Article Musamat 2022
- Proposition de titre
- Avec la Chanson de Roland, le numérique pour le bonheur des choristes amateurs et humanistes.
Sommaire
- 1 Résumé
- 2 Avant-propos
- 3 Article
- 3.1 Introduction
- 3.2 Avec le projet Wicri, la connaissance scientifique pour la société
- 3.3 Le projet Wicri, une bibliothèque numérique encyclopédique au service des choristes
- 3.4 La Chanson de Roland
- 3.4.1 Deux stages d'étudiants qui révèlent un gigantesque univers numérique
- 3.4.2 Un corpus riche et varié
- 3.4.3 Une gigantesque bibliothèque hypertexte
- 3.4.4 La perspective d'un concert pour organiser le chantier hypertexte
- 3.4.5 Dialogue avec le compositeur
- 3.4.6 Pour répondre à la curiosité des choristes et spectateurs
- 3.4.7 Comment naviguer, rédiger dans un tel hypertexte
- 3.5 Bilan et perspectives
- 3.6 Conclusion
- 3.7 Bibliographie
- 4 Voir aussi
Résumé
Avant-propos
Cet article va exister en trois versions :
- une version pour support imprimé (ou PDF),
- une version hypertexte sur le wiki Wicri/Musique,
- une version hypertexte sur le wiki Wicri/Chanson de Roland (ce wiki).
Le texte des deux versions hypertexte est identique. En revanche les liens sont adaptés à chaque wiki. Dans la version papier les liens importants sont remplacés par des notes en bas de page.
Article
Introduction
L'usage du numérique se généralise dans les chorales et leurs associations. Deux usages sont généralement privilégiés par les chefs de chœur : l'apprentissage des choristes et la promotion des concerts.
Les sites web sont alors souvent développés par des informaticiens, amateurs non rémunérés, pour l'apprentissage de chanteurs, amateurs non rémunérés, avec un public souvent composé d'amateurs qui ne payent pas leur entrée. En dépit de cette vision un peu caricaturale, ces sites web sont souvent d'excellente qualité.
Dans le monde du numérique, l'aventure Wikipédia montre qu'un ensemble d'amateurs non rémunérés peut effectivement rivaliser avec des institutions centenaires.
Nous avons voulu tester l'applicabilité des « pratiques wikipédiennes » dans un contexte professionnel, pour diffuser des informations scientifiques complexes et souvent très spécialisées. Pour des raisons de formation et d'expérimentation, nous avons cherché des sujets compréhensibles par un large public. La musique est devenue un thème privilégié pour former des scientifiques mais qui menait de fait des expérimentations dans un domaine où ils étaient des amateurs.
De nombreux scientifiques sont également choristes amateurs et savent que la qualité d'une bonne interprétation implique naturellement la compréhension du sens de la pièce chantée. Le texte d'une pièce musicale devient alors un cadre pour introduire, de façon collaborative des commentaires. Dans les cas simples (comme une chanson d'amour), une explication relativement simple peut suffire.
Mais par exemple pour les chants religieux, des problèmes générationnels se posent. Quatre vingt pour cent des plus de 75 ans ont chanté Kyrie Eleison () tous les dimanches. Mais depuis le Concile Vatican II et avec le recul du christianisme cette invocation na plus aucun sens intuitif pour les jeunes générations. Le travail de vulgarisation nécessaire à la compréhension des faits religieux peut devenir conséquent.
Dans cette article, nous allons présenter une expérimentation numérique qui associe des stratégies professionnelles avec des pratiques d'amateur.
Plus précisément, nous décrirons la démarche adoptée par projet Wicri qui allie des technologies d'analyse de corpus avec l'écriture numériques. Puis nous montrerons des applications générales pour la musique, et notamment pour les amateurs. Enfin nous présenterons une bibliothèque dédiée à l'univers de la Chanson de Roland où la réédition hypertexte d'une œuvre contemporaine (composée par Gilles Mathieu) permet à l'amateur d'explorer un immense paysage, historique, linguistique et... imaginaire.
A mettre ailleurs
Les choristes amateurs interprètent des œuvres variées qui éveillent leur curiosité mais qui leur posent de nombreux problèmes d'interprétation.
Une première barrière est directement liée à la langue et à ses conséquences immédiates sur la prononciation. Ce problème se règle, parfois difficilement, lors des premières répétitions. Parfois un choriste qui parle couramment la langue en question va pouvoir aider ces collègues. Mais dans certaines situations complexes, par exemple, avec les passages en swahili du Jubilate Deo de Dan Forest, il suffit d'espérer que personne ne comprendra cette langue dans le public...
Avec le projet Wicri, la connaissance scientifique pour la société
Ce travail se déroule dans le cadre du projet Wicri (Wikis pour les communautés de la recherche et de l’innovation) que nous allons rapidement présenter.
Ce projet s'inscrit dans le cadre des missions des universités sur la diffusion de la culture et l'information scientifique. Voici par exemple, sa définition par l'Université de Strasbourg.
- « Sur le socle que constituent la formation et la recherche, l'université place au cœur de ses missions la diffusion de la culture scientifique et technique, et, participant de son ouverture vers la ville et le monde socio-économique, le transfert de technologie et la valorisation. »
Ici les chercheurs de multiples disciplines (musicologie, mais aussi histoire, linguistique, philologie) doivent interagir avec les musiciens et le public amateur.
Le réseau Wicri
Le projet Wicri a démarré en 2008. Notre objectif était de sensibiliser les organismes de recherche aux nouvelles pratiques numériques appliquées à la connaissance scientifique, technique ou culturelle.
Quelques années plus tôt, Wikipédia avait donc bouleversé les pratiques du monde de l'édition en démontrant la puissance d'un réseau d'amateurs. Pour voir comment appliquer cette approche à un milieu professionnel nous avons utilisé MediaWiki, le moteur de Wikipédia.
Dans un contexte régional, nous avons d'abord créé un ensemble de wikis institutionnels pour aider les chercheurs et leurs unités à faire connaitre les retombées de leurs recherches. Puis, rapidement, nous avons développé des wikis sur une base thématique, au départ les sciences du génie de l'environnement.
Nous avons alors rencontré des difficultés pour construire un matériel de formation destiné à des contributeurs très spécialisés. En effet, l'analyse des résultats obtenus dans les sciences du vivant demande souvent des connaissances très spécialisées (par exemple en génomique). Nous avons donc cherché un domaine d'application plus universel. La musique est naturellement devenue un espace d'expérimentation important pour l'équipe Wicri.
Pour naviguer dans cet ensemble, les utilisateurs se repèrent avec des logos qui identifient soit une région, soit une thématique. Une carte (reproduite sur tous les wikis) permet de s'orienter (figure 1).
L'organisation générale est la suivante :
- La première ligne donne accès à des wikis techniques destinés aux contributeurs. On y trouve au centre un logo qui pointe vers le wiki d'accueil du réseau Wicri.
- Les deux lignes suivantes donnent accès à des wikis thématiques (par exemple la musique avec une clé de sol).
- Les dernières lignes donnent accès à des wiki régionaux.
Les aspects institutionnels peuvent ainsi se décliner à plusieurs niveaux :
- Ville, un seul exemple pour l'instant : Nancy. Toutes les chorales peuvent y avoir une page de présentation.
- Région. La région est le niveau privilégié pour présenter une université et ses laboratoires. Les chorales ayant une activité pérenne y ont leur place et peuvent présenter leur manifestations significatives. A l'heure actuelle, suite à des travaux avec l'espace européen de la Grande Région, les entités concernées y ont des wikis déployés sur 3 langues (français, anglais, allemand).
- Pays et continents.
Les contributeurs sont inscrits avec un mécanisme de parrainage. Ils peuvent intervenir sur tous les wikis dits communs. Par exemple une chorale présentant un programme sur un wiki régional (exemple Nancy) peut décrire l’œuvre sur le wiki dédié à la musique.
Des wikis peuvent être affectés à des communautés scientifiques (exemple H2PTM pour les colloques de même nom). Ils sont alors gérés par ces communautés qui peuvent ouvrir leur espace à l'ensemble des contributeurs.
Enfin, il est possible d'ouvrir des wikis privés en accès restreint.
Les wikis programmables pour construire et organiser la connaissance
Comme nous l'avons déjà mentionné, ces wikis reposent sur le moteur MediaWki (celui de Wikipédia et de la galaxie des sites de la Wikimedia Fundation).
Un point fort de MediaWiki est la puissance de ses mécanismes de programmation. En effet, des modèles disposant de commandes computationnelles sont directement utilisables par les contributeurs. Ceux ci sont alors totalement autonomes pour développer des environnements très spécialisés. Par exemple, sur Wikipédia, l'ensemble des outils dédiés à la géographie administrative (incluant la cartographie) a été réalisée par un réseau de contributeurs.
Ce mécanisme introduit une contrainte. En effet, les contributions doivent s'expriment avec du wikitexte, ce qui implique un rapport familier avec les codes informatiques. Par exemple pour mettre une expression en italique, il faut l'encadrer par des doubles apostrophes. Voici comment coder « Roland récite son mea culpa ».
Roland récite son ''mea culpa''
Une fois passées les premières expériences syntaxiques, le contributeur curieux va découvrir un vaste espace de possibilités. L'étape suivante est la maîtrise des appels de modèle. Voici comment coder « La Neuvième symphonie de Beethoven est une pièce pour Chœurs et Orchestre ».
La ''Neuvième symphonie'' de Beethoven est une pièce pour {{Petites capitales|Chœurs et Orchestre}}
Avec un complément de formation, le contributeur pourra lui même développer de nouveaux modèles, et par exemple réaliser des bandeaux pour naviguer dans un dossier numérique.
Plusieurs mécanismes permettent d'organiser les connaissances sur un wiki.
De façon assez classique pour un documentaliste, les pages peuvent être indexées par des catégories qui vont constituer une arborescence (thésaurus). De façon complémentaire nous utilisons des extensions sémantiques (Semantic MediaWiki) qui permettent une structuration avancée des connaissances.
Voici un exemple[1]. Sur la page décrivant les Noces de Figaro, la première phrase est la suivante :
- Les Noces de Figaro est un opéra de Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret de Lorenzo da Ponte. Il est inspiré de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.
Sur Wikipédia, cette phrase serait codée avec des liens simples comme ceci :
'''''Les Noces de Figaro''''' est un opéra de [[Wolfgang Amadeus Mozart]], sur un livret de [[Lorenzo da Ponte]]. Il est inspiré de la comédie de [[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]], ''[[Le Mariage de Figaro]]''.
Sur Wicri, avec les extensions sémantiques, chaque lien peut être qualifié par un attribut.
'''''Les Noces de Figaro''''' est un opéra de [[A pour compositeur::Wolfgang Amadeus Mozart]], sur un livret de [[A pour auteur de livret::Lorenzo da Ponte]]. Il est inspiré de la comédie de [[A pour auteur cité::Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]], ''[[Le Mariage de Figaro]]''.
Un attribut comme « A pour auteur de livret » peut être introduit et défini à n'importe quel moment par un contributeur. Il peut servir à naviguer sur une propriété et surtout à exprimer des requêtes. Par exemple, la page Lorenzo da Ponte contient le code suivant :
{{#ask:[[a pour auteur de livret::Lorenzo da Ponte]] | format=ul | ?A pour compositeur=compositeur : }}
Le moteur va rechercher ( #ask:
) toutes les pages qui contiennent « [[a pour auteur de livret::Lorenzo da Ponte]]
». Il va éditer une liste à puces (ul
) en mentionnant le compositeur. Voici le résultat :
Une boîte à outil pour explorer des corpus
En complément des wikis sémantiques, le projet Wicri travaille sur une autre approche technologique : les boîtes à outils XML pour développer des systèmes de recherche d'information spécialisés. Ils permettent de manipuler de grandes masses d'information scientifique, sous forme de métadonnées ou en texte intégral. En ce qui nous concerne, ces travaux sont déjà anciens (1992 pour les premiers essais).
Dans le cadre du projet ISTEX, nous avons traité des volumes conséquents en texte intégral. Par exemple une requête avec le terme « Mozart » permet d'extraire 22.000 documents. La plateforme DILIB permet sur un tel volume de réaliser un système de recherche d'information qui contient des protocoles d'exploration.
L'utilisation des wikis sémantiques a permis d'utiliser le wiki comme une interface homme machine très performante.
Sur le wiki « Wicri/Chanson de Roland », deux serveurs sont en cours de développement, un sur la Chanson de Roland et l'autre sur le philologue Paul Meyer.
Des rééditions d'articles scientifiques au palais ducal de Nancy
Nous avons donc été rapidement séduit par les possibilités offertes par MediaWiki et ses extensions sémantiques. Dès le démarrage nous avons également travaillé sur la réédition hypertexte (et sémantique) de documents de référence.
Par exemple, pour organiser l'ensemble informationnel de l'innovation scientifique en Lorraine, nous avons réédité le contrat de plan État Région. Puis, pour modéliser des systèmes de recherche, nous avons réédité des appels à communication de congrès prestigieux dans un domaine donné. Enfin, nous avons réédité des ensembles d'articles scientifiques.
Une action régionale autour de la Renaissance en Lorraine nous a amené à rééditer un ouvrage de 1850 sur le Palais Ducal de Nancy. À partir d’un original en mode « image + OCR » sur Gallica, nous avons notamment montré comment transformer en hypertexte une gravure de fin de volume (fig. 3). Elle contenait des liens, matérialisés par des lettres, qui pointaient vers une vingtaine de paragraphes qui renvoyaient vers des pages du livre.
Cet exemple a inspiré d’autres actions comme le traitement d’un ouvrage, annotée par le philologue Paul Meyer, sur la chanson de Roland.
Dans cet exemple, le texte avec ses annotations numérisées, ont été transcrites en mode wiki (voir par exemple la page page 72 de l'ouvrage annoté).
Le projet Wicri, une bibliothèque numérique encyclopédique au service des choristes
La musique avec LilyPond
Pour la musique, nous utilisons le logiciel de gravure musicale LilyPond. La musique y est codée dans un langage formel dont la syntaxe rappelle, pour les mathématiciens, celle de TeX. Voici par exemple les premières notes du thème « Au clair de la lune » en si bémol majeur.
\relative c' {
\time 4/4
\key bes \major
bes4 bes4 bes4 c4
d2 c2 }
|
![]() |
Figure 5. Au clair de la lune en Lilypond |
Les notes sont codées par des lettres (comme dans la notation anglaise) en démarrant par le « la ». Elles sont suivies éventuellement d'une altération, puis d'une indication de durée. Ainsi « d2 » désigne un ré sur une blanche ; et « bes4 » désigne un si bémol sur une noire.
Ce logiciel est développé par une communauté internationale dans la dynamique des logiciels libres. Il permet de produire des partitions de haute qualité. Mais, comme pour les wikis, il demande une sensibilité informatique pour manipuler le langage de description.
Dans notre cas, un atout déterminant est son intégration au monde MediaWiki. En effet, une extension permet de l'utiliser de façon coopérative et interactive. Nous avons donc mené réalisé des rééditions d'articles comportant des phrases musicales.
Par exemple, Jean-Jacques Rousseau a écrit un dictionnaire en deux volumes où les exemples sont détaillés dans des planches en fin du deuxième tome. Sur Gallica, pour un terme comme « carillon », le lecteur doit trouver le tome 2, y localiser les planches pour tomber sur une partition (qui contient une clé qui n’est plus utilisée). Sur Wicri/Musique, tout est regroupé sur une seule page ; la musique est retranscrite avec une clé plus actuelle et peut être écoutée. En un clic, le lecteur peut consulter dans la souche encyclopédique une biographie d'un horloger cité dans l'article.

Apprendre le solfège avec LilyPond en mode wiki
Nous avons vérifier le mode collaboratif avec une expérience de découverte du solfège.
En 2021, deux stagiaires (niveau L3 MIASHS) ont rejoint l'équipe Wicri sur 2 projets en parallèle. L'un d'eux, (Léonard Braux) possédait des connaissances solfégiques. Nous lui avons donné pour mission de stage un travail d'adaptation, avec des transcriptions de partitions, de la suite de Gilles Mathieu. En revanche, la deuxième, Dalila Ladli, travaillait sur l'histoire de l'information scientifique. Elle n'avait pratiquement jamais travaillé sur une partition lors de sa formation initiale en Algérie.
Pour lui permettre de suivre le travail de son collègue, sachant qu'elle n'avait pas de difficulté avec la manipulation de langages informatique, nous avons tenté une expérience d'initiation au solfège. Nous avons organisé une transcription de deux chansons populaires « Il court, il court le furet » et « j'ai du bon tabac ». Pour la première, Léonard Braux a créé la ligne musicale et nous avons demandé à Dalila Ladli d'aligner les paroles (dans une section addLyrics qui pour l'exemple cité plus haut contiendrait « Au clair de la lu -- ne.
»). Puis, avec notre aide, nous lui avons demandé de s'attaquer intégralement à la deuxième.
Cette expérience s'est déroulé sur environ trois jours, avec environ 4 séances d'un quart d'heure à une demi-heure.
Cet exemple nous a paru très instructif sur l'utilisation potentielle de ce type d'outil qui implique une vision abstraite d'une ligne musicale et de ses contraintes rythmiques. Le fait de pouvoir voir et écouter immédiatement ce que l'on code est ici déterminant.
Les partitions d'apprentissage
Les chorales sont demandeuses d'outils d’apprentissage, voix par voix. Pour une œuvre contemporaine bien imprimée, des solutions très performantes intègrent des mécanismes de reconnaissance automatique de partitions musicales[2].
Cela dit, quand plusieurs lignes musicales sont codées, LilyPond devient très performant pour réaliser des montages, par exemple pour aborder un passage « difficile à mettre en place ». Citons par exemple, des démarrages décalés des voix dans une fugue.
De même, pour des partitions anciennes, LilyPond peut s'avérer une solution très performante, à condition d'être utilisé par un opérateur expérimenté. Ce effet, comme pour l'apprentissage élémentaire cité plus haut, la transcription d'une œuvre complexe permet d'en approfondir sa musicalité, et d'améliorer ses compétences musicologiques (là ou la simple copie d'une partition avec un outil WYSIWYG n'implique pas nécessairement d'approfondissement).
Notons enfin que la croissance des communautés de l'information libre sur le Web donne accès à de très nombreuses sources de partitions. Pour des œuvres libres de droit, des chorales commencent à rendre public leurs documents de travail. Le site ChoralWiki offre environ 40.000 partitions (dont 5000[3] en LilyPond).
Cela dit, sur Wicri/Musique, cette fonction est plutôt une conséquence d'un objectif plus important : faire connaître le contexte musical, historique et linguistique d'une œuvre donnée. La musique ancienne est un domaine particulièrement intéressant de ce point de vue.
Du côté de la Renaissance et des musiques anciennes
Nous avons voulu montrer comment une infrastructure encyclopédique ouvrait des pistes exploratoires parfois imprévues à partir d'une recherche élémentaire.
Par exemple, le dictionnaire du TLF ouvre des portes parfois inattendues. Voici un exemple : pour le terme « Musique » nous avons trouvé une citation qui a joué un rôle de déclencheur :
- Même sans la musique le Victimae pascali laudes est un admirable poème en vers libres (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 250).
Cette citation nous a conduit à rédiger un article sur la séquence Victimae pascali laudes, et une entrée encyclopédique sur Remy de Gourmont. Ces nouvelles pages sont reliées par des liens sémantiques (par exemple « A pour auteur cité » entre l'article musique et Remy de Gourmont.
Nous avons mené des expérimentations sur la Renaissance où nous avons principalement traité des motets ou des chansons. Une telle pièce peut être exposée sur une page wiki[4]. Voici des exemples.
Nous avons traité l'Ave verum de William Byrd, avec naturellement la rédaction de pages d'apprentissage. En même temps nous avons ouvert des portes d'explication. La rédaction d'une page complémentaire sur l'Ave verum corpus grégorien amène à s'interroger sur l'ajout des miserere. Le contexte historique fait plonger dans les origines de la religion anglicane avec par exemple le rejet du latin. L'Ave verum de William Byrd est donc une œuvre chantée dans la clandestinité. L'analyse de la partition montre que les premiers vers sont séparés par des silences. En effet, ils devaient permettre au chœur de se synchroniser avec le rite de la consécration du pain et du vin. Ils ont un sens fondamental dans l'interprétation. Ils sont très visibles dans les partitions anciennes (et pourraient être agrémentées d'un point d'orgue dans une transcription). D'ailleurs nous avons choisi d'illustrer cet article avec une iconographie qui montre un enfant de chœur qui tient une clochette qui devait tinter pendant les silences.
L'examen des partitions anciennes permet d'expliciter le notion de musica ficta.
Nous avons fait le même type d'exercice avec la chanson « Quand mon mary vient de dehors » de Roland de Lassus. L'examen des musica ficta a permis de catégoriser deux versions.
La première version a été éditée en 1566 par Adrian Le Roy et Robert Ballard. Le texte est truculent et évoque le comportement agressif d'un vieux mari jaloux d'une jeune épouse. La deuxième est un contrafactum qui a été éditée en 1594 par un éditeur protestant, Paul Marceau. Dans un langage moralisateur elle recommande le travail domestique d'une jeune femme qui a eu la chance d'épouser un honnête bourgeois qui passe son temps dehors. La première version doit être chantée par un musicien professionnel qui doit résoudre les musica ficta. En revanche la deuxième peut être chantée par des amateurs[5].
Irish Mass
Pour les partitions plus conséquentes, l'approche hypertexte permet un large développement de l'ensemble « livret, partitions, apprentissage ». Nous avons réalisé une première expérience avec la messe irlandaise (Irish Mass) de Gilles Mathieu.
Cette pièce reprend les mouvement traditionnels d'une messe musicale chrétienne (Kyrie, Gloria, ...) mais en version irlandaise. Ainsi le Kyrie devient « A Thiarna ». L'ensemble des partitions vocales est transposé et devient un hypertexte à 3 niveaux : une page wiki d'introduction, une page par mouvement, et, pour chaque mouvement, une page par pupitre. Des pages complémentaires donnent des informations complémentaires sur la prononciation ou sur le contexte politique irlandais.
Or Gilles Mathieu a également composé une suite pour orchestre et chœurs SATB (un oratorio profane) sur la Chanson De Roland. Nous avons donc lancé une bibliothèque numérique expérimentale pouvant accueillir des œuvres aussi particulières que l'ouvrage annoté par Paul Meyer ou l'oratorio de Gilles Mathieu.
La Chanson de Roland
Le 15 aout 778, de retour d'Espagne, Charlemagne perd son arrière-garde, tombée, à titre de représailles, sous le feu des troupes des seigneurs basques dont il a attaqué les possessions. Lors de la bataille de Roncevaux, l'arrière-garde est écrasée, provoquant la mort de nombreux braves de l'entourage de Charlemagne, dont celle de Roland, préfet de la Marche de Bretagne. Ce fait d’armes a inspiré des cantilènes, des récits et une chanson de geste, la Chanson de Roland. Ce poème épique a été déclamé dans toute l’Europe par des jongleurs et des troubadours. Quelques manuscrits ont survécu et font l’objet d’une abondante production littéraire depuis le XIXe siècle.
Deux stages d'étudiants qui révèlent un gigantesque univers numérique
Un manuscrit fondamental a été découvert en 1837 par Francisque Michel à la bibliothèque Bodléienne d'Oxford. L'ouvrage de celui-ci annoté par Paul Meyer (et cité plus haut) apparait donc fondamental pour les investigations sur les légendes de Charlemagne. Or ce manuscrit est depuis une dizaine d'années disponible sur le web (et notamment sur Wikimedia Commons).
En 2021, nous avons donc saisi l'opportunité de deux stages d'étudiant pour lancer une première étude sur la réédition complémentaire de l'oratorio de Gilles Mathieu avec l'ouvrage du fonds Paul Meyer, en utilisant le manuscrit comme élément médiateur.
En fait, ces deux stages d'étudiants ont fait émerger un vaste champ d'investigation dans le domaine des humanités et bibliothèques numériques.
A ce niveau, il est utile de préciser que les porteurs du projet Wicri, n'avaient aucune érudition dans la culture historique et éditoriale du Moyen Age (de vagues souvenirs de cours élémentaires suivis distraitement). Nous avons donc abordé ce sujet avec des comportements d'amateurs qui explorent un paysage historique.
Un corpus riche et varié
Les évènements liés à la Chanson de Roland (et aux légendes de Charlemagne) se situent à la fin du VIIIe siècle et au début du IXe siècle.
Une des première bibliographie a été rédigée en 830 (environ) par Eginhard en latin. Les copies disponibles datent du XIe siècle. La Chanson de Roland est généralement datée du XIe siècle. Elle été maintes fois transcrite et une dizaine de manuscrits autour du XIIe siècle, avec différents niveaux de langues, et des traductions (par exemple en allemand). Elle fait partie d'un ensemble de 27 chansons de gestes nommé « le cycle de Charlemagne ». La plupart des personnages de la Chanson de Roland se retrouvent dans les autres chansons. Ainsi leurs histoires se complètent et s'expliquent.
La base de la bibliothèque numérique est donc un ensemble de centaines de manuscrits qui couvrent six siècles de littérature. Plus précisément quelques manuscrits doivent être traités dans leur intégralité (par exemple celui d'Oxford). Les plus importants doivent être signalés avec quelques extraits explicités.
Ces légendes se sont développées pendant plusieurs siècles et ont donné lieu à des récits parfois très populaires (dans la bibliothèque bleue par exemple). En musique un poème du XVIe siècle, Orlando furioso, a été une source d'inspirations pour des compositeurs comme Lully, Vivaldi, Haendel ou Charpentier.
Au XIXe siècle, notamment dans la dynamique de l’École des Chartes, tous ces manuscrits ont été transcrit, traduits, étudiés et commentés (autour de Francisque Michel, Léon Gautier, Paul Meyer, Gaston Paris). Cette activité s'est poursuivie au XXe siècle avec par exemple Joseph Bédier et la suite de la revue Romania.
Cette thématique donne lieu à une importante activité de recherche. Par exemple, nous avons développé un serveur d'exploration à partir de 3000 articles sur ISTEX (dont près de 200 publications du Royaume Uni, puis 175 des Etats-Unis). Une recherche sur Google Scolar donne 30.000 articles ou citations.
Les sujets d'investigations sont variés, historiques, linguistiques, éditoriaux, musicaux ou légendaires.
Une gigantesque bibliothèque hypertexte
En pratique, une chanson de geste est un ensemble de vers regroupés en couplets (généralement appelés laisses).
Un manuscrit est un ensemble de vers qui sont, d'une part, répartis sur un ensemble de feuillets recto verso, et d'autre part regroupés en laisses. Une laisse contient des vers en assonance et commence par une lettrine. Dans le manuscrit d'Oxford, une laisse se terminent généralement par une mention mystérieuse « [Aoi] ». Une laisse peut être à cheval sur 2 pages.
L'ouvrage de Francisque Meyer suit rigoureusement, pensions-nous, la composition du manuscrit. Il est organisé autour des laisses qui sont traitées dans leur intégralité.
De son côté, Gilles Mathieu a organisé son oratorio autour de quelques laisses (une cinquantaine) dans lesquelles il a extrait quelques vers. De plus ces vers sont regroupés dans une dizaine de mouvements.
Au début du stage, nous avons donc imaginé de faire une association « relativement simple » entre :
- les phrases musicales de l'oratorio,
- les laisses correspondantes dans le manuscrit,
- et leurs transcriptions dans l'ouvrage de Francisque Michel.
Or Gilles Mathieu était parti d'une autre transcription (Léon Gautier). Les amateurs, que nous étions, ont démarré la travail sans rencontrer de problèmes particuliers pour les premières laisses. Et puis rapidement nous avons avons été confrontés à des problèmes d'alignement.
En effet, dès que l'on cherche à aligner plusieurs ouvrages primaires (transcription) avec un manuscrit, les divergences de numérotation deviennent omniprésentes. Ainsi la dernière laisse est numérotée CCXCI chez Roland Bédier, CCXCIII chez Edmund Stengel, CCXCVI chez Francisque Michel et CCXCVII chez Léon Gautier. En effet, le contenu de certaines laisses pose des problèmes d'interprétation.
Par exemple le feuillet 43 verso ne contient ni lettrine, ni mention AOI, mais est visiblement une charnière dans le récit. Il contient un vers de transition entre la partie dédiée à la mort de Roland et celle qui est dédiée au retour de Charlemagne :
- Morz est Rollant, Deus en ad l’anme es cels. [6]
Or elle ne contient ni lettrine, ni mention AOI. En revanche un point apparait sur le manuscrit.
Les médiévistes ont des interprétations divergentes. Bédier et Gautier considèrent ce vers comme le début d'une nouvelle laisse. Michel en fait la fin de la précédente et Stengel propose une version sans changement de laisse (et donc avec un décalage dans la numérotation). Chaque philologue travaille donc sur une modélisation du manuscrit qui lui est propre. Un manuscrit engendre donc un hypergraphe qui se démultiplie pour chaque édition critique ou transcription.
Or le manuscrit d'Oxford est le plus prestigieux d'un ensemble d'un dizaine d'autres manuscrits qui engendrent le mêmes démultiplications. Nous avons mentionné plus haut les diverses chansons qui font écho à la Chanson de Roland et qui elles aussi font l'objet de plusieurs manuscrits et de multiples analyses.
La simple navigation au sein des interprétations des couplets des légendes de Charlemagne demande déjà la réalisation éditoriale d'un vaste hypertexte. Mais, pour répondre aux besoins des amateurs il faut encore aller plus loin... En effet, une fois compris le contexte d'un couplet comment arriver à savoir comment prononcer et interpréter les simples mots d'un vers donné ?
La réponse est partiellement donnée dans les notes, glossaires et tables des matières des éditions critiques. L'édition critique de Léon Gautier (1872) est édifiante de ce point de vue. Elle est constituée de 2 volumes de plus de 500 pages.
- Les 297 laisses (avec leur traduction) occupent 325 pages du premier tome.
- Cette partie est précédée d'une introduction historique de 200 pages. Pour être compréhensible par un lecteur du XXI siècle, chaque page doit être enrichie par une dizaine de renvois dans un partie encyclopédiques (un hypertexte alphabétique).
- Plus d'un millier de notes explicatives (vers par vers) sont reportées dans le deuxième tome sur 275 pages. Pour le rendre lisible en numérique par un amateur cet ensemble doit être « hypertextualisé », vers par vers.
- Un glossaire de plusieurs milliers d'entrées est réparti sur 200 pages. Il convient d'en faire un hypertexte pour chaque mot du manuscrit.
- Une table des matières de 40 pages doit également subir une transformation hypertexte.
Faut-il entreprendre un tel travail de façon exhaustive et le répéter pour chaque édition critique ?
- Pour des professionnels de l'édition une réponse par oui à cette question implique le lancement d'un projet de dizaines d'hommes années.
- En revanche, les chercheurs et les amateurs peuvent s'attaquer à un sujet en intégrant leurs actions dans un paysage hypertexte suffisant pour interpréter un problème rencontré, mais très partiel dans la complétude du wiki.
La perspective d'un concert pour organiser le chantier hypertexte
Face à la question posée précédemment, l'oratorio de Gilles Mathieu porte un peu plus d'une centaine de vers dans portant sur un manuscrit. Il rend humainement possible une expérience en vraie grandeur de cette construction hypertexte.
Cette suite musicale a déjà été interprétée par la Chorale Universitaire de Nancy en 2009. L'ensemble des partitions de l'auteur est donc suffisant pour qu'un concert soit possible.
La question posée à ce niveau est donc : comment améliorer les conditions de travail pour un nouveau projet musical d'un ensemble amateur ?
La réponse la plus intuitive est de fournir des documents de travail aux choristes. La possibilité d'inclure des séquences musicales audibles avec l'extension LilyPond de MediaWiki permet de résoudre ce premier besoin. La vision hypertexte va cependant amener à organiser ces ressources en relation avec la colonne vertébrale de l'hypertexte : l'ensemble des laisses.
Nous avions aussi à faire le même type de travail avec l'édition annotée par Paul Meyer.
Avant de nous lancer dans une approche amateur dans la transcription parfois illustrée ou commentées des phrases musicales, nous avons du passer par une étape de « production industrieuse » : une analyse complète du manuscrit pour trouver une organisation (en fait une nouvelle numérotation) compatible avec celles des diverses transcription.
Ce travail de renumérotation offre des retombées très intéressantes pour les actions de recherche en philologie, par exemple l'alignement entre les transcription de Francisque Michel et celle de Léon Gautier.
La collaboration entre des actions de recherche et des exercices d'amateur se relève ici bénéfique.
Mais la perspective d'un concert permet d'aller encore plus loin.
Dialogue avec le compositeur
En effet, l'approche wiki offre des espaces de dialogue.
Nous avons notamment créé un espace d'échange avec Gilles Mathieu, le compositeur. Par ailleurs informaticien à l'INSERM, il applique dans son activité musicale les recommandation du libre accès à l'information scientifique.
Ceci ouvre une nouvelle possibilité : un travail avec le compositeur dans des conditions collaboratives.
Une nouvelle contrainte est introduite. En effet, une nouvel ensemble de partitions doit pouvoir être très rapidement imprimé. Nous avons donc entrepris la transcription de toutes les partitions en LilyPond. Ce travail est en cours.
Au delà des partitions, l'interprétation ouvre de nouvelles pistes et notamment la compréhension du contexte dans la vision du compositeur. Voici un exemple. Dans le début de l’œuvre, Marsile, l'émir de Saragosse, demande conseil. Il lui est répondu d'envoyer une délégation vers Charlemagne par une interjection « Mandez Carlun ». Cette réponse est formulée par le pupitre alto. Compte tenu du rôle fondamental de cette interjection, j'avais interrogé le compositeur sur la consigne mezzo forte qui me paraissait un peu faible. il ma été répondu qu'il s'agissait de la réponse d'un conseiller à son roi qui ne peut être que suggérée, et ici, d'autant plus qu'il s'agit de piéger Charlemagne.
La compréhension du contexte est donc fondamentale pour l'interprétation.
Pour répondre à la curiosité des choristes et spectateurs
Au delà des exercices et des éléments de compréhension nécessaires à l'interprétation, le thème de l'oratorio ouvre un immense paysage culturel et musical. Voici quelques exemples.
Un besoin immédiat est d'offrir une version pédagogique. Le site étant en accès public, nous sommes contraints de rééditer des ouvrages en accès public. Nous avons choisi une version dite « grand public » publiée par Léon Gautier en 1895 et destinée selon lui : à l'adresse du vrai peuple, des femmes et des enfants. Les versions précédentes étaient d'abord destinées à ses collègues et élèves de l'école des Chartes, puis aux classes de seconde. Mais il était aussi destiné à un public qui apprenait le latin parlé dans les églises le dimanche et qui avait une culture littéraire totalement différente d'un choriste amateur en 2023.
Il faut donc développer la partie encyclopédique, en fonction des difficultés rencontrées dans une logique globale difficilement planifiable.
Cet ouvrage pédagogique insère également des laisses qui viennent d'autre manuscrits que celui d'Oxford. Ceci nous a conduit à les introduire dans l'hypertexte.
L'ouvrage pédagogique de Léon Gautier contient 4O pages d'introduction historique et 45 pages dites d'éclaircissements qui citent par exemple toutes les Chanson de Geste du cycle de Charlemagne et un grand nombre d'éditions critiques.
Les mouvements sont découpés en séquence musicales limitées pour être alignés sur les pages dédiées aux laisses du manuscrit. Celles-ci sont aussi utilisables par les philologues ou les linguistes. Chaque terme est décrit dans des glossaires qu'il faut synthétiser. Les besoins des choristes amènent à traiter en priorité les mots qui peuvent introduire des faux sens en interprétation.
Enfin, pour clore cette liste d'exemples, une des question souvent posée est : la Chanson de Roland a-t-elle inspiré d'autres poésies ou d'autres œuvres musicales. Du côte des poésies, nous avons réédité deux chapitres des la Légende des siècles de Victor Hugo. Pour la musique, nous avons donné des extraits d'un opéra de Mermet (Roland à Roncevaux) qui a été composé en 1864. Le dictionnaire des opéras (1881) décrit ainsi le style appels fréquents de trompettes, une marche guerrière donnent le ton général de l'ouvrage. Plus complexe à commenter, le poème Orlando Furioso a inspiré de multiples opéras dont Roland est le héros et qui n'ont pas grand chose à voir avec le Roman de Roncevaux.
Bilan et perspectives
Il convient ici de relativiser le propos. En effet, la fondation Wikimedia atteint un chiffre d'affaire annuel de plus de deux cent millions de dollars. Son profil se rapproche alors des GAFAM où l'anonymat des contributions génère des dérives de plus en plus inquiétantes.
Face à ce constat, dans un contexte académique, pour la diffusion d'information scientifiques fiabilisées, le projet Wicri étudie l'utilisation du moteur de Wikipédia avec des contributions dûment identifiées.
Conclusion
Bibliographie
Voir aussi
- Notes
- ↑ Cet exemple est développé sur Wicri/Musique. Les liens contenus dans cette fin de paragraphe vont pointer sur ce wiki.
- ↑ Nous n'avons pas réalisé d'études comparatives pour en dire plus dans cet article.
- ↑ Chiffre obtenu par la requête lilypond site:cpdl.org sous Google
- ↑ avec éventuellement quelques extensions notamment pour les partitions d'apprentissage.
- ↑ Cette explication a été donnée par Jacques Barbier lors des journées Musamat
- ↑ Roland est mort ; Dieu a son âme dans les cieux.
- Dans le réseau Wicri :
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