la 52e place sur la liste annuelle des membres de la Société.

Deux mois plus tard, il présente des échantillons de Cidaris grandoevus Goldf. « provenant du Saut du Cerf, au bord de la Moselle, en aval d'Epinal, (muschelkalk inférieur)  » ce qui entraîne une longue intervention de BLEICHER. Après quoi, il rapporte sa découverte d'une hépatique, Diloena hibernica Dum. qu'il a trouvée, croissant sur une roche de grès, faubourg de Poissompré à Epinal, et dont il estime nouvelle la présence dans l'Est de la France. Ce faisant, il déclenche des réaction de la part de M. HUMBERT qui lui reproche de n'avoir pas cité GODRON, de sembler ignorer les « essais sur la géographie botanique de la Lorraine », de la part aussi de M. WOHLGEMUTH. Il répond avec pertinence à ses interlocuteurs et justifie ses affirmations.

201    Le 15 février 1883, ils sont 6 membres réunis sous la présidence de BLEICHER  ; la lecture du procès-verbal de la séance précédente ranime les griefs de M. HUMBERT, VUILLEMIN clôt l'incident qu'il juge, avec juste raison, basé sur un malentendu. Il décrit alors des fleurs monstrueuses de Trifolium repens, essuyant une remarque de BLEICHER. Ces joutes, qui évoquent une cérémonie d'initiation, s'achèvent. Le 17 novembre, on se penche sur des problèmes d'organisation intérieure. LE MONNIER propose la suppression de l'article 4 des statuts limitant à 60 le nombre des membres titulaires. Ce projet, rendant illimité le nombre possible des membres de la Société sera adopté, à l'unanimité des 34 présents, le 1ER décembre 1883, et approuvé par le Préfet.

Le 15 janvier 1884, VUILLEMIN est élu secrétaire annuel par 11 voix sur 14. Il expose, à cette séance, le résultat des recherches qu'il a consacrées au développement des Echinocoques. Le 1er février, il présente l'étude anatomique d'un porc synote  ; le 15 mars, la répartition de quelques plantes en Lorraine  ; il présente, en particulier, le Pyrola secunda, « espèce bien précaire dans la région  » découverte par PRENANT sur la côte Sainte-Geneviève à Essey  ; l'Enteromorpha intestinalis, algue des eaux saumâtres, commune dans les étangs salés lorrains, qu'il recueillit en juin 1882 dans le canal de la Marne àu Rhin, à quelques centaines de mètres d'une saline installée depuis peu, entre Jarville et Laneuveville. Le 16 juin, il fait part de ses conceptions sur les causes anatomiques de l'enracinement des tiges de ronce.

On le voit, depuis son admission, VUILLEMIN assiste à la quasi-totalité des séances et il participe activement à la vie de la Société. Il n'en délaisse pas, pour autant, ses activités à la Faculté de Médecine ; le 1ER janvier 1884, MACÉ ayant réussi l'Agrégation, VUILLEMIN devient, après concours, chef de travaux d'Histoire naturelle médicale. Il sera lui-même remplacé dans son poste d'aide par PRENANT (ce dernier rejoindra la Société des Sciences le 4 mars 1885). Le 31 juillet de la même année, il présente sa thèse de doctorat en médecine, « de la valeur des caractères anatomiques au point de vue de la classification des végétaux. Tige des composés  ». Travail de botanique accepté par le doyen TOURDES, président du jury, arguant de son intérêt pratique en particulier en médecine légale  ! LE MONNIER, le Maître devenu l'ami, avait pour la circonstance quitté Lay-Saint-Christophe où il était en villégiature.

Médecin militaire (1881)

Engagé conditionnel d'un an depuis le 15 novembre 1881, le nouveau docteur dut remplir ses obligations. Il fut envoyé à Lille, à la 1" section d'infirmiers militaires, le 12 novembre 1884. Une existence, très différente de celle qu'il avait menée jusqu'alors, s'ouvre à lui. Qu'est-il 202    venu faire dans cette galère  ! Il ne se sent pas plus médecin que militaire. Il supporte mal l'apprentissage du soldat des trois premiers mois  ; la vie de caserne avec ce qu'elle comporte de promiscuité, de monotonie dans les occupations, le démoralise. La médecine pratique, qu'il exerce à titre d'infirmier de visite, fait naître en lui une véritable répugnance. L'abandon de ses travaux le laisse désemparé. La pers-pective d'un avenir incertain ne fait qu'accentuer ce climat  ; trouvera-t-il un débouché à la Faculté de Médecine à son retour  ? Le poste d'Agrégé d'Histoire naturelle médicale sera-t-il mis au concours ou la chaire sera-t-elle supprimée  ? Il est sur le point de changer d'orientation. LE MONNIER propose de lui trouver un poste dans un établis-sement d'enseignement parisien, d'assurer ainsi sa vie matérielle. Par ce biais, il pourrait préparer ses grades  : licence et doctorat ès-sciences, travailler enfin au Muséum ou à la Sorbonne. (C'est en somme, le chemin parcouru par un autre élève de LE MONNIER, LEMAIRE, docteur en médecine, docteur ès-sciences, professeur au lycée, que VUILLEMIN remplacera, occasionnellement, dans ses charges d'enseignement).

Ces projets ne manquent pas d'inquiéter le père de Paul VUILLEMIN qui lui conseille la patience. Pourtant, durant ce séjour aux armées, outre la présence de camarades nancéiens, tel BRUNOTTE, pharmacien de lrc classe, préparateur à la Faculté des Sciences, de la Société des Sciences depuis le 15 février 1884, VUILLEMIN bénéficie de certaines facilités  : il rencontre des botanistes dont l'abbé BOULAY avec qui il recherche les mousses dans les environs de L'Ile, il obtient une per-mission pour suivre dans les Ardennes une session de la Société Botanique de France, des congés à Paris où il se fait présenter à VAN TIEGHEM, entre autres. Bientôt, il peut travailler et commence ainsi une étude sur les homologies des mousses.

Cet épisode maussade de son existence se termina d'une douloureuse manière. VUILLEMIN obtint une permission pour se rendre au chevet de son père, malade, et assista, impuissant, à ses derniers moments. Il retourna à Lille le 7 octobre et le 10, fils unique de veuve, il fut libéré par anticipation et revint définitivement en Lorraine. Il loua rue des Ponts, au n° 9, deux pièces au second étage, donnant sur la rue, reprit ses fonctions de chef de travaux et dès le 16 novembre 1885, reparut à la Société des Sciences.

Retour à la société des sciences (1885)

Il travaillait dans le laboratoire « sale et poussiéreux  », des étudiants, place Carnot, et prenait, le plus souvent, ses repas à l'Hôtel du Faisan, rue des Quatre-Eglises. Dès lors, il ira habituellement le dimanche à Epinal ainsi que durant ses vacances. Il y a, un microscope. 203    une bibliothèque  ; il herborise et passe les longues soirées spinaliennes à faire la lecture à sa mère devenue aveugle.

1886

Toujours fidèle à la Société des Sciences, il présente lors de la dernière séance de 1885, un aperçu des applications taxinomiques de l'anatomie végétale. Le 1ER février 1886, il expose un procédé pour étudier le système vasculaire de la sangsue  ; il fait, quinze jours plus tard, quelques remarques sur la coiffe des mousses et la valeur taxi>-nomique de cet organe  ; le 15 avril, il intéresse son auditoire à ses recherches sur la sexualité des champignons de la famille des Mucorinées, émettant des conceptions hardies qui entraînent, de la part de LE MONNIER, des conseils de prudence. Le 15 mai, il traite de la structure des zygospores de Mucor  ; le 1er juillet, d'un appareil conidiophore du type Aspergillus sur une Pezize. Le voici, abordant un domaine qu'il ne quittera plus et que, d'emblée, il explore profondément : ses « études biologiques sur les champignons  », occupant près de 150 pages du Bulletin de 1886, en témoignent.

Mais la Société des Sciences n'absorbe pas seule son activité débordante  ; il collabore, aussi, aux travaux de la Société Botanique de France, et ce depuis 1884. Il fait paraître chez Berger-Levrault, une « notice sur la flore des environs de Nancy  », plaquette in 18 de 33 pages.

La Société des Sciences est le lieu de rencontre des savants de l'époque  ; non seulement on y apprend les réalisations des collègues, mais des échanges s'établissent, des collaborations naissent. C'est ainsi que par les Forestiers, VUILLEMIN, botaniste, savant mycologue, va être amené à s'occuper de Phytopathologie.

Ainsi, en même temps que lui fut élu, à la Société des Sciences, en 1882, HENRY, professeur à l'Ecole forestière, licencié ès-sciences  ; en 1887, MER, attaché à la Station de recherches de l'Ecole forestière viendra les rejoindre  ; puis, l'année sui'vante, ce sera BARTET, alors Inspecteur adjoint des Forêts. VUILLEMIN aura à sa disposition des échantillons d'arbres malades, il fréquentera les jeunes plantations, les pépinières de Bellefontaine et bientôt il fera connaître le résultat de ses patientes recherches menées en laboratoire et sur le terrain.

1887

En 1887, certains de ses travaux paraissent dans le Bulletin de la Société mycologique de France. Il ne néglige pas, pour autant, la Société des Sciences. Assistant cette année-là à presque toutes les séances (sauf trois), il présente un travail sur l'épaississement des membranes cellulaires des champignons (le 15 janvier), des recherches 204    nouvelles sur l'histologie des membranes des champignons, une nouvelle espèce d'Entomophtorée, parasite des moucherons, E. gloeospora (le 1er février)  ; il étudie l'appareil reluisant de Schistostega osmundacea (le 16 février)  ; en mars, il fait une communication sur les organes excréteurs de quelques Phanérogames. A la fin de l'année, après quelques remarques sur le genre Syncephalastrum, il décrit une nouvelle espèce, S. nigricans (le 1er décembre). Enfin, lors de la séance générale annuelle du 21 décembre, à l'occasion de sa très intéressante communication « sur l'étiologie des maladies parasitaires, à propos de quelques épiphyties observées récemment en Lorraine  », il ne se con-tente pas seulement de donner des détails de morphologie ou de biologie fongiques mais il fait défiler en une fresque grandiose, tous les acteurs qui concourent à l'apparition, au développement et à l'exten-sion des espèces pathogènes  : facteurs externes, milieu inerte et milieu vivant, conditions atmosphériques, concurrence vitale  ; éléments dont les actions intriquées ne doivent pas être négligées même si elles sont complexes.


En 1888, paraissent ses premiers travaux adressés à l'Académie des Sciences, mais il ne dédaigne pas la Compagnie nancéienne. Il fait partie du groupe des 10 à 15 membres assidus aux séances, auquel viennent se joindre, de temps à autre, quelques-uns des 70 autres titu-laires que compte la Société. Il participe pour une bonne part à la vie de cette Société  : songeons, que cette année, 35 communications furent présentées, VUILLEMIN intervenant 5 fois, pour sa part. Ce fut, en janvier, un complément à ses observations sur les maladies des plantes  ; en avril, une conférence sur l'adaptation réciproque des plan-tes aux animaux  ; le 1er mai, l'exposé des résultats de nouvelles re-cherches sur le champignon de la maladie du Cerisier (Ascospora beijerinckii sp.n.), responsable de grands ravages dans les vergers lorrains l'année précédente  ; le 16 de ce même mois, sur les tubercules des Légumineuses et leurs habitants  ; en décembre, enfin, il expose ses observations sur des tumeurs trouvées sur un pin d'Alep dues à la présence de Bactéries et présente des rameaux couverts de galles.

Cette même année, à 27 ans, il peut s'enorgueillir de voir paraître, chez J.B. BAILLIÈRE, un volume, in 16 de 380 pages  : « La Biologie végétale  » dont il est l'auteur et qui, plus tard, sera traduit en russe.

Qu'en est-il de la Société des Sciences  ? Sa situation matérielle est bonne  ; elle a des échanges, sans jamais les solliciter, avec plus de 110 sociétés françaises et étrangères (bien que les sociétés parisiennes ne fassent pas partie de ce nombre). Le Bulletin est envoyé aussi loin qu'à Tokyo. Et pourtant, les membres présents s'interrogent sur 205    les possibilités de donner plus d'éclat aux séances, d'en augmenter l'auditoire. Au début de 1889, on propose d'envoyer le Bulletin, pour analyse, à des revues françaises et étrangères  ; on décide de publier un bulletin mensuel qui contiendra un résumé de toutes les communications et sera envoyé aux Sociétés correspondantes. Il ne remplacera pas le Bulletin annuel réservé aux comptes rendus des séances et aux publications in extenso.

1889

En 1889, VUILLEMIN déborde de vitalité. A la seule Société des Sciences, il présente de nouvelles observations sur les tubercules radicaux des légumineuses (14 janvier)  ; les tumeurs bactériennes des végétaux et la maladie du pin d'Alep comparée à celle de l'olivier (1er mars)  ; la maladie du peuplier pyramidal due à Didymosphoeria, espèce nouvelle D. populina, maladie dont le foyer d'origine est, selon BOPPE, directeur de l’École forestière, à Villers sur la route de Maron (16 mars). Le 1er mai, i(l expose les maladies parasitaires de la Vigne et présente de nombreux échantillons  ; le 18 de ce même mois, il établit une comparaison entre une déformation parasitaire de la feuille de coquelicot et les tubercules des légumineuses. Et s'il est absent aux séances de juin et juillet, c'est pour terminer ses examens de licence ès-sciences naturelles. Il réussit premier avec la note très bien, devant HECHT (bien)  ; il obtient le prix annuel (1.000 F de livres à choisir), après quoi, il revient à la Société où il présentera, en novembre, l'union symbiotique des champignons et des racines d'orchidée.

Mais cela n'est pas tout  : études, publications, communications, charges d'enseignement à la Faculté de médecine ne l'empêchent pas de trouver le temps de préparer les conférences qu'il donne dans divers établissements de la ville  : à l'Ecole Stanislas, au Lycée où il remplaça LEMAIRE, à l'Ecole professionnelle de l'Est, surtout, où il donne deux heures de cours par semaine, à l'Union de la Jeunesse lorraine où, au cours public et gratuit du samedi, 9, rue de la Constitution (rue M.-Barrès) il présente « l'Homme et les Animaux  » (Est Républicain, 4 décembre 1889).

Son brillant succès à la licence n'est pas pour lui une occasion de relâcher ses efforts. Au contraire, encouragé et décidé à faire mieux encore, sans attendre il s'attaque à la masse de documents qu'il réunit depuis des années et les met en ordre pour sa thèse. On s'explique pourquoi, après avoir fait une communication sur le type floral des graminées, le 3 mars 1890, présenté quelques notes mycologiques. le 16 mai, un travail sur l'anatomie comparée de la feuille dans le genre Lotus, le 3 juillet, il ne donnera plus à la Société que quelques travaux et seulement à partir du 16 mars 1891 : l'action biologique 206    des champignons parasites et, le 1ER juin, évolution organique et classification naturelle  ; le 1ER juillet, devant 8 membres, un exposé sur ses conceptions concernant l'importance des herborisations dans l'enseignement de la Botanique médicale; le 16 novembre, un mémoire, sa thèse, la subordination des caractères de la feuille  ; enfin, la castration parasitaire androgène du Lychnis dioica par l'Ustitago antherarum (2 décembre).

Il sera présent, toutefois, avec 7 autres titulaires à la séance du 1ER juin, au cours de laquelle POINCARÉ, de l'Institut, fut élu membre correspondant de la Société.

Enfin prêt, il se rendit à Paris et soumit son œuvre à BONNIER qui hésita quelque peu avant d'accepter un travail n'émanant pas de l'un de ses anciens élèves. VUILLEMIN fut aidé dans ces circonstances, par ses amis GIARD, LECOMTE, GUIGNARD, et, le 12 mai 1892, il put soutenir sa Thèse, intitulée  : « La subordination des caractères de la feuille dans le Phylum des Anthyllis  ».

1892

En 1892, les vides créés par la démission des uns, le décès des autres, ne sont pas compensés par l'admission de nouveaux membres. Une fois de plus on se réunit pour chercher un remède  ; suivant le désir de quelques-uns on convient de commencer les séances à 5 h. et non plus à 4  ; pour mieux faire connaître les activités de la Société, on propose de communiquer l'ordre du jour aux journaux locaux ou mieux, de leur remettre une note empruntée aux communications. VUILLEMIN insiste pour que ce dépôt soit précoce. Pour étoffer les ordres du jour et rendre les séances plus attrayantes, certains voudraient, qu'outre les faits nouveaux, des sujets scientifiques d'actualité soient présentés. LE MONNIER propose que, lors des conférences spéciales, les séances soient publiques, mais d'autres craignent de voir ainsi se modifier le caractère de la Société. On préfère ajourner cette question.

Le 2 mai 1892, VUILLEMIN demande et obtient que des relations soient établies avec la Société royale de Botanique de Belgique. Cette dernière offre, en échange des Bulletins de la Société, la collection complète de ses travaux, soit 31 volumes.

Le dimanche 5 juin, Nancy est en liesse  : CARNOT, Président de la République, arrivera à la gare à 5 h. 30 du soir. Une délégation de la Société des Sciences ira saluer le Chef de l'Etat  ; VUILLEMIN est désigné, ainsi que WOELFLIN et BARTHÉLÉMY, pour accompagner le Président MILLOT.

Bien qu'il assiste régulièrement aux séances, VUILLEMIN semble estimer que, pour une prise de date, d'autres compagnies sont mieux 207    armées que la Société des Sciences  ; ainsi il ne présentera cette année que 2 communications (1er et 15 juin), l'une sur l'évolution des champignons, l'autre sur le développement de lUstilago caricis, champignon parasite dont il signale la présence sur les fruits du Carex glauca. Par contre, ses travaux paraîtront dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences, la Revue de Mycologie, et d'autres encore.

Le 16 janvier 1893 il est présent quand la Société envoie une adresse à PASTEUR à l'occasion de son Jubilé. Il annonce l'existence d'un nouveau type d'appareil de dissémination chez les Urédinées puis il disparaît jusqu'en juin. Et pour cause  : le 7 février, il épousait Mlle Julie TABELLION, fille du directeur de l'Ecole professionnelle de l'Est  ; puis les nouveaux mariés allèrent à Bellinzona, Lugano, Milan, Venise. De retour à Nancy, ils s'installèrent 27, rue Grandville.

Revenu à la Société des Sciences, VUILLEMIN assista le 1ER juin à la présentation du nain hongrois, Dobos JANOS dit « Tête d'oiseau  », nanocéphale de 12-13 ans, pesant 9 kg, ayant la taille d'un enfant de 4-5 ans, bien proportionné, d'une intelligence à peu près normale, qui avait déjà été présenté à la Société de Médecine de Berlin en avril 1892 et était exhibé à la foire de Nancy.

Ultérieurement, VUILLEMIN fera part à la Société d'une étude sur la production des fleurs doubles, puis d'un travail sur les modifications provoquées par le milieu sur les fleurs de Linarîa vulgaris et de Viola alba.

Depuis le 1ER novembre 1892, VUILLEMIN était chargé du Cours d'Histoire naturelle médicale, mais sa situation n'était pas stabilisée  ; il fut question, un moment, de transformer la Chaire. Fort heureuse-ment, la Faculté de Médecine obtint un poste d'Agrégé pour 1895. Il lui fallut se préparer à subir cette épreuve et pour cela, non seule-ment revoir l'anatomie et la physiologie, mais aussi1 suspendre ses chers travaux.

Son premier enfant, Jeanne, naquit le 25 janvier 1894. Cette année, VUILLEMIN n'alla qu'à la moitié des séances de la Société. Il communiqua ses travaux sur la rouille des pins (15 mars), sur une association parasitaire intracellulaire (2 juillet), sur un cas de monstruosité observé sur une fleur de bégonia (17 décembre).

1895

En 1895, VUILLEMIN n'assiste qu'à la séance du 16 janvier. Le Dr HECHT, professeur honoraire à la Faculté de Médecine, membre de la Société des Sciences depuis le 3 janvier 1865, Secrétaire général depuis 1878, date à laquelle il succéda à MONOYER, écrit pour se démettre de ses fonctions et persiste dans cette décision malgré les démarches 208    du bureau. Il sera nommé, par acclamation, secrétaire général honoraire. Millot lui succédera.

1895 est pour VUILLEMIN l'année de l'Agrégation. Il fait d'abord un court séjour à Paris en mars, pus le 16 mai, il s'y installe bou-levard Saint-Michel, Dès le 20 mai commencent les épreuves, elles s'achèveront le 18 juin  : VUILLEMIN était agrégé. Il avait été brillant. Le Recteur Gasquet pouvait déclarer lors de la séance de rentrée solennelle de l'Université, le 7 novembre 1895, M. VUILLEMIN, «professeur emérite, s'est soumis de bonne grâce aux épreuves d'un concours institué pour les aspirants au professorat  ; il les a passées, de l'aveu du jury, avec la supériorité d'un maître  »,

Le 18 novembre un fils, André, vint agrandir le cercle familial. Autre joie, le 22, VUILLEMIN est nommé professeur titulaire. Il avait été agrégé peu de temps  ; le Doyen Heydenreich en donna les raisons lors de la séance de rentrée des Facultés  : « l'un des nouveaux agrégés, M. VUILLEMIN, n'a fait qu'un très court stage dans l'agrégation. Ses remarquables travaux et la supériorité dont il a fait preuve dans son concours, le désignaient peur occuper immédiatement, à titre définitif, la chaire d'Histoire naturelle médicale dont il assurait l'enseignement depuis près de trois années avec tant de distinction  ».

Le 15 février 1896, VUILLEMIN attire l'attention sur de nouveaux champignons des conifères, l'un signalé par MER sur les aiguilles du Mélèze, l'autre par FLICHE sur les pins d'Autriche  ; il en fera Mena laricis et Hypostomum flichianum. Il créera une nouvelle famille  : les Hypostomacées. Présent le 2 mars, il ne reviendra pas aux réunions de la Société avant le 16 novembre et parlera alors de la cause du verdissement du bois mort. Entre temps, ses cours étant terminés, il ira s'installer, le 16 juillet, à Malzéville, au 16 rue d'Amance (rue M.-Barrès) dans la maison des beaux-parents TABELLION aménagée pour abriter les deux familles. Il ne quittera plus ce cadre. Il y trouva un jardin, paradis du naturaliste, où, accompagné de ses enfants, il devait faire de fructueuses observations. Un massif de Phlox a, pendant six années, offert quotidiennement ses pièces florales à l'attention de VUILLEMIN et si. maintenant, le Temps ou les Hommes ont écarté cette plante de la terre de Malzéville, son souvenir transparaît, à jamais, dans les notes du Botaniste.

C'est là que naquit Henri, son troisième enfant, le 13 décembre 1896.

En 1897, VUILLEMIN n'assista à aucune séance de la Société des Sciences. En 1898, élu vice-président le 15 janvier, on ne le vit qu'en mars à la séance générale, le 15 novembre et le 1ER décembre. Ce jour. 209    il présida la séance devant 9 membres titulaires. Il manqua, entre autres, la réunion du 3 juin au cours de laquelle 29 des membres titulaires étaient venus, salle de l'Agriculture, rue Chanzy, afin de rencontrer le célèbre calculateur italien INAUDI, prodigieusement doué pour le calcul mental.

Cette défection partielle s'explique car, au printemps, toute la famille fut grippée. VUILLEMIN fut personnellement très touché et dut s'aliter, garder la chambre pendant un mois. Profitant des vacances pascales, toute la famille alla se reposer à Epinal auprès de la mère de Paul VUILLEMIN. Cette réunion familiale, d'abord joyeuse, se termina dramatiquement. Madame VUILLEMIN mère, frappée d'hémorragie cérébrale, s'éteignit dix jours plus tard. Ce fut un rude choc pour son fils. Quand le 17 mai, son quatrième et dernier enfant, Paul, vint au monde, la joie de cet événement ne put masquer sa profonde douleur.

VUILLEMIN présida la Société des Sciences pendant l'année 1899 et de ce fait, bien que sa santé fut ébranlée, ne manqua guère qu'une séance (2 juin). Il présente le 15 mars un essai de classification des microbes et le 15 mai une étude sur le pityriasis versicolor  ; la mycologie médicale, dont c'était là sa première communication à la So-ciété, l'occupait, cependant, depuis quelques années  : il s'était attaché au Microsporum en 1895, à l'agent du muguet en 1898.

Bientôt, VUILLEMIN ressentit des vertiges et des troubles ocu-laires. On incrimina la fatigue occasionnée par ses observations faites avec un microscope monoculaire, acheté d'occasion, dont une sphère de cristal remplie d'eau, condensait la lumière sur la préparation. Un ami de tous les instants, camarade de lre année en 1878-79, associé à ses voyages et à son mariage, le Dr KNOEPFLER, le soigna avec succès quoiqu'il persistât un scotome, VUILLEMIN encore très fatigué, attendit les vacances scolaires pour s'échapper, avec sa femme, dans une pro-priété de celle-ci, non loin de Blenod-lès-Toul, à la ferme Saint-Fiacre. Il y trouva le calme, le grand air, un cadre agréable et propice à la méditation et à la contemplation de la nature. Saint-Fiacre est resté ce lieu privilégié  ; le promeneur y accède en empruntant la route nationale 60. Après Blénod-lès-Toul, en direction de Vaucouleurs, on aperçoit à gauche de la route, d'abord un étang, qu'avoisine une croix de mission puis, plus loin, la borne marquant la limite entre les départements de Meurthe-et-Moselle et de Meuse. Il faut emprunter le chemin de terre, situé à droite de la route, face à cette borne. On aperçoit Saint-Fiacre au creux d'un vallon couvert de bois  ; à la croisée des chemins est la ferme  ; à gauche, derrière un rideau constitué de sept tilleuls plus que centenaires, s'étire l'ancienne chapelle. 210   

A l'époque de VUILLEMIN, il y avait encore un rétable polychrome daté de 1522 que Ton peut voir maintenant à la chapelle des Cordeliers. VUILLEMIN et sa femme s'installèrent au premier étage de la chapelle. Il s'était aménagé une cellule à la voûte gothique, éclairée par une petite fenêtre donnant sur la forêt. Il y avait une table, une chaise et ses papiers. Ultérieurement ils y revinrent avec les enfants et passèrent ainsi le mois d'août, chaque année, jusqu'à la veille de la guerre. On allait chercher des champignons dont il s'évertuait à indiquer le nom et les caractères distinctifs aux enfants. Ces derniers capturaient des papillons et découvrirent ainsi la Mante religieuse. La Botanique con-servait ses droits et bientôt, la flore du vallon n'eut plus de secret pour VUILLEMIN. Le reste des vacances se passait à Epinal d'où VUILLEMIN parcourait les Vosges puis octobre ramenait toute la famille à Malzéville.

Le 26 décembre 1899, VUILLEMIN réunit la Société en séance extraordinaire  ; 19 membres titulaires se présentèrent. Il s'agissait d'exa-miner un projet de fusion de la Réunion biologique et de la Société des Sciences.La Réunion biologique avait été fondée en 1895, par PRE-NANT  ; primitivement, les membres se réunissaient une fois par mois pour une conférence ou un dîner  ; ce dernier fut abandonné, la con-férence persistant seule, mais les séances eurent lieu dès lors deux fois par mois. Au moment du projet de fusion la Réunion biologique comp-tait 105 adhérents. 110 communications y furent présentées en 4 an-nées, dont 4 par VUILLLEMIN.

1900

VUILLLEMIN estimait que cette fusion présentait des avantages. Le principe en fut adopté à l'unanimité. Restait à étudier les modalités d'exécution  ; pour cela, une commission mixte fut créée. Elle se réunit le 2 janvier 1900  ; BOUIN, CUENOT et PRENANT, représentaient la Réu-nion biologique  ; BICHAT, FLICHE et GROSS, la Société des Sciences. VUILLEMIN y assistait à titre consultatif. Les résolutions qui furent prises furent soumises ensuite aux membres des deux compagnies, réunis en Assemblées Générales. La Réunion biologique conservait son caractère et son organisation intérieure  ; elle était patronnée par la Société des Sciences dont les membres pouvaient assister aux séances de la Réunion (mais la réciproque n'existait pas). Les travaux de la Réunion biologique jusqu'alors publiés dans diverses revues (Biblio-graphie anatomique, Société de Biologie de Paris, Revue médicale de l'Est) devaient être pris en charge par la Société des Sciences  ; les membres de la Réunion biologique payant une cotisation pour partici-per aux frais. PRENANT, au nom de la Réunion, tenait à ce que cette publication soit mensuelle  : « elle ne peut s'entendre avec la Société des Sciences qu'à cette condition  ». Un compromis fut adopté par 10 211    voix. 9 abstentions. « La Société des Sciences s'engage, dans la limite de ses ressources annuelles, à publier dans son bulletin mensuel un compte rendu des séances de la Réunion biologique  ». Afin d'assurer une plus grande publicité aux travaux communs, le Conseil d'Admi-nistration décida le 6 février, d'adresser un fascicule du bulletin à M. OLIVIER, directeur de la Revue générale des Sciences pures et appli-quées, afin qu'il en publiât un compte rendu ou au moins le sommaire. C'est ce jour également que l'on décida de verser la bibliothèque de la Société à la Bibliothèque municipale {ce qui aura pour effet de faire passer la subvention annuelle du Conseil municipal de 200 à 300 F).

A l'occasion de ces pourpalers, VUILLEMIN met le doigt sur le mal dont souffre la Société des Sciences  : la lenteur de parution de ses travaux  : « si l'auteur est pressé, il a recours à une autre publica-tion et ne se soucie plus de rééditer dans notre bulletin le travail dont il nous a donné la primeur en séance  ; il perd même l'habitude de nous entretenir d'actualités qui paraîtront ailleurs  ». N'est-ce pas là une attitude qui deviendra souvent la sienne  ?

Lors de la séance plénière du 15 février, VUILLEMIN choisit pour thème de sa conférence  : « Cancer et tumeurs végétales  », ce faisant il cite le docteur FIESSINGER dont il estime fausse l'hypothèse selon la-quelle les tumeurs des plantes pourraient être la cause, plus ou moins directe, des cancers humains. Ce dernier (qui écrira à la Société, déclarant réserver ses conclusions), se base sur les travaux du Dr BRA  : le champignon Nectria dïtissîma serait l'agent des deux phénomènes. Prudent, le Dr BRA avait confié le champignon à VUILLEMIN. Le maître nancéien, conclut à une mauvaise interprétation  ; les tumeurs végétales ne donnent pas de cancers humains  ; en même temps, il isole d'un cancer de l'Homme  : Cryptococcus ruber sans pour autant se prononcer sur son rôle dans les néoplasies malignes.

1901

Le 21 novembre 1901, l'Association des Botanistes, réunie à Genève, acquiert le Botanische Centralblatt  ; son rédacteur en chef, LOT-ZY, fait demander à VUILLEMIN d'analyser les publications françaises concernant les champignons et la pathologie végétale. Cette fonction qu'il remplira jusqu'en 1917, le met au courant d'une documentation considérable.

Il donne à la Société des Sciences, le 2 décembre, une note sur les anomalies de la fleur produites par un excès de nourriture chez ÏOdontides lutea. Le 1ER mars de l'année suivante, il entretient 'a Société de l'organogenèse et de l'anatomie comparée des Céphalidées. Cette année lors de la rentrée solennelle des facultés, salle Poirel, il prononce le discours d'usage au nom de la Faculté de Médecine  ; 212    le sujet, « l'association pour la vie  » lui permet d'exposer des concepts qui lui tiennent à cœur et vont à l'encontre de la notion, à la mode, de lutte pour la vie. Il insiste sur la nécessité de respecter le fragile équilibre biologique et montre les dangers qui risquent de survenir à vouloir trop le modifier. Pour lui. tout concourt à l'harmonie « les faibles comme les forts sont nécessaires à l'équilibre de la nature  ». Il rapporte, en décembre, à la Société des Sciences ses observa-tions sur Gentiana ciliata. Ce même mois, le 22, l'Académie des Scien-ces à laquelle il adressait de nombreuses notes depuis une quinzaine d'années, lui décerne le prix Montagne  ; le rapporteur, PRILLIEUX, insiste surtout sur son apport à la connaissance des champignons arbo-ricoles, retenant en particulier sa création de la famille nouvelle des Hypostomacées.

A partir de cette année, VUILLEMIN disposera de plus de facilités à la Faculté de Médecine où il n'avait jusque là à sa disposition qu'une salle qu'il partageait avec un « compagnon qui n'était pas un colla-borateur  ».

1903 voit la fin de l'union précaire de la Société des Sciences et de la Réunion biologique puis, peu de temps après c'est la Réunio.i biologique elle-même qui disparaît. CUENOT, son secrétaire général, annonce à la Société des Sciences, par lettre, la dissolution de son groupe et la création, à Nancy, d'une section de la Société de Biologie. Il remercie la Société des Sciences pour l'hospitalité qu'elle a accordée dans son bulletin aux travaux de la Réunion biologique. Cette même année, VUILLEMIN fait part à la Société de quelques-uns de ses travaux sur les Mucorinées et leurs zygospores (2 février, 1ER et 15 décembre), fait l'inventaire des organes reproducteurs des Bactéries (19 juin).

C'est en 1904 (le 15 décembre) qu'il signale à la Société la pré-sence de la Mante religieuse dans les environs de Nancy et le Toulois.

Il ne présente rien en 1905, année qui le voit porter à la Commis-sion de Nomenclature des Plantes cellulaires par le Congrès inter-national de Botanique de Vienne.

VUILLEMIN est du bureau de la Société mycologique de France qui participera à l'Exposition universelle de Milan en 1906  ; il pense qu'il serait bon que, réunis autour de la Société des Sciences, les mycologues nancéiens adressent à cette exposition, livres, brochures et échantil-lons. Quinze jours plus trad, il reprend la parole, cette fois pour pré-senter une Mucorinée rare, récoltée dans les forêts du Taygète par MAIRE (séance du 1ER mars). 213   

1907

En 1907. il présentera la Flore du Vallon de Saint-Fiacre (15 novembre), le nombre de pétales du Phtox subulata (2 décembre). Le 29 de ce mois, il sera élu associé de l'Académie d'Agriculture de Turin.

En 1908, la Société groupe 76 membres titulaires  ; VUILLEMIN est au 13e rang par ordre d'ancienneté. Pour la seconde fois, il est élu vice-président. Le 25 juillet, dans le grand amphithéâtre de la Faculté des Lettres, à 8 heures et demie du soir, VUILLEMIN préside la récep-tion, par la Société des Sciences, de la Société Botanique de France venue dans l'Est en session extraordinaire. Il est membre des deux compagnies depuis un quart de siècle. Ses collègues s'étaient annoncés dès février et la Société des Sciences avait décidé de leur manifester «  la plus grande cordialité  ».

Cette année ANCEL et BOUIN sont admis à la Société, parrainés par GROSS et VUILLEMIN. Nombreux sont ceux qui furent présentés par VUILLEMIN mais la gloire à jamais associée de ces deux nouveaux élus, mérite que le fait soit cité.

VUILLEMIN expose les dernières conceptions sur la classification des êtres vivants, en décembre avant d'être amené, à la séance suivante, à la présidence pour 1909. Cette année la Société participe à l'Exposition de Nancy. Elle présente ses publications ainsi que les récompenses qu'elle a obtenues jusqu'alors et dispose pour cela d'une tablette d'un mètre cinquante, large de cinquante centimètres, disposée devant un panneau mural d'un mètre carré. Elle recevra un diplôme d'honneur.

Le 15 janvier 1910, VUILLEMIN fait circuler des artichauts attaqués par une Bactérie, qui lui ont été adressés d'Alger. Avec BRU-NOTTE, il signale l'extension récente, en Lorraine, de l'infestation du lièvre par Strongylus commutatus. MAIRE est délégué par la Société, pour assister au Congrès de Botanique à Bruxelles. Il y retrouvera VUILLEMIN qui prend part aux délibérations de la Commission inter-nationale de Nomenclature cryptogamique et qui sera désigné pour faire partie de la Commission chargée de présenter, au Congrès de Londres, une liste de nomina generum conservanda. Il est donc bien placé pour parler, le 2 juin, devant la Société, des caractères nouveaux applicables à la classification des Champignons inférieurs.

Emile CouÉ, pharmacien rue Jeanne-d'Arc qui, plus tard, fondera la Société Lorraine de psychologie appliquée, fut présenté à la Société, par VUILLEMIN et NICKLÈS, le 15 mai 1911. Après quoi, VUILLE-MIN exposa quelques remarques sur les Sporotrichées. 214   

Un an plus tard, désireux de défendre ses conceptions sur la ré-forme des études médicales et l'agrégation. VUILLEMIN se présente aux élections de renouvellement du Conseil Supérieur de l'Instruction pu-blique. Elu, il siégera pendant huit ans, par suite de la guerre. Malgré les difficultés des communications, il se rendra régulièrement à Paris, deux fois par an, pour assister aux séances. En décembre, il présentera à la Société des Sciences, ses conceptions sur la périodicité des caractères.

Le 17 février 1913, à 52 ans, il succède à STRASBURGER, à l'Académie des Sciences, section Botanique, obtenant dès le premier tour, 39 voix sur 40 votants.

Le 15 avril, à la suite d'une discussion à laquelle participe VUILLEMIN, la Société des Sciences de Nancy décide de s'associer à la Société entomologique de France pour demander que des parcs nationaux et des réserves forestières soient constitués en France « pour la conservation de la flore et de la faune indigènes dans leurs condi-tions naturelles et intégrales. Dans ces réserves, en dehors de la construction de voies d'accès et de leur entretien, toute extraction de produits quelconques (même de bois mort gisant) et tout pâturage d'animaux domestiques seront rigoureusement interdits, de même que toute plantation et mise en culture  ». D'autre part, et sur la de-mande de VUILLEMIN, la Société accepte à titre « absolument exceptionnel, ne constituant pas un précédent  », de participer à une sous-cription pour un médaillon de MONOYER, premier secrétaire général de la Société des Sciences de Nancy.

Le 15 janvier 1914, VUILLEMIN présente le polymorphisme du Daedalea quercina  ; le l*r juillet, GRELOT lit une communication de VUILLEMIN qui s'est fait excuser  : « Hymeniums déformés, déplacés, surnuméraires chez les Hyménomycètes lamellifères  ». A la séance sui-vante (22 décembre) on apprend que le malheur et le deuil avaient déjà touché la Société des Sciences. CAMOIN, professeur au lycée, mem-bre de la Société depuis 1913, prisonnier en Allemagne, était mort de ses blessures. JOLY, géologue de la Faculté des Sciences, blessé, était prisonnier en Allemagne. La Société ne devait plus se réunir avant le 15 décembre 1919.

Un soir de novembre 1918, VUILLEMIN venant de son laboratoire de la rue Lionnois marchait sur la chaussée devant l'hôpital, le trottoir étant encombré par des travaux, et se dirigeait vers son tramway quand il fut renversé par une voiture et perdit connaissance. Il fut admis à l'hôpital puis ramené à son domicile. Ce devait être, pour lui, le début d'ennuis physiques qui ne firent que s'accentuer. 215   

1920

Après la guerre, la Société ne reprit ses activités que lentement  ; le Bulletin ne reparut qu'en 1920. On cherche alors à étendre l'audi-toire en intéressant « des personnes qui sans être des savants ont le goût de la Science et de ses applications et ont le désir de s'instruire s. La situation financière est mauvaise  ; la municipalité écarte une deman-de d'augmentation de subvention. Le principe d'introduire des annonc-ées payantes dans le Bulletin est admis. VUILLEMIN présente quelques formes thermophiles de YAspergillus glaucus (20 février).

En 1921, le Maire fait savoir qu'il met la salle de l'Agriculture à la disposition de la Société, le 15 de chaque mois à 17 heures; mais l'année suivante, cette salle est affectée au Conservatoire. Grâce au doyen BRUNTZ, de la Société des Sciences, celle-ci trouvera asile dans la salle des actes de la Faculté de Pharmacie. VUILLEMIN, qu'on avait toujours connu de petite taille (à peine 1 m. 60) un peu frêle, d'apparence modeste, présente des troubles locomoteurs qui vont s'ag-gravant. Ses présentations à la Société se font rares  ; pourtant il viendra parler de l'inflorescence le 15 janvier, exposer le 15 avril ses observations sur le nyctitropisme de certaines fleurs. En effet, lors d'une éclipse de soleil, le 8 avril, alors que tout le monde a les yeux fixés sur les astres, lui se penche, dans son jardin de Malzéville, sur son Phlox et en note le comportement.

Le 17 janvier 1923, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de PASTEUR, (ancien membre de la Société des Sciences na-turelles de Strasbourg puis de la Société des Sciences de Nancy, de 1850 à 1895) la Société s'associe à l'hommage universel rendu au grand savant. VUILLEMIN en fera l'éloge. Ce sera sa dernière manifes-tation à la Société des Sciences. Désormais leurs voies divergeront.

Cependant, il poursuit sa tâche et ses publications restent nom-breuses, en particulier à l'Académie des Sciences  : Quatre paraissent en 1921, six en 1922, trois en 1923 et ainsi jusqu'à la veille de sa mort.

En 1924, la Société des Sciences présente un déficit de 2.550,80 F. Elle sera sauvée par les efforts conjugués du Conseil de l'Université qui lui apporte 1.000 F, de la Caisse des Recherches scientifiques qui lui donne 3.000 F  ; enfin le Conseil Général, dont la subvention annuelle n'était plus que de 100 F depuis 1914, relève son aide à 500 F. Mais la Société vit au ralenti. Grâce au doyen BRUNTZ, adjoint au maire, la séance publique annuelle, le 7 février 1924, put avoir lieu salle Poirel mais cette année il n'y eut que six séances, trois seulement en 1925 et pourtant la Société comptait alors 78 titulaires et 16 corres-pondants (il n'y avait pas d'associés).

216   

VUILLEMIN approchait du terme de sa carrière. Officier d'Académie en 1895. Officier de l'Instruction publique en 1901, ancien mem-bre du conseil supérieur de l'Instruction publique, correspondant de l'Académie des Sciences, ayant consacré quarante années de sa vie à l'enseignement, il aurait paru normal de voir le ruban rouge, ou même la rosette, à sa boutonnière. Il n'eut ce plaisir que tardivement. Le 1er octobre 1923, il fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur (promotion Pasteur) à la grande satisfaction de ses amis. Ceux-ci. « un peu confus que la fête soit si tardive  » comme le dit le doyen SPILLMANN, voulurent compenser cette longue attente par l'éclat d'une cérémonie groupant les amis, les collègues et les élèves autour du ré-cipiendaire et de sa famille. Ceux qui ne purent venir adressèrent des messages. A travers ces écrits, VUILLEMIN apparaît comme une grande figure de la Science française  ; le directeur d'un Institut Pasteur d'Amérique du Sud écrit  : « Si le professeur VUILLEMIN veut bien m'y auto-riser, je n'hésiterai pas à aller à Nancy le voir, plusieurs fois  ». On découvre que ses cours n'étaient pas seulement techniques et que, par eux, il avait marqué ses étudiants. L'un de ses anciens élèves écrit . «  VUILLEMIN  ? J'en ai rêvé dans les ténébreuses nuits de guerre. Quand tout semblait perdu, me revenaient à l'esprit ses enseignements sur les rapports de la lutte et de l'association pour la vie. Je faisais effort pour me rappeler les grandes lois biologiques, pour trouver moyen d'espérer  ».

Pour un enseignant qui se donne à sa tâche, ces témoignages ne sont-ils pas, plus qu'une reconnaissance officielle, la plus belle et la plus touchante des récompenses  ? La plus rare aussi.

La cérémonie eut lieu, le samedi 19 juillet 1924 à 16 h. 30, dans le grand amphithéâtre de la Faculté de Médecine. Un comité constitué par les soins de THIRY et de LASSEUR, avait chargé FRIANT de faire le portrait du Maître. Il fut donné à VUILLEMIN par son vieil ami, le doc-teur KNOEPFLER. Le recteur ADAM lui accrocha la croix et lui remit une médaille commémorative de l'Université. THIRY présenta le livre d'or magnifiquement relié. KNOEPFLER intervint de nouveau mais cette fois pour offrir une gerbe de fleurs à Madame VUILLEMIN. Parmi l'en-tourage du savant professeur, il y avait sa belle-fille qui portait en elle une autre grande joie pour VUILLEMIN, un petit-fils qui vit le jour le lendemain.

Après cette fête, VUILLEMIN se remit à l'ouvrage et, rassemblant ses notes et le savoir de toute un vie, il fit paraître, successivement, trois ouvrages, ultime enseignement. 217   

« Les anomalies végétales. Leur cause biologique  » paru en 1926 aux Presses Universitaires de France, dont la présentation le laissa insatisfait.
« Les animaux infectieux  », un volume de 140 pages, sorti en 1929,
« Enfin, « les champignons parasites et les mycoses de l'Homme  », 292 pages, 140 figures, publié en 1931, représente le deuxième volume de l'Encycloépdie mycologique éditée par LECHEVALIER.

Bien que très diminué physiquement, il assuma son enseignement à la Faculté de Médecine jusqu'à la limite de ses possibilités. Retraité le 13 février 1931, il remplit ses fonctions jusqu'au 30 septembre. Mais déjà, il réduisait ses déplacements. Ainsi, alors qu'il assistait régulière-ment aux séances du Conseil de la Faculté de Médecine, à partir de 1926 il fut moins assidu, puis se fit rare et ne vint plus dès 1930.

Il se confinait dans son cabinet de travail, à Malzéville, mais si son corps le trahissait son esprit et son attachement au travail restaient vifs. Ainsi, quelques jours avant de mourir, il se faisait porter à son bureau afin de rédiger un article que le professeur ETIENNE lui avait demandé pour la Revue médicale de l'Est.

Il s'éteignit le 29 juin 1932. Inhumé au cimetière de Malzéville le 2 juillet, les insignes d'Officier de la Légion d'honneur furent dé-posés sur son cercueil par le recteur BRUNTTZ.

(Professeur Agrégé G. PERCEBOIS
Faculté de Médecine
B.P. 1080 — 54019 NANCY CEDEX)

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