Histoire naturelle (Buffon)/Tome 4/Le cheval

De Wicri Animaux
< Histoire naturelle (Buffon)‎ | Tome 4
Révision datée du 7 juillet 2024 à 17:47 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Page créée avec « ==Texte brut== La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloir^ de... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Texte brut

La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloir^ des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval (*) voit le Pe, ril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime e - de la même ardeur ; il partage aussi ses plaisirs ; à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle ; mais docile autant que courageux, il ne s laisse point emporter à son feu, il sait réprimer ses mouvements, non seu e ment il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulte ses désirs, et obéissant toujours aux impressions qu'il en reçoit, il se Pre cipite, se modère ou s'arrête, et n'agit que pour y satisfaire ; c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté du autre, qui sait même la prévenir, qui par la promptitude et la précis1011 de ses mouvements l'exprime et l'exécute, qui sent autant qu'on le e et ne rend qu'autant qu'on veut ; qui se livrant sans réserve ne se refus0 à rien, sert de toutes ses forces, s'excède, et même meurt pour mieux obeIr: Voilà le cheval dont les talents sont développés, dont l'art a perfection^ les qualités naturelles, qui dès le premier âge a été soigné et ensuite exerce, dressé au service de l'homme ; c'est par la perte de sa liberté que commence son éducation, et c'est par la contrainte qu'elle s'achève : l'esclavage ou s domesticité de ces animaux est même si universelle, si ancienne que nollS ne les voyons que très rarement dans leur état naturel ; il sont toujours cou verts de harnais dans leurs travaux ; on ne les délivre jamais de tous leurs liens, même dans les temps du repos, et si on les laisse quelquefois errer en liberté dans les pâturages, ils y portent toujours les marques de la sen tude, et souvent les empreintes cruelles du travail et de la douleur ; la boU-

(*) Le Cheval (Caballus Equus) est un Mammifère de l'ordre des Périssodactyles ® de la famille des Solipèdes. Comme tous les Périssodactyles, ils ont les doigts en nom impair, le médium étant plus développé que les autres et servant de point d'appui- e épais.

est entouré, au niveau de l'extrémité qui repose sur le sol, d'un sabot très large et très IllIllc Dans les chevaux fossiles (Hipparion et Anchitherium), qui peuvent être considérés cfn les ancêtres immédiats des chevaux actuels, le deuxième et le quatrième doigts sont Visibles de chaque côté du doigt médian ; dans les chevaux actuels (Equus) ils sont réduitsaUX métatarsiens.