La Chanson de Roland pour les nuls : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(En vers, prose et en musique, Roland amoureux, furieux et toujours héroïque)
(La Trahison de Ganelon)
Ligne 21 : Ligne 21 :
  
 
[[Fichier:Mort de Roland.jpg|180px|right|thumb|La mort de Roland dans les Grandes Chroniques de France]]
 
[[Fichier:Mort de Roland.jpg|180px|right|thumb|La mort de Roland dans les Grandes Chroniques de France]]
 +
[[Fichier:Chanson de Roland Gautier 1895 page 198 fig.png|180px|right|thumb|L'Archange Gabriel emporte au ciel l'âme de Roland]]
  
 
===La mort de Roland===
 
===La mort de Roland===

Version du 12 mars 2023 à 09:48

logo travaux Page en cours de rédaction

Cette page est destinée à celles et ceux qui ne connaissent rien à la Chanson de Roland ou qui ont tout oublié[1].

La défaite de Roncevaux

Allons enfants (1920) Richepin F25.jpg

Le 15 aout 778, de retour d'Espagne, Charlemagne perd son arrière-garde, tombée, à titre de représailles, sous le feu des troupes des seigneurs basques dont il a attaqué les possessions. Lors de la bataille de Roncevaux, l'arrière-garde est écrasée, provoquant la mort de nombreux braves de l'entourage de Charlemagne, dont celle de Roland, préfet de la Marche de Bretagne. Ce fait d’armes a inspiré des cantilènes, des récits et une chanson de geste, la Chanson de Roland. Ce poème épique a été déclamé dans toute l’Europe par des jongleurs et des troubadours. Quelques manuscrits ont survécu et font l’objet d’une abondante production littéraire depuis le XIXe siècle.


Le poème

La Trahison de Ganelon

Charlemagne, empereur des Francs, termine sa campagne militaire en Espagne, mais n'a pu prendre Saragosse. Le roi de Saragosse, Marsile, décide de feindre l'alliance et de demander la paix, afin d'éloigner l'armée française. Il pense qu'une fois Charles parti, il ne reviendra pas.

Dans le ville de Cordres les francs tiennent conseil sur l'offre de Marsile. Roland, neveu de Charles, propose de la refuser. Ganelon, beau-père de Roland, est de l'avis contraire. Charles décide finalement d'accepter cette offre à la condition que Marsile devienne son vassal, et, sur les conseils de Roland, délègue Ganelon.

Ganelon, pour sauver sa vie, propose un marché à Marsile. Si Marsile feint d'accepter l'offre, Ganelon se débrouillera pour que Roland commande l'arrière garde qui pourra être détruite.


La mort de Roland dans les Grandes Chroniques de France
L'Archange Gabriel emporte au ciel l'âme de Roland

La mort de Roland

Ganelon a rejoint l'armée française, et annoncé à Charles que Marsile accepte de devenir son vassal. Il le persuade de laisser Roland commander l'arrière-garde. La grande armée lève le camp.

Du haut d'une colline, Roland et son ami Olivier observent l'arrivée de l'armée de Marsile. Olivier demande à Roland d'avertir Charles, afin que la grande armée revienne et puisse livrer bataille. Roland refuse pour ne pas se déshonorer.

La bataille s'engage. Les Français repoussent les premières charges, mais subissent de lourdes pertes. Roland se décide enfin à appeler Charles à l'aide. Il sonne de son cor avec grande force. Puis il reste seul sur le champ de bataille, où il est blessé à mort.

Ne voulant pas que son épée tombe aux mains de ses ennemis, il tente par trois fois de la briser sur un rocher, sans succès. A bout de force, il s'éloigne, puis se couche sous un arbre, face à l'Espagne, où il meurt.


Les représailles

Charles arrive enfin, mais il est trop tard. L'arrière garde est décimée, et l'armée de Marsile s'est enfuie. Il trouve le corps de son neveu Roland, et décide sur le champ de poursuivre Marsile afin de venger ce massacre.


Plus de dix siècles de gloire

La première page du Manuscrit d'Oxford
Une page du manuscrit de Conrad

Les manuscrits

La défaite de Roncevaux et l'attitude héroïque de Roland ont acquis une grande célébrité visiblement amplifiée au moment des croisades.

Une chanson de geste a été composée et écrite sur un premier manuscrit qui a été perdu. La plus ancienne copie connue a été identifiée à Oxford vers 1830 (officiellement par Francisque Michel en 1836). Généralement daté du XIe siècle (première croisade), il est composé d'une suite de vers dont le dernier (4002) est ainsi rédigé.

Ci falt la geste que Turoldus declinet,

Ce nom (Toroldus) est généralement traduit par Théroulde. Mais en fait les philologues ont des interprétations différentes (est-ce l'auteur ? est-ce un scribe ? est-ce un jongleur ?).

Le manuscrit d'Oxford est organisé en une simple suite de couplets (nommés laisses) qui étaient chantées par des jongleurs. Chaque laisse démarre par une lettrine et contient des vers de même assonance.

Ce manuscrit sert généralement de texte de référence. Il existe une dizaine de manuscrits connus, avec de nombreuses variantes, dans le récit et dans les niveaux de français (exemples Châteauroux, Paris). On trouve également des version dans un dialecte franco-italien (Venise 4). Signalons également une traduction en allemand par le Curé Conrad.


logo travaux Suite limitée progressivement à une suite de notes
Roland Olivier.jpg

Les Chansons de geste sur Charlemagne et Roland

La figure de Charlemagne est une figure majeure de l'Europe du Moyen-Âge. Elle a donc inspiré une multitude de récits épiques. Le plus populaire est la Chanson de Roland. Elle appartient à un ensemble nommé Matière de France ou Cycle carolingien qui contient une centaine de chansons de geste.

Celles-ci racontent les exploits généralement guerriers des douze pairs, et notamment Roland, Olivier, l’Archevêque Turpin, Ogier le Danois ou... Ganelon. Ces récits complètent, expliquent et parfois contredisent ceux de la Chanson de Roland. Par exemple, l'amitié entre Roland et Olivier démarre par un duel dans Girart de Vienne, une chanson de geste composée par Bertrand de Bar-sur-Aube vers la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle.

D'autres livres manuscrits (souvent en prose) ont été ensuite composés à partir de ces poèmes. Par exemple l'épisode du duel est repris dans un ouvrage richement illustré : Conquestes et croniques de Charlemaine par David Aubert en 1458, au moment de l'invention de l'imprimerie.

Les légendes de Charlemagne et de son neveu Roland ont donc inspiré plus d'une centaine d'ouvrages manuscrits avec, pour chacun, des multiples copies.


En vers, prose et en musique, Roland amoureux, furieux et toujours héroïque

Paradoxalement, en France, à partir de la Renaissance, et pendant la période classique, les lettrés se sont désintéressés de l'histoire de la France au Moyen-Âge pour redécouvrir le classicisme grec. Roland a été quelque peu oublié pour revenir sur la scène au XIXe siècle, après la Révolution.

Par exemple dans sa légende des siècles, Victor Hugo glorifie les exploits de Roland à Roncevaux et le duel entre Roland et Olivier. De même Alfred de Vigny mets le cor de Roland en poésie.

En Italie, au début de la Renaissance, en Italie deux poèmes successifs, vont donner une autre vision (plus humaine ?) du légendaire Roland. En 1483, dans Orlando innamorato (Roland amoureux), il tombe amoureux de la princesse Angélique (qui vient d'Asie). Vers 1520, Ludovico Ariosto, dit « l'Arioste » met notamment en scène un triangle amoureux au moment où Angélique tombe amoureuse de Médor, un guerrier sarrasin. Roland devient fou et se lance dans des aventure guerrières. Cette œuvre est devenue une source d'inspiration inépuisable, avec de multiples variantes, en musique (opéras de Lully, Heandel, Vivaldi, Charpentier...) ou en peinture (avec par exemple Ingres).


Deux siècles d'activité scientifique soutenue

  Les premiers ouvrages de référence (éditions critiques, traduction)
  La revue Romania...

Pour en savoir plus (sur ce wiki)

Voir aussi

Notes
  1. Il reprend de nombreux passages du livret de l'oratorio de Gilles Mathieu.