Mémoires d'outre-tombe d'un peuplier (1850) Méthivier/Chapitre I

De Wicri Bois

Pourquoi le peuplier a écrit ses mémoires


 
 

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    Mémoires d'outre-tombe d'un peuplier mort au service de la République (2e édition) / par l'abbé J.-S. Méthivier.
Chapitre I

 


 

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Pourquoi le peuplier a écrit ses mémoires


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AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS
Les souvenirs d'un sage sont un parfum répandu sur la route des devoirs pour y attirer les voyageurs.

Quand un personnage a jeté quelque éclat pendant sa vie, il se persuade aisément que l'univers apprendra avec bonheur les particularités de sa resplendissante existence, et il écrit ses mémoires pour revivre admiré, même après sa mort. A ses yeux sa gloire se reflète sur tous les objets qui l'ont approché ; son berceau et ses langes s'élèvent à la dignité de l'histoire, et les gambades et les jeux de son enfance lui apparaissent comme les éclairs d'un génie précoce, étincelant à travers sa layette de marmot. Quel dommage si la postérité eût ignoré l'époque solennelle où le grand homme a été retiré de chez sa bonne nourrice ! Elle ne l'ignorera pas, et les mémoires et les confidences du


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personnage diront toutes les merveilles de son premier âge.

Le peuplier, dont nous publions les mémoires d'outre-tombe, ne s'est point donné cette importance enfantine. Il ne parlera ni de la noblesse, ni de la distinction de sa race antique ; et pourtant, lui aussi descend de haut lieu et date de loin ; car, placé même avant l'homme dans le paradis terrestre, il pourrait, par une suite non interrompue de grands ancêtres, remonter jusqu'au troisième jour de la création du monde. Mais ces détails, si propres à flatter sa vanité, il les a jugés peu dignes d'un être sérieux, et très inutiles au but qu'il s'est proposé : celui d'éclairer et de servir le peuple français.

Éclairer et servir le peuple : austère et sainte mission ! imposée par la Providence aux âmes d'élite qui savent compatir et se dévouer; mais mission profanée par ces hommes qui, escaladant les premiers les hauts emplois du gouvernement républicain, n'ont usé de leur subite élévation que pour servir leurs intérêts personnels. Disons, à la louange de notre peuplier, qu'au milieu des honneurs inouïs dont la république l'a comblé, il n'a pas oublié un seul instant qu'il lui devait en retour la vérité qui sauve et le dévouement qui s'immole.

Le lecteur reconnaîtra l'une et l'autre dans ces pages que nous ne craignons pas d'appeler le testament politique d'un sincère ami du peuple ;


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testetament passé en présence des faits, et dicté par le bon sens, au profit des classes laborieuses.

Ouvrons-le.


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