Histoire naturelle (Buffon)/Tome P1/Pétromyzon lamproie
Histoire Naturelle (1749) I - II - III / / IV - V - VI - VII - VIII - IX - X - XI - XII - XIII - XIV - XV XVI - XVII - XVIII - XIX - XX - XXI - XXII - XXIII - XXIV / / XXV - XXVI - XXVII - XXVIII - XXIX XXX - XXXI - XXXII - XXXIII - XXXIV - XXXV - XXXVI / / XXXVII - XXXVIII / / Poissons tome I - P II - P III - P IV - P V / / C |
Sommaire
Le pétromyzon lamproie
C'EST une grande et belle considération que celle de toutes les formes sous lesquelles la nature
s'est plu, pour ainsi dire, à faire paraître les êtres
vivants et sensibles. C'est un immense et admirable
tableau que cet ensemble de modifications successives par lesquelles l'animalité se dégrade en descendant de l'homme, et en parcourant toutes les
espèces douées de sentiment et de vie jusqu'aux
polypes, dont les organes se rapprochent le plus
[4]
de ceux des végétaux, et qui semblent être le
terme où elle achève de s'affaiblir, se fond et disparaît pour reparaître ensuite dans la sorte de
vitalité départie à toutes les plantes.
L'étude de ces décroissements gradués de formes et de facultés est le but le plus important des recherches du
naturaliste, et le sujet le plus digne des méditations du philosophe. Mais c'est principalement sur
les endroits où les intervalles ont paru les plus
grands, les transitions les moins nuancées, les
caractères les plus contrastés, que l'attention doit
se porter avec le plus de constance; et, comme
c'est au milieu de ces intervalles plus étendus que
l'on a placé avec raison les limites des classes des
êtres animés, c'est
[5]
nécessairement autour de ces
limites que l'on doit considérer les objets avec le
plus de soin. C'est là qu'il faut chercher de nouveaux anneaux pour lier les productions naturelles. C'est là que des conformations et des propriétés intermédiaires, non encore reconnues,
pourront, en jetant une vive lumière sur les qualités et les formes qui les précéderont ou les suivront dans l'ordre des dégradations des êtres, indiquer leurs relations, déterminer leurs effets et
montrer leur étendue.
Le genre des pétromyzons est donc de tous les genres de poissons, et surtout de poissons cartilagineux, l'un de ceux qui méritent le plus que nous les observions avec soin et que nous les décrivions avec exactitude. Placé, en effet, à la tête de la grande classe des poissons, occupant l'extrémité par laquelle elle se rapproche de celle des serpents, il l'attache à ces animaux non seulement par sa forme extérieure et par plusieurs de ses habitudes, mais encore par sa conformation interne, et surtout par l'arrangement et la contexture des diverses parties du siège de la respiration, organe dont la composition constitue l'un des véritables caractères distinctifs des poissons.
On dirait que la puissance créatrice, après avoir,
en formant les reptiles, étendu la matière sur une
très-grande longueur, après l'avoir contournée en
cylindre flexible, l'avoir jetée sur la partie sèche
du globe, et l'y avoir condamnée à s'y traîner par
des ondulations successives sans le secours de
[6]
mains, de pieds, ni d'aucun organe semblable, a
voulu, en produisant le pétromyzon, qu'un être
des plus ressemblants au serpent peuplât aussi le
sein des mers; qu'allongé de même, qu'arrondi
également, qu'aussi souple, qu'aussi privé de
toute partie correspondante à des pieds ou à des
mains, il ne se mût au milieu des eaux qu'en se
pliant en arcs plusieurs fois répétés, et ne pût
que ramper au travers des ondes. On croirait
que, pour faire naître cet être si analogue, pour
donner le jour au pétromyzon, le plonger dans
les eaux de l'Océan, et le placer au milieu des
rochers recouverts par les flots, elle n'a eu besoin
que d'approprier le serpent à un nouveau fluide,
que de modifier celui de ses organes qui avait
été façonné pour l'atmosphère au milieu de laquelle il devait vivre, que de changer la forme
de ses poumons, d'en isoler les cellules, d'en multiplier les surfaces, et de lui donner ainsi la faculté d'obtenir de l'eau des mers ou des rivières
les principes de force qu'il n'aurait dus qu'à l'air
atmosphérique. Aussi l'organe de la respiration
des pétromyzons ne se retrouve-t-il dans aucun
autre genre de poissons: et presque autant éloi-
gné par sa forme des branchies parfaites que de
véritables poumons, il est cependant la princi-
pale différence qui sépare ce premier genre des
cartilagineux, de la classe des serpents.
Voyons donc de plus près ce genre remarquable;
examinons surtout l'espèce la plus grande des
[7]
quatre qui appartiennent à ce groupe d'animaux [DESM 1],
et qui sont les seules que l'on ait reconnues jusqu'à
présent dans cette famille. Ces quatre espèces se
ressemblent par tant de points, que les trois les
moins grandes ne paraissent que de légères alté-
rations de la principale, à laquelle par conséquent
nous consacrerons le plus de temps. Observons
donc de près le pétromyzon lamproie, et com-
mençons par sa forme extérieure.
Au devant d'un corps très-long et cylindrique, est une tète étroite et allongée. L'ouverture de la bouche, n'étant contenue par aucune partie dure et solide, ne présente pas toujours le même contour; sa conformation se prête aux différents besoins de l'animal : mais le plus souvent sa forme est ovale; et c'est un peu au-dessous de l'extrémité du museau qu'elle est placée. Les dents un peu crochues, creuses, et maintenues dans de simples cellules charnues, au lieu d'être attachées à des mâchoires osseuses, sont disposées sur plusieurs rangs et s'étendent du centre à la circonférence. Communément ces dents forment vingt rangées, et sont au nombre de cinq ou six dans chacune. Deux autres dents plus grosses sont d'ailleurs placées dans la partie antérieure de la bouche; sept autres sont réunies ensemble dans la partie postérieure; et la langue, qui est courte et échancrée en croissant, est garnie sur ses bords de très-petites dents.
Auprès de chaque œil, sont deux rangées de
petits trous, l'une de quatre et l'autre de cinq.
[8]
Ces petites ouvertures paraissent être les orifices
des canaux destinés à porter à la surface du corps
cette humeur visqueuse, si nécessaire à presque
tous les poissons pour entretenir la souplesse de
leurs membres, et particulièrement à ceux qui,
comme les pétromyzons, ne se meuvent que par
des ondulations rapidement exécutées.
La peau qui recouvre le corps et la queue qui est très-courte, ne présente aucune écaille visible pendant la vie de la lamproie, et est toujours en- duite d'une mucosité abondante qui augmente la facilité avec laquelle l'animal échappe à la main qui le presse et qui veut le retenir.
Le pétromyzon lamproie manque, ainsi que nous venons de le voir, de nageoires pectorales et de nageoires ventrales; il a deux nageoires sur le dos, une nageoire au-delà de l'anus, et une quatrième nageoire arrondie à l'extrémité de la queue : mais ces quatre nageoires sont courtes et assez peu élevées ; et ce n'est presque que par la force des muscles de sa queue et de la partie postérieure de son corps, ainsi que par la faculté qu'il a de se plier promptement dans tous les sens et de serpenter au milieu des eaux, qu'il nage avec constance et avec vitesse.
La couleur générale de la lamproie est verdâtre, quelquefois marbrée de nuances plus ou moins vives; la nuque présente souvent une tache ronde et blanche ; les nageoires du dos sont oran- gées, et celle de la queue bleuâtre.
[9]
Derrière chaque œil, et indépendamment des
neuf petits trous que nous avons déja remarqués,
on voit sept ouvertures moins petites, disposées
en ligne droite comme celles de l'instrument à
vent auquel on a donné le nom de flûte : ce sont
les orifices des branchies ou de l'organe de la respiration. Cet organe n'est point unique de chaque
côté du corps, comme dans tous les autres genres
de poissons; il est composé de sept parties qui
n'ont l'une avec l'autre aucune communication
immédiate. Il consiste, de chaque côté, dans sept
bourses ou petits sacs, dont chacun répond, à
l'extérieur, à l'une des sept ouvertures dont nous
venons de parler, et communique du côté opposé avec l'intérieur de la bouche par un ou deux
petits trous. Ces bourses sont inclinées de derrière en avant, relativement à la ligne dorsale de
l'animal ; elles sont revêtues d'une membrane
plissée, qui augmente beaucoup les points de
contact de cet organe avec le fluide qu'il peut contenir ; et la couleur rougeâtre de cette membrane
annonce qu'elle est tapissée non seulement de
petits vaisseaux dérivés des artères branchiales,
mais encore des premières ramifications des autres
vaisseaux, par lesquels le sang, revivifié, pour
ainsi dire, dans le siège de la respiration, se répand dans toutes les portions du corps qu'il anime
à son tour. Ces diverses ramifications sont assez
multipliées dans la membrane qui revêt les bourses
respiratoires, pour que le sang, réduit à de très
petites molécules, puisse exercer une très grande
force d'affinité
[10]
sur le fluide contenu dans les quatorze petits sacs, et que toutes les décompositions et les combinaisons nécessaires à la circulation et à la vie puissent y être aussi facilement
exécutées que dans des organes beaucoup plus
divisés, dans des parties plus adaptées à l'habita-
tion ordinaire des poissons, et dans des branchies
telles que celles que nous verrons dans tous les
autres genres de ces animaux. Il se pourrait cependant que ces diverses compositions et décompositions ne fussent pas assez promptement opérées par des sacs ou bourses bien plus semblables
aux poumons des quadrupèdes, des oiseaux et
des reptiles, que par les branchies du plus grand
nombre de poissons; que les pétromyzons souffrissent lorsqu'ils ne pourraient pas de temps en
temps, et quoiqu'à des époques très-éloignée
l'une de l'autre, remplacer le fluide des mers et
des rivières par celui de l'atmosphère; et cette
nécessité s'accorderait avec ce qu'ont dit plusieurs
observateurs, qui ont supposé dans les pétromyzons une sorte d'obligation de s'approcher quelquefois de la surface des eaux, et d'y respirer
pendant quelques moments l'air atmosphérique [1].
On pourrait aussi penser que c'est à cause de la nature de leurs bourses respiratoires, plus ana- logue à celle des véritables poumons qu'a celle des branchies complètes, que les pétromyzons vivent facilement plusieurs jours hors de l'eau.
Mais, quoi qu'il en soit,
[11]
voici comment l'eau circule dans chacun des quatorze petits sacs de la
lamproie.
Lorsqu'une certaine quantité d'eau est entrée
par la bouche dans la cavité du palais, elle pénètre dans chaque bourse par les orifices intérieurs de ce petit sac, et elle en sort par l'une
des quatorze ouvertures extérieures que nous
avons comptées. Il arrive souvent au contraire
que l'animal fait entrer l'eau qui lui est nécessaire par l'une des quatorze ouvertures, et la fait
sortir de la bourse par les orifices intérieurs qui
aboutisssent à la cavité du palais. L'eau parvenue
à cette dernière cavité peut s'échapper par la
bouche, ou par un trou ou évent que la lamproie, ainsi que tous les autres pétromyzons, a
sur le derrière de la tête. Cet évent, que nous retrouverons double sur la tête de très grands
poissons cartilagineux, sur celle des raies et des
squales, est analogue à ceux que présente le dessus de la tête des cétacées, et par lesquels ils font
jaillir l'eau de la mer à une grande hauteur, et
forment des jets d'eau que l'on peut apercevoir
de loin. Les pétromyzons peuvent également, et
d'une manière proportionnée à leur grandeur et
à leurs forces, lancer par leur évent l'eau surabondante des bourses qui leur tiennent lieu de
véritables branchies. Et sans cette issue particulière, qu'ils peuvent ouvrir et fermer à volonté
en écartant ou rapprochant les membranes qui
en garnissent la circonférence, ils seraient obligés
d'interrompre très-souvent une de leurs habitudes
les plus constantes, qui leur a fait donner le nom
[12]
qu'ils portent [2], celle de s'attacher par le moyen
de leurs lèvres souples et très-mobiles, et de leurs
cent ou cent vingt dents fortes et crochues, aux
rochers des rivages, aux basfonds limoneux,
aux bois submergés, et à plusieurs autres corps[3].
Au reste, il est aisé de voir que c'est en élargissant ou en comprimant leurs bourses branchiales, ainsi qu'en ouvrant ou fermant les orifices de ces bourses, que les pétromyzons rejettent l'eau de leurs organes, ou l'y font pénétrer.
Maintenant, si nous jetons les yeux sur l'intérieur de la lamproie, nous trouverons que les parties les plus solides de son corps ne consistent que dans une suite de vertèbres entièrement dé- nuées de côtes, dans une sorte de longue corde cartilagineuse et flexible qui renferme la moelle épinière, et qui, composant l'une des charpentes animales les plus simples, établit un nouveau rap- port entre le genre des pétromyzons et celui des sépies, et forme ainsi une nouvelle liaison entre la classe des poissons et la nombreuse classe des vers.
Le canal alimentaire s'étend depuis la racine de
la langue jusques à l'anus presque sans sinuosités,
et sans ces appendices ou petits canaux accessoires que nous remarquerons auprès de l'estomac
[13]
d'un grand nombre de poissons; et cette confor-
mation, qui suppose dans les sucs digestifs de la
lamproie une force très-active [4], leur donne un
nouveau trait de ressemblance avec les serpents [5].
L'oreillette du cœur est très-grosse à proportion de l'étendue du ventricule de ce viscère.
Les ovaires occupent dans les femelles une grande partie de la cavité du ventre, et se terminent par un petit canal cylindrique et saillant hors du corps de l'animal, à l'endroit de l'anus. Les œufs qu'ils renferment sont de la grosseur de graines de pavot, et de couleur d'orange. Leur nombre est très-considérable. C'est pour s'en débarrasser, ou pour les féconder lorsqu'ils ont été pondus, que les lamproies remontent de la mer dans les grands fleuves, et des grands fleuves dans les rivières. Le retour du printemps est ordinairement le moment où elles quittent leurs retraites marines pour exécuter cette espèce de voyage périodique. Mais le temps de leur passage des eaux salées dans les eaux douces est plus ou moins retardé ou avancé suivant les changements qu'éprouve la température des parages qu'elles habitent.
Elles se nourrissent de vers marins ou fluviatiles, de poissons très-jeunes, et, par un appétit
contraire à celui d'un grand nombre de poissons,
[14]
mais qui est analogue à celui des serpents, elles
se contentent aisément de chair morte.
Dénuées de fortes mâchoires, de dents meurtrières, d'aiguillons acérés, n'étant garanties ni par des écailles dures, ni par des tubercules solides, ni par une croûte osseuse, elles n'ont point d'armes pour attaquer, et ne peuvent opposer aux ennemis qui les poursuivent que les ressources des faibles, une retraite quelquefois assez constante dans des asiles plus ou moins ignorés, l'agilité des mouvements, et la vitesse de la fuite.
Aussi sont-elles fréquemment la proie des grands poissons, tels que l'ésoce brochet et le silure mâle, de quadrupèdes tels que la loutre et le chien barbet, et de l'homme, qui les pêche non seulement avec les instruments connus sous le nom de nasse [6] et de louve [7], mais encore avec les. grands filets.
Au reste, ce qui conserve un grand nombre
[15]
de lamproies malgré les ennemis dont elles sont
environnées, c'est que des blessures graves, et
même mortelles pour la plupart des poissons, ne
sont point dangereuses pour les pétromyzons ; et
même, par une conformité remarquable d'organisation et de facultés avec les serpents, et particulièrement avec la vipère, ils peuvent perdre de
très;grandes portions de leur corps sans être à
l'instant privés de la vie, et l'on a vu des lamproies à qui il ne restait plus que la tête et la
partie antérieure du corps, coller encore leur
bouche avec force, et pendant plusieurs heures,
à des substances dures qu'on leur présentait.
Elles sont d'autant plus recherchées par les pêcheurs qu'elles parviennent à une grandeur assez
considérable. On en a pris qui pesaient trois kilogrammes (six livres ou environ); et lorsqu'elles
pèsent quinze hectogrammes (trois livres ou environ), elles ont déja un mètre (trois pieds ou à peu près) de longueur [8].
[16]
D'ailleurs leur chair, quoique un peu difficile à digérer dans certaines circonstances, est très,délicate lorsqu'elles n'ont pas
quitté depuis long-temps les eaux salées; mais
elle devient dure et de mauvais goût lorsqu'elles
ont fait un long séjour dans l'eau douce, et que
la fin de la saison chaude ou tempérée ramène
le temps où elles regagnent leur habitation marine [9], suivies, pour ainsi dire, des petits auxquels elles ont donné le jour.
L'on pêche quelquefois un si grand nombre de lamproies, qu'elles ne peuvent pas être promptement consommées dans les endroits voisins des rivages auprès desquels elles ont été prises; on les conserve alors pour des saisons plus reculées ou des pays plus éloignés auxquels on veut les faire parvenir, en les faisant griller et en les renfermant ensuite dans des barils avec du vinaigre et des épices.
Au reste, presque tous les climats paraissent
convenir à la lamproie : on la rencontre dans la
mer du Japon, aussi bien que dans celle qui
baigne les côtes de l'Amérique méridionale; elle
habite la Méditerranée [10],
[17]
et on la trouve dans
l'Océan ainsi que dans les fleuves qui s'y jettent,
à des latitudes très-éloignées de l'équateur.
Notes de l'article
Note introductive
- Lampetra et lampreda, en latin.
- Lampreda, en Italie.
- Lamprey, ou lamprey cel,en Angleterre.
- Lampretee, en Allemagne.
- Pibale, dans quelques départements méridionaux de France, et dans la première ou la seconde année de sa vie.
- Lamproie marbrée, Daubenton, Encyclopédie méthodique.
- Petromyzon marinus, Linné, édition de Gmelin.
- Petromyzon marinus, Fauna suecica, 292.
- Petromyzon maculosus, Artedi, Ichthyologia, gen. 64, syn. 90.
- Pétromyzon Lamproie, Bloch, Histoire naturelle des poissons, troisième partie, page 31, planche 77.[NDLR 1]
- Lamproie marbrée, Bonnaterre, planche d'histoire naturelle de l'Encyclopédie méthodique.
- Petromyzon, Klein, miss. pisc. 3, f. 30, n° 3.
- Mustela sive lampetra, Bellon, Aquat. f. 76.
- Mustela sive lampetra, Salv. Aquat. f. 62, b.
- Lampetra major, Schwenck, theriotr. siles. f. 451.
- Lampetra major, Charlet. Onom. f. 153, n. 3.
- Lamproie, Cours d'histoire naturelle, tome V, page 284.
- Lamprey, ou lamprey eel, Willughby, Ichthyologie, page 105, pl. g.2, fig. 2.
- Id. Ray, Sin. f. 35, n. 3.
- Jaatzmo unagi, Kaempfer, Voy. au Japon, tome I, pl. 12, fig. 2.
- Lamproie, Fermin. Surin., page 85.
- Il mustilla , Forskäl, Descript. anim. f, 18.
- Lamprey, Pennant, Zoologie britannique, vol. III, page 76, pl. 8, fig. 1.
- Lampetra, P. Jov., chap. 34, pag. 109.
- Lamproie, Rondelet, première partie, liv. 13, page 310.
- Plota fluta, par quelques auteurs.
- Lampetra, lampreda kentmanni, lampreda marina, mustela, Gesper, (germ.) fol. 180, b., et paralip., page 22.
- Lampetra major, Aldrovand.,lib. 4, cap. 13, pag. 539.
- Id. Jonston, liv. 2, tit. 2, chap. 3, pl. 24, fig. 5.
- Petromyzon marinus, Nau Schrift. der berl. naturf., fr. 7, p. 466.
- Lamproie, Valmont de Bomare, Dictionnaire d'histoire naturelle.
Notes courantes
- ↑ Page 10, note *
Voyez Rondelet, endroit déjà cité. - ↑ Page 12, note 1
Pétromyzon signifie suce-pierre. - ↑ Page 12, note 2
Les prétomyzons peuvent ainsi s'attacher avec force à différents corps. On a vu une lamproie qui pesait quinze hectogrammes (trois li- vres) enlever avec sa bouche un poids de six kilogrammes (douze livres ou à-peu-près). (Pennant, Zoologie britannique, tome III, page 78.) - ↑ Page 13, note 1
Voyez le Discours sur la nature des poissons. - ↑ Page 13, note 2
Voyez l‘Histoire naturelle des serpents, et particulièrement le discours sur la nature de ces animaux. - ↑ Page 14, note 1
On nomme ainsi une espèce de panier d'osier on de jonc, et fait à claire-voie, de manière à laisser passer l'eau et à retenir le poisson. La nasse a un ou plusieurs goulets composés de brins d'osier que l'on attache en dedans de telle sorte qu'ils soient inclinés les uns vers les autres.
Ces brins d'osier sont assez flexibles pour être écartés par le poisson qui pénètre ainsi dans la nasse ; mais lorsqu'il veut en sortir, les osiers présentent leurs pointes réunies qui lui ferment le passage. - ↑ Page 14, note (2)
Voir Note sur la louve - ↑ Page 15, note 1
Il est inutile de réfuter l'opinion de Rondelet et de quelques autres auteurs, qui ont écrit que la lamproie ne vivait que deux ans. - ↑ Page 16, note 1
Suivant Pennant, la ville de Glocester, dans la Grande-Bretagne, est dans l'usage d'envoyer tous les ans, vers les fêtes de Noël, un pâté de lamproies au roi d'Angleterre. La difficulté de se procurer des pétro- myzons pendant l'hiver , saison durant laquelle ils paraissent très-peu fréquemment près des rivages, a vraisemblablement déterminé le choix de la ville de Glocester. ( Pennant, Zoologie britannique , tome III, page 77.) - ↑ Page 16, note 2
Elle était connue de Galien, qui en a parlé dans son Traité des aliments ; et il paraît que c'est à ce pétromyzon qu'il faut rapporter ce qui est dit dans Athénée d'une murène fluviatile, ce que Strabon a écrit de sangsues de sept coudées , et à branchies percées , qui remontaient dans un fleuve de la Libye, et peut-être même le vrai mêlé de faux et d'absurde qu'Oppien a raconté d'une espèce de poisson qu'il nomme echeneis. (Athen., lib. VII , cap. 312. — Oppian., lib. 1, pag. 9. — Galen., De alimentis, clas. 3.)
Note sur la louve
On appelle louve ou loup une espèce de filet en nappe, dont le milieu forme une poche, et que l'on tend verticalement sur trois perches, dont deux soutiennent les extrémités du filet, et dont la troisième, plus reculée, maintient le milieu de cet instrument. On oppose le filet au courant de la marée; et lorsque le poisson y est engagé, on enlève du sol deux des trois perches, et on amène le filet dans le bateau pêcheur.
Quelquefois on attache le filet sur deux perches par les extrémités.
Deux hommes tenant chacun une de ces perches s'avancent au milieu des eaux de la mer en présentant à la marée montante l'ouverture de leur filet, auquel l'effort de l'eau donne une courbure semblable à celle d'une voile enflée par le vent. Quand il y a des poissons pris dans le filet, ils achèvent de les y envelopper en rapprochant les deux perches l'une de l'autre.
Planche relative à l'article
Notes de la réédition d'Anselme Desmarest
- ↑ Dans des articles de suppléments, M. de Lacépède a de plus admis cinq autres espèces qu'il décrit sous les noms de Pétromyzon rouge, Sucet, argenté, Sept-œil, et noir. DESM. 1828.