Loutre (Buffon illustré de la jeunesse - 1893)

Georges-Louis Leclerc de Buffon Le Buffon illustré de la jeunesse (1893)

Cette page introduit l'article La loutre du Buffon illustré de la jeunesse.

Exercice pédagogique Cette page est une réédition d'un chapitre d'ouvrage de Buffon contenant une centaine d'exemples de ce type qui peuvent faire l'objet de travaux pratiques

La loutre

[34] Essentiellement aquatique, cet animal est remarquable par sa tête plate et large, son museau terminé par un mufle, son corps pour ainsi dire écrasé, ses jambes courtes, ses pieds larges et palmés comme ceux d'un canard, sa queue aplatie; son pelage ordinairement d'un brun noirâtre en dessus, d'un gris blanchâtre et fauve en des- sous il atteint à une longueur de 70 centimètres, du museau jusqu'à la queue, qui, elle-même, a quelquefois 30 centimètres.

[35] La loutre, vivant de poissons, ne quitte guère le bord des rivières et des lacs, et dépeuple quelquefois les étangs. Elle nage mieux que les castors; souvent elle nage entre deux eaux et y reste assez longtemps elle vient ensuite à la surface pour respirer, car elle n'est pas conformée pour demeurer dans l'élément humide; si même il arrive qu'elle s'engage dans une nasse à la poursuite d'un poisson, on la trouve noyée, et l'on croit qu'elle n'a pas eu le temps d'en couper tous les osiers pour eu sortir.

Elle a les dents comme les fouines, mais plus fortes et plus grosses relativement au volume de sou corps. A défaut de poissons, de grenouilles, d'écrevisses et de rats d'eau, elle mange l'écorce des saules et l'herbe nouvelle. Le poil de la loutre ne mue guère; sa peau d'hiver est cependant plus brune et se vend plus cher que celle elle fait une très bonne fourrure. Sa chair se mange en maigre, et a, en effet, un très mauvais goût de poisson, ou plutôt de marais. Sa retraite est infectée de la [36] mauvaise odeur des débris du poisson qu'elle y laisse pourrir elle sent elle-même assez mauvais. Les chiens la chassent volontiers, et l'atteignent aisément, lorsqu'elle est éloignée de l'eau.

Cette espèce, sans être en très grand nombre, est généralement répandue en Europe, depuis la Suède jusqu'à Naples, et se retrouve dans l'Amérique septentrionale. Comme variétés, nous citerons la loutre du Canada, beaucoup plus grande que la nôtre, et la loutre du cap de Bonne-Espérance, beaucoup plus petite.

On apprivoise parfaitement les loutres on leur apprend à rapporter leur maître le poisson qu'elles prennent ; en Chine surtout, il y a des compagnies de loutres exercées à la pêche.

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