Mémoire épique et Génie du lieu (2017) Tarabout : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
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exploits de Charlemagne et de ses pairs : le Chavittu Nâtakam, littéralement « théâtre en frappant des pieds ». Il est pratiqué au sein d’une petite communauté de catholiques, où prédominent  des  gens  originaires  de  castes  de  pêcheurs  et  de  récolteurs  de  vin  de  palme.  Que  peut représenter  pour  eux  la  geste  carolingienne ?  Les  lignes  qui  suivent  voudraient  apporter  un éclairage sur cette question et comprendre cette pratique théâtrale dans son contexte. La présentation du répertoire et de la scénographie y sera limitée aux éléments utiles pour ce propos.
 
exploits de Charlemagne et de ses pairs : le Chavittu Nâtakam, littéralement « théâtre en frappant des pieds ». Il est pratiqué au sein d’une petite communauté de catholiques, où prédominent  des  gens  originaires  de  castes  de  pêcheurs  et  de  récolteurs  de  vin  de  palme.  Que  peut représenter  pour  eux  la  geste  carolingienne ?  Les  lignes  qui  suivent  voudraient  apporter  un éclairage sur cette question et comprendre cette pratique théâtrale dans son contexte. La présentation du répertoire et de la scénographie y sera limitée aux éléments utiles pour ce propos.
 
    
 
    
J’ai seulement eu la possibilité au début des années 1980 d’assister à un « échantillon »  de  Chavittu Nâtakam lors d’un festival de musique, de théâtre et de danse à Trivandrum, la capitale  du  Kérala  – festival  destiné  à  présenter  aux  citadins  comme  aux  touristes  le  patrimoine culturel de la région. J’utiliserai par conséquent très largement des études publiées.  Si  cela interdit de procéder à une étude approfondie et originale du Chavittu Nâtakam en tant que tel,  ces sources forment au contraire le matériau d’étude indispensable pour traiter des prises de position auxquelles il donne lieu, et de sa place dans les dynamiques sociales locales.  
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J’ai seulement eu la possibilité au début des années 1980 d’assister à un « échantillon »  de  Chavittu Nâtakam lors d’un festival de musique, de théâtre et de danse à Trivandrum, la capitale  du  Kérala  – festival  destiné  à  présenter  aux  citadins  comme  aux  touristes  le  patrimoine culturel de la région. J’utiliserai par conséquent très largement des études publiées<ref>Le ''Chavittu Nâtakam'' a fait l’objet de deux thèses (que je n’ai pu consulter) soutenues par des chercheurs malayâlis : Chummal Choondal, « Foreign Influence on Theatrical Arts of Kerala with Special Reference to Cavittunatakam »,  Trivandrum,  Université  du  Kérala,  1978 ;  Joly  Puthussery,  « Idiom  and  Ideology.  A  Study  of  the Christian  Performance  Tradition  in  Kerala »,  Université  de  Hyderabad, 1997.  Une  étude  comparativement  dé-taillée  a  été  publiée  en  malayâlam :  Sabeena  Raphy,  Cavittunâtakam  (oru  caritrapathânam),  Kottayam,  NBS, 1964  (2e  édition 1980). L’essentiel de la documentation disponible consiste en articles,  en  brèves  mentions éparses, et, plus récemment, en textes ou vidéos sur internet (voir par exemple, des sites comme Wikipédia, You Tube,  ou  Keralatourism.org). Je remercie Caroline Cazanave de s’être intéressée  à  ce  sujet,  et  Daniela  Berti  et Virginie Johan pour leurs remarques sur une première version de cette contribution. </ref>.  Si  cela interdit de procéder à une étude approfondie et originale du Chavittu Nâtakam en tant que tel,  ces sources forment au contraire le matériau d’étude indispensable pour traiter des prises de position auxquelles il donne lieu, et de sa place dans les dynamiques sociales locales.  
 
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Version du 24 septembre 2021 à 11:42

L'article

Il existe à l’heure actuelle sur la côte sud-ouest de l’Inde, dans l’état régional du Kérala, un théâtre chrétien dont l’origine remonte au XVIe siècle et où sont célébrés, entre autres, les exploits de Charlemagne et de ses pairs : le Chavittu Nâtakam, littéralement « théâtre en frappant des pieds ». Il est pratiqué au sein d’une petite communauté de catholiques, où prédominent des gens originaires de castes de pêcheurs et de récolteurs de vin de palme. Que peut représenter pour eux la geste carolingienne ? Les lignes qui suivent voudraient apporter un éclairage sur cette question et comprendre cette pratique théâtrale dans son contexte. La présentation du répertoire et de la scénographie y sera limitée aux éléments utiles pour ce propos.

J’ai seulement eu la possibilité au début des années 1980 d’assister à un « échantillon » de Chavittu Nâtakam lors d’un festival de musique, de théâtre et de danse à Trivandrum, la capitale du Kérala – festival destiné à présenter aux citadins comme aux touristes le patrimoine culturel de la région. J’utiliserai par conséquent très largement des études publiées[1]. Si cela interdit de procéder à une étude approfondie et originale du Chavittu Nâtakam en tant que tel, ces sources forment au contraire le matériau d’étude indispensable pour traiter des prises de position auxquelles il donne lieu, et de sa place dans les dynamiques sociales locales.

Notes de l'article

  1. Le Chavittu Nâtakam a fait l’objet de deux thèses (que je n’ai pu consulter) soutenues par des chercheurs malayâlis : Chummal Choondal, « Foreign Influence on Theatrical Arts of Kerala with Special Reference to Cavittunatakam », Trivandrum, Université du Kérala, 1978 ; Joly Puthussery, « Idiom and Ideology. A Study of the Christian Performance Tradition in Kerala », Université de Hyderabad, 1997. Une étude comparativement dé-taillée a été publiée en malayâlam : Sabeena Raphy, Cavittunâtakam (oru caritrapathânam), Kottayam, NBS, 1964 (2e édition 1980). L’essentiel de la documentation disponible consiste en articles, en brèves mentions éparses, et, plus récemment, en textes ou vidéos sur internet (voir par exemple, des sites comme Wikipédia, You Tube, ou Keralatourism.org). Je remercie Caroline Cazanave de s’être intéressée à ce sujet, et Daniela Berti et Virginie Johan pour leurs remarques sur une première version de cette contribution.