Coati (Dictionnaire Cuvier) : Différence entre versions

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Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 472.jpg[462] COATI (Mamm.), Nasua storr. Ce nom américain d'un mammifère carnassier, est devenu commun à tous ceux qui ont avec lui des rapports génériques d'organisation.

Le caractère principal des coatis consiste dans les molaires, qui sont au nombre de six de chaque côté des deux màchoires: l'inférieure a quatre fausses molaires, la carnassière et une tuberculeuse; la supérieure, trois fausses molaires, la carnassière et deux tuberculeuses. Mais les carnassières, chez ces animaux, ont pris tout-à-fait le caractère des tuberculeuses, par le développement de leurs tubercules intérieurs. Chez les chiens, par exemple, il n'y a qu'un tubercule à la base de la partie antérieure de la carnassière supérieure : chez les coatis, ce tubercule s'est considérablement agrandi, et il s'en est développé un second derrière lui. La partie postérieure delà carnassière inférieure des chiens étoit seule tuberculeuse ; chez les animaux qui nous occupent, cette carnassière se compose de trois paires de tubercules, de sorte que ces dents sont épaisses, larges, et non tranchantes, comme celles des véritables carnassiers. Chaque mâchoire a huit incisives et deux canines ; et ces dernières sont remarquables par leur forme : elles sont déprimées, et présentent, à leur face antérieure et postérieure, des tranchants dont les blessures sont très-dangereuses.

Les coatis sont plantigrades, et ils ont cinq doigts à chaque pied, armés d'ongles propres à fouir; les trois du milieu, à peu près égaux, sont les plus longs; les deux externes sont plus courts, et le pouce est le plus court de tous. Les yeux ont des pupilles qui se rétrécissent, à la lumière, en une fente transversale ; le nez, alongé en une espèce de trompe, est terminé par un boutoir, percé de deux narines ovales, qui se prolongent sur les côtés en deux fentes demi-circulaires. Les oreilles externes sont courtes, arrondies, et d'une très- médiocre étendue; la langue est douce et fort extensible; les pieds sont garnis de tubercules recouverts d'une peau douce qui peut être le siège d'un toucher assez délicat. Les poils, très-épais, sont à peu près d'égale longueur sur toute la surface Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 473.jpg[463] du corps, excepté sur la tête, où ils sont courts ; il n'y en a véritablement que d'une seule espèce; les poils laineux manquent, ou ne sont qu'en très-petite quantité. On voit autour du museau et des yeux quelques moustaches. La verge se dirige en avant, et les testicules sont en dehors. Le vagin n'est accompagné d'aucun organe particulier, et les mammelles sont au nombre de six ou de dix.

Ces animaux, avec les ours, sont, de tous les carnassiers, ceux qui se rapprochent le plus des omnivores ; ils se nourrissent presque indifféremment de fruits ou de matières animales; aussi sont-ils privés de cette énergie, de cette activité qui appartiennent aux véritables carnassiers; ce sont des ani- maux dont les formes sont lourdes, et qui ont de la lenteur dans les mouvemens comme dans l'intelligence. Leur taille approche de celle du renard commun ; mais leur corps est très-alongé pro- portionnellement à leurs jambes, qui sont courtes; ils ont une queue qui a la longueur du corps, et qu'ils portent étendue horizontalement ou relevée verticalement. Leur tête est longue, et paroît l'être encore davantage, à cause de la prolongation des narines. Ils se dirigent surtout par leur odorat; leur nez, sans cesse en mouvement, les aide dans la découverte des in- sectes et des vers: ils les sentent parmi les herbes, ou, au moyen de leur espèce de grouin, ils les fouillent dans la terre. Ils montent facilement aux arbres, où ils vont dénicher et sur- prendre les oiseaux, et, contre ce que pratiquent les autres animaux , ils en descendent la tête la première et en s'accro- chant par les pattes de derrière. Ils habitent les bois, où ils sont plus à portée qu'ailleurs de se procurer la nourriture qu'ils préfèrent, les fruits, les insectes, les reptiles; mais ils ne se creusent point de terrier, comme le dit Buffon. Ils vivent seuls ou réunis par paires, et ne sont point naturellement dé- tians ; on les apprivoise sans peine, et ils recherchent beau- coup les caresses; ils ne sont dangereux que lorsqu'ils mangent. Mais ils ne s'attachent point, et on ne peut pas les laisser en liberté; ils pénètrent et grimpent partout, et le besoin qu'ils ont sans cesse de fureter, de visiter tous les trous et de creuser, dès qu'ils croient pouvoir découvrir quelque chose, les rend très-incommodes. Leur obstination est remarquable ; les cor- rections ne les corrigent point. Lorsqu'ils éprouvent de la


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