Histoire naturelle (Buffon)/Tome 4/Le cheval/Description
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Cette page reprend l'article relatif à le cheval et rédigé par Daubenton dans le tome VI de l'Histoire Universelle.
Sommaire
Le début en facsimilé
Description du cheval (par Monsieur Daubenton)
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De tous les animaux que nous avons à décrire, le Cheval est le
mieux connu, soit pour les parties extérieures de son corps, soit pour celles de l’intérieur ; il reçoit
aussi de l’homme la plus belle éducation, tous ses mouvemens, toutes ses allures sont dirigés par un art
qui a ses principes. C’est au manège qu’il faut voir tout ce que l’on fait apprendre aux chevaux à
force d’habitude, tout ce qu’on leur fait faire à l’aide du mors et de l’éperon, etc. cet art, qui
n’est pas dédaigné par les Princes et par les Rois, met le cheval dans une carrière glorieuse : c’est
là que l’on donne de la noblesse à son port, et de l’agrément à son maintien, on met à l’épreuve
toutes ses forces et toute sa légèreté, on le livre à sa plus grande vîtesse, on augmente son ardeur, on
anime son courage, enfin on éprouve sa constance, on cultive sa docilité, et on emploie toutes les
ressources de son instinct. La science dont l’objet est d’affermir ou de rétablir la santé,
d’éloigner la mort et de conserver la vie de l’homme, la Médecine, n’exclud point le cheval dans la
recherche de ses connoissances et dans l’administration de ses remèdes ; aussi s’est-il formé un art
dans lequel on se propose de prévenir les maladies des chevaux, de les reconnoître, de les juger et de les
guérir, et de déterminer les opérations que l’on doit faire sur les différentes parties du cheval
lorsqu’elles sont affligées* ; ce même art s’étend à tous les besoins des chevaux, ceux qui
l’exercent se devouent à leur service ; enfin ces animaux
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trouvent dans les haras des soins particuliers et continuels pour la conservation et la propagation de leur
espèce ; et même ces soins influent sur eux avant qu’ils existent, car on contribue à la perfection de
leur être par le choix du mâle et de la femelle qui doivent les engendrer ; en combinant les qualités de
l’étalon et de la jument on a sû prévoir le résultat de leur mélange, et perpétuer la force et la
beauté des chevaux, et la finesse de leur instinct.
En faisant tant de recherches et d’observations sur les chevaux, on a formé, pour ainsi dire, un langage particulier, dont les termes sont affectés aux arts qui concernent ces animaux ; ainsi on ne pourroit pas décrire le cheval d’une manière satisfaisante, si on ne commençoit par donner l’intelligence de ces termes, en expliquant les dénominations des différentes parties de son corps, et en énonçant leurs perfections ou leurs défauts, avant que de faire la description de cet animal, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Cette explication préliminaire est d’autant plus nécessaire, que la pluspart de ces termes serviront à la description de plusieurs autres animaux ; car on verra dans la suite, qu’en les considérant tous par rapport à leurs différences ou à leurs ressemblances avec le corps humain, il se trouve que le cheval et les autres solipèdes sont ceux qui en diffèrent le plus, comme le singe et les autres animaux à cinq doigts sont ceux qui y ressemblent le plus. Le cheval et le singe seront donc les deux extrêmes dans la comparaison que nous ferons des animaux ; aussi nous commençons par l’histoire naturelle du cheval, et nous finirons par celle du singe, nous comparerons chaque animal au cheval ou au singe, selon qu’ils ressembleront plus à l’un ou à l’autre, et nous emploierons dans le premier cas les termes usités pour le cheval, et dans le second ceux qui sont
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