HIS 2021 Casablanca/Atelier Wicri/Article soumis

De Wicri Chanson de Roland
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Révision datée du 2 novembre 2021 à 16:39 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Un corpus riche et varié)

Revisiter les textes anciens dans les bibliothèques numériques avec l’exemple de la Chanson de Roland


 
 

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Cette page introduit la version numérique de l'article à soumettre pour le colloque HIS.7.

   
Titre
Revisiter les textes anciens dans les bibliothèques numériques avec l’exemple de la Chanson de Roland
Auteurs
Jacques Ducloy(1), Thierry Daunois(2), Jean-Pierre Thomesse(2), Frédérique Péguiron(2), Isabelle Turcan(2)
Affiliations
Résumé
Cet article décrit la création d’une bibliothèque numérique autour de la Chanson de Roland. Elle repose notamment sur une réédition hypertexte d’un ensemble de manuscrits et des ouvrages proposant des transcriptions et des traductions de ces sources primaires. Elle contient également des ouvrages et articles de recherche contemporaine qui utilisent une même souche encyclopédique. Elle met également en interaction des pièces musicales avec notamment un oratorio profane composé par Gilles Mathieu.
 
Abstract
This article describes the creation of a digital library around the Song of Roland. It is based in particular on a hypertext re-edition of a set of manuscripts and works offering transcriptions and translations of these primary sources. It also contains works and articles of contemporary research which use the same encyclopedic strain. It also puts musical pieces in interaction with, in particular, a secular oratorio composed by Gilles Mathieu.
Avant-propos

Cette page est une version numériquement enrichie d'un article publié pour le colloque HIS.7 (2021) Casablanca.

Les textes sont identiques. En revanche, cette page contient de nombreux liens qui auraient été réalisés en notes de bas de page dans un article scientifique conventionnel.

Introduction

Qu'est-ce qu'une bibliothèque numérique, au juste ?

Il y a 15 ans, Carl Lagoze, un des pionniers des archives ouvertes aux États-Unis posait cette question dans un article de référence (Lagoze 2005).

Alors qu'il les considérait comme entrées dans « leur adolescence » - nous étions en 2005 - Carl Lagoze soulignait que leur situation était déjà préoccupante, alors que l'idée infusait que « Google a déjà tout résolu ». Et il insistait notamment sur le fait qu'une bibliothèque n'est pas seulement un endroit où l’on peut retrouver de l'information pour la consulter[1], mais aussi « des lieux où des personnes se rencontrent pour accéder à un savoir qu’ils partagent et qu’ils échangent ». Reprenant l'idée de David Levy (Levy 2000), il reliait déjà les bibliothèques aux communautés dont elles sont l'espace de référence. Il s’inscrivait dans les réflexions sur le quatrième paradigme de la recherche (Gray 2006).

Mais, quinze ans plus tard, loin d'être reconnue largement, cette idée de communauté, de la dimension « humaine » des bibliothèques, semble toujours s'effacer derrière la technique. Et pourtant !

Le terme même de bibliothèque devrait nous alerter, dans sa dimension éminemment polysémique. Car une bibliothèque, nous dit le TLF[2], est à la fois un lieu, pouvant désigner un espace (de différentes natures : « bâtiment [...] où sont déposées, rangées, cataloguées diverses collections de livres », « cabinet de travail [...] qui renferme une collection de livres », « meuble à rayonnages destiné au rangement et au classement de livres ». Elle peut également désigner la collection de livres elle-même (la bibliothèque de Paul Meyer a permis de constituer le fonds du même nom). Enfin, une « bibliothèque vivante » fait directement référence à l'érudit(e) dont la mémoire est particulièrement remarquable.

La transposition dans un espace numérique de ces différentes fonctions pointe à la fois vers des documents numériques, vers des entrepôts de données et de métadonnées et vers la version moderne des scriptoria que sont les learning centers.

Carl Lagoze concluait son article en signalant que les bibliothèques numériques ne devaient pas être seulement des endroits où trouver de l'information et y accéder, mais devaient également permettre « d'ajouter de la valeur aux ressources internet », un enrichissement lié à leur contextualisation, à leur mise en relation avec de nouvelles informations et par leur imbrication dans des réseaux de relations - modèles d'usage, savoir communautaire, réseaux sémantiques. Ainsi, disait-il, « La bibliothèque numérique devient alors un espace pour l’information collaborative et l’enrichissement ».

Comment ces éléments peuvent-ils constituer un cadre profitable à une œuvre comme la Chanson de Roland ? Quelles sont les conditions de mise en œuvre d'une telle expérimentation, quel retour d'expérience peut-on en tirer ?

Un projet autour de la Chanson de Roland

Le 15 aout 778, de retour d'Espagne, Charlemagne perd son arrière-garde, attaquée, à titre de représailles, par les troupes des seigneurs basques dont il a attaqué les possessions. Lors de la bataille de Roncevaux, l'arrière-garde est écrasée, provoquant la mort de nombreux braves de l'entourage de Charlemagne, dont celle de Roland, préfet de la Marche de Bretagne. On peut imaginer, mais la tradition orale en a perdu la trace, que ce fait d'armes ait été l'objet de chansons de geste et d'épopées, qui ont circulé, au gré de l'errance des jongleurs ou des troubadours, de seigneurie en seigneurie. Quoi qu'il en soit, la légende de Roland (avec par exemple la traitrise de Ganelon, le son du cor, ou l'épée Durandal qui brise le rocher) refait surface et s'inscrit matériellement sur parchemin au XIIe siècle, les basques ayant, pour des raisons probablement opportunistes, laissé la place dans le récit aux sarrasins.

Un corpus riche et varié

De la Chanson de Roland et de ses transcriptions médiévales, on connait aujourd'hui sept versions, et trois fragments. La version considérée comme la plus ancienne et la plus proche d'un hypothétique « texte initial » est le manuscrit conservé à la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford (Digby, 23, f. 1r-72r). Communément daté du deuxième quart du XIIe siècle, ce manuscrit a suscité plusieurs dizaines d'éditions modernes, depuis le début du XIXe siècle, a été traduit dans de nombreuses langues, et été l'objet de plusieurs centaines d'études[3].

Une analyse même sommaire des versions manuscrites de la chanson de geste permet immédiatement de comprendre la situation. Là où le manuscrit d'Oxford compte 4002 vers répartis en 291 laisses (ou couplets), la version Venise 4 - datée du XIIIe siècle - en compte 6011, pour 419 laisses, la version de Châteauroux, 8201 vers et 449 laisses, le manuscrit Venise 7 rassemble 8395 vers organisés en 445 laisses. Les manuscrits de Paris, Cambridge et Lyon, pour leur part, comptent respectivement 6828, 5695 et 2932 vers, distribués en 375, 354 et 216 laisses.

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Une expérience pilote en 2014

La bibliothèque universitaire du Campus Lettres et sciences humaines de l'université de Lorraine à Nancy dispose d'un fonds Paul Meyer. Celui-ci, diplômé de l'École des Chartes, philologue et romaniste, spécialiste de littérature romane, a notamment travaillé à la Bibliothèque nationale. Élu au Collège de France en 1876, il prend la direction de l'École des Chartes en 1882. À sa mort, en 1917, il choisit de léguer sa bibliothèque à l'université de Strasbourg, mais, celle-ci étant soumise aux mouvements de frontières que l'Alsace et la Moselle connaissent depuis 1870, c'est la bibliothèque de l'université de Nancy qui est chargée de l'accueillir, par mesure de précaution. C'est ainsi qu'un fonds Paul Meyer, composé de 4222 titres de monographies et d'environ 7700 brochures, tirés-à-art et petites publications.

Figure 1. Une page annotée.
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Une bibliothèque numérique sur la Chanson de Roland

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Expérimentation, difficultés rencontrées et solutions retenues

Une organisation numérique à définir

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Modéliser l'arborescence des sources

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Gestion des manuscrits

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Un hypertexte collaboratif pour supporter des traitements complexes

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Les interactions entre un oratorio profane, les manuscrits et les traductions

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La base encyclopédique

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Résultats, analyses et perspectives

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Premiers résultats : quelques chiffres

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Gérer l'incomplétude sans égarer le visiteur

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Traitement automatique des langues et fouille de données

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Conclusion

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Remerciements
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Bibliographie

[Gray 2006] Gray J.,  et al. (2006). Scientific Data Management in the Coming Decade, ACM SIGMOD, New York, NY, USA

[Lagoze 2005] Carl Lagoze,  et al. What Is a Digital Library Anymore, Anyway? In: D-Lib Magazine, 11 2005
Traduit dans la revue AMETIST : Qu'est-ce qu'une bibliothèque numérique, au juste ? Juin 2006

< http://www.dlib.org/dlib/november05/lagoze/11lagoze.html >

[Levy 2000] D. Levy, "Digital Libraries and the Problem of Purpose," Bulletin of the American Society for Information Science, 26 (6), 2000.

Notes de l'article

  1. Ce qui fait référence à deux problématiques, celle de la recherche d'information et celle de son accessibilité, qui constituent encore aujourd'hui des enjeux forts.
  2. Trésor de la langue française, dictionnaire du CNRS.
  3. La consultation de la bibliographie proposée sur le site arlima.net est éclairante sur la richesse et la diversité des écrits sur et autour de la Chanson de Roland.