BBF (1971) Concordance Rolland, Duggan, par Labarre : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
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162. - DUGGAN (Joseph J.). - A Concordance of the Chanson de Roland. - Columbus, Ohio State university press, I969. - 28,5 cm, VIII-420 p., frontispice. [Rel.$12,50.]

L'ouvrage dont nous rendons compte aujourd'hui intéresse au premier abord l'histoire littéraire. En fournissant une concordance alphabétique de tous les mots figurant dans la Chanson de Roland, M. Duggan met entre les mains des cher- cheurs un matériau très précieux, tant au point de vue de la philologie que de la stylistique, car les termes de ce dictionnaire ne sont pas isolés, mais insérés dans leur contexte propre. L'auteur a choisi pour base de sa compilation l'édition publiée à Paris, en I940, par Raoul Mortier, d'après le manuscrit d'Oxford; il n'a apporté que quelques rares corrections à ce texte. Quel que soit l'intérêt que présente le contenu de cet ouvrage, notre attention doit aussi s'arrêter sur la façon dont il a été élaboré. La Chanson de Roland contient 3994 vers de 7 à 8 mots chacun, soit 29 356 mots. Si M. Duggan avait dû les isoler en les accompagnant de leur contexte et de leur référence, et les classer alphabétique- ment d'une façon manuelle et artisanale, il aurait fallu qu'il se livre à un travail très long et fastidieux, sans éviter pour cela de nombreux risques d'erreurs et d'omissions.

Mais l'on sait que depuis plusieurs années les chercheurs scientifiques utilisent les possibilités offertes par les ordinateurs pour effectuer leurs calculs avec rapidité et sécurité. Aussi se demande-t-on maintenant si ces possibilités ne peuvent pas trouver des applications dans le domaine des sciences humaines et si les ordinateurs ne seraient pas capables d'effectuer divers travaux de dépouillement et de classement de façon très rapide et en éliminant les risques d'erreurs du travail manuel. De plus, les imprimantes des ordinateurs ne sortent pas les résultats en vrac, mais des programmes d'édition de plus en plus améliorés en permettent une lecture facile et une utilisation directe. Ainsi, si ces résultats demandent une édition, on peut se passer de l'inter- médiaire de l'imprimerie classique et les multiplier à leur sortie de l'ordinateur au moyen de procédés photographiques de reproduction.

C'est en utilisant de tels procédés que M. Duggan a pu réaliser ce glossaire. Le travail technique a été effectué au Centre de calcul de l'Université de Californie à Berkeley, sur I.B.M. 7090. La brève préface ne nous renseigne guère sur les modalités de ce travail ni sur les problèmes d'analyse et de programmation qu'il a fallu résoudre. On n'en peut juger que par les résultats tels que les fournit l'ouvrage, résultats qui déconcerteront peut-être les utilisateurs peu habitués à cette nouvelle présentation. Il faut dire que le texte est désespérément compact et d'une lecture rendue ingrate par une typographie assez laide; ce mal n'est d'ailleurs pas sans rémission, car la qualité des imprimantes peut être facilement améliorée, et les constructeurs ne man- queront pas de le faire si se multiplient les travaux d'édition directe à partir des ordinateurs. Le texte n'est pas seulement composé de caractères-bâtons comme celui que produisent la majorité des imprimantes, mais il est fait de deux sortes de caractères, capitales et minuscules, ce qui n'est pas une prouesse technique, puisque les actuelles mémoires à octets offrent 256 possibilités de caractères. Il faut surtout souligner que cet ouvrage n'est pas destiné à la lecture discursive, mais à la consulta- tion et à la référence.

Ce dictionnaire est évidemment composé selon l'ordre alphabétique des termes et, pour un même terme, suivant l'ordre alphabétique des mots qui le suivent. Ce qui est plus inhabituel, c'est que les mots-vedettes sont alignés sur une colonne au centre de la page; disposition judicieuse néanmoins, car elle permet d'insérer les mots- vedettes dans leur contexte. En effet, chaque ligne se compose ainsi : au centre, le mot-vedette; à gauche et à droite, la partie du texte qui le précède et qui le suit, soit une centaine de caractères, signes typographiques et espaces pour l'ensemble d'une ligne; à la fin, le numéro du vers où se trouve le mot-vedette; des barres obli- ques indiquent la séparation des vers. Les noms propres sont classés à part à la fin de l'ouvrage.

Il ne s'agit donc pas de négliger l'intérêt philologique et littéraire de ce répertoire, mais il convient de mettre en vedette les perspectives que sa technique d'élaboration ouvre à la recherche. D'abord utilisées pour les calculs scientifiques, puis étendues aux besoins de la gestion, les possibilités des ordinateurs ouvrent actuellement des applications à l'information. Les sciences humaines ont à profiter de ces applications; les matériaux, sources, répertoires, dont elles ont besoin, et qui font souvent défaut parce que peu de chercheurs ont le courage d'entreprendre leur élaboration fasti- dieuse, pourront dans bien des cas être réalisés avec rapidité et sécurité par les ordinateurs et bénéficier d'une technique dont les progrès rapides permettent d'en- visager un développement encore plus considérable. Albert LABARRE.


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